Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 103 – Ne jamais rien entreprendre sans y être préparé
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 103 – Ne jamais rien entreprendre sans y être préparé

Voilà une proposition plutôt audacieuse… Pensa Klein, à la fois amusé et irrité devant la demande du vampire.

Il regarda l’évêque Utravsky debout devant lui et demanda :

– « Père, puis-je emprunter votre bougie ? Celle que vous avez utilisée la dernière fois et dont j’ai oublié le nom. »

Avant même que l’évêque n’ait eu le temps de répondre, le vampire, stupéfait, s’exclama :

– « Que comptez-vous faire ? Que comptez-vous faire ? »

– « On l’appelle la Bougie de Terreur Mentale. Pourquoi souhaitez-vous l’emprunter ? »

Vous êtes très coopératif, mon père. Vous avez même pensé à poser la question… Pensa le jeune homme en esquissant un sourire :

– « J’ai l’intention de l’utiliser pour interroger directement le cœur de notre ami. Comme vous le savez, je suis assez talentueux dans ce domaine et je très doué pour … »

Il n’avait pas terminé sa phrase qu’on entendit le vampire crier depuis le sous-sol :

– « Renoncez à cette idée, bâtard ! Vous serez maudit si vous faites ça à un noble Sanguin !

« Hé, hé, hé ! Je vais parler ! Je vais parler ! Je vais vous dire d’où vient le Passe-Partout ! »

Klein eut un petit rire :

– « Merci pour votre coopération. »

– « Hmph ! L’ami de ce sale bonhomme n’est pas quelqu’un de bien ! En tant que Sanguin, tout ce que j’ai fait, c’est aller voler quelques flacons de sang à l’hôpital dans l’intention de les boire. Pourquoi ai-je fini enfermé ici, contraint de l’écouter lire cette soûlante Bible de la Vie qui me rappelle le bourdonnement d’une mouche ? » Se plaignit le vampire.

Franchement, si vous êtes vraiment celui que vous prétendez être et que vous soyez tombé sur moi, tout au plus vous aurais-je donné un avertissement. Malheureusement, vous vous êtes perdu et êtes entré dans cette cathédrale. Ce prêtre tuait autrefois sans raison et aimait le combat, mais désormais, il est pieux et repentant. Vous ne pouvez vous en prendre qu’à votre manque de chance… Maintenant que l’Évêque Utravsky est guéri, il est peu probable qu’il vous fasse du mal. Au pire, il vous gardera sous la main… Répondit mentalement Klein.

– « Il y a environ un mois, je suis allé à l’hôpital du Quartier Sud et suis tombé sur un voleur », expliqua le vampire après un court silence. « Il voulait se rendre au service financier de l’hôpital, mais il s’est perdu. Il a ouvert la porte de la banque de sang et c’est là que je l’ai attrapé.

« Il utilisait ce Passe-Partout qu’il m’a dit avoir trouvé en cambriolant une maison. Il a également trouvé une montre à gousset incrustée de diamants… euh… au sous-sol.

« Au départ, il pensait que la clé correspondrait à une pièce ou à un coffre. Il a fait plusieurs essais et constaté que celle-ci ouvrait toutes les portes. Une surprise inimaginable pour un voleur ! Suite à cela, il a réussi plusieurs coups jusqu’à ce que je l’attrape et lui confisque sa clé.

« Mince ! Je ne m’attendais pas à ce que cet objet ait le pouvoir de faire perdre son chemin à celui qui la détient! »

Cela corrobore ce que j’ai vu lors de ma séance de divination… Y aurait-il une malédiction attachée à ce Passe-Partout ? Son précédent propriétaire s’est retrouvé détenu parce qu’il s’était perdu, celui d’avant a été pris en flagrant délit parce qu’il s’était perdu… Peut-être devrais-je vraiment la laisser dans l’espace surplombant le brouillard et ne la sortir que si j’en ai besoin. Cela dit, ce serait beaucoup plus compliqué et cela pourrait retarder certaines choses…

Contrôlant son expression, le jeune prit son temps pour demander :

– « Cet homme vous a-t-il dit où il l’avait volé ? »

– « Douteriez-vous de mon intelligence pour penser que j’aurais pu négliger de lui poser la question ? » Grommela le vampire depuis le sous-sol. « Il m’a dit que c’était au 48 Avenue Riverbay, au sud du pont… J’avais l’intention d’aller voir lorsque… Nom d’un chien !

