“T-toi, pourquoi es-tu là ?!”
En tournant à un coin, Alexia trouva devant elle un visage qui lui était assez familier.
“Il n’y a pas de “pourquoi’”, cette installation est à moi, c’est normal. J’ai aussi investi dans les recherches de cet homme. C’est tout ce qu’il y a à dire.”
Des cheveux blonds, un visage bien dessiné, et ce sourire confiant. Ce n’était nul autre que Zenon-sensei.
“Quel soulagement. J’ai toujours pensé que quelque chose ne tournait pas rond chez toi.
Ça fait du bien de voir que j’avais raison.” Dit Alexia en reculant lentement, un pas après l’autre.
Derrière Zenon se trouvait une volée d’escaliers. Il était fort probable que ce soit la sortie.
“Vraiment ? Je me fiche de ce que tu ressens. Tout ce que je veux, c’est ton sang.”
“Tout le monde ici n’arrête pas de parler de sang. Tu fais des recherches sur les vampires ici ?”
“Pour toi, ça pourrait être quelque chose de similaire.”
“Je n’espérais pas vraiment une réponse. Je n’ai aucun intérêt pour l’occulte.”
“C’est bien ce que je pensais.”
“Je suis sûre que tu le sais déjà, mais l’Ordre des Chevaliers va arriver très bientôt. Tu es déjà fini.”
“Fini ? Qu’est-ce qui serait fini chez moi exactement ?”
Le sourire de Zenon ne vacillait pas.
“Ton statut social et ton prestige te seront arrachés, et bien sûr ta vie aussi. Je ferai tomber la lame de la guillotine sur ton cou.”
“Tu vois, ça n’arrivera pas. Parce que toi et moi allons nous échapper par un tunnel de secours. Ensemble.”
“Waouh, quelle invitation romantique. Mais malheureusement, je te déteste au plus haut point.”
“Oh, tu vas venir avec moi. Avec ton sang et mes expériences, le 12ème Siège du Cercle sera à moi. Le statut d’une telle position est comme le ciel et la terre en comparaison avec une position sans valeur d’Instructeur épéiste.”
“‘Le Cercle’ ? C’est comme ça que toi et ton groupe d’amis malades vous vous appelez ?”
“Douze chevaliers reconnus et choisis par le Culte, les “Chevaliers du Cercle”. Statut, prestige et richesse, tout arrivera entre mes mains à un rythme incomparable à tout ce qui a été fait auparavant. Ma force a déjà été reconnue. La seule chose qu’il me reste à faire est de présenter un succès tangible, mais cela aussi sera bientôt réglé, grâce à ton sang et à mes recherches.”
(NdT : cette dénomination est une référence aux Chevaliers de la Table Ronde. Mais l’auteur a utilisé des katakana pour indiquer qu’il veut qu’ils soient appelés Chevaliers de la Ronde.) ( Mais en français, ça fait vraiment enfantin, alors j’ai chose Cercle, mais il ne faut oublier que c’est une référence aux chevaliers de la table ronde )
Zenon écarta théâtralement les mains et rit.
“Je m’en fiche vraiment. En fait, je suis fatiguée de cette stupide conversation sur le sang.”
“Pour être honnête, si j’avais pu choisir, j’aurais préféré le sang de la princesse Iris, mais je suppose que je devrai me contenter du tien.”
“Je vais te tuer, putain.”
“Oh, pardon, tu n’aimes pas être comparé à ta sœur, c’est ça ?”
“… !”
La rage d’Alexia sonna le début de leur combat.
Son épée vola droit vers le cou de Zenon, mais…
“Ooooo, si effrayant.”
Elle fut repoussée par Zenon au dernier moment.
Puis il s’occupe également des attaques suivantes d’Alexia.
Les deux épées se heurtent violemment, encore et encore, remplissant l’air d’étincelles.
Rien qu’en regardant l’échange de coups et les deux épées qui dansent dans l’air, on pourrait peut-être dire que les deux étaient à égalité.
Cependant, les expressions faciales des deux étaient très différentes.
Celle d’Alexia était sinistre, tandis que celle de Zenon était un sourire détendu.
C’est Alexia qui était désavantagée.
Après un léger claquement de langue, Alexia s’éloigna du maai de Zenon.
“Depuis le peu de temps que je ne t’ai pas vu, il semble que tu aies changé pour utiliser une épée bon marché.”
Ce que Zenon regarde, c’est l’épée d’Alexia. Alexia la regarde aussi, mais avec une expression amère. Bien qu’il ne se soit pas écoulé longtemps depuis le début du combat, sa lame était déjà ébréchée à de nombreux endroits.
“Les maîtres ne choisissent pas leur épée, n’est-ce pas ?”
Alexia décida de faire bonne figure. ( Même là, elle fait la maline mdr )
“C’est vrai. Les vrais maîtres, bien sûr.”
Zenon se moqua.
