Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 116 – Des marques de griffe
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 116 – Des marques de griffe

Quartier du Pont de Backlund, au Bar des Cœurs Vaillants…

Klein enfonça sa casquette sur sa tête, protégea soigneusement son portefeuille dans la poche intérieure de sa veste d’ouvrier bleu-gris, contourna les clients amassés autour du ring de boxe et se dirigea vers le bar en regardant autour de lui.

Kaspars Kalinin, le marchand d’armes, n’était pas là.

Il joue soit aux cartes, soit au billard… Se dit le jeune homme en prenant place au comptoir.

– « Un Moitié-moitié », annonça-t-il au barman.

Il avait vu quelqu’un boire ce type de boisson alcoolisée lors de son dernier passage et était convaincu que cela conviendrait à son palais.

C’est toujours mieux que la bière pure malt… se dit-il.

Le barman leva la tête :

– « Quels alcools souhaitez-vous ? Le prix est fonction du choix. »

– « L’ordinaire. L’ordinaire fera l’affaire. »

La personne qu’il avait vue déguster cette boisson ayant choisi un alcool de très basse qualité, le verre ne lui avait coûté que deux Pence et demi.

– « Quatre Pence et demi », annonça le barman. Il regarda Klein disposer les pièces sur le comptoir et retourna à son mélange en disant : « Vous êtes là pour Kaspars ? Il n’est plus là, on lui a piqué son affaire. »

– « Hein ? » Fit Klein qui ne s’attendait pas à une telle réponse.

Avant même que le barman ne puisse répondre, un homme à la bouche proéminente assis près de lui se mit à rire :

– « Oui, nous avons chassé Kaspars ! Comment un vieux boiteux comme lui peut-il mener un tel business ? Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à venir nous voir. Venez trouver notre patron. »

Une guerre des gangs ? Pensa instinctivement Klein à qui cette suggestion ne plaisait pas.

Mais aussitôt, une autre hypothèse lui traversa l’esprit.

Se pourrait-il que l’École de Pensée de la Rose ait intentionnellement sollicité un gang pour supprimer Kaspars afin de forcer Maric et Miss Sharron à sauter à pieds joints dans un piège ?

C’est tout à fait possible. Kaspars était marchand d’armes ici depuis longtemps, ce n’est certainement pas quelqu’un que l’on peut évincer comme ça. Il y a quelque temps, à cause de la série de meurtres, l’atmosphère à Backlund était plutôt tendue. Que ce soit l’École de Pensée de la Rose ou toute autre faction cachée, ils ne se risqueraient pas à tuer imprudemment ni à faire appel à la médiumnité sur Maric et Miss Sharron quand bien même ils les auraient trouvés. Il y aurait trop de sang et comme, manifestement, ils n’ont que quelques suspects et aucune certitude pour le moment que quelqu’un d’autre ait un moyen de contacter Miss Sharron et Maric…

Klein ravala les mots qu’il s’apprêtait à dire et demanda :

– « Puis-je connaître les prix avant de me décider ? »

Il avait dans l’idée d’observer cette faction de gens ordinaires qui avait pris le contrôle du marché noir au Bar des Cœurs Vaillants. S’il découvrait quoi que ce soit, il pourrait s’en servir comme d’un service à rendre à Kaspars, Sharron et Maric.

Dans tous les cas, Klein ne voulait pas de conflit. Il se contenterait d’observer via les processus habituels. Il ne courait donc aucun risque.

– « Oui, à la seule condition que… » L’homme mima une fermeture à glissière devant sa bouche saillante.

– « Pas de problème. »

Klein constata que le Moitié-Moitié était servi et que le barman avait empoché les pièces de cuivre.

N’ayant pas l’intention de gaspiller, il inclina la tête et goûta. Mais à mesure qu’il buvait, son front se plissa.

Ce n’est pas ce que j’imaginais. Le goût de l’alcool est trop présent et les saveurs du raisin trop douces…

Reposant son verre, il suivit l’homme jusqu’à la troisième salle de billard où il avait l’habitude de rencontrer Kaspars.

