Subjuguer les Ténèbres | Tales of Herding Gods | 牧神记
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Chapitre 40 – La pointe de la rafale
Chapitre 39 – La chaleur du soleil raffinant l’âme Yang dans le ciel Menu à suivre...

Qin Mu écarquilla les yeux. Avec ce bâton de moine, il pouvait se payer toute la Ville du Dragon frontalier ?

« Ce bâton de moine est un khakkhara. Il se compose de quatre croches et de douze anneaux. Il a été fabriqué par Rulai du monastère du Grand coup de tonnerre et sert également à combattre. Il vaut presque autant que la ville du Dragon frontalier. »

Vieux Ma expliqua : « Mais on se sert plutôt de ce bâton de moine pour la cultivation. Quand on le tient dans la main et qu’on ressent des désirs ou des émotions, les anneaux se mettent à tinter. Lorsqu’on entend ce tintement, toutes les pensées gênantes qui nous distraient disparaissent de notre esprit. Ce bâton est un trésor qui permet de se débarrasser des démons qui habitent dans notre cœur. Les douze anneaux peuvent briser douze sortes de distractions et se débarrasser de douze démons. Quand les démons qui nous habitent se réveillent, les anneaux se mettent à sonner. Il les neutralise avant de les réduire en poussière. Les quatre croches aident à se prémunir contre les désirs charnels. Ils permettent de suivre les quatres vérités nobles et de cultiver l’égalité afin de pratiquer la méditation zen. On peut méditer deux fois plus vite grâce à ce bâton. »

À ces mots, le regard de mamie Si s’illumina alors qu’elle fixait le bâton de moine dans la main de Qin Mu : « Mu’er, prête-le moi une minute. Un puissant démon ronge mon cœur depuis longtemps ! »

Qin Mu lui donna le khakkhara et lui demanda, curieux : « Quel genre de démon ton cœur abrite-t-il, mamie ? »

« Un vieux démon. »

Mamie Si poussa un soupir : « Quoi que je fasse, il est increvable. Je l’ai déjà tué plus de mille fois. Pourtant, il est toujours en vie et sème le chaos dans mon cœur ! Si ce bâton me permet de le tuer, je pourrai enfin vivre en paix. »

Qin Mu n’était pas plus avancé sur l’identité de ce vieux démon et mamie Si n’ajouta rien de plus. Lorsqu’elle saisit le bâton de moine, les douze anneaux se heurtèrent les uns les autres avec violence, créant un boucan assourdissant.

La nature démoniaque de mamie Si surgit alors d’un seul coup, terrifiante. Elle s’était complètement transformée et semblait être une toute autre personne !

Les cheveux de Qin Mu se dressèrent sur sa tête. Mamie Si cachait une autre personnalité !

Aveugle, Vieux Ma, Boiteux, Apothicaire et Muet avaient eux aussi les cheveux et tous les poils du corps hérissés. Épouvantés, ils reculèrent immédiatement d’un pas !

Quelques minutes plus tard, mamie Si, déçue, rendit le bâton de moine à Qin Mu : « Ce truc n’est d’aucune utilité contre ce vieux démon. Bon sang ! Quand vais-je réussir à lui faire la peau ? »

Qin Mu reprit le bâton de moine et essaya de le ranger dans son dos avec le bâton de bambou. Mais il était trop long et le gênait pour se déplacer. Il n’avait d’autre choix que de le garder dans la main.

« Tu n’es pas moine, alors balance-le dans la charrette. »

Vieux Ma poursivit : « Tu as réussi l’épreuve de la foire du temple aujourd’hui. Tu n’as plus besoin de combattre. Avoir vaincu le disciple du monastère du Grand coup de tonnerre est un grand exploit. Mais Ming Xin n’était pas un disciple de Rulai. Par conséquent, sa formation est loin d’égaler celle d’un véritable disciple. Comprends-tu ce que je veux te dire ? »

Qin Mu jeta le précieux bâton de moine dans le chariot et demanda avec curiosité : « À quel point un disciple de Rulai est-il fort ? »

Le visage impassible, Vieux Ma répondit : « À l’époque, j’étais un disciple de Rulai. Quand tu pourras me vaincre, tu deviendras un véritable Corps impérial. »

Le cœur de Qin Mu se serra. Lors de ses entraînements quotidiens avec Vieux Ma, le vieil homme n’utilisait que la cultivation du royaume de l’Embryon spirituel, et malgré cela, il finissait toujours au tapis sous ses coups.

Or Vieux Ma n’avait plus qu’un bras. Quelle serait sa puissance s’il avait encore les deux ?

Qin Mu savait qu’il avait encore un très long chemin à parcourir.

La foire du temple de mamie avait duré deux jours et le soir venu, beaucoup de voyageurs avaient commencé à remballer leur étal pour s’installer dans la bâtisse. Elle était très vaste et des gardiens de pierre la protégeaient. C’était l’endroit idéal pour se mettre à l’abri de l’invasion des ténèbres.

Qin Mu conduisit la charrette dans le temple de mamie et leva les yeux pour regarder le soleil couchant briller sur le palais de Sirius.

Lorsqu’il pénétra dans le temple, il comprit alors pourquoi on appelait ce palais de Sirius ‘temple de mamie’. Dans la salle principale du temple, les visiteurs y vénéraient la statue d’une vieille femme bienveillante qui y trônait.

Cette vieille femme souriante ressemblait à n’importe quelle vieille dame de n’importe quel village, avec une expression rusée dans le regard. La sculpture colorée semblait prête à s’animer.

Qin Mu trouvait qu’elle ressemblait vraiment à mamie Si. Il l’observa plus avant et tomba à la renverse lorsqu’il la vit à travers les Yeux des cieux.

