“Merci beaucoup.” Max répéta, et dès que ces mots s’échappèrent de ses lèvres, Riftan qui la regardait de haut, pencha la tête et l’embrassa.
L’action soudaine de Riftan a pris Max par surprise et elle a instinctivement fait un pas en arrière. Riftan, quant à lui, a fait comme si de rien n’était et a commencé à s’adresser nonchalamment aux marchands autour d’eux, comme s’il ne venait pas d’embrasser sa femme devant le groupe.
“Ma femme semble heureuse. Je vais vous donner 50 % de plus en guise de remerciement. Je pensais qu’il vous faudrait un jour ou deux de plus pour la livrer, mais elle est arrivée plus tôt que prévu. Par conséquent, je vous remercie également de vous être dépêchés.” Riftan l’a dit aux marchands, et ces derniers semblaient incrédules face à sa générosité. ( Non mais regardez-moi ça, c’est pas mignon ? )
“Oh, mon Dieu ! Ce n’est pas grave monsieur. C’est ce que vous nous avez demandé de faire monsieur, bien sûr que nous devions répondre à votre demande le plus rapidement possible, il est tout à fait naturel pour nous de satisfaire nos clients !” dit l’un des marchands à Riftan.
Max a écouté leur petit échange tout en cachant son visage rouge derrière le cou du cheval.
Elle se sentait gênée à cause de la façon dont Riftan exprimait nonchalamment son affection envers elle devant tant de gens. Max regarda anxieusement autour d’elle pour voir si quelqu’un aurait pu voir leur soudaine démonstration d’affection et se sentir scandalisé en la voyant, heureusement il semblait que personne ne semblait avoir remarqué le geste alors que les serviteurs continuaient leurs tâches.
Après un certain temps, Riftan a finalement terminé sa conversation avec les marchands et ces derniers se sont tournés vers le départ. Juste au moment où ils avaient commencé à faire leurs bagages et à partir, Riftan s’approcha de Max et drapa un de ses bras sur elle, et la serra contre lui.
“Allons dans la chambre, pour que tu puisses regarder plus clairement les objets que je t’ai achetés. Tu pourrais trouver quelque chose qui te plairait.” Riftan lui a dit avec un sourire doux.
“Je… il y en a plus… ?” Max a demandé avec surprise et Riftan a hoché la tête avant de répondre.
“Toutes les boîtes que les serviteurs portent en ce moment sont tes cadeaux.” Riftan a ensuite montré du doigt la pile de boîtes encore dans le chariot.
En le voyant, la bouche de Max s’est ouverte. Elle estima qu’il y avait à peu près assez de cartons pour remplir une des chambres d’hôtes du château à ras bord.
“Je leur ai dit de les déplacer dans la chambre. Alors allons-y maintenant.” Riftan a chuchoté à l’oreille de Max en remettant les rênes de la jument à un serviteur proche, puis a conduit Max vers le grand hall du château.
Max l’a laissé la conduire à l’intérieur. Pendant qu’ils marchent, Max ne peut s’empêcher de se sentir comme si elle marchait sur des nuages. Elle ne pouvait pas croire qu’elle se sentait si déprimée et anxieuse il y a quelques instants, c’était comme si ces soucis s’étaient évanouis à cause de l’arrivée de Riftan.
“Alors, à cause de la réparation de la porte… tu n’es pas occupé ?” Max a demandé timidement et Riftan a secoué la tête.
“J’ai déjà délégué la tâche à plusieurs personnes et je leur ai laissé des instructions sur tout ce qui doit être fait. Les chevaliers ont décidé de se relayer pour garder la porte jusqu’à ce qu’elle soit terminée, donc il n’y aura pas d’intrus qui entreront dans l’enceinte et feront du grabuge même si je ne monte pas la garde personnellement.” Riftan lui a dit et Max s’est mordu la langue pour s’empêcher de répondre.
La vérité est que Max n’a pas demandé à Riftan parce qu’elle s’inquiétait de la sécurité du château, mais plutôt parce qu’elle voulait exprimer sa crainte que Riftan n’ait que peu de temps libre et qu’elle le dérange au milieu de son emploi du temps chargé. Max décida cependant de ne pas corriger sa compréhension de sa question. Ils ont continué à grimper dans un silence confortable jusqu’à ce qu’ils arrivent au nouveau couloir structuré sur lequel elle avait travaillé.