« Bon, je vous ai tout dit. Laissez-moi tranquille à présent. »

Klein, qui avait eu sa réponse, ne partit pas tout de suite. Il prit tranquillement une pièce d’un demi penny et répéta doucement : il ment.

À la septième fois, ses yeux s’assombrirent. Il lança la pièce et la regarda tourner puis retomber dans sa paume.

Face. Le vampire mentait !

La description du voleur coïncide fortement avec ce que j’ai pu voir par le biais de la divination. L’une corrobore l’autre et réciproquement… Le vampire n’a pas dû me donner l’adresse exacte !

Klein regarda l’Évêque et eut un petit rire :

– « Il a menti. Pour quelle raison ? Laissez-moi réfléchir.

« Il serait très imprudent de sa part d’évacuer sa colère et de se venger sur moi qui n’ai absolument rien à voir avec tout ça. De plus, ce serait préjudiciable pour lui étant donné sa situation.

« Je pense donc qu’il utilise ce moyen pour solliciter mon aide. Cette adresse pourrait très bien être celle de l’un de ses amis. Avez-vous l’intention de lui rendre visite, mon père ? »

Le sous-sol se fit brusquement silencieux. Au bout de quelques secondes, le vampire se mit à rire :

– « Je ne voulais pas vous le dire aussi facilement. Vous m’avez menacé tout à l’heure, aussi j’ai menti pour me venger. N’est-ce pas naturel ? »

Je peux entendre l’énergie que vous mettez à vous calmer … Se dit Klein avec un sourire.

– « Dans ce cas, dites-moi la vérité. Si vous continuez à mentir, je ne verrai aucun inconvénient à envoyer cette adresse aux trois Églises. Je leur dirai simplement qu’elle est liée aux meurtres en série qui ont eu lieu récemment. »

– « … Les humains sont vraiment vicieux… », soupira le vampire en serrant les dents. « 32 rue Verdi, au sud du pont. »

Klein relança sa pièce : cette fois, il ne mentait pas.

Il semblerait que les vampires n’aient pas la capacité d’interférer avec la divination… Une fois rentré, il faudra que je me rende au-dessus du brouillard pour en avoir la confirmation…

La main sur le cœur, le jeune homme s’inclina devant la lourde porte de pierre :

– « Merci pour votre coopération. »

Un grognement lui répondit.

Notre détective s’apprêtait à partir lorsque le vampire, brusquement, lui lança :

– « Mon nom est Emlyn White. Retenez-le bien : Emlyn White ! »

Pourquoi devrais-je retenir votre nom ? Je ne me risquerai pas à vous délivrer. Je ne suis pas préparé, je n’ai pas l’avantage du terrain et je ne suis pas de taille contre le Père Utravsky qui de plus, détient un objet occulte destiné à transfuser du sang… Hmm, se pourrait-il que le compagnon de ce vampire offre une prime et qu’il souhaite que je vende cette information ?

Le premier moment de surprise passé, Klein, sans un mot, quitta l’Église de la Moisson.

Il trouva un endroit à l’écart, détacha son pendule et l’interrogea pour savoir s’il devait se rendre sur le champ au 32 rue Verdi.

La réponse fut que c’était quelque peu dangereux, mais sans plus.

Il y a donc un certain danger… De quel type de danger peut-il bien s’agir ?

Klein analysa minutieusement la situation. L’Apprenti qui était mort d’avoir perdu le contrôle avait très bien pu se transformer en un monstre de type fantôme en raison de son intense ressentiment. De plus, il était relativement fort.

Non. Ce voleur, de toute évidence, est sorti avec le Passe-Partout sans rencontrer de problème. Le danger serait-il dans un endroit secret de la maison ?

Après mûre réflexion, Klein se dit qu’il était préférable d’attendre, pour s’y rendre, d’être suffisamment préparé. Cela lui éviterait de se retrouver face à un ennemi que ses présents pouvoirs ne lui permettaient pas d’affronter.

