Néo-Life
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Chapitre 21 – Cronand 1
Chapitre 20 – Préparations Menu Chapitre 22 – Cronande 2

Marlon avait trouvé l’endroit parfait pour établir son campement, aussi se contenta-t-il d’enlever les branches mortes gisant sur le lieu qu’il avait choisi, les cassant en petits morceaux qui lui serviraient à alimenter son feu de camp.

Il sortit la tente de son paquetage et l’installa en quelques minutes, habitué maintenant aux différentes étapes de montage de l’abri. Il grogna lorsqu’il remarqua quelques trous sur le toit de son logement de fortune, mais ça tiendrait encore quelque temps avant qu’il ne soit obligé d’en racheter un.

Le soleil n’était pas encore à son zénith, aussi l’air était frais et faisait frissonner le jeune homme qui se dépêcha de préparer le feu pour se réchauffer une fois que la tente fut montée. L’hiver était presque là, et il sut que les nuits seraient sûrement très froides.

Une fois ces tâches non contournables effectuées, il sortit une casserole cabossée de son paquetage et alla la remplir d’eau au ruisseau voisin avant de la mettre à chauffer sur le foyer maintenant rugissant autour duquel il avait fait un cercle de pierre ramassé çà et là et remplissant parfaitement sa tâche de chauffage ambiant.

Il s’assit en attendant que l’eau se mette à bouillir et réfléchit au meilleur plan d’action pour les jours, voire les semaines à venir.

Il allait éplucher consciencieusement le livre d’herboristerie qu’il avait acheté pour améliorer ses connaissances, pour commencer.

Puis il allait faire des tests sur la nouvelle rune qu’il avait acquis. Avec un peu de chance il arriverait à remplacer totalement le besoin de potions diverses et aurait peut-être d’agréables surprises comme avec son sort de Traqueur de Feu.

Luna s’était allongée à côté de lui et ronronnait bruyamment alors que le feu la réchauffait agréablement, Marlon caressant son dos doux comme la soie distraitement d’une main alors qu’il réfléchissait à ses prochaines actions.

Le jeune homme se dit également qu’il allait devoir améliorer sa pratique du tir à l’arc, cela faciliterait énormément sa chasse et lui permettrait d’augmenter son score de chasse.

Une créature valait une pièce d’argent, c’était aussi simple que ça.

« J’aime beaucoup ta manière de penser, gamin ! Et j’approuve ton plan d’action. Tu as du temps devant toi, et une quête qui peut t’enrichir grandement si tu la joues finement. Améliore tes professions autant que tu le peux et surtout n’oublies pas de récupérer tout ce que tu peux sur les créatures que tu vas chasser. »

« C’est ce qui fera la différence entre une rentrée d’argent correcte et le jackpot… »

Marlon n’avait pas besoin d’énormément de sommeil, au maximum quatre ou cinq heures par nuit, moins s’il tirait un peu sur la corde. Il allait donc mettre à profit chaque moment passé dans la forêt de Cronande pour s’améliorer et s’enrichir.

Il lui restait trois fioles de sang remplies, provenant des monstres rats des catacombes de Delia. Repenser à cet endroit et à ce qui s’y était passé amena une ombre dans son regard, la partie meurtrière de sa conscience refaisant surface alors que son cœur se serrait dans sa poitrine.

Cela ne dura heureusement que quelques secondes et il réussit à se ressaisir rapidement, laissant de côté les pulsions meurtrières qui n’attendaient que le bon moment pour se déchainer.

Il avait besoin de se défouler pour repousser au mieux ces envies qui le prenaient souvent à des moments inopportuns, aussi se leva-t-il, prenant son épée qu’il avait posé au sol et se dirigeant à quelques mètres de là.

Il s’échauffa doucement en faisant des moulinets avec son arme, tout d’abord avec sa main gauche, puis avec sa main droite. Le poids de l’arme était conséquent, et quelques semaines auparavant il n’aurait peut-être pas été capable de faire un tel exercice, devant la tenir à deux mains.

Aujourd’hui, et avec l’entraînement qu’il avait subi, les divers combats qu’il avait dû faire, son corps s’était musclé, adapté à des efforts qu’il n’aurait jamais cru possible.

