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Chapitre 88 – Apprentissage des vraies formes
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Au sein de la famille Liang, un ancien et deux jeunes prenaient leur repas.

Il y avait une assiette de côtes de porc aigres-douces, une assiette de porc deux fois cuit, du poisson aux aubergines et une assiette de laitue chinoise frite. Ces plats avaient tous été préparés par Xia Lei et c’était pour lui rendre hommage pour l’obtention du terrain. Sa célébration était simple et modeste.

« Prenez un morceau de côte de porc, Maître. »

Xia Lei prit un morceau de côte de porc aigre-douce avec ses baguettes et le plaça dans le bol de Liang Zheng-Chun.

Celui-ci était tout sourire : « Mange, mange. Toi aussi, mange. Pas besoin de prendre de la nourriture pour moi. »

« Papa, mange juste ce que Lei te donne. Lei m’a dit plus d’une fois que tu es comme son propre père. », dit Liang Si-Yao en souriant

« Il peut dire ça, mais tu ne peux pas simplement le répéter comme ça. »

Le sourire de Liang Zheng-Chun était un peu mystérieux, comme s’il y avait un autre sens derrière ses mots.

Les joues de Liang Si-Yao rougirent et elle s’enfouit la tête dans son bol à riz.

Xia Lei se sentit un peu mal à l’aise aussi et baissa sa propre tête dans son bol à riz.

Liang Zheng-Chun, cependant, n’avait pas l’intention de laisser Liang Si-Yao partir et il lui cogna la tête avec ses baguettes : « Tu vois, un homme adulte comme Lei peut cuisiner de si bons plats. Une fille comme toi ne peut faire bouillir que des nouilles instantanées. Tu devrais avoir honte de toi. Apprends de Lei. Tu ne pourras pas préparer des nouilles instantanées pour ton mari et tes enfants quand tu seras mariée ? »

« Papa… »

Le visage de Liang Si-Yao devint plus rouge.

« D’accord, d’accord. Je ne te harcèlerai plus. Mange, mange. »

Liang Zheng-Chun arrêta d’en parler, mais il ne pouvait pas contenir ses sourcils heureux. En tant que Maître, il était plutôt fier que son disciple Xia Lei ait pu obtenir des terres valant des centaines de millions pour un million.

Après avoir fini de manger, Liang Si-Yao prit l’initiative de faire la vaisselle. Liang Zheng-Chun appela Xia Lei dans son bureau.

C’était en fait la première fois que Xia Lei se rendait chez Liang Zheng-Chun. Le nombre de livres dans son bureau l’avait surpris. D’après ce qu’il avait pu voir des étagères bien garnies, les livres allaient des arts martiaux aux sciences naturelles en passant par la littérature, etc. C’était une collection assez complète.

« Vous semblez aimer les livres, Maître. Je vous apporterai de bons livres la prochaine fois », dit Xia Lei.

Liang Zheng-Chun sourit : ‘Bien sûr. Je lis, j’écris ou je dessine quand je ne pratique pas les arts martiaux. La lecture, c’est bien. Tu devrais lire davantage aussi. Les livres te donnent des connaissances et te transmettent une certaine morale. »

« Je m’en souviendrai », dit Xia Lei.

Liang Zheng-Chun tapa Xia Lei sur l’épaule : « Le maître ne t’a pas fait venir ici pour parler de ces choses. J’ai l’impression qu’il est temps de t’apprendre quelque chose. »

Xia Lei commença à sentir monter l’excitation. Il savait ce que cela signifiait : Liang Zheng-Chun se préparait à lui enseigner du vrai Wing Chun.

Chaque Chinois semblait avoir un rêve d’art martial, mais peu voyaient de vrais arts martiaux, sans parler de la possibilité de les pratiquer. Comment Xia Lei ne pouvait-il pas être enthousiaste devant une telle opportunité ? Il avait l’impression d’avoir été transporté dans le passé, alors qu’il venait de regarder le film “Hero” de Li Lian-Jie, où il cherchait un maître d’arts martiaux à prendre comme maître et où un autre lui apparaissait pour lui montrer le bon chemin.

C’était vraiment un sentiment formidable !

« Lei, que comprends-tu des centres d’énergie ? »

Liang Zheng-Chun ne parla pas de techniques mais lui posa une question étrange.

Xia Lei réfléchit un peu et se frotta le front maladroitement : « Maître, je n’ai lu que quelques descriptions des centres d’énergie dans les romans d’arts martiaux. C’est là que l’énergie interne est situé ? »

Liang Zheng-Chun secoua la tête, puis étendit un doigt et pointa l’espace entre les sourcils de Xia Lei, son cœur et sous son nombril, puis dit : « Ce que je pointais, c’était tous les centres d’énergie. Le Haut Dantian, le Moyen Dantian et le Bas Dantian. On ne parle que du Bas Dantian dans les romans d’arts martiaux. »

Xia Lei fit un signe de tête. Ce n’était pas difficile à comprendre.

