Le lendemain, le 11 juillet, il y avait des nuages.
Il était rare que le ciel fût couvert en cette période de l’année. Avec la Perle de Glace, il n’avait pas peur d’une chaleur extrême, cependant, tant qu’il n’avait pas à supporter les bien trop puissants rayons du soleil, son humeur s’améliorait.
Tôt dans la matinée, Zhao Yaya était venue chercher son père avant de l’emmener à l’hôpital…
Il avait évidemment insisté sur le fait qu’il se sentait parfaitement bien et qu’il ne voulait pas aller à l’hôpital. Après tout, il n’aimait pas ce genre d’endroit. Qu’il eût un rhume ou la chiasse, il préférait rester chez lui et souffrir plutôt que d’aller là-bas !
Cependant, ayant aperçu le visage de madame son épouse, il accepta de se rendre docilement à l’hôpital.
Il y avait toute une histoire derrière la relation spéciale liant ces deux-là.
Tous deux étaient camarades de classe à l’époque où ils allaient à l’école… Et dans sa jeunesse, Monsieur Song n’avait pas eu l’air aussi sympathique.
Sa carrure avait été à l’image de celle du Vieux Lu, celle d’un homme fort, musclé, sans un gramme de graisse, et le même visage intimidant.
Il avait été l’un des principaux membres de la société des arts martiaux mixtes, médaillé d’or en plus… Quant à Madame Song, elle avait été une beauté plutôt populaire.
Leur rencontre s’était passée ainsi… Un autre membre de la société d’arts martiaux qui avait été un ami très proche de Monsieur Song avait voulu faire la cour à la jolie demoiselle, son seul problème ayant été qu’il n’avait eu aucune chance de lui adresser la parole.
Finalement, après avoir réfléchi pendant plusieurs jours, il avait trouvé le plan parfait. Par conséquent, il avait demandé à son ami de l’aider à jouer la scène du héros sauvant la beauté. Avec son physique et son air intimidant, il avait eu la tête de l’emploi. Il n’avait même pas eu besoin de maquillage pour son rôle de méchant. Le seul fait de rouler des mécaniques et de sourire avait suffi à faire de lui le candidat parfait pour cette tâche.
Bref, son bon ami lui avait demandé d’agir comme un vilain délinquant pour effrayer la cible de conquête. Au moment crucial, il apparaîtrait soudainement en héros, sauverait la princesse, et gagnerait son cœur !
Monsieur Song, à l’époque, avait eu un caractère assez similaire à celui de son fils. Tant qu’il s’était agi d’une broutille facile à accomplir, jamais il n’aurait refusé de tendre la main à une personne dans le besoin !
Par conséquent, ils s’étaient mis d’accord sur le scénario.
Puis ils avaient déterminé où passer à l’action, un petit chemin que la petite femme prenait pour rentrer chez elle après l’école, avant d’attendre son passage.
Son ami s’était accroupi dans un coin, prêt à voler à sa rescousse.
Quant à lui, il avait fait jouer ses muscles en accueillant la beauté.
Suivant leur plan, il l’avait arrêtée en disant : « Hey ma jolie, tu veux m’accompagner dans un endroit sympa et passer un bon moment avec moi ? »
Selon le scénario, elle aurait dû crier, apeurée, et alors l’individu planqué aurait débarqué pour lui porter secours en battant l’importun au point de le faire fuir, gagnant ainsi le petit cœur secoué.
Cependant, à ce moment-là, elle n’avait pas révélé la moindre once de crainte. Elle était restée calmement là où elle s’était trouvée, avait jaugé son interlocuteur de la tête aux pieds… Il en avait eu froid dans le dos.
Ensuite, elle avait hoché la tête : « Ça marche, allons-y. »
Et puis… Ils étaient partis ensemble… tous les deux.
L’ami s’était agenouillé sur le sol, incapable de prononcer un seul mot.
Peu de temps après, les deux tourtereaux avaient commencé à sortir ensemble. Quant au troisième larron, il avait beaucoup pleuré dans sa petite salle de bain.
