Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 4 – 0h32 – Complexe appartement Firenze, La Joya St., Buhay na Tubig, Imus, Cavite
C’était au milieu de la nuit. Tous les survivants rassemblés dans ce lotissement dormaient, à l’exception des personnes chargées de patrouiller et de garder l’endroit pendant la soirée. On pouvait voir ces personnes patrouiller en portant des lampes, tandis que d’autres étaient postées à des points d’observation essentiels autour du lotissement et surveillaient les mouvements à l’extérieur des murs.
Dans la chambre des maîtres de la plus grande maison de Firenze, située au nord-ouest du lotissement, Mark ouvrit enfin lentement les yeux après avoir été inconscient pendant environ huit heures. Il lui avait fallu autant de temps, plusieurs heures de plus que la dernière fois.
Alors qu’il ouvrait les yeux, il réorganisa immédiatement ses pensées et cela se passa sans problème pour une raison quelconque. En observant les environs, il sut qu’ils étaient arrivés à destination. Sinon, il n’y aurait pas eu trop de calme à l’extérieur. Il semblait qu’il n’y avait pas eu d’incident après qu’il soit tombé inconscient.
Il parcourut des yeux la pièce sombrement éclairée et vit la bougie presque éteinte qui illuminait l’endroit. Au moment précis où ses yeux se posèrent sur la bougie, celle-ci s’éteignit enfin. Curieusement, malgré l’obscurité soudaine, il pouvait encore voir ce qui l’entourait. Même s’il n’y voyait pas très clair, il pouvait au moins voir les environs dans l’obscurité mieux que la normale.
Lorsqu’il se tourna vers sa droite, il vit Mei dormir à côté de lui. Il n’était pas surpris, car il avait détecté sa présence dès son réveil. Pourtant, il ne put s’empêcher de soupirer. Au lieu de dormir dans une autre pièce, elle dormait à côté de lui. Elle était trop négligente. Cependant, il se sentit touché. Elle fronçait les sourcils même pendant son sommeil. Mark pouvait sentir qu’elle s’inquiétait pour lui, même dans son sommeil.
Il caressa doucement les cheveux de la jeune fille endormie et canalisa cette énergie réconfortante vers elle. Le froncement de sourcils de Mei disparut en un instant. Mark regarda alors sa main. Il venait de sentir que son contrôle de l’énergie était plus élevé et plus efficace. Il fixa sa main et l’essaya une fois de plus, il ne remarqua pas que ses yeux brillaient d’une lueur blanche, la seule chose qu’il voyait était la faible lumière blanche qui entourait sa main à ce moment-là.
Mark décida de se lever du lit. Après s’être levé, il fixa la couverture qui couvrait le corps de Mei et se dirigea vers la porte vitrée du côté sud de la chambre. C’était une porte qui donnait sur la véranda au deuxième étage de la maison. Il ouvrit la porte et sortit en essayant de ne pas déranger Mei dans son sommeil.
Après être sorti, il sentit la brise froide souffler sur l’endroit. Ce vent froid n’était pas surprenant étant donné que la zone située juste derrière le lotissement à l’ouest était une immense ferme. De plus, la brise froide lui faisait vraiment du bien. La lune qui éclairait l’endroit semblait également plus claire qu’auparavant.
Il remarqua que ce n’était pas l’environnement qui avait changé, mais bien ses yeux. Ils étaient bien plus clairs qu’avant qu’il ne tombe inconscient. Mark remarqua également que les mouvements de son corps avaient changé. Le délai entre la commande de son cerveau et l’action de son corps était maintenant presque inexistant. Il pouvait également sentir que son corps était plus fort.
En se concentrant sur son environnement, il pouvait sentir que la portée de sa détection des fluctuations émotionnelles était encore plus grande. Auparavant, la zone maximale qu’il pouvait détecter était légèrement inférieure à vingt mètres, mais à présent, sa zone de détection atteignait déjà trente mètres. De plus, les fluctuations qu’il pouvait détecter étaient plus claires et plus distinctes. Il pouvait désormais reconnaître les gens à partir de leurs fluctuations familières sans avoir à se concentrer sur eux.
