Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Les cris des hommes ne durèrent pas longtemps mais ceux qui les entendaient ne purent s’empêcher de frissonner. Non loin du véhicule de Mark, les véhicules des autres survivants s’arrêtèrent également, car aucun d’entre eux n’osait s’éloigner du groupe de Mark. Les personnes à bord des autres véhicules virent également ce qui se passait.
« Grand frère, tu as juste… Est-ce vraiment nécessaire de les tuer ? »
demanda Charmaine. Ce n’était pas nouveau pour elle de voir quelqu’un mourir puisqu’elle avait déjà vu beaucoup de gens tomber trempés dans leur propre sang lorsque les infectés étaient apparus, mais c’était une autre question quand elle voyait son Grand Frère tuer une autre personne sans sourciller.
Mark la regarda en haussant les épaules.
« Je ne les ai pas tués.
– Tu viens juste de leur tirer dessus. »
L’infirmière ajouta.
« Oui, je leur ai tiré dessus mais je ne les ai pas tués. Je n’ai tiré que sur leurs jambes, vous voyez ? »
Tout le monde dans le véhicule était resté sans voix. Il est vrai qu’il ne les avait pas tués, mais il les avait envoyés à la mort.
Ils ne savaient pas que Mark avait déjà prévu de faire cela depuis que lui et Abbygale étaient revenus après ce combat époustouflant. Si l’événement sur le toit où trois des gardes du corps de la députée étaient morts n’avait pas eu lieu et que Garcia était venue devant lui pour s’excuser, Mark les aurait laissés partir. Mais ce n’était pas le cas, ce qui avait alimenté le désir de Mark de les éliminer.
Après leur retour, il remarqua que les trois essayaient de se cacher de lui. Comme s’ils pouvaient le faire puisque c’était de Mark qu’il s’agissait. Puisqu’ils se cachaient, Mark les avait fait se cacher encore plus. Au moment où il se tenait près de l’entrée, il bloquait le passage et les trois n’osaient pas passer.
Lorsque les trois ne purent plus se retenir et voulurent sortir, Mark envoya immédiatement un brin d’énergie vers les trois. Comme Mark ne pouvait pas encore la contrôler parfaitement et qu’il n’utilisait pas sa main comme moyen de ciblage, l’effet était plus faible. Cependant, la faible intensité de l’énergie était suffisante pour donner aux trois personnes un mal de tête intense. Si l’on voyait les trois dans la pièce où ils se cachaient, on pourrait voir trois hommes agenouillés sur le sol tout en se serrant la tête. Après tout, ce n’étaient que des gens normaux.
La dernière partie du plan consistait à les laisser sortir après le départ des véhicules. Il leur avait alors tiré dans les pieds, les empêchant de s’échapper. Mark tira ensuite sur les Mordeurs qui arrivaient. C’était pour s’assurer que les trois n’auraient pas une sortie facile. Les Mordeurs ne feraient que les mordre et s’en iraient. Dans ce cas, pourquoi ne pas les transformer en Mangeurs ? Les Mangeurs savoureraient alors chaque bouchée de la chair des trois hommes.
Mark jeta un dernier coup d’œil indifférent aux infectés regroupés qui se régalaient des corps des trois hommes avant de détourner le regard.
« Odel, allons-y. »
Sur ces mots, Odelina démarra le véhicule qui précédait maintenant les autres voitures car c’était le seul véhicule du convoi qui pouvait affronter les obstacles de la route.
Charmaine et l’infirmière ne purent s’empêcher de fixer l’homme impitoyable qui se trouvait devant elles. C’était une bonne chose qu’elles soient dans son camp. Lorsque l’idée de devenir ennemies de lui leur venait à l’esprit, elles ne pouvaient que frissonner. Pourtant, les deux ne pouvaient s’empêcher d’être troublées. Aucune des autres personnes présentes dans le véhicule ne se souciait de ce que Mark avait fait. Au contraire, la belle fille et Abbygale étaient même collés à lui comme de la glu.
Hmm ?