Bref, Monsieur Song avait dû travailler dur pour la garder. Il ne pouvait même pas en parler à qui que ce fût.
❄️❄️❄️
Après s’être réveillé, lorsque Song Shuhang prit son petit déjeuner, sa mère se précipita vers lui : « Shuhang, où est passé le blessé que tu as ramené ? »
Plus tôt, en passant devant la chambre d’amis, elle avait réalisé que l’individu dans le coma la veille était parti. Avec la couverture.
Song Shuhang avala ce qu’il avait dans la bouche et dit : « J’étais sur le point de te le dire. Il s’est réveillé au beau milieu de la nuit et est venu dans ma chambre pour discuter. Et puis, il est parti. »
– « En pleine nuit, enveloppé dans une couverture ? » Elle fronça furieusement les sourcils.
– « Oui, il était tard et je n’étais pas encore complètement réveillé. Après notre discussion, il est parti comme ça… Je n’ai même pas eu l’occasion de lui donner des vêtements. Bah ! Peu importe, il trouvera bien de quoi se changer. Et puis, je ne le connais pas vraiment… S’il voulait partir, je ne pouvais pas l’arrêter. »
Sauf qu’il n’avait pas vraiment envisagé de lui prêter ses habits. Le Prêtre avait simplement sauté par la fenêtre et s’était envolé dans sa couverture.
– « Franchement, Shuhang ! Tu ne lui as même pas donné de quoi s’habiller, quelle honte. » Elle soupira. « Sinon, ton ami dort encore ? »
Elle voyait que le Vénérable Blanc ne s’était toujours pas présenté à table pour manger…
– « Haha ! Il est du genre à dormir plus profondément qu’une personne ordinaire. Il a conduit longtemps hier, il a vraiment besoin d’une pause. Laisse-le dormir un peu plus, ce n’est pas un problème. » Il se força à rire. Il était mal. Le Vénérable allait continuer à méditer pendant un certain temps. Seulement vingt heures s’étaient écoulées depuis qu’il avait commencé, il restait donc encore beaucoup de temps.
Il devait trouver une solution.
– « C’est vraiment un gros dormeur, hein ? Qu’il se repose un peu plus. Mais réveille-le dans l’après-midi pour manger. S’il continue à dormir, il risque des problèmes de santé. »
– « Ok, j’y penserai. » Il se demanda s’il était capable de forcer le Vénérable Blanc à revenir à lui.
Et s’il y parvenait, que se passerait-il ?
Se comporterait-il de la même manière que ceux qui entrent dans une colère noire lorsqu’on les tire du lit ? Ferait-il exploser toute la maison ?
En parlant d’explosion … le traitement des hémorroïdes du jeune moine se termine aujourd’hui !
Zhou Li ramènerait Doudou et Guoguo.
Peut-être que le premier aurait une solution à lui proposer. Par exemple, pouvait-il changer son apparence, prendre celle de l’Aîné et jouer le rôle de l’ami se réveillant pour aller manger, empêchant sa mère de s’inquiéter ?
Alors ce problème serait résolu !
À cette idée, Song Shuhang se sentit mieux.
Après avoir fini son petit déjeuner, il était presque 7 h 30.
– « Maman, je sors faire un peu de sport pendant un certain temps. S’il se passe quelque chose, appelle-moi. »
Il n’y avait pas d’endroit où pratiquer tranquillement chez lui.
Par conséquent, il devait se trouver un coin tranquille, sans aucun signe de présence humaine, pour pratiquer la Technique basique du poing bouddhiste.
– « D’accord, mais ne va pas trop loin. »
Song Shuhang toucha la pierre dans sa poche et réfléchit un moment. Il alla dans le salon, enveloppa Brise-Tyran dans un vêtement et l’emporta.
Il avait besoin de pratiquer plus sérieusement la technique du Sabre Enflammé qui lui avait été transmise par Ciel Écarlate. L’ayant revu dans les souvenirs de Dame Oignon, il était convaincu qu’un secret était dissimulé dans la technique.
