Le Chevalier des Elfes
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Arthur le haut-roi des elfes s’investit dans de nombreux domaines. Il légiféra sur des centaines de sujets, comme par exemple les artistes de guerres, les dessinateurs, les chanteurs, les sculpteurs chargés de faire de la propagande pour les armées. Arthur était contre les artistes de guerre, tandis que le roi elfe Hertio s’avérait pour.

Il avait un véritable cortège de flagorneurs payés pour encenser ses soit disant hauts faits d’armes. Cela dépassait le cadre d’un groupe, c’était presque un régiment en soi, mais pas de combattants, plutôt de flatteurs professionnels. Il s’agissait de gens grassement payés afin de répandre des rumeurs bienveillantes au moyen de tableaux, de chansons et d’écrits.

Hertio était conscient qu’il ne pourrait pas égaler les plus grands guerriers de son époque, donc il conçut une méthode basée sur le mensonge et l’exagération honteuse. Il s’appuyait davantage sur les performances de ses courtisans artistes pour renforcer sa renommée, que sur l’entraînement aux armes, le courage réel et l’habilité tactique.

Sa partie honnête trouvait révoltante ses manières de faire, mais comme elle était progressivement davantage étouffée par l’arrivisme, elle produisait peu de résultats. Ainsi Hertio misait de plus en plus sur ses artistes que sur son implication réelle en tant que chef de guerre. Il supervisait de loin et relativement peu les conflits armés, il festoyait, il ordonnait des distributions de courbettes en son honneur. Par contre la dernière fois qu’il s’illustra sur un champ de bataille commençait à sérieusement dater.

Arthur saisit bien la nature vaniteuse de Hertio, et il était ravi d’avoir trouvé un moyen de contrarier les desseins de son ennemi en toute légalité. Mais le vampire avait d’autres raisons d’agir que la volonté de nuire à un adversaire. Il estimait que les courtisans n’avaient pas leur place comme personnel pour retranscrire l’histoire et le déroulement des batailles. Arthur n’était pas contre user de courtisans comme espions, mais son éducation l’incitait à les considérer comme des nuisances dans certains domaines, en particulier la propagande guerrière.

Le haut-roi admettait que la vérité brute n’était pas toujours la meilleure des stratégies pour le moral d’une armée. Cependant il considérait les gens qui cultivaient à tort et à travers l’art de flatter comme des éléments dangereux. Le vampire employait des courtisans, mais il s’arrangeait pour qu’ils soient loyaux, il les soumettait à une procédure de recrutement les malmenant dans un premier temps. Il s’entourait de gens pratiquant parfois la duplicité comme un métier, mais aussi compétents et fidèles à des idéaux comme la sauvegarde des elfes. Tandis que les artistes de Hertio étaient surtout intéressés par leur paye et les avantages sociaux, ils seraient sans doute nombreux à dérailler à la première épreuve sérieuse.

Arthur craignait que beaucoup de courtisans de son ennemi ne soient à cataloguer un jour dans la catégorie menace, s’ils peuvent récolter des informations militaires sensibles et que les conflits futurs chauffent de manière désavantageuse pour les elfes. Le vampire ne craignait pas tellement des trahisons pour les humains ou des dieux de la destruction, mais plutôt un mouvement de panique et un comportement peureux nuisant à l’union entre les royaumes elfes face à un ennemi puissant.

Le haut-roi pensait que les courtisans de Hertio risquaient d’être des lâches en puissance dans certains cas qui sèmeraient la panique et le désespoir.

Cependant la partie sombre d’Arthur l’invita pendant quelques secondes à changer d’avis, à voir comme une opportunité les courtisans, dans le sens que Hertio avait des finances serrées ; donc que les flagorneurs pourraient changer de camp pour celui du plus riche, par conséquent la faction du vampire. Mais le haut-roi ne tint pas compte des suggestions de ses ténèbres intérieures. Il considérait que trop compter sur les courtisans c’était mauvais. Il pensait d’ailleurs qu’il risquait carrément un péril grave pour le salut de son âme, s’il suivait une tactique similaire à Hertio.

Son dieu ne lui pardonnerait pas facilement d’investir massivement dans des flagorneurs. Proélium la divinité récompensait les valeureux et louait la ruse guerrière, mais il prisait aussi les gens qui respectaient la loyauté. Il serait peut-être offensé qu’Arthur choisisse comme subordonnés des milliers de gens peu dignes de confiance.

