Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 3 – 8h50 – Toit de l’hôtel de ville de Bacoor, Boulevard Molino, Bayanan, Ville de Bacoor, Cavite
Après avoir confirmé la capacité du Mordeur mutant à crier et réfléchi au plan pour attirer les infectés loin du centre de commandement de la police, il s’apprêta à retourner à l’intérieur et à se préparer. Cependant, un autre mouvement avait attiré son attention. Il semblerait que le cri n’ait pas seulement attiré les infectés.
En regardant les fenêtres du deuxième étage du Centre médical de la ville, Mark vit des silhouettes enduites de blanc derrière les fenêtres. Mark ferma les yeux et se concentra sur l’extension de sa capacité empathique. Il ne pouvait pas activer ou désactiver cette capacité et la zone était large de plusieurs mètres, mais la distance qui le séparait du centre de santé était plus grande que sa zone de détection.
Alors que sa zone de détection atteignait enfin le bâtiment, il sentit la peur émaner des silhouettes du deuxième étage. Mark le confirma, il s’agissait bien de personnes vivantes. Il y avait des survivants piégés dans le centre médical.
Mark était sur le point de libérer sa capacité et de la ramener à la normale. L’utilisation d’une portée aussi large pendant une longue période lui faisait perdre beaucoup d’énergie. Mais il se figea. Il ne pouvait pas contrôler la forme de sa zone de détection et ne pouvait donc que l’étendre. Alors qu’il l’étendait pour atteindre le centre médical, le centre de commandement de la police fut également atteint par sa détection.
Mark regarda le centre de commandement. Il y avait aussi des gens à l’intérieur. Cependant, beaucoup d’entre eux avaient une intention meurtrière persistante et lui envoyaient des signaux de danger. Ces personnes ne pouvaient pas être des membres de la police. Maintenant qu’il y pensait, c’était un poste de police. En regardant les infectés en bas, il pouvait voir que certains d’entre eux portaient des uniformes de police. Cependant, il n’avait jamais vu personne portant des uniformes orange ou jaunes. Un poste de police ne manquerait jamais de ces personnes.
Mark pensait aux criminels condamnés.
Il n’en avait jamais vu un seul en dessous. Cela signifiait que les personnes à l’intérieur du centre de commandement qui lui donnaient un sentiment de menace étaient ces prisonniers.
« Encore un changement de plan… Quel problème ! »
Qu’il le veuille ou non, il semblait devoir accepter d’emmener quelques personnes avec lui.
Mark compta les personnes qu’il avait détectées. Il y en avait huit dans le centre médical et vingt-trois dans le poste de police.
Si ce n’était pour l’équipement du poste de police, il n’aurait peut-être pas eu à faire face à cette situation embarrassante. Cependant, il en manquait vraiment. Le poste de police devrait disposer de gilets en Kevlar, de boucliers anti-émeutes et de casques anti-émeutes. C’est ce qu’il voulait plus que les armes.
Mais avait-il peur de ces gens ? Non. Avec ses capacités, il pouvait créer une embuscade sans qu’ils le sachent. Il lui suffisait d’amener des gens, non pas pour se battre, mais pour créer une scène qui intimiderait au moins les criminels. Quel était le fléau des criminels ? Bien sûr, la police. Il suffisait de voir des gens en uniforme de police pour que les criminels ressentent une sorte de répulsion et soient intimidés, même si la personne en face d’eux ne faisait pas vraiment partie de la police.
« Gale, allons-y. »
Mark appela la petite fille qui était assise au bord du toit et qui regardait la fête des infectés en bas. Elle se leva et jeta un dernier coup d’œil au fruit au-dessus d’eux avant de sauter vers son père.
***
Le duo père-fille retourna vers la réception du quatrième étage de l’hôtel de ville. En entrant, Mark vit Charmaine discuter joyeusement avec l’infirmière. On dirait qu’elle avait retrouvé un peu d’énergie. Elle devrait pouvoir bouger maintenant.
« Grand Frère ! Comment ça va ? »
appela Charmaine après avoir vu Mark et Abbygale.
« La zone à l’extérieur est encore dangereuse mais nous pouvons partir à tout moment si tu es prête. »
En entendant sa réponse, Charmaine se sentit à la fois heureuse et triste. Elle était à la fois heureuse de pouvoir quitter cet endroit et triste de ne rien pouvoir faire pour aider les gens qui s’y trouvaient.
« Euh… Tu vas vraiment nous laisser ici ? »
L’infirmière assise à côté de Charmaine hésita d’abord, mais demanda tout de même à Mark. Ces deux derniers jours, cette infirmière et Charmaine avaient passé du temps ensemble car elles avaient à peu près le même âge et l’infirmière s’occupait de l’état de santé de Charmaine. Elle était heureuse que le frère de Charmaine soit venu chercher sa nouvelle amie, mais elle souhaitait aussi qu’ils soient sauvés.
