Mutagen
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Chapitre 115 : Différents destins
Chapitre 114 : La route vers la maison de Carlo Menu Chapitre 116 : La zone d’installation des évacués

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 4 – 13h55 – Lotissement San Miguel I, Molino IV, Imus, Cavite

Mark, Mei et Abbygale, qui étaient sur le dos de Laelaps, menaient le groupe. La route n’étant pas entretenue, elle était fissurée et érodée, provoquant des bosses ici et là. De ce fait, Laelaps pouvait même courir plus vite que les véhicules, même si elle ne le faisait pas à pleine vitesse.

Sur le dos de Laelaps, Mark regardait autour de lui, non seulement pour s’assurer que leur groupe ne subirait pas d’attaques surprises, mais aussi pour observer le paysage. Comme cette partie de la route n’était pas habitée par des gens, le côté de la route était rempli d’herbe, de buissons et d’arbres. Si c’était avant l’épidémie, ces plantes auraient été disgracieuses. Aujourd’hui, les feuilles d’un vert vif et luxuriant qui recouvraient les plantes donnaient au paysage un aspect agréable.

Arrivés à la fin de la route secondaire, nous nous trouverions au coin de la rue qui menait à la maison de Carlo. Après avoir tourné au coin de la rue, tout le monde changea d’attitude. Ce n’était pas parce qu’il y avait beaucoup d’infectés, ni parce qu’ils voyaient des gens hostiles. C’était plutôt parce qu’il y avait un grand nombre de cadavres éparpillés dans la rue. Ces corps n’avaient pas l’air d’avoir été tués par des gens, ni d’avoir été mangés par des infectés. On aurait plutôt dit que leurs corps avaient été réduits en morceaux.

Mark incita Laelaps à avancer en regardant autour de lui, mais il ne vit aucune menace possible. La rue était trop calme. Au coin suivant du premier pâté de maisons, il y avait une maison qui occupait deux terrains. C’était la maison de Carlo. Mark soupira avant même qu’ils n’arrivent. Il savait que Carlo allait être déçu. Il ne pouvait détecter aucune personne dans sa zone de détection. Autrement dit, la famille de Carlo était soit morte, soit partie.

Ce serait bien s’ils étaient vraiment partis, au moins, même si c’était très peu, il y avait une possibilité qu’ils soient en vie. Dans le cas contraire, il n’y avait rien à faire.

Mark, Mei et Abbygale descendirent du dos de Laelaps lorsque l’endroit fut confirmé comme étant sûr. Laelaps, quant à elle, reprit sa taille normale, qui était à peu près la même que celle d’Abbygale. Laelaps était un chien de grande taille correspondant à sa race.

Les personnes à l’intérieur des véhicules étaient sorties après que Mark leur ait dit que la zone était sûre. Mais bien sûr, aucun d’entre eux ne s’était approché des corps mutilés qui jonchaient la rue. Non seulement les corps avaient l’air dégoûtants, mais ils commençaient aussi à dégager une odeur nauséabonde. Cela faisait déjà trop longtemps que les corps avaient été laissés ici, et s’il n’y avait pas eu le froid de ce mois de décembre, ces corps auraient commencé à pourrir encore plus tôt.

« Carlo, tu peux fouiller à l’intérieur. Je monte la garde à l’extérieur. »

Mark prit la parole.

« D’accord. »

Carlo répondit et s’apprêtait à faire demi-tour lorsque Mark lui tapa sur l’épaule, le faisant se retourner.

« Ne t’attends pas à trop de choses. Je ne détecte personne à l’intérieur de ta maison.

– Je sais. »

Mark fut surpris par sa réponse.

Comme si Carlo savait ce que Mark pensait, il continua avec un sourire amer.

« Nos voitures ne sont pas là, donc je pense qu’ils sont partis. »

En entendant ce que Carlo disait, Mark comprit. Les véhicules de leur famille n’étant pas là, il était plus probable que la famille de Carlo soit partie. Compte tenu de l’emplacement de leur maison, qui se trouvait dans le pâté de maisons le plus éloigné de l’entrée de leur lotissement, la possibilité que quelqu’un d’autre que les membres de la famille de Carlo ait emporté les véhicules était presque nulle.