La lumière du soleil entrait par les fenêtres et parsemait le tapis rouge de magnifiques rayons dorés. Riftan, a soudainement tourné la tête pour la regarder.
“En y réfléchissant, je ne t’ai pas correctement complimenté sur le fait que le château est devenu très beau depuis que tu l’as redécoré. Le majordome a dit que tu as fait beaucoup d’efforts pour le rendre aussi beau.”
À cause de l’éloge soudain de Riftan, Max se surprend à rougir devant lui.
“Est-ce que ça te plaît… ?” Elle lui demande docilement.
“J’aime bien. J’ai été surpris quand j’ai descendu les escaliers le matin. Pendant un instant, j’ai cru que j’avais déménagé dans un autre château pendant la nuit. ” Riftan lui répondit d’une manière légèrement taquine et Max poussa un soupir de soulagement.
“Hier, tu n’as rien dit… J’étais inquiète.” Max avoue en se rappelant combien elle était inquiète la veille. Soudain, les yeux de Riftan se sont rétrécis sur elle.
“Hier, je ne pouvais pas vraiment te dire ‘Au fait, le château est devenu si beau, tu as fait du bon travail’ au milieu de ma colère. En premier lieu, ce qui a attiré mon attention, c’est de voir ma femme dans ce désordre. Penses-tu que j’aurais vu l’état du château à ce moment-là ? Même si tu l’avais plaqué de l’or partout dans le château, je n’aurais rien remarqué, pas à ce moment-là.” Riftan expliqua en fronçant profondément les sourcils et Max baissa le regard, se demandant quoi faire maintenant qu’il la regardait de ses yeux froids comme s’il était courroucé rien que d’y penser.
Comme s’il sentait qu’elle était déprimée par sa réponse, Riftan laissa échapper un petit soupir et tapota la tête de Max de façon rassurante.
“Je ne veux plus être en colère, alors n’en parle plus. Allons voir tes cadeaux maintenant.” Riftan lui dit doucement avec un sourire et Max hocha la tête en signe de compréhension alors qu’ils se remettaient en route.
Une fois qu’ils sont entrés dans la pièce, Max a vu les serviteurs nettoyer la montagne de boîtes et les ranger soigneusement dans le coin de la pièce.
Rudis montait la garde au coin de la pièce et surveillait attentivement les domestiques. Elle gardait les yeux rivés sur eux et s’assurait qu’ils ne laissaient pas tomber les boîtes, tout en leur rappelant constamment d’y faire attention.
Finalement, une des servantes a vu Max et Rfitan et s’est empressée de baisser la tête en les voyant. Les autres domestiques ont fait de même et les ont salués. Après avoir échangé des civilités, Rfitan s’est approché de Rudis.
“As-tu fini de déplacer tous les bagages dans la chambre ?”
“Oui, il y a trente-deux boîtes monsieur. Voulez-vous vérifier leur contenu ?” Rudis a demandé et lorsque Riftan a hoché la tête, les domestiques ont commencé à ouvrir les boîtes une par une avec le tisonnier en bois.
Max est restée à l’écart et a fixé d’un regard vide l’interminable déversement de cadeaux qui se produisait devant elle.
Riftan achetait de la soie de haute qualité et des tissus à motifs glamour du Continent Sud. Il y avait aussi de la fourrure de renard brillante, une ceinture en peau de serpent, un châle en fil d’or, un miroir à main en argent, et une épingle à cheveux décorée de perles…
Les piles de cadeaux ont rappelé à Max ceux que Rosetta avait reçus.
Elle se souvenait avoir vu Rosetta ensevelie sous un cadeau luxueux d’innombrables fois, mais c’était la première fois qu’elle se retrouvait dans cette situation. Max se rappelle qu’elle doit rester calme.
“Ce sont tous mes cadeaux ?” Max a demandé à Rfitan, sa bouche a légèrement tremblé en le faisant.
“Pourquoi ? Tu n’aimes pas ça ? Riftan lui demande d’un ton inquiet.