Une fois dehors, il courut en direction de la Montagne Niuding. Un endroit parfait pour s’entraîner.
❄️❄️❄️
Dans la forêt de la montagne.
Après avoir terminé un enchaînement de la Technique basique du poing bouddhiste, Song Shuhang ferma les yeux pour sentir les changements dans son corps après l’ouverture de son Acupoint du Nez.
Il réalisa alors que son quatrième Acupoint, celui de l’Oreille, était déjà rempli de Qi Sanguin et gonflait légèrement !
À ce rythme, il serait totalement rempli en sept jours tout au plus et s’ouvrirait !
Est-ce que c’est parce que j’ai mangé le corps de Dame Oignon ? Bien que le Prêtre Daoïste eût utilisé le Miracle des Mains Videuses pour purger son estomac avant de transformer le corps spirituel en cristal, une partie du Qi de monstre avait été digéré, devenant un tonique augmentant son Qi Sanguin.
Même si Dame Oignon ne valait rien en combat, elle avait cultivé pendant 300 ans. Même s’il n’avait pu en absorber qu’une petite portion, cela avait suffit pour le faire autant progresser.
Plus tard, après l’Acupoint de l’ O reille, je passerai à celui de la B ouche. Après quoi , il sera temps de sauter par la P orte du D ragon ! C e qui est illusion deviendra authentique. La force intangible du Q i Sanguin sera alors convertie en Vrai Q i !
Le Vrai Qi était différent du Qi Sanguin. Il pouvait être libéré à l’extérieur de son corps si bien que, comme dans les films, un flux de Qi d’épée pourrait apparaître à chacun de ses coups. Trop cool !
Alors, ses yeux se posèrent sur le sabre.
C’était un sabre… Un sabre ?
Même la technique qui lui avait été transmise dans son rêve par Ciel Écarlate était une technique au sabre, le Sabre Enflammé. Se pouvait-il qu’il fût destiné à manier cette arme plutôt qu’une épée ?
– « N’importe quoi ! Une fois que j’aurai atteint le Deuxième Rang et que je serai devenu un Vrai Maître, j’apprendrai immédiatement quelques techniques à l’épée. Vêtu de blanc, une longue épée à la main, sifflotant une vieille chanson ! » Il serra les dents.
Bref, il pratiqua à plusieurs reprises la Technique basique du poing bouddhiste, la Marche des 10 000 km de l’Homme Vertueux, le Corps immobile du Bouddha, puis les Écrits d’introspection méditative.
Ensuite, il passa au Sabre Enflammé et aux trois manières d’utiliser l’énergie mentale, la détection, la vigilance et la pression.
Et puis, il pratiqua la Paume Éclair et la Technique de Respiration de la Tortue.
Enfin, il alluma une boule de petites flammes et s‘entraîna à manipuler le feu.
Malgré lui, il avait appris de nombreuses compétences différentes. Le plus cool était la Paume Éclair, mais l’art de contrôler les flammes était assez classe… Dommage, il ne s’était pas encore autant perfectionné qu’il l’aurait voulu.
Après avoir terminé sa séance d’entraînement, trois heures avaient passé.
A ce moment-là, son téléphone portable sonna.
Il le prit. Il recevait un appel du livreur Petit Jiang.
Une livraison express ? De qui ? Est-ce déjà le Thé Vert Spirituel de Douce Plume ? C’est rapide !
Il décrocha. « Allô, Petit Jiang ? »
– « Haha ! Shuhang, c’est bien moi. Je suis en bas de chez vous, j’ai un colis énorme pour vous, » rit joyeusement Sima Jiang.
– « Énorme ? »
– « Oui, il est très grand. C’est une caisse carrée de près de 1,6 mètre de côté ! »
Song Shuhang eut une absence.
Sérieusement ?
S’il n’y avait que du Thé Vert Spirituel, avait-elle l’intention de lui donner une réserve suffisante pour toute une vie ?