« Frangin, je vais entrer maintenant. Ils ont dû laisser quelque chose pour moi. »

Mark acquiesça et laissa Carlo aller chez lui. Il était évident que Carlo était abattu de ne pas avoir trouvé sa famille ici, mais au moins il y avait une chance qu’ils soient partis dans un endroit plus sûr. Bien qu’il soit possible que le contraire se produise, il vallait mieux être optimiste dans ce genre de situation.

Debout de l’autre côté de la route, Mark observa Carlo qui voyait les portes d’entrée de leur maison fermées à clé. Carlo s’était alors rendu sur le côté de la maison et avait soulevé une plante en pot, révélant ainsi le double de la clé. Avec Sundra, Carlo était entré à l’intérieur après avoir déverrouillé la porte. À l’extérieur de la maison, les autres membres se dégourdissent les jambes, devenues raides à force d’être assis dans les véhicules à bascule, tout en regardant autour d’eux.

Mark, quant à lui, continuait d’observer les environs avec Mei, tandis qu’Abbygale montait sur le dos de Laelaps de taille normale. Même si la chienne était de taille normale, elle était tout de même grande pour que la petite fille puisse monter sur son dos.

« Nee~… Oncle effrayant, laisse-moi monter sur le chien… »

Emika se dirigea vers Mark et commença à le harceler.

Mark se gratte la tête. Cette fille le regardait même avec des yeux de chiot.

« Plus tard, d’accord ? Quand nous aurons trouvé un endroit où passer la nuit, je te laisserai jouer avec Laelaps.

– Promis ? »

Emika tendit son petit doigt que Mark accepta.

« D’accord, c’est promis !

– Yey ! »

Sur ce, Emika sauta joyeusement vers sa mère qui regardait elle aussi l’endroit avec curiosité.

Voir la fille aux cheveux verts sautiller joyeusement serait une scène agréable à voir si ce n’était pas pour son sautillement entre les corps mutilés au milieu de la route.

Comme si elle attendait le bon moment, Anna, qui avait la bougeotte, s’approcha de Mark tout en choisissant soigneusement l’endroit où marcher.

« Je sais que tu veux voir ta maison tout de suite. Tu veux aller chez toi, n’est-ce pas ? »

Mark, qui avait perçu ses intentions, parla avant qu’elle ne le fasse.

Comme ses pensées étaient claires, elle n’avait pas besoin de s’agiter et répondit directement.

« Oui.

– Où est ta maison ? »

Mark demanda, car même si Anna et Carlo étaient voisins, la maison la plus proche de la maison de Carlo était en fait à plusieurs lots de distance et la maison suivante à environ deux pâtés de maisons. Mark ne savait pas pourquoi, mais cet endroit était en fait dépourvu d’habitants pour la plupart, laissant une grande partie du lotissement inoccupée. Peut-être que les gens qui vivaient ici ne voulaient pas de voisins proches.

À la question de Mark, Anna pointa du doigt la maison qui suivait la rue. C’était la quatrième maison la plus proche de leur position. Elle se trouvait à environ trois pâtés de maisons, devant la place polyvalente du lotissement que l’on pouvait voir depuis leur position.

« D’accord, nous allons te suivre. Je veux aussi sonder un peu la zone. »

dit Mark avant de faire face aux autres autour du véhicule.

« Vous restez ici. Nous allons vérifier la maison d’Anna.

– Je peux y aller ? »

Rollan prit la parole. En fait, il voulait s’éloigner un peu, car il était un peu gênant pour lui de rester avec des gens, surtout des femmes, qu’il ne connaissait pas vraiment. De plus, Carlo, qui était le seul autre homme, avec Siegfried et Mikio, qui étaient des enfants, n’était pas là non plus.

Mark remarqua la situation de son meilleur ami et ne put que hocher la tête. Mark, Mei, Abbygale, Laelaps et Rollan allaient donc accompagner Anna chez elle. Laissant le reste du groupe, les cinq personnes et le chien s’éloignèrent tout en restant prudents.