Mark sentit soudain quelque chose et tourna rapidement la tête vers le toit de l’hôtel de ville. Ses yeux s’écarquillèrent, mais il laissa échapper un sourire impuissant.
‘C’était donc bien le cas.’
***
Sur le toit de l’hôtel de ville, une fillette de onze ans était assise au bord du toit. Quiconque la regarde savait qu’elle n’était pas normale. Elle avait les cheveux verts et ses pupilles avaient la même couleur. Ses lèvres étaient roses et de petites fleurs roses étaient accrochées à ses cheveux…
Attendez… non…
Les fleurs roses poussaient en fait dans ses cheveux.
Assise sur le bord, elle regardait les véhicules quitter l’enceinte tout en tenant un fruit doré dans sa main. Elle remarqua que quelqu’un la regardait depuis la camionnette noire qui précédait les autres voitures. Elle fit alors un signe de la main en souriant.
La jeune fille avait regardé l’énorme arbre derrière elle. Son sourire disparut et son visage afficha une expression inquiète.
« Petit frère. Combien de temps vas-tu rester comme ça ? »
À sa question, l’arbre entier se mit à trembler, provoquant de légères secousses sur le bâtiment.
« Tu ne peux vraiment pas redevenir humain ? »
L’arbre trembla à nouveau, ce qui la déçut.
La jeune fille sauta vers le côté nord du toit et regarda en bas avec un visage triste. En bas, dans la rue, une épaisse fumée commençait à s’élever dans l’air tandis que l’énorme homme des bois mutant commençait à se transformer en cendres.
« Papa s’est transformé en monstre, maman est toujours inconsciente et tu t’es transformé en un énorme arbre. Que dois-je faire maintenant ? »
dit la jeune fille aux cheveux verts, au bord des larmes. Elle se souvenait de ce qui s’était passé après l’arrivée des infectés et le début du massacre.
Elle s’appelait Emika et son petit frère s’appelait Mikio. Ils portaient ces noms parce que leur père était un Japonais qui avait épousé leur mère qui était locale. La famille comptait quatre personnes. Elle, son père, sa mère et son petit frère de quatre ans. Ils étaient venus ici parce que son père devait soumettre des documents pour l’entreprise familiale qu’ils allaient créer. C’est alors que l’épidémie avait éclaté.
Emika, leur père et Mikio avaient tous été mordus et leur mère s’était cognée la tête sur le bord d’une table de bureau en tombant par accident. Elle était tombée inconsciente depuis. La morsure la plus grave avait été celle de son père, qui avait été mordu à l’épaule. Elle avait été mordue au pied et son petit frère avait été mordu à la main et avait même perdu trois de ses doigts à cause de la morsure.
Avec toute la force qu’ils pouvaient rassembler, ils avaient réussi à trouver un endroit au premier étage pour se cacher. Mais les choses s’étaient gâtées par la suite. Son père avait commencé à se transformer en l’un de ceux qui les avaient mordus. Pour ne pas impliquer sa famille, son père s’était enfui de sa cachette à la dernière seconde. Comme les deux enfants avaient également été mordus, ils savaient qu’ils se transformeraient eux aussi.
Ils avaient alors tiré leur mère inconsciente et l’avaient cachée dans une petite pièce où se trouvaient des outils de nettoyage.
Après cela, les deux enfants avaient rapidement perdu connaissance. Lorsqu’elle s’était réveillée, ses cheveux avaient changé de couleur et elle n’avait trouvé son frère nulle part. Elle s’était alors rendu compte que la pièce avait disparu et qu’elle était piégée dans un énorme arbre. Étonnamment, elle pouvait communiquer avec l’arbre et fut choquée d’apprendre que l’arbre était en fait son petit frère disparu.
Avec l’aide de son petit frère, ils retrouvèrent leur mère inconsciente et la cachèrent dans l’énorme corps de Mikio.