Alors qu’ils arrivaient à la porte, une pensée lui traversa l’esprit.

Moi qui ne sais pas grand-chose, je devine un piège. Je me demande si Miss Sharron et Maric, qui sont depuis longtemps pris en chasse, sont au courant. Ils ne se montreraient certainement pas…

Cela dit, Kaspars connaît plus d’un Transcendant. Il a des liens avec plusieurs cercles et pourrait obtenir de l’aide, ce qui compliquerait les choses.

Soudain, l’homme à la bouche protubérante s’arrêta à l’entrée de la salle de billard et Klein, distrait, faillit le heurter.

Montrant la pièce du doigt, l’homme lui dit :

– « Faites attention à ce que vous direz. Notre patron a mauvais caractère. Tout le Quartier du Pont de Backlund et celui de l’Est le savent. »

– « Entendu ».

Satisfait, l’homme poussa la porte de la salle.

Klein aperçut alors une silhouette qui se balançait doucement dans les airs.

C’était un homme robuste avec une grande barbe et qui pendait au bout d’une corde nouée autour de son cou.

Ses pieds ne touchaient pas le sol, le bout de sa langue sortait et son visage avait pris une teinte violette. Il avait le visage déformé.

– « Patron ! » s’écria l’homme, incrédule.

Sitôt que l’atmosphère se détend à Backlund , quelqu’un passe à l’action… Klein inclina la tête, jeta un coup d’œil au subalterne et dessina solennellement un Emblème Sacré triangulaire sur sa poitrine.

– « Puisse-t-il trouver la paix en Dieu. J’espère qu’il guérira de son tempérament. »

L’homme à la bouche protubérante, qui ne l’entendait pas, cria soudain :

– « Patron ! Au meurtre ! Le patron est mort ! »

Sa voix était si forte et stridente que Klein recula de deux pas. Il activa sa Vision Spirituelle et balaya la pièce du regard. Mais mis à part les boules de billard éparpillées un peu partout, il ne décela rien de particulier.

Serait-ce l’œuvre d’un Transcendant envoyé par Kaspars ? Comment réagira la faction qui a posé le piège ? Si tant est qu’il y ait un piège…

Profitant de ce que les membres du gang affluaient, Klein s’éloigna discrètement et se glissa dans la foule.

Il jeta un coup d’œil à la cuisine du bar, réfléchit et tel un habitué, passa par la porte de derrière.

Sitôt qu’il l’eut poussée, un vent froid le fit frissonner qui portait avec lui une légère odeur de sang.

Il écouta un moment mais ne voyant rien, il sortit son penny et le lança en l’air.

A cause du vent, il ne l’entendit pas retomber mais en baissant les yeux, il constata que la pièce indiquait face.

Le jeune homme la remit dans sa poche et avança prudemment dans la direction que lui indiquait sa perception spirituelle.

Alors qu’il s’approchait d’un coin sombre que n’atteignait pas la lumière des réverbères, l’odeur de sang se fit plus forte.

À la faible lueur de la lune qui perçait à travers les nuages, Klein aperçut quelque chose qui lui coupa le souffle.

Le sol était jonché de cuisses, de mollets, de bottes, de côtes, d’un cœur, de bras, de globes oculaires et d’autres parties humaines ensanglantées. Sur le mur était accroché un morceau d’intestins d’un rouge pâle, tout cela sur un fond rouge vif où l’on pouvait voir des marques d’un blanc laiteux.

Le jeune homme eut l’impression d’être devant un abattoir, un abattoir spécialement conçu pour les humains.

Le meurtrier craindrait-il que les Faucons de Nuit, Punisseurs Mandatés et autres n’aient plus assez de travail ? C’est tellement énorme que la police leur transférera immédiatement l’affaire… murmura-t-il pour lui-même afin de lutter contre le malaise qui le gagnait.

Il contourna la mare de sang, s’approcha du mur et fut surpris d’y découvrir de profondes éraflures.

On aurait dit des marques laissées par une puissante griffe acérée !