« Je ne pensais pas qu’il y aurait un lotissement comme celui-ci. Il devrait s’agir d’un lotissement privé, non ? Pourtant, il n’y a pratiquement aucune maison dans les environs. »

Rollan exprima ses pensées en regardant autour de lui.

« Je ne sais pas vraiment pourquoi cet endroit est comme ça. Notre maison a été achetée par mon grand-père, alors je ne connais pas beaucoup de détails. C’est comme ça depuis que nous avons emménagé ici. »

répondit Anna qui était l’habitante de ce lotissement dans ce groupe.

Il n’était pas surprenant que Rollan en parle. La première fois que Mark était venu ici, il y a plusieurs années, il s’était posé les mêmes questions. Comparé aux lotissements voisins qui regorgeaient de maisons et de gens, cet endroit semblait être situé dans une zone rurale. L’endroit regorgeait de faune et, directement au sud du lotissement, se trouvait un vaste terrain vague.

Bien que la maison soit assez éloignée, le groupe était arrivé rapidement. C’est parce qu’ils devaient suivre la vitesse de marche d’Anna qui s’accélérait à cause de sa nervosité et de son impatience de rentrer à la maison.

Cependant, tout comme la maison de Carlo, Mark ne pouvait détecter aucun humain ou animal à l’intérieur de la maison. Alors qu’il regardait la maison, Mark sentit qu’on tirait sur sa veste et se tourna vers elle. Il vit Laelaps qui tirait le bout de sa veste. Voyant que Mark se tournait vers elle, Laelaps avait alors regardé la fenêtre du deuxième étage de la maison, comme si elle la montrait du doigt.

Mark savait que Laelaps lui disait de regarder les fenêtres et, ce faisant, il avait vu des mouvements à l’intérieur. Le mouvement était minuscule, mais avec sa vue qui s’était améliorée après sa deuxième évolution, il avait pu détecter ce tout petit mouvement.

« Anna, ne rentre pas tout de suite dans la maison. Laisse-moi d’abord vérifier la fenêtre du dessus. »

En entendant ce qu’il disait, Anna se sentit très nerveuse. C’était comme si son cœur allait sauter de sa gorge. Elle força une réponse avec beaucoup de difficulté.

« D’accord. »

Mark s’avança alors et sauta par-dessus les portes fermées après avoir affirmé qu’il n’y avait aucun danger derrière les murs.

En observant les alentours, le terrain faisait environ trente-six mètres carrés et la surface de la maison n’occupait qu’un tiers de la surface du terrain. La maison était petite, mais elle avait été construite avec un deuxième étage et un très petit balcon qui ne pouvait accueillir que six personnes debout côte à côte.


Sous le regard d’Anna, Marc sauta vers le balcon et s’agrippa à la balustrade avant de se propulser sur le balcon. Ensuite, Mark avait regardé furtivement par les fenêtres à côté de la porte du balcon. C’est là qu’il vit la scène qui deviendrait sûrement le cauchemar d’Anna.

Dans la chambre de la maison, il y avait quatre personnes. Une personne infectée et trois cadavres. De plus, deux des cadavres étaient de jeunes garçons. L’un d’entre eux semblait avoir l’âge d’aller au lycée, tandis que le plus jeune n’avait probablement pas encore atteint la dizaine d’années. L’adulte mort était une femme qui ressemblait beaucoup à Anna, tandis que l’infecté était un homme qui errait sans but dans la pièce. Après avoir regardé de près, Mark put voir que les trois cadavres avaient l’apparence d’un infecté. Il était probable qu’ils s’étaient déjà transformés avant d’être tués. Les trois avaient été tués d’une balle dans le front. Mark pouvait même voir le pistolet revolver qui reposait sur le lit taché de sang.

Mark avait vu ce qu’il voulait voir et sauta en bas du balcon. Il se dirigea ensuite vers la sortie, car les portes n’étaient pas du tout fermées à clé. Il pensait qu’il aurait dû vérifier les portes avant de sauter par-dessus le mur comme un idiot.