Étrangement, il semble que de petites fleurs roses et magnifiques poussaient sur ses cheveux. Lorsqu’elle cueillait les fleurs, elle avait l’impression de s’arracher une mèche de cheveux. Elle pouvait également se rappeler des capacités qu’elle avait après son réveil. Elle pouvait faire pousser des épines sur sa peau et contrôler ses cheveux verts. Elle pouvait changer la longueur de ses cheveux et même les bouger comme s’il s’agissait de son bras.
De son côté, son frère disait qu’il pouvait créer un fruit capable de réveiller leur mère. Cependant, aucun d’entre eux ne pouvait comprendre comment ou pourquoi ils étaient devenus comme ça et comment ils avaient ces capacités. Les frères et sœurs ne s’en souciaient plus. Ils voulaient seulement que leur mère se réveille et ils avaient tenté leur chance avec le fruit.
De retour au présent, Emika détourna son regard du corps brûlant de son père et s’approcha de l’arbre. Le tronc de l’arbre s’ouvrit et la laissa entrer. Bientôt, elle retourna à l’endroit où sa mère était couchée.
« Comment pouvons-nous donner cela à maman maintenant ? »
Emika s’assit à côté de sa mère en murmurant. L’arbre se mit alors à trembler, attirant son attention.
« Tu veux écraser le fruit ? Comme maman te donne des légumes ? »
L’arbre trembla à nouveau.
Avec cette idée, Emika ouvrit la bouche de sa mère et pressa le fruit au-dessus de sa bouche. Bientôt, le jus du fruit et sa chair tombèrent dans la bouche de leur mère. Emika ferma la bouche de sa mère et l’aida à ingérer le contenu de sa bouche.
« Je me demande si cela va vraiment marcher. »
***
« Gege, qu’est-ce que tu regardes ? »
Mei, à côté de Mark, avait remarqué qu’il fixait l’hôtel de ville derrière eux. Elle essaya également de regarder ce qu’il regardait, mais ne vit rien.
« Je viens de penser à quelque chose. »
Mark répondit en souriant. Il regarda alors l’infirmière qui observa son interaction avec Mei.
« Puisque tu es avec nous maintenant, peux-tu te présenter ?
– Ah oui, c’est vrai. J’avais oublié. »
L’infirmière fut surprise, puis rectifia sa posture avant de poursuivre.
« Je suis Mélissa Santos, 24 ans, infirmière auxiliaire. Mes loisirs sont…
– Eh bien, arrête. Tu n’es pas à un entretien d’embauche ou à un concours de beauté. Tu n’as pas besoin d’en dire trop. Bon sang ! »
Mark ne la laissa pas finir de parler et l’arrêta. S’apercevant de sa bévue, Melissa baissa la tête, embarrassée.
Ensuite, tout le monde se présenta dans l’ordre.
« Grand frère, qu’en est-il d’elle ? Pourquoi est-elle attachée ? »
dit Charmaine en pointant du doigt l’étudiante infectée attachée au bout du siège.
« Tu n’as pas à t’inquiéter pour elle. C’est Jannette je crois ? C’est une infectée. »
Mélissa et Charmaine furent choquées.
« Grand frère ? Pourquoi vous en avez un ici ?
– Ne vous inquiétez pas pour elle, elle ne mord pas. Elle n’est pas non plus agressive comme ceux qui sont dehors.
– Vraiment ?
– Eh bien, peut-être ?
– Grand frère ! Ce n’est pas du tout fiable !
– Hahaha ! »
Tout le monde se mit à rire en constatant que Mark jouait avec Charmaine. Le visage rouge, elle répliqua.
« Grand Frère ! Je te déteste ! »
Elle détourna ensuite le visage et croisa les bras devant elle. Charmaine avait vraiment l’air sérieuse, ce qui rendait la scène encore plus drôle.
Mélissa de son côté observait le groupe et l’intérieur du véhicule, elle soupira intérieurement. Le véhicule était confortable et semblait même luxueux. Il était équipé de beaucoup de choses. Le groupe de Mark avait une atmosphère différente de celle des autres survivants avec lesquels elle était auparavant. Son groupe était vif et énergique, comparé aux personnes à l’intérieur des autres véhicules qui étaient sans vie et manquaient d’énergie. Son groupe se réjouissait de la situation actuelle du monde alors que les autres ne pouvaient que vivre dans la peur.