Alors qu’il commençait sa routine de postures offensives et défensives, des images de lui sur Terre traversèrent son esprit. Il se remémora sa faiblesse physique, son incapacité à se défendre lorsqu’il se faisait agresser, sa mère devant toujours le défendre alors qu’il se recroquevillait en position fœtale et maudissait jusqu’à son existence même.

Ses mouvements se firent plus rapides, plus puissants, alors que ses pensées voguaient entre ses regrets et ses faiblesses passées. Sa lame sifflait en tranchant l’air et la sueur coulait le long de son visage, une concentration imperturbable ayant pris possession de lui.

Une heure durant, il ne s’interrompit pas, extériorisant toute sa rage dans ses exercices jusqu’à ce que ses muscles soient chauffés à blanc et ressortent sur ses deux bras puissants.

Abattant son épée dans un dernier mouvement vertical, il la planta jusqu’à mi-lame dans la terre en poussant un cri libérateur aux consonances barbares.

Il reprit son souffle pendant quelques minutes, savourant le sentiment de plénitude qui l’avait envahi alors que son épée fendait l’air, puis il se dirigea vers le ruisseau, descendant en aval de son campement et faisant une toilette sommaire pour nettoyer la sueur avant qu’elle ne sente, ignorant le froid glacial de l’eau qui mordit sa peau.

Les odeurs fortes pouvaient être bien mieux captées par les divers prédateurs et il se devait de les limiter au maximum s’il voulait chasser avec efficacité, et ne pas risquer de se faire attaquer pendant son sommeil.

Il reconnut ce savoir comme venant de son tatouage de chasseur, trouvant toujours étonnant le fait d’avoir assimilé ces connaissances comme si elles avaient toujours fait partie de lui. D’autres informations utiles parvenaient à son cerveau alors qu’il se nettoyait et il les mit de côté pour le moment où il se mettrait réellement à chasser.

Il ne pouvait pas parcourir les informations comme il aurait pu le faire dans des souvenirs réels ou comme sur un moteur de recherche sur un réseau informatique. Mais ce dont il avait besoin apparaissait en surface de ses pensées comme par magie. Peut-être cela changerait-il au fil du temps, mais il trouvait déjà cela très pratique et incroyablement bien fait.

De retour au campement, propre bien qu’encore un peu humide, il décida de se préparer au combat contre les monstres de la forêt. Il sortit ses parchemins ainsi que les trois fioles de sang qu’il lui restait. Il devrait pouvoir faire une dizaine de parchemins avec ça.

Il décida de jouer la sécurité et les six premiers parchemins qu’il traça étaient des Traqueurs de Feu, mêlant les trois runes Souffle, Etincelle et Vision pour se sortir de situations difficiles si jamais il se faisait prendre en embuscade ou se retrouvait blessé.

Les trois derniers parchemins qu’il pouvait tracer furent réservés à l’expérimentation. Il décida tout d’abord d’essayer une combinaison de Souffle et Vie, projetant l’intention de soigner des blessures aussi nettement qu’il le pouvait. Les traits étaient fins et aucune coulure ou bavure ne gâcha le tracé qu’il effectuait. Son art de la calligraphie s’était déjà beaucoup amélioré grâce aux dizaines d’heures passées à s’entraîner sans relâche, et il n’avait pas l’intention de s’arrêter de sitôt.

Juste avant de finir le parchemin, il stoppa son mouvement. Saisissant la dague accrochée à sa ceinture, il serra les dents et s’entailla volontairement le dessus de la main gauche, grognant sous l’effet de la douleur.

Le sang se mit à couler abondamment et il en profita pour récolter une fiole, n’ayant jamais essayé de tracer une rune avec le sien.

De sa main intacte, il finit de dessiner la combinaison de runes en projetant toujours la même intention dans son esprit. Une fois la dernière boucle reliée, son dessin s’illumina et une aura verte s’éleva dans les airs alors que le parchemin se consumait, devenant cendres instantanément.

La forme lumineuse flotta alors vers Marlon et pénétra son corps, fondant en lui sans apparente réaction. Le corps du jeune homme se mit à irradier, une lueur verte pulsant de son corps et il sentit une vague de bien-être le traverser.

La blessure sur sa main arrêta doucement de saigner, puis en quelques secondes il vit la plaie commencer à se refermer, comme s’il remontait dans le temps et que sa peau retrouvait sa condition d’il y avait quelques instants.