« Dis-moi. Qu’est-ce que je gagne si je vous sauve tous ? »
Mark répondit froidement par une autre question qui fit baisser les yeux de l’infirmière.
Il avait raison. Il n’avait vraiment rien à gagner s’il les sauvait. Et ce n’est pas tout. Ils seraient aussi un fardeau pour eux.
« Grand Frère. Est-ce qu’on peut au moins l’emmener avec nous ? »
Charmaine l’implora.
« Nous allons chercher Grande Sœur et d’autres personnes, n’est-ce pas ? Et s’ils sont blessés ? Il nous faut quelqu’un qui puisse les soigner. »
Son raisonnement était juste. Même s’ils pouvaient aussi soigner des blessures, le traitement de quelqu’un d’expérimenté était différent.
Mark acquiesça à la proposition de Charmaine, qui n’avait pas tort. Cependant…
« Si tu veux vraiment l’emmener, on peut, mais la question est… On n’avait pas besoin d’elle là-bas ? »
Mark pointa du pouce droit la pièce qui se trouvait juste derrière lui.
Dans cette pièce, il y avait plusieurs blessés. Mark l’avait remarqué en arrivant et pensait aussi que c’était la raison pour laquelle Mark n’avait pas vu l’infirmière tout à l’heure lorsqu’il contrôlait le drone depuis l’extérieur de la fenêtre.
L’infirmière avait été touchée par la suggestion de Charmaine mais avait hésité lorsque Mark avait dit ce qu’il avait à dire. Elle ne savait vraiment pas quoi faire maintenant.
Au contraire, Mark acquiesça à l’hésitation de l’infirmière. Si elle acceptait d’emblée d’abandonner les blessés qu’il venait de désigner, alors, elle ne valait pas du tout la peine qu’il s’y attarde.
« D’accord, tu peux venir avec nous. »
dit Mark, laissant l’infirmière bouche bée. Charmaine se sentit vraiment heureuse.
« Mais que va-t-il leur arriver ?
– Ne t’inquiète pas. Je trouverai des gens pour te remplacer dans ce cas. »
Charmaine et l’infirmière ne comprenaient pas ce que disait Mark. Il voulait trouver des gens pour la remplacer ? Où allait-il les chercher ?
Elles voulaient demander, mais leur conversation fut interrompue. Il semblait que la députée ait été informée du retour de Mark et qu’elle soit allée à sa rencontre.
En s’approchant, Madame Lanie sourit.
« Tu es de retour ? Tu vas entrer dans le poste de police maintenant ? Je sais que tu as dit que tu n’avais pas besoin d’aide, mais je pense que tu devrais laisser mes hommes t’accompagner. »
Mark la regarda directement et répondit.
« En fait, mes plans ont changé. Je veux que certains de vos policiers m’accompagnent. »
Lorsque la députée entendit sa réponse, elle se sentit heureuse. Au moins, il y avait une possibilité de coopération. Les chances qu’il les aide étaient plus grandes. Cependant, elle sentait qu’il y avait quelque chose d’anormal à ce que cette personne change soudainement d’avis.
« Il s’est passé quelque chose ? »
Elle demanda d’un ton inquiet et Mark hocha la tête à sa question.
« Il semblerait que les détenus de votre commissariat se soient échappés. Ces types occupent maintenant les étages supérieurs du commissariat. Ils sont 23. »
Le chef Mallari, qui se trouvait derrière la députée, aspira une bouchée d’air.
« Ces salauds se sont échappés ? Comment ? »
Il exprima son inquiétude.
« Je n’en sais rien. Ne me pose pas la question. »
Mark répondit au chef et se retourna vers Madame Lanie.
« Aussi, j’ai trouvé des survivants à l’intérieur du deuxième étage du centre de santé. Ils sont 8. Il doit s’agir de médecins, d’infirmières et de patients si j’ai bien compris. »
La députée était surprise. Non pas parce que Mark avait trouvé des gens dans d’autres bâtiments, mais parce que cet homme leur avait donné des chiffres précis.
« Tu es sûr de toi ? Et comment connais-tu ces chiffres ? Sont-ils exacts ?
– Ne doute pas de moi. Les chiffres que j’ai donnés sont exacts. Ne me demande pas comment je l’ai su. »
Mark lança un regard noir à la députée. Ce regard ne contenait aucune mauvaise intention, mais il lui transmettait simplement son message. C’est qu’il savait ce qu’il faisait.
Madame Lanie le regarda et acquiesça.
« De combien de personnes as-tu besoin ?
