Mutagen
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Chapitre 27 : Puis-je t’appeler…
Chapitre 26 : Leur prochain mouvement Menu Chapitre 28 : Préparation terminée !

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

12 h 16 – Toit du C entre commercial Bacoor, zone centrale

Mark était confortablement assis sur le toit métallique et mangeait des sandwichs pour le déjeuner. Il avait d’abord pensé à apporter des boîtes en carton pour s’asseoir, pensant que le toit serait chaud puisqu’il était un peu plus de midi. À sa grande surprise, c’est le contraire qui s’était produit. Il avait pensé à la raison et avait regardé le ciel par réflexe. Il pensait qu’il y avait juste un peu de nuages, mais maintenant qu’il pouvait voir une vue plus large du ciel, les nuages étaient très loin d’être juste un peu. D’épais nuages couvraient le ciel.

Il ne serait pas surprenant qu’il pleuve cet après-midi.

Mei s’était assise à côté de lui en serrant ses genoux qu’elle avait glissés dans la veste qu’elle portait. Heureusement, la veste que Mark lui avait prêtée est trop longue et trop large pour elle, si bien qu’elle lui couvrait même les orteils. Si ce n’était pas le cas, sa fine pelouse serait exposée à la vue de Mark, car elle était pratiquement nue. Les vêtements qu’elle portait avant, il n’y en a pas une seule pièce qui soit récupérable. On aurait dit que le gangster avait pris tout son temps pour déchirer ses vêtements, pièce par pièce.

Mark mangea avec délectation tout en observant la situation en dessous qui était très loin de rendre sa nourriture appétissante. Sur l’autoroute, des zombies couverts de sang se déplacent à leur propre rythme et poursuivent les quelques personnes qui tentaient encore de s’échapper. Le sang giclait partout tandis que les fuyards étaient attrapés, mordus et dévorés. Des flaques de sang étaient visibles à différents endroits et de différentes tailles. On entendait faiblement les cris des personnes effrayées.

En voyant tout cela, la plupart des gens auraient déjà vomi ce qu’ils avaient mangé.

Pourtant…

Mark mangeait et regardait comme s’il était dans un cinéma.

Mark regarda soudain le viaduc à sa gauche. Quelqu’un venait de sauter. Il semble que cet homme ait grimpé sur le pont sans le savoir, juste pour se faire coincer. Sans autre moyen de s’échapper, il avait sauté par-dessus les murs latéraux. Ce n’était pas l’idée la plus brillante.

L’homme avait réussi à sauter et à retomber sur ses pieds, juste pour le plaisir de crier. Il n’y a pas à dire, avec une telle hauteur, ses jambes seraient certainement cassées. L’homme, qui n’abandonnait pas, tenta de s’enfuir en rampant, traînant ses jambes brisées. Bien sûr, il n’arriva même pas à semer les zombies avec ses belles jambes, en serait-il capable avec celles qui étaient cassées ?

Les cris de l’homme résonnaient sur l’autoroute alors qu’il était rattrapé et dévoré par plusieurs zombies qui se déplaçaient lentement sous le viaduc.

Mark observa calmement la scène tout en analysant les choses. Il en conclut que l’esprit de l’homme était embrouillé par la peur. S’il avait essayé de se frayer un chemin parmi les zombies venant du côté sud du viaduc et qu’il avait sauté à quelques mètres au sud de l’endroit où se trouvait l’homme, il aurait atterri sur le toit d’un bus garé, non, abandonné, sous le viaduc sans subir de blessures particulières. Bien sûr, rien de ce à quoi Mark pensait ne s’était produit.

Il finit de manger en regardant tout ce qui se passait en bas.

Il ouvrit alors son sac et en sortit un petit carnet recouvert de cuir noir et un stylo à encre gel. Il apportait toujours ce carnet chaque fois qu’il sortait de la maison et y griffonnait et écrit des choses quand il s’ennuyait, mais maintenant, il avait décidé de l’utiliser pour enregistrer ses théories, ses plans et ses découvertes à propos de cette apocalypse zombie. Il n’y avait pas de raison particulière pour laquelle il avait décidé de noter ces choses, si ce n’est qu’il pourrait oublier, car il y avait beaucoup de choses à se rappeler. Quant au stylo, c’était juste sa préférence.

Tout en écrivant, il jetta un coup d’œil à Mei qui semble un peu agitée. Elle semblait essayer de se décider sur quelque chose.

Comme elle restait indécise, Mark décida de l’ignorer et continua à écrire. Il resta ainsi après une minute ou deux. Il l’entendit alors parler.

« Merci. »

Mark la regarda et vit qu’elle le fixait.

« Merci de m’avoir sauvée. »

Elle détourna les yeux de Mark et regarda le ciel lugubre.

« J’étais certaine que… C’était la fin pour moi cette fois-là. J’avais déjà tout abandonné. Je pensais déjà que je deviendrais juste une poupée avec laquelle ils joueraient et qu’ils jetteraient probablement comme un déchet une fois qu’ils seraient fatigués de jouer avec mon corps. »

Elle serra plus fort ses genoux tandis que Mark continuait à l’écouter sans l’interrompre.

« À ce moment-là… À ce moment-là, je souhaitais seulement qu’ils me tuent plus tôt. Je me sentais humiliée, sale… Je… Je… »

Mei pleurait déjà.

Elle sentit alors une main douce lui tapoter la tête.

« Sérieusement… Si tu veux me remercier, fais-le correctement. Je n’accepterai pas tes remerciements si tu finis par pleurer comme ça.

