Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 3 – 6h35 – Route Niog, Mambog IV, Ville de Bacoor, Cavite
Tandis que Mark observait le périmètre de l’endroit visé, Odelina et les autres sortirent également du véhicule.
Ils regardaient avec étonnement l’énorme arbre au loin. Odelina pensait la même chose que Mark.
« Ça a l’air dangereux, non ? »
Elle se plaça à côté de lui et demanda à Mark. Ce n’était pas seulement l’arbre dont elle parlait, mais aussi le nombre d’infectés dans la région. Comme l’hôtel de ville, il y avait beaucoup de monde ici avant l’apocalypse. Parmi tous ces gens, tout le monde savait que la majorité d’entre eux s’était déjà transformée en type Z. Ils pouvaient même voir certains infectés errer sans but à l’entrée de l’enceinte.
« Retournez d’abord dans la voiture. J’ai un plan. »
Lorsque tout le monde fut de retour dans la voiture, Mark resta à l’extérieur et ouvrit l’arrière de la voiture. Il en sortit une grande boîte et l’apporta à l’intérieur.
La boîte contenait le drone équipé d’une caméra que Mark avait apporté. Il avait immédiatement installé le drone avec l’aide des autres et avait connecté le flux vidéo au grand moniteur monté à l’arrière de la voiture avec le système de divertissement.
Il leur avait fallu environ une demi-heure pour l’installer et Mark était sorti pour lancer le drone. Il était ensuite retourné dans la voiture pour voir la vidéo tout en contrôlant le drone.
***
Jour 3 – 7h10 – Hôtel de ville Bacoor, Boulevard Molino, Bayanan, Ville de Bacoor, Cavite
Un quadcoptère blanc avec une caméra montée en dessous tournait autour du périmètre de l’arbre tout en vérifiant s’il y avait un danger à s’en approcher.
Après avoir constaté que l’arbre ne semblait pas dangereux, le quadcoptère s’était rapproché et était allé voir l’hôtel de ville d’un peu plus près. Comme le quadcoptère émettait des bruits, il ne pouvait qu’attirer les types-Z aux alentours. Pour échapper à la poursuite des infectés, le drone s’était envolé et était redescendu dans une autre zone pour continuer la reconnaissance.
Les traces des événements dévastateurs survenus ces deux derniers jours étaient laissées à l’air libre. Des rangées de véhicules avaient été laissées sur les parkings, tandis que les parois en verre du bâtiment du courrier avaient été brisées en morceaux. Les véhicules du gouvernement avaient été abandonnés au milieu des routes. Il était évident qu’ils avaient tenté de s’échapper, mais les traces de sang sur les véhicules montraient qu’ils n’y étaient pas parvenus.
Autour de l’enceinte, un grand nombre d’infectés s’étaient rassemblés. Beaucoup d’entre eux portaient des uniformes de fonctionnaires, tandis que d’autres portaient des uniformes de policiers. Mais ce qui se distinguait le plus parmi les infectés, c’était ceux qui avaient l’air bizarre. Leurs mouvements étaient très lents, encore plus lents que ceux des Type-Z b, les Mangeurs. Ce qui les rendait très visibles, c’était leur peau qui ressemblait à l’écorce d’un arbre. Les yeux de ces infectés étaient également verts, contrairement à leurs homologues normaux dont les pupilles étaient d’un blanc pur.
***
De retour dans la voiture, Mark et la bande regardèrent le moniteur. Même le docile Mordeur qu’ils avaient amené avec eux et qui était attaché sur le tout dernier siège à l’arrière regardait l’écran. Lorsqu’ils avaient vu les infectés qui avaient une peau d’écorce d’arbre, ils avaient tous pensé que la raison de cette mutation était cet énorme arbre au milieu de l’enceinte.
Mark avait contrôlé le drone et la scène à l’arrière du bâtiment principal fut révélée à leurs yeux. C’est alors qu’ils le virent. Il s’agissait d’un humanoïde de huit ou neuf pieds dont le corps était fait d’un arbre et qui avait même la forme d’un arbre. Il avait même des feuilles sur la tête et les mains, et des racines sur les pieds. Plutôt qu’un zombie, il ressemblait davantage à un arbre d’histoires fantastiques. S’il n’y avait pas eu la silhouette d’une personne collée au centre de son corps, Mark l’aurait vraiment cru.
La silhouette était identique à celle de l’infecté à la peau d’écorce de l’endroit précédent. Le dos de la personne était connecté et s’accrochait au corps et aux bras en bois par des veines semblables à des racines. Lorsque la personne bougeait, le corps en bois bougeait également, imitant les mouvements de la personne. Comme le corps en bois était rigide, il marchait comme un pingouin en se balançant d’un côté à l’autre.
L’énorme mutant s’était ensuite arrêté et la personne avait levé les yeux vers le drone qui la surveillait. Il décida alors d’ignorer le drone et leva les yeux vers l’arbre gigantesque, comme s’il attendait quelque chose.