Mark regarda soudain la maison qui se trouvait devant lui, de l’autre côté de la rue. Il semblait que Carlo s’était également réveillé. Il soupira cependant après avoir remarqué ce qui se passait dans la chambre où se trouvait Carlo. Il était avec sa petite amie Sundra et s’adonnait à une activité nocturne. Il n’y avait rien de mal à cela. Les deux étaient en couple depuis plusieurs années et Carlo s’était presque sacrifié pour sa petite amie.
Comme il avait l’impression d’épier leur séance, Mark décida de détourner son attention vers un autre endroit. Il regarda derrière lui, puis près de son pied. Il semblait que les enfants dormaient tous dans une autre pièce de l’étage tandis qu’Odelina était encore éveillée et s’affairait dans le garage.
Il remarqua alors quelque chose de bien dans la pièce du dessous. Dans la chambre du premier étage, Charmaine dormait avec une autre personne. La fluctuation de la personne était assez similaire à celle de Charmaine, ce qui lui fit conclure que la députée avait réussi à respecter sa part du marché. Il semble qu’ils aient réussi à trouver Cielo, la jeune sœur de Charmaine. Cependant, après avoir observé les fluctuations mentales de Cielo, Marc fronça les sourcils. Ses émotions étaient encore plus instables que celles de Mei. Il lui était peut-être arrivé quelque chose avant qu’elle ne soit confiée aux hommes de Madame Lanie.
Quant à Mélissa, elle dormait dans une autre chambre au premier étage. Elle était avec cette femme qui avait été emmenée avec Carlo et Sundra. Mark s’intéressa alors à la nouvelle recrue de leur groupe. Le chien dormait dans le salon, semblait-il.
« Hmm ? »
Mark fut surpris. Les sens du chien étaient très développés. Il semblait avoir remarqué qu’il était surveillé et s’était brusquement réveillé en regardant autour de lui avec confusion.
En regardant le ciel, Mark se décida. Puisque la lune éclairait magnifiquement l’endroit, il ferait bien de se promener et d’inspecter les lieux. Il pourrait aussi se familiariser avec les fluctuations émotionnelles des gens à l’intérieur du lotissement afin de savoir s’il y avait un intrus à l’avenir. Ce n’était pas pour le bien des habitants du lotissement, mais pour celui de ses compagnons.
SWOOSH !
Mark sauta de la véranda vers le toit de la maison voisine à l’est. La distance entre la véranda et le toit était de quatre mètres, mais il sauta sans effort. Il n’avait jamais essayé cela auparavant, mais quelque chose en lui lui disait qu’il pouvait le faire et il essaya. Il savait qu’il ne serait pas trop blessé même s’il tombait grâce à l’absurde capacité de régénération de son corps.
Sous le clair de lune, l’ombre de Mark passait d’un toit à l’autre. Sa vitesse de déplacement s’était également améliorée par rapport à celle d’avant. Il n’était pas encore à la hauteur d’Abbygale et d’Odelina, mais il était plus rapide qu’un athlète national. Il se promenait dans le lotissement sans que personne ne le remarque. Avec sa capacité à détecter les gens autour de lui, à moins qu’il ne se montre délibérément, personne ne le trouverait.
En faisant le tour, il découvrit le nombre exact de survivants qui se trouvaient dans ce lotissement. Il y avait cent trente-cinq personnes, sans compter les hommes en patrouille, les gardes et son équipe. Les patrouilles et les gardes étaient au nombre de vingt-cinq. Mark se demandait comment les responsables de cet endroit faisaient pour approvisionner autant de personnes.
Arrivé au sud-est du lotissement, il remarqua les maisons situées sur le même pâté de maisons que la porte, mais à l’extérieur des murs du lotissement. Un pont en bois enjambait le mur et menait à l’une des maisons situées à l’extérieur. À l’intérieur de la maison, plusieurs personnes gardaient l’endroit. On aurait dit qu’ils avaient créé un autre moyen d’entrer et de sortir du lotissement, en plus de la porte. C’était une bonne chose, car il était possible que la porte soit bloquée par un grand nombre d’infectés. En utilisant la maison, ils pourraient l’utiliser pour entrer et sortir ou au moins, ils pourraient utiliser la maison pour attirer les infectés loin des portes.
