Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Le comportement étrange de Calvin avait en quelque sorte effacé la majeure partie de l’atmosphère gênante créée par Joseph et Mark.
Après avoir cessé de rire, il dit à Mark : « Je commence à bien t’aimer. »
« Si tu as besoin de quelque chose, je ferai de mon mieux pour t’aider. »
Mais il s’était heurté à la réponse de Mark, qui s’était exprimé d’une voix monocorde.
« Je ne penche pas de ce bord.
– TOI !!! Ce n’est pas ce que je voulais dire !!! »
Ne pouvant plus se retenir, Bernard et Joseph, qui connaissaient le mieux Calvin, se mirent à rire et tout le monde les imita. Même la petite Sariya rit joyeusement en imitant les adultes qui l’entouraient.
Calvin s’était assis, gêné, et avait détourné son corps.
Mark regardait le spectacle en souriant comme s’il contrôlait toute la situation, mais en fait il avait des sueurs froides qui coulaient sur son dos pour deux raisons. La première, c’est à cause de ce que Calvin avait dit. Même s’il savait ce qu’il voulait vraiment dire et qu’il avait profité de l’occasion pour en faire une blague, cela lui avait quand même donné des frissons. L’autre raison, c’est que…
Il pouvait sentir le regard de Mei derrière lui. Mark était sûr que ses yeux étaient remplis d’étoiles en ce moment.
Bernard jetta un coup d’œil à Mark.
Il avait vraiment le don de contrôler l’atmosphère.
L’atmosphère gênante qui régnait auparavant s’était totalement dissipée.
***
Après que la situation se soit calmée…
« De toute façon, je voulais aussi aller dans la TechZone, alors je suis d’accord avec l’idée de Fernan. »
Mark dit ce qui rendit Fernan très heureux.
« Pourquoi veux-tu le faire, tu n’as pas déjà dit que c’était dangereux ? »
Bernard n’était pas contre, mais il voulait en connaître la raison.
« Tu as dit que les réseaux cellulaires étaient occupés, n’est-ce pas ? C’est juste occupé et pas déconnecté. Cela signifie que le réseau est toujours en ligne. Je veux voir si l’internet sans fil à large bande fonctionne de la même manière. Ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui, c’est d’informations et de savoir ce qui se passe vraiment. L’internet est une bonne source d’information. Je sais que nous ne pouvons plus compter sur le DSL, mais il y a peut-être de l’espoir avec le haut débit. À l’intérieur de la TechZone, il devrait y avoir de nombreuses connexions Internet que nous pourrons utiliser. »
Bernard et Calvin acquiescèrent, ce que dit Mark était plausible.
« De plus, si les cousins de Fernan ont suivi mes instructions à la lettre, ils devraient être encore en vie. Les cousins de Fernan ne sont pas mauvais, de même que l’employée qui les accompagnait, s’ils ont survécu, c’est une bonne chose. »
Ils comprenaient ce que disait Mark, qui s’était déjà expliqué plus tôt.
« Alors, qu’est-ce qu’on doit faire ?
– J’ai déjà un plan. J’ai juste besoin de planches solides, hmm… Des feuilles de métal feraient aussi l’affaire et quelque chose pour faire du bruit, si possible quelque chose de fort. »
dit Mark, la main sur le menton.
« Hmm, on peut sans doute trouver quelque chose comme ça, dit Bernard.
– Tu as besoin de quelque chose qui fasse du bruit, n’est-ce pas ? Calvin s’était interposé.
– Ouais, j’ai besoin de ça pour attirer les zombies.
– Attirer, c’est ça ? Alors ça devrait aller, je pense. »
Calvin pointa du doigt derrière Mark.
« C’est vrai, ça devrait être bon. » Bernard acquiesça.
Mark suivit la direction indiquée par Calvin et vit plusieurs caisses en bois non étiquetées qui ne portent que le signe de danger d’explosion.
« Qu’est-ce que c’est ? Des explosifs ?
– Tu n’as pas tort, mais ce n’est pas ça non plus. Ce sont des feux d’artifice.
– Des feux d’artifice ? Pourquoi… Ah oui, c’est la période de l’année, n’est-ce pas ? Est-ce qu’ils prévoient de les utiliser pour le Nouvel An ?
– Tu comprends très vite, hein ? Quoi qu’il en soit, ils sont bons ? »
Mark sourit.
« C’est plus que suffisant si vous voulez mon avis.
– Alors, nous allons chercher les cartes que tu voulais.
– Ah, aussi quelques fils et je vois que tu as des outils avec toi. Tu as des pinces et des perceuses ? »
Calvin sourit et pointa son pouce derrière lui.
Mark aperçut alors plusieurs caisses à outils en métal à une certaine distance.
« Nous avons tout ce dont tu as besoin.
– Alors les choses seront plus faciles. »
Comme presque tout était prêt, Mark expliqua aux hommes du groupe ce qu’il prévoyait de faire.
Il leur demanda également de barricader toutes les entrées du toit.