Finalement, les deux bords de l’entaille finirent par se rejoindre et se soudèrent, ne laissant plus aucune preuve de l’existence d’une quelconque blessure.

Le processus complet avait pris uniquement quelques secondes. Marlon comprit que pour des blessures plus graves le temps nécessaire serait sûrement bien plus long, mais il avait tout de même découvert ce qu’il voulait : une alternative aux potions, et un moyen efficace de soigner ses blessures.

Les hommes-rats étaient des créatures simples, et le parchemin un support très basique également. Peut-être pourrait-il augmenter le pouvoir de guérison en utilisant un catalyseur et un support plus rare, mais cela nécessiterait des tests qu’il ne pouvait pas faire pour le moment.

Une fois sa théorie prouvée, Marlon s’appliqua à dessiner le même motif sur les deux derniers parchemins, préférant conserver la fiole remplie de son sang pour un cas d’urgence. Il laissa juste la dernière boucle du dessin incomplète, pouvant du coup l’utiliser rapidement si jamais il se retrouvait gravement blessé.

Le soleil était maintenant à la verticale dans le ciel, et ses rayons chauffaient agréablement le visage du jeune homme qui décida de se reposer un peu avant de partir en chasse. Il s’allongea et Luna se posta à côté de lui, vigilante sur ce qui l’entourait. Il savait qu’elle le préviendrait s’il arrivait quoi que ce soit pouvant le menacer.

Deux heures plus tard, il s’éveilla, reposé par la sieste, sa chimère miaulant comme pour le saluer alors qu’il se redressait sur son séant et s’étirait en baillant bruyamment.

« Bien dormi, la Belle au bois dormant ? »

N’ayant aucune idée de la raison pour laquelle Loki le surnommait ainsi et surtout d’où venait ce surnom, il préféra hausser les épaules et se leva sans attendre. Il tira les deux pièges à loup attachés sur le côté de son sac et récupéra son arme qu’il avait posé à côté du feu après l’avoir tirée du sol.

Il roula les parchemins couverts de runes et les coinça sous la ceinture tenant son pantalon. Il devrait trouver mieux pour le futur, mais pour le moment cela faisait l’affaire.

Ensuite, le jeune chasseur mit le carquois de flèches en bandoulière et prit son arc qu’il garda en main. Son épée et sa dague bien accrochées à sa ceinture, il se mit en route et s’enfonça sous la frondaison de la forêt de Cronande, intimant à Luna de rester près du campement et de ne pas le suivre. Elle feula légèrement pour signifier son désaccord mais resta tout de même allongée près du feu de camp, suivant du regard son maître alors qu’il s’enfonçait dans les bois.

Les bruits d’oiseaux et de petits rongeurs se promenant dans le sous-bois étaient présents, aussi Marlon se dit qu’il n’y avait aucun danger immédiat.

Les arbres étaient proches les uns des autres, mais il y avait suffisamment d’espaces entre eux pour qu’il ne doive pas s’embêter à tailler des branches pour pouvoir passer. Il n’y avait également pas de chemin particulier, témoignant de l’état sauvage du lieu, seuls quelques sentiers faits par le passage des animaux étant visibles. Il les reconnut, encore une fois grâce à la connaissance laissée par sa marque du chasseur, et il décida de poser les pièges le long de deux de ces sentiers.

Armant les deux mâchoires mécaniques à la force de ses bras, il attacha la chaine à l’arbre le plus proche pour qu’une créature prise dedans ne puisse s’échapper, puis il recouvrit les mécanismes de feuilles mortes, prenant soin de ne pas les déclencher par la même occasion.

Ça lui ferait des réserves de nourriture pour les jours à venir, au cas où il ne réussirait pas à abattre ses cibles, ce dont il doutait fortement.

Le sol était moelleux, grâce aux multiples couches de feuilles mortes ayant fini par former un humus épais et amortissant le bruit de ses pas au fil de son avancée.

Il fit attention également à faire des entailles sur certains troncs d’arbres au fur et à mesure qu’il s’enfonçait dans la forêt, balisage nécessaire pour éviter de se perdre alors que tout se ressemblait plus ou moins dans cette sylve vierge de l’empreinte humaine.

Au bout de trente minutes de marche, le bruit ambiant disparut, les oiseaux arrêtant de roucouler et de siffler, même les petits craquements de branche provoqués par les rongeurs s’étant arrêtés brusquement.

