La saison du Festival du Dieu de la Guerre est arrivée.
Je marche dans les rues animées de la capitale royale. Les visages de chacun sont différents de d’habitude.
Les gens qui vont et viennent sont de races, de nationalités et d’occupations différentes, mais tous partagent le même objectif : profiter du festival. Bien qu’ils ne se parlent pas et ne se reverront peut-être jamais, tous semblent liés par un curieux sentiment d’unité.
C’est ce que sont les festivals.
Et moi, eh bien, je ne déteste pas cette atmosphère.
Si je devais dire pourquoi, ce serait parce que je peux le faire.
Là où l’attention d’un grand nombre de personnes est concentrée, c’est précisément la plus grande scène.
Le festival du Dieu de la guerre.
“Il n’y a pas d’autre choix que de surfer sur cette grande vague, n’est-ce pas ?”
Je peux enfin barré cet élément de ma liste de choses à faire.
Par là, je fais référence à : Entrer dans un tournoi en tant qu’entrée mystère et faire passer le public de “Oi, oi, ce gars va mourir !” à “Attendez, ce gars est si fort ?!” en passant par “Qui diable est ce gars ?!?!”
Pour y arriver, je vais avoir besoin de l’aide de tout le monde.
Je me fraye un chemin à travers la foule, en direction de la branche de la capitale royale de Mitsugoshi Co.
Avec l’idée que : “C’est la boutique de mon ami, alors c’est bon.”, j’ignore la queue et entre directement dans le magasin.
L’endroit est enveloppé de l’air agité propre à l’heure de pointe, mais il ne faut pas longtemps pour qu’une jolie vendeuse me repère et s’approche.
“Ça peut sembler être un mensonge, mais je suis amie avec le propriétaire.”
“Nous en avons été informés.”
Je doute un instant qu’elle soit réellement informée, mais je réalise rapidement qu’elle l’est.
On m’amène dans la pièce de la dernière fois, celle avec le fauteuil chic. Je m’assois dans ce fauteuil.
Umu, ce fauteuil me donne vraiment l’impression d’être un roi.
Une tasse de jus de pomme 100% est préparée pour moi. ( … du jus de pomme… y’a rien de plus… majestueux ! )
Elles savent vraiment ce qu’elles font. Je suis dans la faction du jus de pomme plutôt que dans celle du jus d’orange. Ce jus frais est délicieux dans la chaleur de l’été.
Chirin, chirin, résonne le son de l’été.
“Oh, carillons de vent…”
Je regarde par la fenêtre pour voir des carillons éoliens accrochés, au-delà desquels se trouve le ciel bleu et un grand cumulonimbus.
“Veuillez patienter un court instant.”
J’acquiesce. La dame de service part appeler Gamma, et une autre arrive avec un grand éventail et commence à m’éventer. Tout en portant un maillot de bain une pièce avec une forte exposition de la peau.
“J’ai un petit creux.”
“Nous allons apporter quelque chose immédiatement.”
Tout en fixant le cumulonimbus, je me décide à venir faire la sangsue dans cet endroit si jamais je me trouve en manque de nourriture.
*******
Dès que Gamma entendit parler de la visite de son maître bien-aimé, elle donna ce sur quoi elle travailla à ses subordonnés, puis se rendit en toute hâte à la “Chambre des Ombres.”
Elle portait une fine robe noire, assortie de talons blancs d’été. Après s’être aspergée d’un parfum rafraîchissant, elle entra dans la Chambre des Ombres.
“Excusez-moi.”
Son maître était assis sur le Trône des Ombres, les jambes croisées, fixant le ciel. Son regard acéré se portait-il sur les cumulonimbus, ou sur tout autre chose ?
Gamma ne pouvait le dire.
“J’ai une requête à formuler.”
En disant cela, son maître tourna son regard vers Gamma.
Le cœur de Gamma palpitait devant ses yeux perçant comme jamais. La pensée complètement déplacée de savoir s’il remarquerait sa nouvelle coiffure surgissait dans son esprit.
“Demandez, mon seigneur.”
“Je veux participer au Festival du Dieu de la Guerre avec une identité cachée.”
C’est ce que disait son maître.
À cet instant, les engrenages dans la tête de Gamma tournaient à une vitesse incroyable.
Elle s’efforçait de lire les intentions de son maître et d’en saisir les raisons profondes. ( C’est surtout qu’il n’y en a pas mdr, c’est juste un kif )
Mais… elle ne trouva rien.
Pourquoi une telle chose était-elle nécessaire ?
Elle n’arrivait pas à résoudre ce mystère, quelle que soit la force de sa réflexion. Alors Gamma haussa la voix tout en ravalant sa honte.
“C’est… puis-je demander pourquoi ?”
Le regard de son maître la quitta et se dirigea vers le ciel.
Au moment où elle sentit le regard de son maître la quitter, Gamma avait l’impression que son maître avait perdu tout intérêt pour elle. Ses yeux commençaient à trembler.
“La raison… ne puis-je pas la demander ?”
Les yeux de son maître semblaient regarder au loin.
Gamma baissa la tête et se mordit la lèvre.
Lorsque Gamma avait entendu parler du combat de son maître contre Aurora la sorcière de la Calamité, elle s’était demandée : si elle avait été sur les lieux, aurait-elle été capable de lire les intentions de son maître ?
Gamma n’était pas convaincue qu’elle l’aurait pu.
Parmi les membres du Jardin des Ombres qui avaient été présents, pas un seul n’avait réussi. Mais au final, il avait été prouvé que la décision de leur maître avait bien été la meilleure, et que personne n’avait pu se mettre à la même place que lui. Mais, si Gamma avait été là, il aurait été de son devoir de lire ses intentions.
Gamma était le cerveau du Jardin des Ombres. Son intelligence était la raison de sa présence ici.
Donc si elle ne pouvait pas le faire, alors elle n’aurait aucune raison d’être dans le Jardin des Ombres.
Et pourtant, malgré cela.
Encore une fois, elle avait perdue.
“Je suis désolée… c’est quelque chose que je ne peux dire à personne.” ( Avoue que c’est juste pour t’amuser… elle culpabilisera moins )
Gamma ne pouvait pas lire les intentions de son maître, ni ses émotions, ni rien du tout.
Quelle honte impardonnable.
Il serait tellement plus simple qu’elle fasse ce qu’il lui avait dit, sans rien penser.
“Très bien, je ne demanderai rien. Tout sera comme mon seigneur le souhaite.”
Gamma s’agenouilla, tête baissée, pour cacher les larmes de frustration qui coulaient au coin de ses yeux.