Liang Zheng-Chun poursuivit : « Les centres d’énergie ne sont pas des concepts fictifs mais de vrais organes. Les écritures taoïstes orthodoxes disent que les centres respiratoires sont des centres d’énergie vitale dans le Dantian. Les utilisateurs du Dantien raffinent le Yin et le Yang à trois pouces sous le nombril. L’homme commun donne naissance à une progéniture, mais le taoïste donne naissance à soi-même. Comprenez-vous la signification de ceci ? »

(NdT : pour plus d’information sur le sujet des écritures taoïstes orthodoxes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_tao%C3%AFste)

Xia Lei réfléchi à tout cela dans sa tête, mais il finit par la secouer. Il en savait trop peu sur les enseignements des arts martiaux.

Liang Zheng-Chun sourit : « C’est en fait très simple. Le Dantian est un organe dans lequel les gens peuvent affiner leur énergie et se maintenir en bonne santé. La pratique renforcera ton corps et décuplera les possibilités. Si tu le négliges, il s’atrophiera, un peu comme un muscle. Les taoïstes compétents peuvent vivre jusqu’à 140 ou 150 ans, tout en marchant d’un pas vif et sans avoir l’esprit émoussé. C’est l’incarnation de ces mots. »

Xia Lei savait en quelque sorte de quoi il parlait, mais pas précisément. Il semblait en comprendre une partie mais ne pourrait pas l’exprimer clairement.

Liang Zheng-Chun poursuivit : « Respirer emmagasine de l’énergie, elle est raffinée en Esprit. L’esprit est la pensée et aussi la vitalité. »

Xia Lei sourit avec ironie : « Maître, c’est trop ésotérique. Je ne comprends pas très bien ce point. »

« C’est simple. Pratiquer les arts martiaux, c’est comme entraîner l’Esprit, le corps et l’âme. Saisis le rythme et le secret de ta respiration et fusionne-le avec ton propre Esprit et tu atteindras une plus grande puissance. C’est la force interne dont ils parlent dans les romans d’arts martiaux », déclara Liang Zheng-Chun.

(NdT : Énergie interne (内力 nèilì) (內劲 nèijìn) – également appelée énergie profonde, force interne, puissance interne ou force profonde. L’énergie cultivée dans le corps d’un artiste martial. En l’utilisant, un artiste martial peut accomplir des exploits surhumains de vitesse, d’agilité, de force, d’endurance, etc… Il peut même être utilisé pour soigner des blessures et annuler des poisons.)

Xia Lei semblait comprendre un peu plus cette fois-ci, mais son cerveau était encore brumeux.

« Regarde ici. »

Liang Zheng-Chun se dirigea vers un mur et ne fit aucun mouvement préparatoire. Il reprit simplement son souffle et donna soudainement un coup de poing au mur.

Boum ! Un bruit fort mais sourd se fit entendre et l’empreinte d’un poing apparut dans le mur !

Xia Lei fut ébloui. Liang Zheng-Chun avait frappé un mur de ciment durci, pas un mur de terre !

Xia Lei avait utilisé sa vision aux rayons X sur Liang Zheng-Chun dans le passé pour voir comment il canalisait son pouvoir et il pensait avoir appris la vraie forme du Wing Chun – mais il découvrait qu’il avait encore beaucoup à apprendre de lui !

« Maître, vous êtes si puissant ! »

Xia Lei retrouva ses esprits après une pause, les yeux pleins d’adoration.

« Tu peux aussi être puissant si tu es prêt à travailler dur », dit Liang Zheng-Chun.

« Comment m’entraîner pour cela ? »

Xia Lei était impatient d’essayer.

Liang Zheng-Chun se dirigea vers son bureau et ramassa un beau papier à lettres rempli de calligraphie. Il tendit le papier à Xia Lei : « Lis ceci. Fais-moi savoir quand tu auras retenu tout le contenu et je t’apprendrai comment débuter. »

Xia Lei y jeta un coup d’oeil : « Maître, je me souviens de tout. »

« Hein ? Si vite ? » dit Liang Zheng-Chun dit, surpris.

Xia Lei sourit : « Je vais le réciter si vous ne me croyez pas. »

Il s’éclaircit la gorge et récita le contenu du papier mot par mot : « Inspirez le souffle comme les baleines prennent l’eau, expirez le souffle comme le vent souffle le sable… »

Xia Lei récita tout mot pour mot. Liang Zheng-Chun était satisfait : « Effectivement, tu es une bonne graine. Très bien, je vais t’apprendre comment commencer dès maintenant. Tu ne pourras pas rentrer chez toi ce soir. Va voir Si-Yao plus tard et demande-lui de s’entraîner avec toi. Elle pourra t’instruire un peu. »

Xia Lei fit un signe de tête.

« Mm, je ne rentrerai pas chez moi. »

Xia Xue était allé à Jing-Du pour étudier. Il n’y avait donc personne à la maison, cela ne faisait aucune différence qu’il rentre chez lui ou non.

Dans son bureau, Liang Zheng-Chun enseigna à Xia Lei les véritables formes du Wing Chun. Il s’agissait des secrets que Yan Yong-Chun avait laissés aux descendants de la famille, avec des centaines d’années d’histoire et l’aboutissement de dix générations de sang et de sueur. Xia Lei était maintenant le onzième successeur.