– Mais…

– Oublie tout. Tout ce qui s’est passé là-bas n’était qu’un cauchemar.

– Alors, ne deviendras-tu pas toi aussi une partie de ce cauchemar ? »

Mark se figea car Mei n’était pas du genre à plaisanter de la sorte. Et cette blague, la façon dont elle l’avait racontée était vraiment familière. Il soupira.

« Cette blague… Tu ne devrais pas essayer de m’imiter. Ça ne te va pas.

– C’est vrai ? Tu étais magnifique quand tu as sauvé la situation plusieurs fois tout à l’heure. J’ai rendu l’atmosphère lugubre, alors j’ai pensé…

– De plus, ça ne marchera pas vraiment de la bonne façon si c’est toi qui as rendu l’atmosphère plus sombre.

– C’est vrai…

– C’est vrai.

– Uuuhhh. »

Elle se sentait gênée. Mei se rendit également compte qu’elle se sentait mieux, non, avec juste quelques mots, il avait changé son apitoiement en embarras. Même si l’embarras n’était pas vraiment agréable, c’était bien mieux que le sentiment de tristesse et d’obscurité qu’elle avait plus tôt.

« Je voudrais te demander quelque chose. »

Se débarrassant de son embarras, elle regarde Mark avec curiosité.

« Bien sûr, qu’est-ce que c’est ?

– Connais-tu les coutumes chinoises en matière de noms ?

– Les coutumes chinoises en matière de noms ? Pourquoi cette question ? »

Mark se sentait confus.

« La façon dont tu m’appelais, Mei’er. Seuls mes grands-parents m’appelaient ainsi avant…

– Je vois. Je l’ai fait sur un coup de tête. Si tu n’aimes pas ça, je t’appellerai comme tu veux. »

Mei secoua la tête.

« Ce n’est pas grave. Je veux plutôt que tu continues à m’appeler comme ça… Je suis juste curieuse…

– Eh bien, je connais ces coutumes. En fait, j’aime lire des romans. Qu’ils soient japonais, coréens ou chinois, tant qu’ils m’intéressent, je les lis. J’ai donc appris ces choses au fur et à mesure. En fait, ça a commencé quand tu t’es présentée avec ton nom de famille d’abord, alors j’ai fait ça sans réfléchir.

– C’est vrai… Alors… »

Elle détourna le regard de Mark en rougissant.

« Puis-je t’appeler Gege ? »

Mark la regarda.

« C’est sorti de nulle part. »

Elle le regarda à son tour.

« C’est grave ?

– Pas vraiment. Tu peux m’appeler comme tu veux.

– Vraiment ?

– Oui, vraiment. En fait, je ne me préoccupe pas beaucoup de ce que les gens veulent m’appeler. Dans le passé, quand j’étais enfant, il y avait deux garçons qui m’appelaient Cinglé. Ils n’arrêtaient pas de crier ‘Cinglé ci’ et ‘Cinglé ça’ au milieu de la rue. Je m’en fichais un peu.

– C’est… Tu ne devrais pas être en colère ?

– Pourquoi le serais-je ? Ils n’arrêtaient pas de crier ceci et cela, mais si tu entendais les adultes autour de nous qui voyaient ces deux-là. Ils murmuraient ‘quelle paire de gamins bizarres’ ou ‘quel genre de parents ont élevé de tels cinglés’, alors pourquoi devrais-je me mettre en colère ?

– Pfftt. Hahahaha. »

Mei se sentit d’abord en colère, mais ne put s’empêcher d’éclater de rire par la suite.

Mark regarde Mei. Son visage joyeux était vraiment rafraîchissant et son rire était apaisant. C’était plus approprié que le visage sombre qu’elle arborait depuis la première fois qu’il l’avait vue.

Gege, hein…

Si c’était un autre homme qui connaissait cette coutume, il aurait pu mal comprendre. Ils penseraient que Mei les aimait bien.

Mais Mark était différent. Cette fille semblait se méprendre sur ses sentiments. Ce qu’elle ressentait en ce moment, ce n’était pas de l’amour ou de la sympathie, mais de la dépendance et la recherche d’une main à laquelle se raccrocher. Et la personne qu’elle avait trouvée, c’est Mark, qui l’avait sauvée.

‘Eh bien, cela ne me dérange pas vraiment. Tant qu’elle est heureuse.’

Mais le rire de Mei fut interrompu… Elle se couvrit la bouche avec ses deux mains et regarda Mark les yeux pleins de larmes.

Mark lui tapote la tête.

« Je chercherai un baume à lèvres plus tard, d’accord ? »

Mei acquiesça.

« Qu’est-ce qui te prend d’écouter aux portes ? »

Mark éleva la voix et regarda derrière Mei, en direction de l’échelle sur laquelle ils avaient grimpé pour monter sur le toit. Mei regarda également l’échelle, mais elle ne vit personne.

Mark continua à regarder fixement.

Puis, sachant qu’elle avait été démasquée, Ange leva la tête au-dessus du toit en riant maladroitement.

« Désolé d’interrompre votre rendez-vous, mais l’oncle Bernard a dit que le matériel était prêt.

– D’accord. Mei’er, allons-y. »

Mark rangea ses affaires et se leva avant de tendre la main à Mei pour l’aider à se lever sans prendre la peine de corriger la méprise d’Ange. Bien que Mei ait accepté l’aide de Gege, elle baissa la tête, le visage rouge comme une tomate.

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