Éminence des Ombres | To Be a Power in the Shadows
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Chapitre 61 – La fille et le bruit de la pluie
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Le bruit de la pluie se faisait entendre.

L’attention de Rose était légèrement attirée par le bruit de l’eau qui se répercutait de l’extérieur.

Tout en réajustant sa respiration, elle posait sa fine épée d’entraînement.

Essuyant la sueur sur son front d’une seule main, elle passa rapidement ses doigts dans ses cheveux ébouriffés.

Seul le bruit de la pluie remplissait le dojo faiblement éclairé.

Pendant un moment, Rose ferma les yeux et prêta l’oreille à ce son. Elle respirait profondément l’air humide.

Elle avait toujours trouvé le son de la pluie magnifique.

Rose était née en tant que princesse du pays des arts, le Royaume d’Oriana. Elle avait été exposée à divers arts depuis son plus jeune âge, et sa conscience de l’esthétique était très élevée. Les membres de la royauté d’Oriana devait choisir un art et passaient leur vie à le perfectionner. Que ce soit la peinture, la musique, le théâtre, chaque membre de la royauté en choisissait un qu’ils aimaient.

La jeune Rose avait montré un grand intérêt pour tous les arts, mais n’avait pas pu en choisir un seul. À ses yeux, toutes les formes d’art étaient beaux et merveilleux.

La peinture, la musique, le théâtre, la broderie, la sculpture, tout était si merveilleux, alors comment pouvait-elle choisir ? Elle avait donc tout choisi. Et elle était assez talentueuse pour être acclamée dans tous les domaines.

Quelle voie Rose allait-elle finalement choisir ? C’était une question à laquelle chaque artisan du Royaume d’Oriana avait prêter une grande attention.

Cependant, ce que Rose avait choisi, c’était l’escrime.

Ce fut tout à fait abrupt, et avec ce choix venait aussi sa décision d’abandonner toutes les autres formes d’art. Elle avait déclaré qu’elle se concentrerait uniquement sur l’escrime.

Tout le monde avait demandé à Rose pourquoi l’escrime.

Rose n’avait pas dit grand chose.

Sa seule réponse était qu’elle voyait la beauté dans l’escrime.

Mais au Royaume d’Oriana, l’escrime était méprisée comme quelque chose d’incivil. Pas une seule personne ne reconnaîtrait l’escrime comme une forme d’art.

Rose s’était débarrassée des restrictions de sa famille et était allée à l’Académie des Mages Épéistes de Midgar en tant qu’étudiante d’échange.

L’image d’une belle escrime était gravée dans le cœur de Rose.

C’était son souvenir le plus précieux, un souvenir qu’elle n’avait jamais partagé avec personne. La raison pour laquelle elle avait choisi la voie de l’escrime était une aspiration lointaine vers un certain épéiste.

Rose ne pouvait oublier la beauté de l’escrime qu’elle avait vue ce jour-là.

Comment pouvait-elle insuffler cette même beauté à sa propre escrime ? Cette question était le fondement de la quête de toute une vie.

Personne dans le pays des arts ne reconnaissait son art. Mais elle s’en moquait. La beauté n’était pas quelque chose que l’on devait poursuivre pour obtenir la reconnaissance d’autrui.

Même sans la reconnaissance de personne, elle voulait suivre son propre chemin. C’était ce qu’elle avait décidé.

Rose était satisfaite de cela.

Mais l’autre jour, une enveloppe lui était parvenue.

“Père vient cette année au Festival du Dieu de la Guerre…”

Le murmure tomba sans prévenir de ses lèvres couleur sakura. Le roi qui dédaignait l’art de l’escrime qui venait assister au Festival du Dieu de la Guerre était sans précédent. Sans aucun doute, il venait pour ramener Rose.

Une certaine rumeur qui avait circulé ces derniers temps avait attiré l’attention de Rose.

Qu’un fiancé avait été choisi pour elle.

Le jour où Rose avait entendu cette rumeur, elle avait envoyé une lettre à la maison pour demander des précisions, mais elle n’avait reçu aucune réponse.

Il y avait déjà quelqu’un dans le coeur de Rose. Ce garçon qui possédait un beau cœur brûlant et qui n’hésiterait pas à donner même sa vie pour elle, c’était celui qu’elle avait décidé d’être la partenaire pour la vie. ( … la pauvre, elle est la seule à s’enflammer )

C’était pourquoi elle devait à tout prix faire en sorte d’obtenir la reconnaissance de son père lors du Festival du Dieu de la Guerre.

D’abord, son escrime.

Puis, en croisant les doigts, lui aussi…

Rose se tapa sur les joues.

“Concentrons-nous.”

En disant cela, elle se débarrassa de sa chemise qui était devenue lourde à force d’absorber sa sueur.

Sa peau brillait à cause de la sueur. Le soutien-gorge de sport acheté chez Mitsugoshi Co. qui maintenait sa poitrine généreuse était le seul vêtement qu’elle portait sur le haut du corps.

Bien que son apparence fût un peu impudique, Rose était la seule personne autorisée à accéder à cet endroit, il n’y avait donc pas lieu de s’en inquiéter.

Rose souleva son épée d’entraînement, puis se rappela ce souvenir.

Le souvenir du plus beau coup d’épée qu’elle ait jamais fait dans sa vie. Ce coup lors de l’incident à l’école était sans aucun doute le meilleur de toute sa vie.

Le Festival du Dieu de la Guerre était proche. Elle n’avait que peu de temps pour retrouver cette sensation.

L’épée fine de Rose fendait l’air. La sueur dansait. Les beaux cheveux couleur miel se détachaient.

Brossant les cheveux devant son visage, Rose continuait de balancer son épée.

Le bruit de la pluie continuait à résonner tout le temps.

Ce sentiment… n’était pas revenu.



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