Mutagen
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Chapitre 112 : L’éveil de Joseph
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 3 – 6h21 – E3, Autoroute Cavite, Kawit, Cavite

Alors que les troupes arrière du convoi militaire étaient aux prises avec l’humanoïde gris, le reste du convoi avait emmené les autres véhicules transportant les survivants à une bonne distance avant de s’arrêter. Puisque les troupes du front devaient aider les troupes de l’arrière, ils ne pouvaient pas impliquer les survivants dans le combat avec une créature trop dangereuse.

« Angeline, tu restes ici. Archie ! Pars et laisse-nous si la situation devient trop dangereuse. »

Le 1er lieutenant Rafael s’adresse à Angeline et au conducteur de leur véhicule.

« Mais Monsieur !

– C’est un ordre. »

En entendant cela, Archie, qui était sur le siège du conducteur, ne put qu’acquiescer à contrecœur.

« Grand frère, tu ne peux pas partir sans moi. »

Angeline parla sévèrement.

« C’est un devoir pour nous, les soldats. Tu ne peux pas y participer.

– Quoi qu’il en soit, je viens avec toi. Même si c’est par la force, je te suivrai. Même si nous ne pouvons pas nous battre, nous pouvons au moins récupérer les gens dans ce camion. Il y a des gens qu’on connaissait là-dedans. »

Angéline désigna le camion renversé à une certaine distance.

Rafael savait que sa sœur ne céderait pas sur ce point. De plus, il était conscient que ses capacités de combat étaient bien inférieures à celles de sa sœur. Il savait qu’il valait mieux envoyer sa sœur au combat plutôt que d’y participer lui-même, mais il ne pouvait pas mettre sa sœur en danger à cause de cela.

« D’accord. Je te laisse mettre les survivants dans le camion pendant que nous combattons cette chose derrière. Une fois les survivants récupérés, nous nous replierons tous et nous nous échapperons si nous ne parvenons pas à tuer ce type.

– D’accord ! »

Comme son frère était d’accord, Angéline était aux anges. Il en était de même pour Paula qui voulait également vérifier les personnes à l’intérieur du camion renversé, priant pour que les personnes qu’elles connaissaient aient survécu.

Après cet échange, à l’exception de trois Humvees restés pour garder les camions restants, tous les autres véhicules militaires étaient retournés pour aider l’arrière tandis que plusieurs véhicules vérifiaient le camion renversé.

À l’arrière, les soldats étaient confrontés à un dilemme. C’est parce qu’ils étaient éliminés un par un. Non pas parce qu’ils manquaient d’expérience ou de puissance de feu, mais parce que la créature qu’ils combattaient était trop rapide et trop rusée. On pourrait même dire qu’elle se jouait d’eux.

L’humanoïde gris se déplaçait parfois de manière erratique, ce qui compliquait la tâche des soldats qui devaient viser et tirer avec précision. Tirer à l’aveuglette ne servait à rien non plus, car sa vitesse lui permettait d’éviter les balles et même les explosions de grenades. Il reculait et attaquait sans motif et utilisait parfois un des soldats comme bouclier avant de tuer le soldat pris au piège. De plus, il arrivait souvent qu’il puisse tuer plusieurs soldats d’un coup, mais pour une raison ou une autre, il les tuait un par un.

Les soldats de l’arrière se sentirent heureux lorsqu’ils virent les autres véhicules revenir les aider. Même s’ils ne parvenaient pas à tuer cette créature, cela donnerait à tout le monde une meilleure chance de s’échapper.

Ils n’avaient pas tort. En effet, lorsque les renforts se joignirent au combat, la situation s’améliora. Les soldats n’étaient toujours pas en mesure de tuer l’humanoïde gris, mais au moins, il ne pouvait plus tuer personne dans leurs rangs. La seule chose qu’ils devaient faire était de retarder cette créature pendant que la récupération des survivants se poursuivait.