Marlon hésita quelques secondes, se demandant quelle serait l’approche la plus efficace, avant de sortir un de ses parchemins traqueur de sa ceinture.

L’approche la plus violente était la plus efficace, tant qu’il ne savait pas à quoi il avait affaire. Il sortit le pinceau, encore humide du sang utilisé, et se prépara à compléter son dessin alors que des craquements très bruyants se firent entendre devant lui.

Il s’avança prudemment, faisant de son mieux pour ne pas attirer l’attention, et en quelques secondes il finit par apercevoir ce qui faisait tout ce vacarme.

Un Arbol. Bien plus gros que ceux qu’il avait déjà vu. Celui-là devait faire dans les deux mètres de haut, et quasiment un mètre de largeur. Sa peau-écorce était d’une couleur vert kaki qui se fondait plutôt bien dans le décor ambiant, et si ce n’était le bruit qu’il produisait Marlon aurait sûrement eu beaucoup plus de mal à le repérer.

Il possédait deux branches massives qui ressemblaient à des bras, sauf qu’il ne se finissaient pas par des mains, mais par des sortes de lianes mobiles qu’il utilisait comme arme, si du moins il se comportait comme les créatures que le jeune homme avait déjà chassées.

Un fouillis de lianes similaire sortait de la base du tronc du monstre, lui permettant d’avancer et d’évoluer dans les sous-bois avec facilité. La créature n’avait pas d’yeux à proprement parler, mais deux creux sombres dans le tronc principal y faisait penser. Il n’avait aucune idée de comment ces monstres percevaient leur environnement, mais une fente en forme d’entaille irrégulière s’ouvrait de temps en temps dans un craquement et le jeune homme pouvait y voir des crocs aiguisés apparaître. En bien trop grand nombre pour que la créature soit herbivore.

Les flèches ne seraient pas efficaces contre çà, Marlon n’ayant aucune idée du point faible de la créature. Il décida donc de sortir son épée de sa ceinture et il se plaça discrètement derrière la créature, gardant prudemment une distance d’une bonne vingtaine de mètres entre eux.

Il s’accroupit et finalisa le parchemin Traqueur de Feu, imprimant la silhouette de l’Arbol dans son esprit alors qu’une boule de feu massive s’élevait du parchemin réduit en cendres.

Le monstre dut se rendre compte de quelque chose, car il se retourna vivement et ses bras-lianes s’agitèrent violemment en quête d’une cible. La boule de feu s’était déjà élancée vers l’Arbol et il ne put strictement rien faire contre les flammes qui l’enveloppèrent lorsque la sphère enflammée rentra en contact avec l’écorce lui faisant office de peau.

Un crissement strident s’échappa de la bouche de l’Arbol et il se tordit dans tous les sens alors que le feu s’engouffrait même à l’intérieur de lui. Il vit sa peau se consumer et noircir alors que des morceaux éclataient et laissaient couler un sang aussi vert que celui de ses semblables.

Certaines plaies semblaient cependant se refermer et quelques flammes s’éteignirent, comme s’il possédait un pouvoir latent de régénération qui affaiblissait légèrement ses flammes, faible mais présent.

Jouant la sécurité, et voyant qu’un parchemin ne suffisait pas à achever la créature, il sortit un deuxième parchemin et finit le tracé, invoquant une deuxième boule de feu qui explosa sur l’Arbol comme la précédente, ravivant le feu ravageant les chairs du monstre. Celle-ci parut être la bonne.

En quelques secondes, le feu l’avait dévasté et il finit par s’éteindre, la créature ne bougeant plus un membre. Marlon préféra attendre quelques instants pour être sûr qu’elle était morte.

Le feu ne s’était pas du tout étendu et s’était vraiment concentré sur la bête sylvestre, évitant ainsi de se propager et de provoquer un incendie qui aurait pu être énorme, non que cela eut dérangé Marlon. Mais il n’était pas sûr que la guilde aurait été ravie de voir la forêt réduite en cendres.

Il s’approcha alors de l’Arbol alors que de la fumée s’élevait encore du corps noirci, et plante son épée dans l’entaille servant de bouche de la créature. Sa lame traversa totalement le cadavre et ne rencontra pas de résistance particulière, faisant penser au jeune homme qu’il pourrait surement tenter une approche au corps à corps la prochaine fois.

