Auteur : Chocolion
Traductrice : Moonkissed
Après quelques secondes, la personne de Godora avait répondu.
« Il existe de nombreuses technologies permettant d’obtenir cet effet. Il peut aussi s’agir d’un phénomène naturel. Il y a bien plus d’événements bizarres dans l’univers, alors ne soyez pas si surpris. Des dizaines de milliers d’espèces meurent et reviennent à la vie chaque seconde. Nous devrions faire des recherches nous-mêmes pour en connaître la cause exacte. »
« C’est ce que nous espérons », avait répondu Gu Hui, « que vous envoyiez quelqu’un ici pour faire des recherches sur le terrain. »
« Demande autorisée. Date actuelle : 10 août 688 heure de Galaxy. La mission a été inscrite au calendrier. Arrivée prévue le 7 mai 689. »
Le calendrier de Galaxy avait été établi par les trois plus grandes civilisations. Il était utilisé dans tout l’univers, mais bien sûr, de nombreux endroits avaient leur propre calendrier, tout comme l’utilisation des dialectes. Le calendrier général n’était généralement utilisé que pour la communication entre deux civilisations, afin de faciliter le calcul du temps.
« Si longtemps ? » Gu Hui était stupéfait.
« Chaque activité suit un calendrier. La demande doit être mise en attente. J’ai déjà reçu la demande d’autres nations de votre planète, elle sera donc réglée en même temps ».
La réponse du réceptionniste de Godora était typique. Gu Hui avait l’impression qu’elle lui était familière. Il y réfléchit et réalisa… N’est-ce pas le même ton que celui employé par les fonctionnaires pour faire avancer les choses ?
Gu Hui éteignit la communication en soupirant.
« Il faut attendre un an. Qui sait ce que deviendra le Phénomène Inhumain au bout d’un an ? » Gu Hui secoua la tête. « Heureusement, les Inhumains sont capables de communiquer et sont passionnés par le métier de mercenaire. Ils sont contrôlables dans une certaine mesure. »
Les supérieurs les plus haut placés de Stardragon organisèrent une réunion. Puisqu’il n’y avait pas de solution au Phénomène Inhumain, ils décidèrent de se concentrer immédiatement sur la déclaration de guerre à l’Organisation Germinal avant que le phénomène ne s’aggrave, afin d’empêcher l’Organisation Germinal d’utiliser ce phénomène comme un outil pour faire son retour.
Les préparatifs de la guerre d’expédition reprirent.
…
Ta, ta, ta !
Les bottes militaires foulaient le sol métallique. Hila marchait dans le couloir plein de virages et de détours, le visage inexpressif. Elle n’hésitait même pas aux intersections. Elle connaissait trop bien cet endroit, ce lieu où Aurora était enfermée.
Au bout du profond couloir, une épaisse grille métallique barrait le chemin d’Hila. Elle l’enjamba d’un pas léger, et les canons automatiques des gardes la visèrent comme s’ils allaient ouvrir le feu à tout moment. Deux gardes se placèrent devant la porte métallique et arrêtèrent Hila.
« J’ai l’autorisation. » Le ton d’Hila était froid.
Les gardes se retournèrent, tapèrent plusieurs fois sur le panneau de contrôle, s’assurèrent qu’Hila avait bien reçu l’autorisation unique de leur chef et acquiescèrent. « Tu as une heure. »
Il ouvrit la porte métallique. La lumière jaillit de l’intérieur et illumina le visage exquis mais glacé d’Hila.
Une chambre d’un blanc pur s’offrit à sa vue.
Elle était très simple : un lit, une table, une chaise, des toilettes et une étagère remplie de livres.
Dans un lit aussi pur que les plumes d’un angle, un petit corps maigre se recroquevilla.
Hila s’avança sans faire attention et s’arrêta à cinq mètres de la chambre. Elle tendit le bras et appuya sur la vitre qui entourait la pièce. Elle ne pouvait plus avancer.
Le coin de ses yeux trembla.
La paume appuyée contre le mur s’était transformée en poing. Elle serra le poing si fort que ses os commencèrent à blanchir.
« Petite soeur ? »
La couverture se mit à bouger. Une petite tête chauve en sortit prudemment. Son visage était pâle, comme si elle souffrait de malnutrition et n’avait pas reçu assez de soleil depuis longtemps. Ses yeux brillaient de surprise en voyant Hila.
Aurora souleva la couverture et se dirigea vers la vitre en titubant. Ses pas étaient faibles et impuissants. Elle ne mesurait pas plus que les épaules d’Hila et était si maigre qu’on aurait dit qu’il ne lui restait que son squelette. Les bras exposés de sa combinaison de patiente étaient pleins de cicatrices d’aiguilles. Aurora bondit vers le verre avec bonheur. Elle posa ses deux mains sur la vitre et dit : « Tu es venue me voir ! ».