Les personnes à l’intérieur de la voiture avaient sursauté à l’apparition du mutant. Heureusement que Mark avait décidé de repérer les lieux à l’aide du drone plutôt que d’entrer aveuglément dans l’enceinte.
En regardant la silhouette, une pensée soudaine lui vint à l’esprit et le fit même marmonner.
« Un niveau 2.
– Qu’est-ce que tu as dit, Gege ? »
Même s’il marmonnait les mots doucement, Mei, qui était toujours près de lui, entendit sa voix.
« Rien. »
Marc décida de ne pas dire ce qui venait d’entrer dans son esprit, car ce n’était pas confirmé et il ne savait pas non plus d’où venait cette pensée. C’était comme si quelqu’un lui avait chuchoté l’idée.
Comme le mutant se comportait étrangement, Mark décida de contrôler le drone et de regarder ce que le mutant regardait. Il vit alors un fruit en forme de noix sur une branche de l’immense arbre. Le fruit semblait avoir la même taille qu’une balle de baseball et émettait une faible lueur dorée.
En voyant le fruit sur l’écran, Abbygale et Odelina se mirent à déglutir pour une raison inconnue.
« Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? »
Mark remarqua le changement brusque dans la fluctuation mentale des deux et demanda.
« Papa, je veux manger ça. »
Abbygale l’avait dit sans réfléchir. Odelina, de son côté, expliqua brièvement ce qu’elle ressentait. Elle était rouge au visage car elle savait qu’elle avait perdu son calme devant tout le monde.
« Maître, je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que ce fruit est comestible et très bénéfique pour nous. »
Entendant ce qu’elle disait, Mark regarda l’écran. Il contrôla à nouveau le drone et regarda l’énorme mutant qui continuait à fixer le fruit.
Il se décida alors .
« Très bien, nous essaierons d’obtenir cela plus tard. »
Avec ce qu’il disait, Abbygale et Odelina se sentaient ravies.
Alors que Mark contrôlait le drone, il remarqua une certaine agitation au plus haut étage de l’hôtel de ville.
Mark avait fait voler le drone plus près des fenêtres et avait vu des gens à l’intérieur. Les gens regardaient aussi le drone avec des expressions pleines d’espoir. Le drone avait traversé la rangée de fenêtres et s’était arrêté à un certain endroit.
« Je l’ai trouvée. »
dit Mark.
Ce qui apparaissait à l’écran était une femme de vingt-quatre ans. Son apparence était supérieure à la moyenne et pouvait être considérée comme belle selon certains critères. Aujourd’hui, elle avait l’air très découragée, mince et faible. Elle remarqua le drone qui passait près de la fenêtre et se contenta de fixer l’endroit où elle était assise sans prendre la peine de se lever.
En la regardant, Mark sentit son cœur se déchirer. Était-ce vraiment la fille pleine de vie qu’il traitait comme sa petite sœur auparavant ? C’est alors que Mark se souvint. Cette fille avait un diabète de type 2 et elle prenait des médicaments depuis qu’il la connaissait, elle et sa sœur aînée. Puisqu’elle était piégée ici, il était probable qu’elle n’ait pas pu prendre ses médicaments au cours des deux derniers jours ! Il était également possible qu’elle n’ait pas bien mangé ces derniers jours !
« C’est elle que tu cherchais, Maître ? »
demanda Odelina et Mei se posa la même question. Leurs yeux étaient remplis de pitié. Si cette femme était celle que Mark cherchait, alors ils devaient l’emmener le plus vite possible. En regardant sa silhouette, son état n’était pas bon.
Je dois la contacter.
C’est ce qui lui vint à l’esprit. Mark fit regarder le drone par la fenêtre une fois de plus. Il y avait une trentaine de personnes à l’intérieur. Il y avait aussi quelques hommes portant des uniformes de police. Parmi les gens, il vit quelqu’un de familier. Il s’agit de l’actuelle députée du district 2 de Bacoor. Accompagnée de policiers et de quelques hommes qui ressemblaient à ses gardes du corps, elle essayait de s’approcher de la fenêtre par laquelle le drone regardait.
Mark estima qu’il ne devait pas s’embarrasser de ces gens et fit s’envoler le drone. Il fallait qu’il repère bien les lieux et qu’il trouve les entrées et les sorties avant d’aller à la rescousse. Il prévoyait également d’attirer les infectés à l’aide du drone pour faciliter le sauvetage.
Il fit entrer le drone dans le bâtiment principal par les fenêtres en verre brisé du deuxième étage. Heureusement, les plafonds étaient hauts, sinon le drone aurait déjà été attrapé par les infectés. Tout le bâtiment était en désordre. Les tables étaient renversées, des papiers et des articles de bureau jonchaient les couloirs et les pièces, et il y avait des traces de sang partout.
Il trouva rapidement l’escalier qui permettait d’accéder à tous les étages. Il découvrit alors la raison pour laquelle les infectés n’avaient pas pu accéder aux étages supérieurs, laissant les troisième et quatrième étages entièrement intacts. C’est parce que les grosses racines de l’énorme arbre bloquaient les escaliers menant aux étages supérieurs. Cela signifiait qu’ils ne pourraient pas non plus utiliser les escaliers pour la récupérer.