Au camion renversé, l’équipe de récupération fut stupéfaite par la scène sanglante à l’intérieur. En raison du renversement soudain du camion, la plupart des survivants vivants étaient tombés inconscients et s’étaient retrouvés au milieu de corps décapités, d’organes humains et de sang. Tout le monde était couvert de sang, ce qui rendait la récupération encore plus longue.

Angeline et Paula, qui étaient sorties de leur véhicule, avaient eu le souffle coupé et les larmes aux yeux en voyant les cadavres de Bernard et de Calvin parmi les morts. Elles n’arrivaient pas à croire que les deux personnes avec lesquelles elles s’étaient mêlées et battues étaient maintenant mortes d’une manière brutale et horrible. Elles s’étaient alors souvenues de Joseph qu’elles devaient encore voir.

Les deux jeunes filles s’apprêtaient à le chercher quand…

Elles entendirent un cri.

« Merde ! Angeline ! Paula ! Courez ! »

C’était la voix du frère d’Angeline qui devait se battre avec ses soldats.

Lorsque les deux se retournèrent, ils virent une silhouette grise qui se dirigeait vers Paula à toute vitesse, ignorant toutes les autres personnes autour d’eux.

Paula voyait la silhouette se rapprocher d’elle. Elle n’arrivait pas à penser à quoi que ce soit, car son esprit était envahi par la peur. Elle vit la silhouette lever son bras droit au-dessus de sa tête. Elle allait la trancher de la tête aux pieds.

Lorsqu’elle sentit que la mort se rapprochait, elle vit un visage lui barrer la route. C’était sa précieuse amie, Angeline. Paula sentit alors une force repousser son corps.

Angeline n’avait pas crié et n’avait pas eu le temps de faire autre chose que de pousser son amie hors de portée de la silhouette grise. Ce n’était pas parce qu’elle avait perdu le fil de ses pensées, mais parce qu’elle n’avait plus le temps de penser à quoi que ce soit. L’ennemi approchait rapidement et ils étaient pris au dépourvu. Qui aurait pu penser qu’il les attaquerait soudainement alors qu’ils étaient plus loin et qu’il était empêtré dans plus de deux douzaines de soldats.

SWIIIRKK !

Elle ressentit une douleur cuisante dans le dos pendant un peu moins d’une seconde. Ce fut très court car elle tomba immédiatement inconsciente à cause de la douleur soudaine et extrême. Son corps tomba sur le béton, saignant d’une énorme entaille dans le dos, de l’épaule à la taille. La blessure était trop profonde pour qu’on puisse voir ses os.

Constatant qu’il n’avait pas réussi à tuer sa cible, l’humanoïde gris tenta de poursuivre son attaque contre Paula. Remarquant son intention, l’un des soldats retira immédiatement Paula gelée tandis que les autres soldats de l’équipe de récupération continuèrent à contre-attaquer.

A cause de sa concentration sur Paula, l’humanoïde gris reçut finalement des dommages. Son bras gauche et son visage étaient troués par des balles de fusil d’assaut.

Sentant la douleur des blessures qu’il avait reçues, l’humanoïde gris recula à quatre pattes en hurlant.

« Ange ! »

Paula sortit enfin de sa torpeur et cria. Elle essaya de s’approcher d’Angeline mais elle fut retenue par le soldat qui l’éloigna car elle était manifestement la cible de l’humanoïde gris.

***

Où est cet endroit…

Joseph qui avait perdu connaissance et était enseveli sous les cadavres à l’intérieur du camion s’était finalement réveillé. Malheureusement, il ne voyait que du rouge. Les cadavres au-dessus de son corps, les organes humains éparpillés autour de lui et la mare de sang sur laquelle il était allongé. Tout était rouge.

Comme s’il était en train de rêver…

Ce n’est qu’un cauchemar, n’est-ce pas ?