Hila s’empressa d’étendre ses mains et de se presser contre les paumes d’Aurore à travers la vitre. Elle supporta la boule dans sa gorge et demanda doucement : « Récemment… tu vas bien ? ».
« Les personnes en blouse blanche ne sont pas venues aussi souvent. La dernière injection remonte à treize jours déjà. » Les grands yeux d’Aurora clignèrent et elle afficha un léger sourire.
Hila sourit à contrecœur. Elle regarda les cicatrices d’aiguilles sur le corps d’Aurore et eut l’impression qu’on poignardait rapidement son cœur. Elle savait pourquoi on lui faisait moins de prises de sang : c’était parce qu’Aurora se rétablissait plus lentement. Chaque fois qu’on lui prélevait du sang et de la moelle osseuse, elle avait besoin de plus de temps pour récupérer.
Sa capacité lui permettait de sentir la force vitale d’une personne. La force vitale d’Aurora, qui avait été aussi brillante que le soleil, n’était plus qu’une chandelle qui risquait de s’éteindre à tout moment.
Sa force vitale s’étiolait.
Aurore s’assit et serra ses genoux dans ses bras. « Raconte-moi des histoires, grande sœur. Je veux entendre la dernière que tu n’as pas terminée. »
Hila s’assit à son tour et s’appuya sur la vitre.
« Où nous sommes-nous arrêtés la dernière fois ? » chuchota-t-elle.
« Hmm… » Aurore pencha la tête et réfléchit. « L’oncle appelé Zéro s’est échappé de la base. Que s’est-il passé ensuite ? Est-ce que sœur s’est battue avec lui ? »
Après un moment de réflexion, Hila poursuivit l’histoire d’un ton doux et léger.
…
Dans le bureau du chef de l’Organisation Germinal, une rangée de supérieurs se tenait devant le bureau et rapportait les différentes situations de l’organisation.
Le chef était assis, droit et serré. Personne ne savait quelle était l’expression derrière le masque. Ses mains couvertes de gants noirs se chevauchaient sous son nez. « Le Phénomène Inhumain a attiré l’attention des Six Nations, mais cela ne durera pas longtemps. Au moins, les Inhumains nous ont laissé le temps de nous rétablir. Soyez prêts, l’ennemi peut envahir Andrea à tout moment, » dit-il.
Les officiers acquiescèrent.
Le chef regarda autour de lui et demanda : « Où est Cyberlos ? »
« Il y a eu des avancées dans quelques projets récemment, il est occupé. »
Le chef se leva brusquement et partit à grands pas.
…
Electrolux était tellement touché qu’il en pleurait.
Après un mois d’épreuve, il était enfin libéré.
Cela n’avait pas été facile !
Bien qu’il ait été emprisonné, il avait suivi les forums et savait que l’Organisation Germinal avait également capturé d’autres joueurs. Après sa libération, il avait été envoyé dans une unité spéciale composée de joueurs, l’Unité Inhumaine. Il s’agissait de tous les joueurs malchanceux dont l’organisation avait été bloquée à cause d’un lavage de cerveau.
Bien qu’il soit loin derrière en termes de niveau, Electrolux était persuadé qu’avec sa capacité d’Esper qui avait un potentiel de niveau A, tant qu’il monterait en niveau, il serait définitivement plus fort que les autres joueurs.
Un joueur non chinois comme lui sur la planète Aquamarine n’était pas rare. Certains joueurs occasionnels ne se souciaient pas de savoir quelle planète était leur camp de base ; ils choisissaient uniquement des planètes novices à leur goût. Chaque planète novice comptait des joueurs occasionnels de différents pays.
C’était l’idée de Cyberlos de rassembler les Inhumains ayant subi un lavage de cerveau en une seule unité, et elle avait été acceptée par le chef, qui estimait que les Inhumains morts-vivants avaient une valeur stratégique en temps de guerre.
Le chef avait désigné un instructeur de combat pour concevoir spécifiquement des plans d’entraînement et de combat pour les Inhumains.
À ce moment-là, Cyberlos se trouvait dans un autre laboratoire de recherche. Il se tenait devant une nacelle scellée spécialement conçue. Le personnel de recherche qui se trouvait sur le côté ajustait régulièrement les dispositifs. Un sujet de test se trouvait dans la nacelle, et un cri rempli de folie et d’agonie pouvait être entendu de l’intérieur.
Au bout d’un certain temps, l’intérieur de la capsule s’était calmé. La porte s’était ouverte et on avait pu voir ce qu’il y avait à l’intérieur.
Il s’agissait d’un homme armé de toutes sortes de pièces mécaniques exosquelettes reliées à ses os. Sa peau s’était transformée en un métal souple et extensible. Avec son crâne chauve et ses machines omniprésentes, la taille de son corps avait considérablement augmenté. Il ressemblait à une bête.
Ce type n’était autre que le premier sujet de test du [Projet Super Soldat], le numéro 1 !