« Hein ? »
Mark remarqua quelque chose d’anormal. De l’autre côté de la route, à l’extérieur du lotissement, il y avait des maisons qui appartenaient au lotissement où Charmaine vivait auparavant. Un mur séparait le lotissement de la route, mais le deuxième étage des maisons pouvait voir par-dessus le mur car il était plus court. À l’intérieur des deux maisons du lotissement opposé, il pouvait détecter des personnes.
Il y avait deux personnes dans chaque maison. De plus, Mark ne pouvait déceler aucune bonne intention de leur part. En sautant sur l’une des maisons les plus proches de celle où il avait détecté l’un des couples, il remarqua qu’une personne munie de jumelles surveillait en permanence le périmètre de Firenze.
***
À l’intérieur de la maison que Mark observait, deux hommes se cachaient. L’un, âgé d’une vingtaine d’années, surveillait le périmètre de Firenze à l’aide des jumelles qu’il tenait à la main, tandis que l’autre, âgé d’une trentaine d’années, faisait la sieste. Les deux hommes étaient armés de fusils de gros calibre et leurs corps étaient couverts de tatouages menaçants.
Alors que l’homme aux jumelles observait l’extérieur, il vit la silhouette d’une personne debout sur le toit d’une des maisons du lotissement qu’ils observaient. Choqué, il se concentra sur cette silhouette.
« WAAHHH !!! »
Il recula brusquement et cria, réveillant l’homme qui faisait la sieste.
« C’est quoi ce bordel ?! Pourquoi tu cries ?! »
L’homme réveillé par le cri maudit. Il venait de faire une sieste et on l’avait réveillé brusquement. Il était de mauvaise humeur.
« J’ai vu un fantôme !
– Espèce d’enfoiré. Tu as perturbé mon sommeil à cause d’une bêtise ? Les fantômes ne sont pas réels, imbécile !
– Non ! J’en suis sûr ! J’ai vu une ombre sur le toit d’une maison de l’autre côté ! Ses yeux étaient rouges ! »
Voyant la peur de son partenaire, l’homme lui arracha les jumelles et s’approcha de la fenêtre.
« Maintenant, dis-moi où il est.
– Elle doit être sur cette maison. »
Le jeune homme s’empressa de pointer du doigt la maison où il avait vu la silhouette.
BAM !
L’homme plus âgé le frappa à la tête.
« Salaud, il n’y a rien là !
– Quoi ?! »
Il prit les jumelles de l’homme plus âgé et regarda encore une fois.
« Il n’y a plus rien ! Je jure que je l’ai vu ! »
***
Les deux personnes à l’intérieur de la maison se disputaient tandis que le coupable avait déjà sauté de la maison à la rue en ricanant.
« Je vais appeler ça [Induction émotionnelle] alors. »
Mark se tapota le menton. Il s’agissait de sa nouvelle capacité qu’il connaissait d’instinct depuis qu’il s’était réveillé. Il était désormais capable d’utiliser différents types d’énergie émotionnelle pour stimuler et affecter les émotions internes de sa cible. Ce qu’il fit à l’homme qui observait à l’extérieur avait été d’envoyer un brin d’énergie contenant de la peur et de stimuler sa peur intérieure. C’était facile puisque tout le monde avait la peur ancrée dans son subconscient depuis l’arrivée de l’apocalypse.
Il savait que l’effet serait moindre si les émotions ressenties par la cible étaient en contradiction avec l’énergie émotionnelle qu’il induisait chez cette personne. Mark pensait pouvoir utiliser cela à son avantage dans de nombreuses circonstances. L’un des exemples était de stimuler la peur chez ses ennemis ou de faire germer le désespoir dans le subconscient des personnes qui s’opposaient à lui.
C’est ainsi qu’il décida de faire marche arrière. Ce n’était pas le moment de s’occuper des gens qui observaient à l’extérieur. De plus, cet endroit ne lui appartenait pas. Il partirait demain et la tâche de s’occuper de ces gens reviendrait à d’autres. Dans ce cas, il ferait mieux de ne pas s’en mêler.