Aucun mouvement ne trahit un semblant de vie restante dans le monstre, aussi se dépêcha-t-il de remplir une vingtaine de fioles grâce au fluide verdâtre qui s’écoulait abondamment de la plaie laissée par la lame du chasseur.

Une fois cela fait, il tenta de récupérer de l’écorce sur l’Arbol, mais le feu avait rendu cela inutilisable, et il secoua la tête en se disant que même si les flammes étaient radicales, il était dommage de perdre de la matière première. Le sang et l’écorce d’Arbol s’étaient montrés très efficaces pour réduire en cendres le verger et le village de Takpes, aussi voulait-il en récupérer autant que possible.

La chasse avait été simple, trop simple même. Marlon n’avait même pas ressenti la montée d’adrénaline typique de ce genre de moment, aussi décida-t-il de ne plus utiliser les parchemins sur les Arbols pour le moment. Cela manquait de …saveur, de piquant.

Il fut d’ailleurs étonné de ressentir cela, mais ne s’attarda pas trop dessus, car il entendit d’autres craquements venir de sa gauche. Probablement un autre Arbol se promenant dans le sous-bois.

Les doutes de Marlon se confirmèrent quand il aperçut une autre silhouette massive en avançant dans le sous-bois. Et ce qu’il vit lui retourna un peu le ventre.

L’Arbol avait attrapé une petite créature ressemblant à un renard grâce aux lianes remplaçant ce qui aurait dû être des mains, et avec ses deux membres supérieurs il s’affairait à déchiqueter la pauvre bête qui couina une dernière fois avant d’être coupée en deux. Puis en quatre.

L’Arbol jeta ensuite dans sa gueule dentée les morceaux sanglants du petit animal et n’en fit littéralement qu’une seule bouchée.

Marlon sentit son cœur se serrer, une excitation presque sexuelle l’envahissant alors qu’il raffermissait sa prise à deux mains sur son arme. Il savait exactement quoi faire pour éviter le sort de cet animal, et le plan d’attaque qu’il avait en tête se précisa, s’affina, alors qu’il s’approchait doucement du monstre.

Celui -ci était encore occupé à mâcher, le chasseur entendant le craquement de ce qui devait être les os du renard dans sa bouche.

Alors qu’il ne lui restait que trois ou quatre mètres à franchir pour toucher l’Arbol, Marlon se redressa, le sourire si effrayant ayant refait surface alors que l’adrénaline envahissait son système.

Brutalement, il se redressa et sauta sur le monstre sylvestre, abattant son arme sur son bras gauche et le tranchant entièrement.

Le sang verdâtre se mit à jaillir de la blessure alors que le membre tombait au sol, les lianes a son extrémité comme prises de convulsions et se tordant dans tous les sens.

La réaction de la créature ne se fit pas attendre, se retournant en balayant l’air avec le bras qui lui restait. Marlon se baissa adroitement et fit un tour sur lui-même en donnant un coup de bas en haut, son mouvement circulaire ayant permis de donner plus de puissance à son attaque. Il trancha le deuxième membre à hauteur de ce qui aurait dû être le coude, et le cri incompréhensible de la créature jaillit de sa bouche alors que Marlon bondissait en arrière pour éviter de se faire arracher un morceau de chair par les dents du monstre.

Mais le danger était devenu relatif. Le jeune homme avait une allonge supérieure à la créature maintenant que ses bras avaient été tranchés et gisaient au sol, inertes.

Il donna tout d’abord un coup d’estoc, et fut rassuré de voir que le tronc principal de la créature n’était pas aussi solide qu’il en avait l’air. Il ne s’arrêta pas en si bon chemin et commença à transpercer en de multiples endroits l’Arbol dont les mouvements commençaient doucement à se faire plus lents.

Le sang vert coulait à flots et le jeune homme se reculait toujours au bon moment, évitant les tentatives du monstre pour le happer avec ce qui lui servait de bouche mais était clairement plus dangereux.

Le pouvoir de régénération semblait ralentir le saignement, mais il n’était en aucun cas suffisant pour faire repousser les membres manquants ni pour soigner les plaies profondes que Marlon infligeait à l’Arbol.