Le vampire et Hertio participèrent tous deux à un débat au sein du Haut-Parlement devant servir à légiférer sur l’avenir des artistes de guerre.

Arthur : Les artistes ne sont pas des combattants, il faudra qu’ils aient une protection pour pouvoir survivre s’ils suivent les troupes. Résultat des soldats au lieu de combattre devront jouer les nounous.

Hertio : On peut s’arranger pour que les artistes sélectionnés pour partir au front reçoivent un entraînement martial.

Arthur : La guerre c’est sale et dégoûtant, je ne vois pas l’utilité de demander à des artistes de glorifier les conflits.

Hertio : Par les temps qui courent, nous avons besoin qu’un maximum de volontaires s’engage dans les forces armées. Les artistes de guerre pourraient susciter de nombreuses vocations.

Arthur : En tant que guerrier je n’approuve pas ce genre d’initiative, présenter sous un jour idyllique la guerre est une erreur. Cela poussera des gens ayant un caractère faible à prendre les armes, ce qui augmentera le nombre de tués dans nos rangs.

Hertio : Nous ne pouvons pas faire la fine bouche, l’idéal serait de n’employer que des guerriers expérimentés, mais nous avons un besoin urgent de bras dans l’armée. En plus les artistes de guerre présenteront certes sous un jour engageant la guerre, mais je veillerai personnellement à ce qu’ils ne mentent pas, qu’ils ne déforment pas les faits.

Arthur : Il risque d’y avoir des conflits d’opinion entre la manière de présenter les choses des guerriers expérimentés et celle des artistes.

Hertio : Chaque guerrier a une opinion différente sur la guerre. Cela n’empêche pas généralement les militaires appartenant au même bataillon, d’éprouver les uns envers les autres une franche camaraderie, et que des amitiés solides se nouent entre certains guerriers.

Arthur : Glorifier la guerre est un comportement déplorable, si les elfes se mettent à employer des artistes pour faire l’éloge de la guerre, ils auront attrapé un travers regrettable.

Hertio : Les artistes peuvent donner envie de faire preuve de courage et de miséricorde. Un des buts de nos artistes de guerre sera de contribuer à modérer la soif de sang de nos guerriers. En outre vous avez déjà donné votre accord pour que des artistes suivent des militaires. Vous avez rendu plus facile les formalités pour qu’un raconteur de nouvelles puisse partir voir le front d’une guerre. Or les raconteurs sont des artistes, ce sont des as de la plume.

Arthur : Les elfes raconteurs de nouvelle obéissent à des règles très strictes. Ils sont formés pour présenter la vérité sans la déformer, ce n’est pas la même chose avec les peintres, les sculpteurs, les chanteurs.

Hertio : Ne vous en faites pas, les artistes qui s’engageront auprès des troupes devront prêter un serment contraignant, et ceux qui feront n’importe quoi seront expulsés à jamais.

Hertio le roi obtint gain de cause, il prétendait agir pour l’intérêt commun, mais il était surtout motivé par la soif de gloire. Il s’avérait jaloux de la renommée guerrière d’Arthur le vampire qui possédait une célébrité mondiale en tant que combattant. En effet des dizaines de millions de personnes connaissaient son prénom et le considéraient comme le plus grand guerrier de son époque.

Le roi savait qu’il ne pourrait jamais égaler le vampire sur le plan du talent martial, même en s’entraînant dix mille ans sans relâche. Il consacrait dix heures par semaine à accroître ses capacités d’épéiste, mais son talent naturel pour les armes n’arrivait pas à la cheville de celui d’Arthur le haut-roi. Sur le plan des réflexes, de la force, de l’endurance, du jeu de jambes, Hertio s’avérait un rigolo comparé au vampire.

Le roi espérait en soudoyant des artistes de guerre arriver à se construire une réputation plus élogieuse que le haut-roi. Arthur ne se laissa pas décourager, et organisa un nouveau débat qui concernait l’interdiction des zoos et des animaux de cirques dans les royaumes elfiques. Les discussions se dérouleraient au sein de la Pyramide des jacasseries, il s’agissait d’un des surnoms peu glorieux du Haut-Parlement.

Le vampire s’attaquait à un sujet sensible, des elfes influents appréciaient observer des animaux dans les zoos et les cirques. Même si beaucoup d’elfes issus du peuple aimeraient bien voir disparaître ce qu’ils appelaient des hontes absolues. De son côté le haut-roi considérait aussi que faire souffrir des bêtes dans le seul but de divertir des gens, était une conduite sadique qui constituait une honte absolue.