Une heure plus tard, le garçon quitta le bureau de Liang Zheng-Chun et trouva Liang Si-Yao.

Celle-ci préparait la chambre d’amis pour Xia Lei. Xia Lei vit le pyjama de fille sur le lit et les pantoufles de fille au pied du lit et fut momentanément à court de mots : « Si-Yao, ce… »

« C’est à moi. », dit Liang Si-Yao en se montrant généreuse.

« A toi ? »

Xia Lei n’osait pas imaginer Liang Si-Yao dormant sur le lit en pyjama.

Liang Si-Yao rit : « Mon père ne porte pas de pyjama et n’a pas de pantoufles de rechange. Tu n’as qu’à t’en contenter pour cette nuit. Personne ne le saura nous n’en parlons à personne. »

Xia Lei sourit d’un air ironique et acquiesça. Si une femme ne s’y opposait pas, un homme adulte comme lui n’aurait pas le droit d’être insipide à ce sujet. Au pire, il pourrait tout simplement ne pas porter de pyjama. Il ne pouvait rien faire non plus pour les pantoufles. Il les enfila donc tout simplement.

« Mon père est très strict, n’est-ce pas ? », dit Liang Si-Yao.

« Pas du tout. Il est gentil et a le souci du détail », dit Xia Lei.

Liang Si-Yao fronça les sourcils. « Gentil ? Quand il m’a enseignée, il me frappait beaucoup et était plus féroce qu’un tigre. »

Xia Lei rit : « C’est parce que le Maître t’aime. Au fait, il m’a dit de te demander de m’apprendre quelques trucs. Tu as le temps ? »

« Bien sûr, je vais m’entraîner avec toi. Dis-le-moi si tu as des questions ».

Liang Si-Yao accepta sans hésiter.

Le duo commença à s’entraîner dans la chambre d’amis.

Xia Lei fit une position de cheval. Il serra le poing en inspirant, puis donna un coup de poing en expirant. Ses mouvements étaient rythmés suivant le rythme de sa respiration, il sentait que ses coups de poing étaient plus forts qu’auparavant, tout comme la force et la dureté de son poing.

Liang Si-Yao se tenait sur le côté, donnant des instructions et corrigeant ce qui n’allait pas.

« Ici, c’est un peu à côté. Tu expires trop vite. »

Liang Si-Yao se tenait à côté de Xia Lei, une main ajustant son bras et l’autre appuyant sur son nombril.

« Refais-le. »

Sa main était douce et chaude et pressait près d’une zone sensible. Les nerfs de Xia Lei s’étaient tendus d’un seul coup.

Liang Si-Yao, cependant, n’avait pas senti le changement chez Xia Lei. Sa petite main appuyait doucement sur le bas-ventre de Xia Lei alors qu’elle l’encourageait : « Inspire, inspire… Que fais-tu ? »

Xia Lei s’empressa d’inspirer et de frapper en expirant. Cependant, son cerveau était empli du beau visage de Liang Si-Yao, des pics séduisants et des lignes de ses hanches. Il ferma les yeux nerveusement, craignant que son œil gauche ne fasse quelque chose de mal.

Liang Si-Yao se tourna à nouveau vers son visage et utilisa son autre main pour appuyer sur le bas de son abdomen.

« Encore. »

La réaction de Xia Lei devint plus lente et ses mouvements plus raides.

Liang Si-Yao sembla réaliser quelque chose et son regard descendit soudain vers un certain endroit en bas. Son visage devint immédiatement rouge. Elle se dirigea alors vers le dos de Xia Lei, faisant semblant d’être calme et recueillie.

« Hum, ça… Refais juste ce que je t’ai dit de faire. »

Xia Lei était si gêné qu’il voulait mourir, mais il n’avait aucun moyen de se contrôler. La main sur son bas-ventre était bien trop dominante.

Un jeune homme et une jeune femme, tous deux célibataires et pratiquant les arts martiaux, seuls dans une pièce… les situations gênantes seraient difficiles à éviter. Cependant, Liang Si-Yao était patiente. Il y eut des moments manifestement gênants, mais elle les surmonta. Elle instruisit Xia Lei avec beaucoup de soin.

Ils s’entraînèrent jusque tard dans la nuit.

« Bon, on va s’arrêter là pour aujourd’hui. Continuons demain. »

Liang Si-Yao s’était aussi mise à transpirer, son T-shirt fin lui collait à la peau, accentuant les courbes de ses seins. Ses jambes étaient comme du jade lisse et humide.

« Bonne nuit. »

Xia Lei n’osa pas regarder son corps.

Après le départ de Liang Si-Yao, Xia Lei prit le pyjama qu’elle avait laissé sur le lit et inhala son faible parfum. C’était l’odeur de Liang Si-Yao, la même que celle qu’il avait sentie plus tôt sur son corps.

« Je ne peux plus m’entraîner avec elle comme ça. Ce n’est peut-être rien pour elle, mais c’est difficile à supporter pour moi. »

Xia Lei regarda son pantalon avec tristesse.

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