Elle sentait qu’elle avait vraiment pris la bonne décision. Melissa était devenue très confiante à ce sujet. Après que les rires se soient calmés, elle demanda à Mark.
« Euh, est-ce que je peux poser une question ?
– Tu peux, mais ma réponse dépend de ta question. »
Mark acquiesça d’un air indifférent.
« Tout à l’heure, tu nous as parlé des mutateurs mais tu ne nous as jamais dit ce que toi et Abbygale êtes.
– Hmm. Je peux répondre à cette question. Abbygale, ici présente, devrait être une mutatrice. Quant à moi, je ne le suis pas. »
Mélissa et Charmaine furent surprises.
« Mais Grand Frère, tu… »
Charmaine s’interposa.
« Je sais quelle est ta prochaine question, mais je ne peux pas y répondre. La seule chose que je peux dire, c’est que les mutateurs sont des gens qui ont été mordus par les infectés mais qui ne se sont pas transformés et qui ont muté en quelque chose d’autre. Quant à moi, je n’ai jamais été mordu par les infectés, donc je n’en suis pas un. »
La réponse de Mark à ces deux personnes ne fit qu’accroître leur confusion. Cependant, Mark leur avait déjà dit qu’il ne répondrait pas, donc même s’ils essayaient d’obtenir une réponse, ils n’en recevraient pas.
« Odel, il y a un dépanneur près de l’endroit où nous nous sommes arrêtés plus tôt, n’est-ce pas ? Arrête-toi là pour faire le plein de provisions. Nous avons plus de véhicules en ce moment, nous pouvons donc en transporter plus.
– D’accord, Maître, laisse-moi faire. »
Sur ce, Odelina conduisit le convoi à l’extérieur de la supérette. Après s’être arrêtés, Mark et Abbygale sautèrent du van et commencèrent à se débarrasser des infectés à l’extérieur et à l’intérieur de la supérette. Ils ne laissèrent pas l’autre groupe les aider car leurs armes n’étaient pas équipées de silencieux. S’ils participaient, cela ne ferait qu’attirer plus d’infectés vers la zone.
Une fois le très petit nombre d’infectés éliminé, Madame Lanie et le chef Mallari étaient allés à l’intérieur du magasin. Madame Lanie et le chef Mallari sortirent de leurs véhicules et s’approchèrent de Mark.
« Nous sommes ici pour nous approvisionner ? »
demanda Madame Lanie.
« C’est exact. Vous devriez demander à vos gens de prendre autant de nourriture et d’autres produits de première nécessité que possible. Il se peut que nous ne trouvions pas d’autres endroits ou que nous ne nous arrêtions pas en chemin. »
Mark répondit, ce qui fit hocher la tête des deux hommes en signe de compréhension. La seule raison pour laquelle ils pouvaient s’arrêter à cet endroit était qu’il y avait trop peu d’infectés dans la région. Dans les autres endroits, par contre, personne ne sait ce qu’ils allaient rencontrer.
BRRRR !
Alors qu’ils étaient sur le point de commencer, ils entendirent tous un grondement. Le son semblait venir de très loin, mais il était trop fort pour qu’ils puissent l’entendre. Lorsqu’ils avaient essayé de trouver la direction d’où venait le son, ils s’étaient tous retournés vers l’enceinte de l’hôtel de ville.
Ce qu’ils virent les surprit tous.
L’arbre gigantesque commençait à se dessécher. Ses grandes feuilles commençaient à tomber de ses branches et celles-ci se cassaient comme des bâtons fragiles. Bientôt, l’arbre commença à tomber et le bâtiment qui avait perdu le soutien de l’arbre finit par s’effondrer. Un énorme nuage de poussière se forma, accompagné de bruits de fracas.
Heureusement qu’ils avaient déjà quitté l’enceinte, sinon ce qui venait de se passer aurait suffi à leur faire courir un nouveau danger.