Sur le chemin du retour, il passa devant la maison située près des portes. Elle servait d’avant-poste à la police qui assurait la sécurité du lotissement. C’était parce qu’il avait ressenti une fluctuation distincte à cet endroit. S’il avait raison, cette personne était la police dont parlait Madame Lanie, le Mutateur de cet endroit. Néanmoins, Mark n’avait pas l’intention de se montrer et préférait ne pas s’impliquer avec cette personne. C’était à cause des émotions qui régnaient dans le subconscient de cette personne et qui étaient plutôt dégoûtantes.
C’était de l’héroïsme.
Mark quitta l’avant-poste et retourna à la maison de ville où son équipe était logée. Au dernier coin de rue, il entendit deux patrouilleurs dont les émotions étaient lascives.
« Cette voiture noire était superbe, mais la femme qui la conduisait l’était encore plus.
– Oui, la femme qui conduisait la voiture était sexy.
– Pour moi, la plus jeune des femmes ressemblait à une fée. Les autres femmes n’étaient pas mal non plus. C’est dommage, Madame les protège.
– Hah, même si ce n’était pas le cas, elles appartiennent déjà à quelqu’un d’autre. Tu te souviens de leur apparence lorsqu’elles transportaient cet homme couvert de sang ? Quelle envie !
– C’est vrai, si je pouvais remplacer cet homme, je jouerai avec toutes ces filles tous les soirs. »
Ce fut la fin de leur conversation. Les deux hommes étaient tombés inconscients au milieu de la rue.
Sous le coup de l’énervement, les yeux de Mark s’étaient illuminés d’une lueur rouge sang et il avait envoyé une séquence d’émotions différentes à l’aide de son Induction émotionnelle. Dû aux changements soudains dans leurs émotions subconscientes et le fait d’être pris au dépourvu, leurs cerveaux n’avaient pas pu suivre et avaient surchargé les deux hommes qui s’étaient retrouvés inconscients.
Mark éloigna les deux hommes inconscients et les laissa sur un terrain vague non loin de l’endroit où ils étaient tombés. Les bras et le dos des deux hommes étaient couverts d’ecchymoses après avoir été tirés sur leurs jambes à cette distance sur la route cimentée. Mark avait ensuite laissé les deux hommes le visage coincé entre les jambes de l’autre, face à l’entrejambe de l’autre.
‘Puisque vous étiez en chaleur, passez vos chaleurs l’un avec l’autre, bande de salauds.’
Les deux avaient eu de la chance, car Mark ne voulait pas causer trop de problèmes. Mark avait des projets pour l’avenir et ce camp de survivants en faisait partie. Il pourrait avoir besoin d’un endroit où ses amis qu’il avait réussi à trouver pourraient rester pendant qu’il cherchait les autres qu’il n’avait pas encore trouvés. Cet endroit était un bon candidat pour cela. S’il n’avait pas eu ce plan, les deux pervers seraient peut-être morts sans qu’ils le sachent.
Lorsque Mark arriva à l’extérieur, il remarqua l’agitation qui régnait dans la maison. Il secoua la tête. Mei s’était probablement réveillée et était devenue hystérique après avoir découvert qu’il avait disparu. Mais avant même qu’il ait pu s’approcher de la grille, la porte de la maison s’ouvrit brusquement et Mei sortit en le regardant à travers la clôture.
Ses yeux étaient un peu larmoyants et elle avait l’air en colère tout en étant inquiète. Mark s’était gratté l’arrière de la tête. Il allait probablement se faire gronder cette fois-ci. Mais cela ne le dérangeait pas. Après avoir vécu seul pendant plusieurs années, il était bien content de se faire gronder par quelqu’un par pure inquiétude.
C’est avec cette idée en tête qu’il franchit les portes et fut accueilli par l’étreinte de Mei. Les autres personnes qui avaient été réveillées par la frénésie de Mei sortirent également et observèrent la scène avec des yeux chaleureux.
« Vous pouvez arrêter de me regarder comme ça ? J’ai faim, alors donnez-moi à manger. »
Mark regarda la galerie avec agacement. Il était ensuite entré dans la maison et Mei l’avait entraîné à l’intérieur.