Une aura intense entourait la silhouette de la vieille femme souriante. Sa lumière divine avait la forme d’un loup immense et imposant, hurlant à la lune comme s’il allait l’avaler !

Dans le temple, à côté de la salle principale, il y avait la salle du palais, deux salles latérales et un jardin très vaste. Bien que vide, on y voyait tout de même un étang desséché dont le fond était jonché d’ossements.

Qin Mu s’en approcha pour les regarder de plus près. Il s’agissait très certainement des restes de poissons. Mais ces ossements étaient énormes. Ils mesuraient une vingtaine de mètres de long. Le plus étrange était que ces os de poisson faisaient plutôt penser à ceux d’un dragon !

Apothicaire l’appela pour panser ses blessures avec des onguents tandis que Muet et Aveugle faisaient frire un œuf. Le dragon poule avait pondu un œuf de la taille d’une noix de coco et gloussait bruyamment.

Dans le temple de mamie, les autres villageois avaient allumé un feu pour préparer leur dîner. Une fois le soleil couché et leur repas avalé, ils iraient tous se coucher.

Tout à coup, un jeune homme se précipita à l’intérieur du temple. Il hurla sur un ton desespéré : « Une sage-femme ! Y a-t-il une sage-femme ici ? Ma femme est sur le point d’accoucher ! »

Tous les gens présents dans le temple le regardèrent. Pourtant personne ne prononça un seul mot.

Mamie Si se leva et répondit, tremblante : « Moi. Je suis assez douée et j’ai déjà aidé des femmes à accoucher. Votre femme pourrait-elle tenir encore un peu ? L’obscurité est presque totale. Si elle peut patienter jusqu’à demain matin, alors je pourrai… »

Le jeune homme tomba à genoux et se prosterna à plusieurs reprises : « Elle ne peut plus attendre ! Je vous supplie de sauver ma femme et mon enfant ! Elle a commencé le travail et elle souffre. La sage-femme du village n’arrive pas à l’aider à mettre au monde notre bébé ! »

Mamie Si regarda le crépuscule, le regard inquiet.

« Je vous en prie, aidez-moi ! »

Le jeune homme se frappa la tête jusqu’au sang et gémit : « Ma femme a déjà eu des enfants mais ils sont mort-nés ! Si celui-là meurt aussi, ma lignée disparaîtra ! »

Surprise, mamie Si demanda : « Ils sont tous mort-nés ? »

Le jeune homme hocha la tête nerveusement. D’un air méfiant, mamie Si remarqua : « Comme le travail est difficile, cela veut dire que l’enfant est vivant. Il se passe quelque chose de bizarre. Votre village est loin du temple ? »

« Non, pas loin ! Il est à environ 11 km. »

Mamie Si jeta un coup d’œil au soleil couchant et poussa un soupir de soulagement : « Onze kilomètres ? Tu es du manoir Zhang. Ce n’est pas très loin. Nous réussirons à la faire accoucher avant la tombée de la nuit. Aveugle, Mu’er, venez avec moi. Quelque chose cloche. »

Qin Mu n’en revenait pas. D’habitude, mamie Si était plutôt du genre à râler. Jamais il n’aurait imaginé qu’elle puisse faire preuve d’empathie.

Le jeune homme se leva aussitôt et se précipita vers le manoir Zhang. Il devait être adepte des arts martiaux car il courait plutôt vite. Il devait avoir peur d’arriver tard, mais lorsqu’il se retourna, mamie Si, Aveugle et même le garçon de onze ou douze ans tenaient son rythme.

Le vieux grincheux d’Aveugle commenta : « Tu es trop lent. Mu’er, porte-le et accélère avant que le soleil ne se couche. »

Qin Mu augmenta immédiatement sa foulée et attrapa l’homme qu’il cala sur son dos. Il l’avertit : « Attention à mon couteau. »

L’homme répondit du tac au tac : « Repose-moi, je vais te ralentir… »

Avant qu’il ait fini sa phrase, le gémissement du vent résonna dans ses oreilles alors que Qin Mu bondissait au-dessus des cimes des arbres de la forêt !

L’homme était sous le choc alors que le vent gémissait de plus en plus bruyamment. La course de l’adolescent qui le portait ne cessait d’accélérer. Il se mit à penser : « Quelle cultivation a-t-il suivi ? Il est tellement plus fort que moi ! »

En pleine course, Qin Mu avait l’impression de marcher sur le vent. Il se dit : « Grand-père Boiteux a dit qu’il avait perfectionné son corps au royaume de l’Embryon spirituel en marchant sur la pointe de la rafale. Mais c’est quoi exactement la pointe de la rafale ? »

Comme il courait, il n’avait pas vraiment le temps de réfléchir à la question. L’homme sur son dos s’inquiétait toujours que mamie Si et Aveugle ne puissent pas suivre quand, soudain, il vit les deux aînés, assis jambes croisées derrière Qin Mu. Ils se laissaient porter par le tourbillon d’air provoqué par Qin Mu et n’étaient pas moins lents que lui !

« Quel genre de technique utilisent-ils ? »

Il était stupéfait. Le soleil s’était enfin couché et l’obscurité s’avançait depuis l’ouest, enveloppant et dévorant tout sur son passage.

Grâce à la rapidité de Qin Mu, il aperçut le manoir Zhang au loin et s’y précipita immédiatement avant que l’obscurité ne le rattrape !

Zoooom !

Même s’il avait réussi à s’arrêter, le vent continua de souffler derrière lui. Mamie Si et Aveugle étaient quant à eux assis dans les airs et flottèrent sur plusieurs mètres avant d’étendre leurs jambes vers le sol.

Qin Mu resta bouche bée pendant un moment, avant de comprendre : « La pointe de la rafale, mais oui, c’est ça la pointe de la rafale ! »

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