Une griffe similaire à celle du chien-Diable une fois métamorphosé. Se pourrait-il qu’il y en ait un autre ? Ou qu’il ne soit pas encore mort ? Non, non, non, je commence à comprendre…

Le mort est certainement le Transcendant qui a tué le chef de gang du bar. La faction qui avait tendu le piège lui a réglé son compte…

D’après ce qu’en a dit Petit Soleil, j’ai toujours pensé qu’il pouvait s’agir de l’École de Pensée de la Rose car ils maîtrisent la voie du Prisonnier qui est aussi celle des mutants.

Et l’un de ces mutant est le loup-garou !

Cela concordait parfaitement avec les marques laissées sur la scène du crime.

Indirectement, cela prouve aussi que Miss Sharron et Maric sont bien des transfuges de l’École de Pensée de la Rose…

Pas à pas, Klein s’éloigna de l’endroit en prenant soin de s’assurer qu’il n’y avait pas de caractéristiques Transcendantes. Cela dit, il était toujours possible qu’elles ne soient pas encore visibles.

Il prit ensuite une autre rue avec l’intention de demander à quelqu’un d’informer la police. Il craignait en effet que les gens ne prennent peur à la vue de cette scène et ne s’imaginent qu’une bête féroce rodait à Backlund.

Comme il ne voulait pas que sa cupidité lui attire des ennuis, il n’avait pas attendu la manifestation d’une éventuelle caractéristique Transcendante.

Il arrivait au bout de la ruelle lorsqu’il aperçut une voiture marron qui approchait lentement.

Au lieu de passer devant lui comme l’aurait fait n’importe quelle calèche, celle-ci s’arrêta à sa hauteur.

Klein plissa yeux, prêt à se battre mais ni son intuition spirituelle de Voyant, ni son sens du combat de Clown ne laissaient présager un danger.

C’est alors que la vitre de la voiture s’ouvrit, révélant un visage pâle habité d’un léger soupçon de folie. Ses yeux bruns semblaient dissimuler une profonde malice.

Maric… Pensa Klein qui l’avait aussitôt reconnu.

C’était bien le compagnon de Miss Sharron, celui qui contrôlait les zombies !

Vêtu seulement d’une chemise blanche et d’un gilet noir, l’homme ne semblait pas craindre le froid. Il fit signe à Klein de monter.

Le jeune homme hésita un instant. Il aurait voulu pouvoir procéder à une divination à l’aide de son pendule.

C’est alors qu’une silhouette vêtue d’une robe de cour noire et coiffée d’un petit chapeau mou apparut derrière Maric. Ce n’était d’autre que Miss Sharron, la blonde aux yeux bleus.

Elle pourrait facilement me faire du mal si elle le souhaite. Elle a le pouvoir de jaillir du mur derrière moi… Klein réfléchit un instant puis fit tranquillement deux pas en avant, ouvrit la portière et monta.

Lorsqu’il fut assis, la calèche démarra lentement pour une destination inconnue.

– « Que faites-vous par ici ? » demanda simplement Sharron.

– « Je vous cherchais tous les deux et avais l’intention de vous demander si vous possédiez des livres sur l’occultisme, de préférence de ceux qui explorent le domaine en profondeur. Comme vous le savez, je manque de connaissances à ce sujet. »

Maric, qui le regardait avec ses yeux pleins de malice, lui dit d’une voix légèrement rauque et basse :

– « Nous avons un grand savoir occulte, comme par exemple le Livre des Secrets de Klarman, le Roi Chaman. Mais que nous proposez-vous en échange ? »

Le Roi Chaman ? De quelle voie et de quelle Séquence s’agit-il ?

Tandis que ces pensées défilaient dans son esprit, Klein réfléchit au ton sur lequel il allait répondre.

– « Je peux vous payer en Livres d’or. A moins que vous n’ayez besoin d’autre chose ? »

La pâle mais délicate Sharron le regarda :

– « D’aide », répondit-elle stoïquement. « Votre aide sera la contrepartie. »

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