Je dois au moins attendre d’avoir acheté des balles capables de purifier les ombres spectrales…

Cette réflexion, combinée à son précédent combat contre le Paladin de l’Aube, lui donna une vague idée de ce que pouvait être la première règle du Magicien : “Ne jamais passer à l’action sans y être préparé !”

Sous peine de tout gâcher… ajouta-t-il en son for intérieur.

Le mardi matin, Klein sortit du beurre et fit griller deux tranches de pain. Peu pressé de manger, il sortit récupérer le journal du jour dans la boîte aux lettres.

Tiens, une lettre… Il la sortit du journal et tandis qu’il retournait à la salle à manger, jeta un coup d’œil à l’enveloppe.

C’est Stuart… Il semblerait qu’il ait terminé ses enquêtes préliminaires.

Hochant légèrement la tête, notre détective déchira l’enveloppe, secoua la lettre pour la déplier et s’assit pour la lire.

D’après Stuart, les deux suspects ne montraient aucun signe de comportement anormal. L’un d’eux, retranché dans son l’épicerie avec sa femme et ses enfants, vivotait sans vraiment vivre. Quant à l’autre, il cumulait les emplois temporaires et travaillait dur pour gagner sa vie. Ils n’étaient pas irritables, ne ressentaient pas l’envie pas de se battre et ne s’enfermaient pas seuls dans une pièce.

Le détective terminait en déplorant les conditions désastreuses de vie dans le Quartier Est et se promettait d’économiser suffisamment d’argent pour ne pas être réduit à y passer ses vieux jours.

Rien n’indiquant que Stuart puisse être découvert, Klein répondit simplement :

« Je vous remercie de votre aide. Je partagerai mes découvertes avec vous autres si d’autres indices se présentent. »

Il ne voulait pas que son confrère s’implique davantage de crainte qu’il ne soit perçu comme un danger par le Diable et tué.

Le jeune homme rangea son stylo, son papier à lettres, attrapa un morceau de pain trempé dans le beurre et prit tranquillement son petit-déjeuner en compagnie d’une tasse de thé noir et du journal.

Il regrettait un peu que rien ne laisse présager une prochaine réunion de Transcendants organisée par le vieil Œil de Sagesse.

Il soupira : la présence de ce Diable a sérieusement affecté la vie des Transcendants de Backlund. J’espère que mon allusion ne passera pas inaperçue de M. Isengard Stanton et que cela portera ses fruits. Ce Transcendant devrait être reconnu par les officiels…

Klein posa son journal, s’essuya la bouche, se leva et se prépara à sortir.

Ce qu’il ferait ce jour était planifié depuis une semaine : il se rendrait au Musée Royal pour l’Exposition Commémorative sur l’Empereur Roselle !

Quartier de l’Impératrice, dans la luxueuse villa du Comte Hall…

Vêtue d’une robe claire en dentelle sur laquelle elle avait posé une étole de fourrure blanche comme neige, Audrey attendait qu’Annie, sa femme de chambre, lui mette son chapeau souple orné de perles et d’un fin voile de résille.

Susie était assise près d’elle, un nœud de soie autour du cou.

– « Où comptes-tu aller, ma belle petite princesse ? » Demanda le Comte qui descendait les marches en caressant sa fine moustache.

– « À l’Exposition Commémorative sur Roselle, Père », répondit la jeune femme, les yeux brillants.

Je pourrai jeter un coup d’œil au journal original de l’Empereur et trouver quelque chose pour M. Le Fou… Ajouta-t-elle en son for intérieur.

Pourquoi aujourd’hui ? Il y aura foule… se dit le Comte.

– « Eh bien, je vais je vais demander à quelqu’un de se coordonner avec l’Église du Dieu de la Vapeur et des Machines. Une fois l’exposition officielle terminée, ils ouvriront leurs portes spécialement pour toi et tes amis durant une demi-journée. Vous ne serez alors pas dérangés. Si quelque chose t’intéresse en particulier, tu pourras en discuter directement avec eux. »

Dans ce cas, c’est encore mieux. Je pourrai consulter directement les journaux personnels exposés…

Audrey souleva les pans de sa jupe et fit une révérence :

– « Merci, beau Comte Hall… »

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