« Je sais qu’on peut utiliser l’escalier de secours derrière le centre commercial, mais si des survivants réussissent à monter la cage d’escalier et qu’on la barricade, est-ce qu’ils ne vont pas se retrouver coincés ? » demanda Joseph.
Mark ne se souciait pas vraiment de cela, mais il savait que ces gens n’ignoreraient pas de telles circonstances.
Il soupira.
« Dites, est-ce que toutes les portes qui mènent ici s’ouvrent vers l’intérieur ?
– Hmm… Je crois que oui. Il y en a trois.
– Alors, créez un petit espace à l’extérieur de la porte et faites en sorte que la barricade puisse être escaladée par des gens.
– Ça va fonctionner ? Les zombies ne seraient-ils pas capables de l’escalader ?
– La possibilité n’est pas nulle, mais jusqu’à présent, nous n’en avons pas rencontré un seul qui puisse le faire. Les zombies ont même du mal à monter les escaliers, donc ça devrait marcher pour l’instant. Si un zombie réussit à grimper, il faudra s’en occuper. »
Les hommes acquiescèrent aux propos de Mark.
Les autres hommes se mirent alors au travail tandis que Mark restait en convalescence. Bien que son état semble s’être amélioré, il était encore loin de sa forme normale.
Paula et Ange étaient allées visiter le toit. Bien qu’il semble que ce ne soit pas le bon moment pour jouer, Mark savait que les deux filles essayaient juste de se distraire.
Reyah avait placé des cartons aplatis sur le sol de la partie surélevée du toit et avait endormi Sariya.
Mark décida de se promener à son rythme et d’observer les environs.
Quant à Mei, inutile d’en dire plus, elle suivait Mark, comme un chiot suit son maître.
Mark eut enfin le temps d’observer l’étrange toit. Le toit de ce centre commercial était très différent de ce qu’il avait imaginé.
Si quelqu’un pense aux toits d’un centre commercial ou même d’autres établissements, ce qui lui vient d’abord à l’esprit, ce sont des toits de béton nus entourés de courts murs ou de clôtures avec presque rien du tout.
Et pourtant…
Ce que Mark voyait en ce moment était très différent.
La quasi-totalité du toit était recouverte d’une toiture métallique avec de grandes fondations en métal ! De plus, les murs qui entouraient le toit étaient aussi hauts que son front ! Ces murs devraient faire plus d’un mètre cinquante de haut.
Qu’est-ce que c’est que ça ?
Cela mis à part, le toit était loin d’être nu. Bien qu’il soit raisonnable de trouver des bouches d’aération, des machines de refroidissement et des caisses de feux d’artifice puisqu’on était déjà à la mi-décembre, pourquoi y avait-il des boîtes et des caisses qui n’avaient pas l’air d’être à leur place ?
Il y avait aussi l’héliport au sud du centre commercial, juste à côté de la porte par laquelle il était entré. Lorsqu’il s’était penché en arrière à ce moment-là, il pensait qu’il s’appuyait sur un mur, mais en réalité, il s’appuyait sur un héliport surélevé.
Pourtant, même s’il est loin de ce qu’il avait imaginé, ce toit était plus propice à l’habitation que celui qu’il avait en tête.
Et qui sait ce qu’il pourrait y trouver ?
C’est en pensant à tout cela qu’il se retourna.
« Mei’er, tu n’as pas vraiment besoin de me suivre partout. Tu dois te reposer. »
Mei ouvrit la bouche plusieurs fois. Elle semblait jauger la douleur de ses lèvres.
« Tu ne te reposes pas non plus.
– Tu me donnes vraiment cette raison, hein ? »
Mei acquiesça.
« Donc, tu ne te reposeras pas si je ne me repose pas ? »
Elle hocha à nouveau la tête.
« Sérieusement ?
– … »
Mei le regarda fixement.
« Bon sang… D’accord, tu as gagné. »
Penser qu’il ne pouvait rien faire pour elle, non, en fait il pouvait faire quelque chose. Mais cela la briserait probablement.
Pour une raison ou une autre, il ne pouvait pas supporter de faire ça à ce lapin fragile.
Mark regarda à travers l’espace entre le toit et le grand mur et décida en regardant le ciel. Le temps était assez nuageux et il ne faisait pas très chaud à cause de la saison, alors il décida de grimper sur le toit et de s’y reposer. Le toit n’était pas très pentu, il était même presque plat, donc il n’y aurait pas de problème de chute, à moins que quelqu’un soit assez idiot pour rouler sur le bord du toit. Il avait également vu une échelle menant au toit au-dessus de la zone centrale du centre commercial et c’était un bon endroit.
Il pourrait s’y reposer et Mei ferait de même. En même temps, il pouvait observer la situation en bas, car la façade du centre commercial, le long de l’autoroute Tirona, était visible de ce côté du toit. Bien que l’air soit chaud et vicié, il ne se sentait pas vraiment mal car un vent froid soufflait encore de temps en temps.
Il faisait d’une pierre quatre coups.