Au bout de cinq minutes de danse tranchante, les mouvements de l’Arbol s’arrêtèrent complètement et le tronc principal s’affaissa quelque peu, mort.

Marlon joua la prudence et piqua encore une ou deux fois son adversaire pour s’assurer de sa mort, puis il souffla un grand coup en essuyant la sueur qui coulait sur son front. Intérieurement, il remerciait profondément Jacob et Rastan de l’avoir éduqué à la dure, car sans eux il n’aurait jamais pu se débarrasser de l’Arbol aussi facilement.

Les minutes qui suivirent furent dédiées au démembrement du monstre et à la récupération des ressources disponibles.

Ainsi Marlon pu découper une vingtaine de morceaux d’écorce qui feraient office d’autant de parchemins, et il remplit trois autres fioles de sang, le reste s’étant malheureusement vidé sur le sol. Deux créatures mortes, en moins d’une heure de temps, c’était un score très honorable, et il aurait pu continuer longtemps comme cela, mais il décida de rentrer au campement et de peaufiner ses préparations.

Si les catacombes lui avaient bien appris quelque chose, c’était bien l’importance vitale de la préparation. Et il avait maintenant largement de quoi faire niveau matériaux.

Suivant les marques qu’il avait fait sur les troncs d’arbres, il lui fallut vingt minutes pour rentrer, le pas plus rapide qu’à l’aller. Il s’enivra de l’ambiance de la forêt, les insectes bruissant et cliquetant dans les troncs d’arbre alors qu’une brise légère emmenait avec elle l’odeur des feuilles mortes et diverses autres senteurs de la sylve.

Divers oiseaux le survolaient et certains se posaient sur les branches le surplombant, regardant avec curiosité ce bipède se promenant dans leur domaine et caquetant leur désaccord ou leur intérêt, il n’en était pas sûr.

Les rayons du soleil ne traversaient pas la canopée, donnant une lueur mystique et intime au lieu que le jeune homme n’aurait changé pour rien au monde. Il appréciait chaque inspiration, chaque brindille craquant sous ses semelles. Il appréciait le fait d’être en vie et de pouvoir ressentir tout cela.

Profitant du fait que rien ne le menace, il remarqua quelques plantes grimpantes et des champignons qu’il ramassa, le savoir d’herboriste infusé en lui aidant à reconnaître des espèces comestibles ou utiles pour préparer certaines décoctions relaxantes. Ça ne lui serait pas utile directement, du moins pas les décoctions, mais il pourrait facilement revendre ça à la Guilde des Herboristes ou bien aux alchimistes, il ne savait pas trop encore avec qui il en tirerait le meilleur prix.

Une fois arrivé, il remarqua que Luna n’avait pas bougé et se prélassait toujours au coin du feu qui était maintenant presque éteint.

Marlon remit du combustible dessus et alla nettoyer sa lame dans le ruisseau, se rafraichissant quelque peu au passage. Il profita que le soleil n’était pas encore couché pour lire son livre d’herboristerie, améliorant ses connaissances et secouant la tête alors qu’il reconnaissait quelques plantes qu’il avait croisé mais pas ramassé sur le chemin.

Ce serait une tâche pour le lendemain, car le soleil déclinait maintenant rapidement, le jeune homme ayant lu son livre pendant près de deux ou trois heures, happé par le contenu passionnant disséminé au fil des pages.

Chaque herbe avait une utilité, une toxicité ou non, et pouvait s’utiliser seule ou mélangée à d’autres pour maximiser ou complètement changer les effets de la décoction. S’il faisait attention, il pourrait faire des tentatives pour créer des infusions tonifiantes ou protégeant de l’empoisonnement pendant quelques heures.

Ce n’était pas réellement un savoir poussé pour l’aider à avancer en Alchimie, mais cela pourrait définitivement l’aider à optimiser sa chasse.

Marlon se sentait dans son élément, chassant et améliorant ses connaissances sans avoir à gérer les contacts avec les autres. Il allait beaucoup apprécier ce moment dans la nature.

Alors que le soleil se couchait, et qu’il commençait à dessiner des runes sur les écorces d’Arbol, il entendit des hurlements très typiques que même lui reconnut.

Les loups. Apparemment, ils sortaient la nuit aussi dans ce monde.

« Sympa, je sens que tu ne vas pas beaucoup dormir cette nuit, gamin. Haha ! »

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