« Comment c’est ? »

Anna demanda nerveusement en voyant le visage sévère de Mark après être sorti.

« Combien de membres compte ta famille ? »

demanda Mark.

« En comptant moi, il y en a cinq, mon père, ma mère et mes deux jeunes frères. Pourquoi cette question ? »

Mark la regarde droit dans les yeux. Il avait ensuite raconté en détail ce qu’il avait vu à l’intérieur de la chambre, ainsi que les vêtements portés par la famille d’Anna, pour confirmation.

« Non… Non. »

Les larmes d’Anna coulèrent à flots.

En fait, elle voulait voir la scène, mais Mark lui avait suggéré de ne pas le faire. Si elle voyait la scène à l’intérieur de la chambre où presque tout était éclaboussé du sang de ses proches, il ne serait pas surprenant qu’elle se suicide.

Pour cette raison, elle ne pouvait que pleurer tandis que ses genoux faiblissaient et qu’elle s’écroulait sur le sol.

Les autres autour ne pouvaient que regarder Anna, car il n’y avait pas de mots à lui dire pour la remettre sur pied. Mei s’approcha d’Anna et commença à lui tapoter le dos, mais elle ne prononça aucune parole de consolation. D’après son expérience, Anna devait d’abord pleurer tout ce qu’elle avait sur le cœur.

Cependant, il semblait qu’Anna ne pouvait pas supporter le chagrin qu’elle avait. Elle perdit connaissance.

Mei, qui était à côté d’Anna, s’empressa de soutenir son corps.

« Gege, porte-la. »

dit Mei en regardant Mark.

Ce dernier haussa les épaules et demanda à Rollan de mettre Anna sur son dos. Ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas la porter devant, mais comme ils devaient encore retourner à la maison de Carlo, il valait mieux qu’il puisse utiliser au moins une de ses mains au cas où quelque chose se produirait soudainement. Rollan, quant à lui, ne devait pas la porter, sinon leur vitesse en souffrirait, car il n’était pas un Évolué et n’était pas en parfaite condition pour porter une autre personne.

Mais ce n’était qu’une réflexion inutile. Ils rentrèrent sans problème. Mark était juste prudent car personne ne savait si la cause de ces corps mutilés sur la route était encore dans les parages.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Charmaine posa la question que tout le monde se posait après avoir vu Anna inconsciente sur le dos de Mark.

Carlo et Sundra venaient de revenir dehors avec un meilleur teint mais en voyant l’état d’Anna, ils ne pouvaient s’empêcher de se sentir à nouveau nerveux.

Mark avait fait allonger Anna dans le véhicule avant de leur raconter ce qui s’était passé, ce qui avait rendu tout le monde de mauvaise humeur. Après tout, c’était arrivé à Anna. Cela pourrait aussi arriver à leurs familles.

« Carlo, qu’est-ce que ça donne ? »

demanda Mark en voyant Carlo tenir un papier plié dans sa main.

« Je vais bien. Ma famille est partie pour l’évacuation. »

Carlo montra la lettre.

Il semble qu’à l’époque de l’épidémie initiale, certaines zones aient été évacuées par divers moyens et que les lieux d’évacuation aient été diffusés à la télévision. D’après la lettre, la famille de Carlo et plusieurs de ses proches s’étaient dirigés vers Tanza, Cavite, où se trouvait une petite base militaire. Il semblait que les personnes évacuées dans cette direction aient été transportées par hélicoptère. Les hélicoptères se dirigeaient vers l’île de Corregidor, située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la côte nord-ouest de Cavite et à environ quarante-cinq kilomètres au sud-ouest de Bay City.

L’île de Corregidor était une île touristique présentant les vestiges de la Seconde Guerre mondiale, mais il semblerait que le gouvernement l’ait transformée en zone d’évacuation.

La question était de savoir si la famille de Carlo était arrivée saine et sauve.

Après cela, ils avaient emballé leurs affaires et avaient décidé de se diriger vers le prochain endroit.



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