Mark demanda au drone de quitter le bâtiment et de trouver un autre chemin. La caméra se dirigea alors vers les côtés de l’hôtel de ville. Les parties nord et sud du troisième étage comportaient une allée suspendue qui reliait l’hôtel de ville au gymnase au nord et au centre de commandement de la police de Bacoor au sud.
Ces endroits étaient les seuls moyens qu’ils avaient trouvés pour entrer au troisième étage de l’hôtel de ville. Mark fit voler le drone jusqu’aux entrées et vit que les portes étaient verrouillées. Ce n’était pas un problème pour Mark car il pouvait se frayer un chemin tant qu’il parvenait à accéder aux bâtiments.
En tournant autour de l’hôtel de ville une fois de plus, il avait finalement trouvé une entrée pour le drone. Il s’agissait d’une grande fissure ouverte au plafond, au sommet du bâtiment, où l’énorme arbre avaient poussé.
Mark fit entrer le drone dans le bâtiment. C’était un peu difficile, mais les années d’expérience accumulées par Mark dans les jeux s’étaient avérées utiles, car il avait utilisé la manette avec habileté.
Bientôt, il trouva la zone où les survivants s’étaient rassemblés.
Il semble que les gens à l’intérieur aient été alarmés en entendant le bourdonnement des hélices du drone. Les policiers et les gardes du corps avaient même sorti leurs armes et étaient prêts à tirer à tout moment s’ils remarquaient quelque chose d’anormal.
***
Les personnes à l’intérieur avaient paniqué en entendant le bruit venant du couloir et pénétrant dans leur zone de repos. Même s’ils disaient qu’il s’agissait de leur zone de repos, il s’agissait en fait de la zone d’attente de cet étage, à laquelle on pouvait accéder ouvertement depuis le couloir.
En entendant le bourdonnement, les non-combattants avaient commencé à s’enfuir tandis que les policiers et les gardes du corps de la députée étaient prêts à se battre.
Il y avait cependant une exception. Il s’agissait d’une jeune femme d’une vingtaine d’années qui était bien trop faible pour bouger. Elle se trouvait juste à côté de l’entrée et si un danger se trouvait réellement dans le couloir, elle serait la première à être impliquée.
La femme avait également été effrayée en entendant le bruit, mais elle était vraiment trop faible pour bouger et il semblait que les gens autour d’elle n’avaient même pas pris la peine de l’aider. Elle était sur le point de pleurer. Elle venait juste de se rendre à cet endroit pour renouveler certains de ses papiers d’embauche lorsque l’épidémie s’était déclarée. Elle avait eu de la chance de pouvoir s’échapper et de survivre jusqu’à présent. En ce moment, elle subissait de plein fouet les conséquences de sa maladie, car elle n’avait pas pu faire ses piqûres d’insuline depuis le début de l’épidémie. Elle en avait d’ailleurs apporté lorsqu’elle était venue ici. Elle emportait toujours un flacon partout où elle allait. Malheureusement, elle avait perdu son sac et toutes ses affaires lors de l’apocalypse.
Sans énergie pour bouger, elle s’était résignée à son sort. Elle entendit le bourdonnement s’arrêter devant elle alors qu’elle fermait les yeux. Elle eut beau attendre, rien ne se passa au bout de quelques secondes. Elle entendit alors une voix.
« Bon sang, tu as déjà réussi à survivre aussi longtemps. Ne t’avise pas de m’abandonner. »
C’était une voix familière, mais elle ne se souvenait plus à qui elle appartenait. Elle ouvrit les yeux et regarda la chose qui créait le bourdonnement et la voix. C’était le drone qu’elle avait vu de la fenêtre. Sous le drone, il y avait une caméra qui la filmait manifestement. Juste derrière la caméra, il y avait une petite radio fixée sur le drone.
« Je vais faire atterrir le drone, alors prends la radio en dessous. »
Elle entendit à nouveau la voix et le drone se posa lentement devant elle. Dans sa confusion, elle suivit les instructions et retira la radio du drone.
« Bien. »
La voix provenait de la radio.
« Euh, qui êtes-vous ? »
Elle parlea à la radio. Il n’y avait pas de réponse.
« Je n’entends pas ce que tu dis. Appuie sur le bouton situé sur le côté de la radio lorsque tu parles. »
Elle suivit les instructions et posa la même question. Puis la réponse était venue.
« Je suis blessé. Ça fait longtemps. Sept ans, je crois. »
Sept ans ?
pensa-t-elle. Puis l’image d’une personne lui vint à l’esprit. C’était la personne qui la chérissait à l’époque. Pour des raisons profondes, il les avait évitées et elles avaient perdu le contact avec lui.
Les larmes lui montèrent aux yeux, tandis qu’elle demandait à la radio.
« Grand frère ? »
Elle entendit alors un ricanement.
« C’est bien que tu te souviennes encore de moi. Quoi qu’il en soit, je suis venu te chercher, Charm. »