Mais alors qu’il était sur le point de conclure cela, les derniers souvenirs qu’il avait eus avant de tomber dans l’inconscience lui revinrent en mémoire. Des larmes coulèrent de ses yeux lorsqu’il se souvint des dernières paroles de son père. Il se sentait fatigué, léthargique, somnolent et fiévreux. Pourtant, il bougea son corps et élimina les obstacles qui l’empêchaient de se lever.

Lentement… il s’était levé. Lentement… il sortit du camion.

Alors qu’il pensait être enfin sorti de cet enfer, il vit la scène à l’extérieur. Plusieurs soldats morts gisaient autour du camion avec des corps incomplets.

RATATATATATAT !

Le bruit des coups de feu résonnait continuellement dans ses oreilles, mais il semblait qu’il ne pouvait même plus l’entendre.

Il observa la scène où les soldats combattaient l’ennemi jusqu’à la mort, les deux parties enragées.

Joseph regarda autour de lui et vit le corps de son père mort qui avait déjà été sorti du camion. Malheureusement, il ne s’agissait que du haut du corps. Il serait difficile de distinguer le bas du corps après tout ce qui s’était passé. Plus loin, caché derrière un véhicule, il aperçut deux silhouettes familières. Il s’agissait des deux braves filles qu’il avait rencontrées au centre commercial. L’une d’entre elles était cependant inconsciente et saignait abondamment sur le dos.

Il tourna la tête vers le corps de son père et s’agenouilla.

« Papa, tu as dit que je devais devenir fort et survivre. Je suis désolé d’avoir été trop faible et trop dur. Je suis sûr que je t’ai fait vivre beaucoup de moments difficiles depuis la mort de maman. Je te remercie pour tout. Je te le promets. Je deviendrai plus fort. Je vivrai aussi ta part. Cependant, je ne peux pas le faire si je ne me venge pas pour toi maintenant. »

BABOUM ! BABOUM ! BABOUM !

Joseph ne pouvait même pas se rendre compte s’il parlait à haute voix ou s’il disait tout cela dans sa tête. Tout ce qu’il entendait, c’était son cœur qui battait fort. Il ne se rendait pas compte que ses yeux étaient littéralement rouges à ce moment-là. La seule chose qu’il voyait était son ennemi, la créature qui avait tué sa seule famille dans ce monde.

« Tuer. »


marmonna-t-il. Une forte soif de sang jaillissait de son cœur et de son esprit. Il ne savait pas d’où elle venait, mais il la laissait affecter tout ce qui était en lui.

Il fit quelques pas et s’agenouilla près du corps d’un soldat mort. Il ramassa un couteau militaire et prit une grenade à la ceinture du soldat. Il ne se soucia pas du sang qui maculait ses mains lorsqu’il prit les armes sur le corps décapité du soldat. Il y avait d’autres armes sur le corps du soldat, mais en tant que personne normale, il ne savait pas s’en servir. Au moins, il savait comment utiliser ce couteau et comment dégoupiller la grenade.

BABOUM ! BABOUM !

Son cœur battait la chamade tandis qu’il se dirigeait vers le champ de bataille d’un pas lent.

« Hé ! Où vas-tu ?! »

Un soldat s’empressa de l’attraper par les épaules. Cependant, il se contenta de hausser les épaules et la main qui le saisissait fut rejetée avec force. Le soldat essaya encore une fois de l’arrêter, mais il se figea soudain. C’est parce que le soldat vit Joseph le regarder, dégageant une énorme soif de sang. Joseph continua à marcher, laissant le soldat figé à cet endroit.

La silhouette humanoïde le vit approcher. Elle se dirigea immédiatement vers Joseph et les soldats furent encore plus paniqués. À leurs yeux, Joseph n’était qu’un civil et une autre victime sans valeur. Cependant, ils n’avaient aucun moyen d’arrêter la silhouette grise en furie.

L’humanoïde gris arriva juste devant Joseph en balançant sa lame vers le bas à une vitesse fulgurante.