– Trois ou quatre suffisent. Je n’ai pas besoin qu’ils agissent. J’ai juste besoin d’eux pour créer une certaine intimidation.
– Que veux-tu dire ? »
À la question de la députée, c’est le chef Mallari qui répondit.
« Madame, il devrait penser à nous utiliser pour créer une dissuasion psychologique. Si ces criminels voient que des policiers approchent, même s’ils ne sont pas effrayés, ils devraient quand même paniquer intérieurement, ce qui affecterait leurs mouvements et leurs pensées. »
La députée avait été éclairée par ses explications.
« On dirait que tu t’y connais. »
dit Mark.
« S’il te plaît, ne me sous-estime pas. Je ne suis pas arrivé à ce poste pour rien. Nous utilisons aussi cette tactique dans certaines de nos opérations.
– Qu’en est-il des survivants du centre médical ? »
Madame Lanie demanda à Mark. Elle espérait qu’ils pourraient aider ces gens, mais la clé de l’affaire devait être Mark. Elle ne savait pas pourquoi, mais son intuition, sur laquelle elle s’était appuyée pendant des années, lui disait que cette personne n’était pas simple.
« En fait, je veux obtenir des médicaments pour ma sœur. S’ils peuvent m’apporter des médicaments, alors je ferai un effort pour les sauver.
– C’est vrai ? »
Le visage de Madame Lanie s’éclaira. Ils avaient vraiment besoin de personnel médical en ce moment. La seule personne qu’ils avaient ici était la seule infirmière qui avait réussi à venir avec eux lors de leur fuite à cet étage, et personne d’autre.
« Eh bien, ce sera pour plus tard. Nous devons d’abord récupérer les armes au poste de police. Ne t’attends pas à ce que je sauve ces gens tout seul. Tes hommes ont besoin d’aide aussi et ils auront besoin d’armes.
– Alors, allons-nous élaborer un plan pour nous occuper des gens à l’intérieur du poste de police ?
– Ce n’est pas nécessaire. Comme je l’ai dit plus tôt, j’ai seulement besoin qu’ils agissent. Pour ce qui est du combat, laissez-moi m’en charger. J’ai besoin de plus d’entraînement. »
Mark pointa son fusil d’assaut du doigt. Il ne cachait même pas sa soif de sang.
Si la plupart des gens ne le sentaient pas, les gardes du corps vétérans et les policiers frissonnaient. Cet homme avait envie de tuer des gens !
« Après cela, tu partiras avec ta sœur, n’est-ce pas ? »
demanda soudain Madame Lanie.
« Oui.
– Y a-t-il un moyen pour que vous acceptiez de nous escorter ? Après avoir récupéré les armes, nous ne serons plus un bagage pour ton groupe, n’est-ce pas ?
– Cette infirmière m’a posé la même question avant que tu ne viennes, tu sais ? De plus, où allez-vous ? Je ne pense pas que vous puissiez aller dans un centre d’évacuation. Le plus proche devrait être à la vile Bay.
– Non, nous n’irons pas à la ville Bay. Nous avons communiqué par radio avec une autre branche de la police. Ils ont réussi à sécuriser un lotissement privé avec un certain nombre de survivants. Cet endroit devrait être plus proche et mieux que ce bâtiment en ruine. »
En entendant cela, Mark s’intéressa à la question. La police locale avait réussi à sécuriser un endroit ? Il en fut surpris. Ce n’est pas qu’il ridiculise les forces de police de son pays, mais avec ce qu’il avait vu et vécu ces derniers jours, quelque chose comme ça ne serait pas facile. À moins que…
Mark regarda Abbygale.
« Dis, est-ce que cette branche de la police a eu quelqu’un qui a été mordu mais qui ne s’est pas transformé ? Et qui a même acquis une capacité surhumaine ? »
Le chef Mallari et Madame Lanie furent choqués.
« Comment le sais-tu ? »
En voyant leurs visages choqués, Mark se rendit compte de la situation. Ces gens ne connaissaient ni les mutateurs ni les mutagènes. C’est exact. Ces gens avaient perdu le contact avec l’armée. Pourtant, Mark n’avait pas l’intention de leur en parler. C’était trop compliqué à expliquer.
« Ne me demande pas comment. Où se trouve cet endroit dont vous parlez ? »
Madame Lanie se doutait de quelque chose, mais n’insista pas. Elle répondit :
« Firenze. »
En entendant le nom du lotissement, Mark s’étouffa. Même Charmaine, qui était assise, se leva presque sous le choc.
La prochaine destination de Mark après être sorti d’ici était la maison de Charmaine. La raison en était qu’il devait aller chercher sa jeune sœur. Et Firenze, c’était un autre lotissement privé en face du lotissement privé où se trouvait la maison de Charmaine !