Il estimait que même avec la meilleure volonté du monde, les zoos ne pouvaient être rentables tout en évitant des souffrances intenses aux animaux. Les propriétaires de cirque disposaient d’un budget serré, s’ils amélioraient significativement la vie des animaux, ils seraient contraints à fermer, ou à demander de gros sacrifices à leurs artistes humains, elfes, nains etc. Arthur pensait qu’il était illusoire de chercher à négocier des aménagements pour les bêtes, dans le sens que ceux-ci seraient toujours nettement insuffisants. La principale personne visée par la mesure d’Arthur s’avérait Hertio, vu que son royaume elfique était le plus tolérant avec les cirques animaliers et les zoos.

Hertio pensaient que les bêtes n’avaient pas d’âme ou de conscience, donc que ce n’était pas un crime devant les dieux de les malmener. Il estimait que l’affection apparente des chats et des chiens venait d’un instinct de conservation, qu’il s’agissait d’une technique intelligente pour recevoir des soins, et nullement d’une preuve de l’existence de sentiments. Il gardait pour lui ses opinions pour ne pas s’attirer les foudres des nombreux amis des animaux.

Mais il tolérait à l’intérieur de sa nation, un laxisme très prononcé à l’égard des conditions de vie des bêtes domestiques. Il était sans l’ombre d’un doute le souverain elfe le moins investi dans la cause animalière. Les braconniers et d’autres gens sadiques avec les bêtes remarquèrent cet état de fait et payaient grassement le roi pour qu’il maintienne des lois odieuses pour les bêtes. Par exemple dans le royaume d’Hertio les taureaux étaient castrés sans anesthésie, tandis que dans les autres pays elfiques le procédé de changement en bœuf nécessitait l’emploi d’opium pour amoindrir la douleur.

Arthur n’aurait pas été contre obliger son ennemi le roi à favoriser une agriculture respectueuse des animaux. Cependant le pouvoir politique du vampire avait des limites, il existait des sujets sur lesquels il ne pouvait pas intervenir sans de sérieux soutiens. Il dut batailler ferme et passer par une procédure longue d’un an pour organiser un débat sur les zoos et les cirques, il lui faudrait peut-être plus d’une décennie avant d’obliger son adversaire à être respectueux des bêtes agricoles.

Arthur : Les animaux qui travaillent pour les gérants des cirques, vivent dans des cages minuscules, ils souffrent intensément. Dans certains zoos, les animaux disposent de plus d’espace comparé aux cages toutes petites des cirques. Mais ils subissent souvent un stress important, les bruits et les gestes des humains et des elfes perturbent les bêtes. Les animaux exotiques subissent des variations climatiques et de température qui les malmènent, par exemple un ours blanc souffre durant l’été.

Hertio : Ne dramatisez-vous pas la situation ? Certes la taille des cages de cirque est souvent petite par rapport aux animaux qu’elles contiennent. Mais une bête habituée dès sa naissance à vivre dans un lieu étroit ne souffre pas comme une bête habituée aux grands espaces que l’on force à vivre dans une cage.

Arthur : Les animaux ont besoin d’espace pour leur santé mentale. S’ils sont confrontés à une promiscuité trop importante ils deviennent fous, ce qui est souvent le cas des animaux de cirque. Certaines bêtes supportent l’enfermement, mais une part importante des animaux de cirque finit par sombrer dans la démence.

Hertio : Si la taille des cages constitue un problème, il suffit de mettre en place des règles qui augmentent leur contenance. Si les soins à l’égard des animaux sont souvent négligés dans les cirques, un renforcement des contrôles et des sanctions à l’encontre de ceux qui les maltraitent, causera une évolution positive du sort des animaux de cirque. Et puis les zoos ont un rôle positif. Ils servent à éduquer au respect de la nature.

Arthur : Pour inciter les elfes à respecter la nature, nul besoin de zoos, des cours d’éducation idéologique ou des promenades en forêt suffisent amplement.

Hertio : Les zoos ont un impact plus fort que ce vous pensez, votre haute-majesté. Ils suscitent des vocations de soigneurs animaliers et gardes forestiers chez les enfants. Pouvoir contempler de près des animaux marque l’esprit.

Arthur : J’ai mené une enquête auprès de cinq cents gardes forestiers et de soigneurs animaliers, dans plus de quatre-vingt-dix pour cent des cas ils n’ont jamais fréquenté de zoos ou de cirques.

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