Lent…

pensa Joseph en regardant la lame se diriger vers lui. Il recula alors son pied gauche en orientant son corps sur le côté. Pour lui, les mouvements de la silhouette grise étaient lents.

TING !

Un son métallique retentit après que la lame d’un mètre de long ait été balancée, ne frappant rien d’autre que l’air et atterrissant directement sur le sol en béton. Retirant la lame qui avait raté son coup, l’humanoïde gris tenta d’attaquer à nouveau et balança la lame en diagonale vers le haut.

Puis…

Du sang gicla…

Ce n’était pas le sang de Joseph, mais celui de l’humanoïde gris. L’humanoïde gris réussit à faire pivoter la lame mais la manqua une fois de plus car Joseph avait déjà fait un bond en arrière. Profitant de l’inertie du coup manqué qui fit remonter la lame vers le haut, Joseph sauta en avant et s’élança vers son ennemi en plantant le couteau dans les yeux de l’humanoïde gris. Il tordit le couteau dans l’orbite de l’humanoïde gris avant de retirer le couteau et de sauter immédiatement en arrière.

ROAAAAAA !!!

L’humanoïde gris rugit bruyamment en reculant de manière instable tout en balançant sauvagement la lame de son bras droit.

Joseph, qui avait déjà reculé, dégoupilla la grenade et la lança directement sur le corps sans défense de l’humanoïde gris.

BOUM !!!

La grenade n’atterrit pas sur le sol et ne toucha pas le corps de l’humanoïde gris. L’humanoïde gris balançait sauvagement sa lame et celle-ci finit par frapper la grenade, la tranchant et la faisant exploser, juste devant son corps.

L’explosion stoppa les rugissements de l’humanoïde gris dont le corps était gravement endommagé. Son bras relié à la lame pendait à présent et il ne restait plus que quelques brins de muscles pour le relier à son corps. Sa gorge et sa bouche avaient fondu tandis que son torse présentait plusieurs trous et une énorme plaie brûlée saignant abondamment. Ses jambes étaient également endommagées, ce qui l’obligeait à s’agenouiller sur le sol.

« RAAAAAAHH !!! »

Voyant cela, Joseph ne lui laissa pas le temps de récupérer. Il s’élança en rugissant et plaqua l’humanoïde gris au sol. Il enfonça le couteau qu’il tenait dans ses mains dans l’œil restant de l’humanoïde gris.

L’humanoïde gris tenta de résister, mais Joseph sortit le couteau et le planta aussi fort que possible au centre du front de l’humanoïde gris, ce qui empêcha son corps de bouger.

SHIRK ! SHIRK ! SHIRK ! SHIRK ! SHIRK !

Comme il ne suffisait pas d’exprimer son mécontentement, il tira et planta à plusieurs reprises le couteau dans la tête de l’humanoïde gris, projetant du sang et de la matière cérébrale partout. Cependant, il sentait que ce n’était pas suffisant. Les yeux de Joseph se posèrent alors sur la lame du bras de l’humanoïde gris.

Joseph se leva et coupa la lame qui restait de la chair reliée à la lame. Il tint ensuite l’extrémité de la lame, sans se soucier du fait que ses mains étaient blessées et qu’elles saignaient maintenant. Il leva la lame au-dessus de sa tête.

SHHIIIRKK !

Il décapita le corps de l’humanoïde gris horizontalement en deux. De la même manière qu’il avait tué son père.

Mais il ne s’arrêta pas là.

Il balança la lame à plusieurs reprises, coupant encore plus de parties du corps de l’humanoïde gris. Les organes internes, le sang et les membres de l’humanoïde gris s’éparpillèrent sur le sol devant lui.

Joseph continua à taillader le cadavre jusqu’à ce qu’il soit arrêté de force par les soldats qui regardaient la scène avec stupeur. Au moment où Joseph lâcha la lame d’un mètre de long de ses mains, il tomba inconscient, brûlant d’une fièvre absurde.



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