“Mais toi, tu es une roturière. Je peux te le garantir, en tant qu’instructeur d’escrime.” ( Il parle bien-sûr de son escrime, ça doit être visible d’une manière ou d’une autre, ça doit manquer de mouvement “extravagant”, plus brutal ou moins raffiné )
Le visage d’Alexia se déforma visiblement.
Pendant une fraction de seconde, elle semblait proche des larmes, puis l’instant d’après, tout était effacé par une colère féroce.
“Alors continue à regarder. Que je sois une roturière ou non.”
Avec un autre éclat d’intention de tuer, elle plongea à nouveau dans la mêlée.
Alexia savait. Elle savait que même si elle se battait contre Zenon dans des circonstances normales, elle ne gagnerait pas. Et, son arme n’était qu’une épée bon marché fabriquée en série. Elle ne durera pas longtemps.
Cependant, Alexia n’avait pas manié son épée tous les jours pour rien. Avec sa soeur comme objectif, elle avait analysé ses propres défauts, et avait fait des efforts pour les surmonter. Et elle avait également vu l’escrime de sa sœur de près, bien plus que quiconque.
Elle était déjà capable de manier parfaitement un petit bout de l’escrime de sa sœur.
C’est pourquoi elle pouvait facilement réussir ce mouvement.
“HaaaAAAAHHH !”
Cette attaque ressemblait vraiment à celle de sa soeur.
“… !”
Pour la première fois, le sourire s’effaça du visage de Zenon.
Les deux épées se rencontrèrent dans un choc violent, puis rebondissaient sous l’effet du recul.
Les deux étaient égaux… non.
C’est Alexia qui était légèrement en tête dans cet échange.
Il restait une seule ligne rouge sur le visage de Zenon.
Avec un visage surpris, Zenon traça la coupure avec un doigt, puis confirma la rougeur sur son doigt.
“Je suis surpris.”
C’était une éloge pure et simple, sans aucun sens caché.
“Je ne m’attendais vraiment pas à ce que tu caches quelque chose comme ça.”
Zenon continua de regarder son doigt sous différents angles, comme pour confirmer la couleur de son sang.
“Je te le ferai regretter si tu me sous-estimes.”
“Kuku.”
Cependant, le sourire était de retour sur le visage de Zenon.
“Je suis en effet surpris. Mais je suis seulement surpris. En fin de compte, ce n’est qu’un simple mimétisme. C’est bien trop éloigné de l’original.”
Zenon secoua la tête.
“Tu sais vraiment comment parler.”
“Puisqu’on y est, si je devenais un peu plus sérieux ?”
En disant cela, il prit position avec son épée.
“… !”
L’air qui les entoure changea.
La magie entourant Zenon devient qualitativement plus tranchante et plus condensée.
“Permet-moi de dire ceci avant. Jusqu’à présent, je ne me suis jamais montré sérieux devant des étrangers. Ce que tu vas voir maintenant est ma véritable escrime, et c’est aussi la force de quelqu’un qui deviendra bientôt un membre du Cercle.”
Puis l’air trembla.
“C’est…”
Les dimensions dans lesquelles ils se trouvaient étaient trop éloignées.
Ce coup contenait bien plus de puissance qu’Alexia n’avait jamais vu Zenon en mettre dans son épée.
Génie et roturière… l’écart entre les deux était trop grand. Cette distance infranchissable désespèrat Alexia.
Elle reconnaissait que la force de cet homme pourrait même être suffisante pour égaler celle de sa sœur.
Alexia n’avait aucun moyen de se défendre contre la lame qui fonçait vers elle avec une pression écrasante.
Ce n’était que grâce à ses nombreuses années d’entraînement que sa mémoire musculaire avait pu entrer en jeu.
Cependant, il n’y avait pas d’affrontement.
L’épée rencontre l’épée… puis l’épée d’Alexia se brisa simplement en morceaux.
Alexia se sentait regarder ces fragments étincelants qui volaient dans les airs comme si c’était l’affaire de quelqu’un d’autre.
Comme si elle regardait de loin.
Les souvenirs lointains de son enfance, quand elle balançait son épée parce que c’était amusant, lui revenait en mémoire.
Et sa sœur était toujours juste à côté d’elle.
Ce sont des souvenirs d’il y a si longtemps qu’elle les avait déjà oubliés.
“Tu ne peux pas être comme ta soeur.”
Une larme coula du coin de l’œil d’Alexia.
“Tu vas venir avec moi maintenant.”
De sa main tomba ce qui n’était plus qu’une simple poignée.
Elle faisait un bruit sec en heurtant le sol.
Et à ce moment-là…
Katsu. Katsu.
Un bruit de pas retentit derrière Zenon. ( Les japonais ont vraiment des bruits bizarre quand même… )
Katsu. Katsu. Katsu.
Quelqu’un descendit les escaliers.
Quand le bruit s’arrêta enfin…
Un homme portant un manteau noir de jais était là.