Mutagen
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Chapitre 73 : Voyage vers le premier arrêt
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 3 – 5h40 – Avenue Meadowwood, Panapaan VIII, Ville de Bacoor, Cavite, Philippines

SPLASH !

La flaque d’eau de pluie teintée de rouge sale émit un bruit d’éclaboussure lorsque la roue d’un fourgon blindé MB Sprinter réaménagé s’écrasa dessus. Les accessoires du véhicule réaménagé étaient couverts d’éclaboussures rouges, en particulier le bélier en forme de V à l’avant.

À l’intérieur de la voiture, Mark s’était assis derrière le siège du passager tout en regardant à travers la vitre teintée. De ce côté, il pouvait voir les restes de l’épidémie. Bien que l’eau de pluie en ait déjà lavé la plus grande partie, Mark pouvait encore distinguer les éclaboussures de sang sur les murs et dans la rue.

Le premier jour, Mark s’attendait déjà à ce qu’il pleuve. Il semblait que la pluie ait commencé à tomber lorsque Mark était tombé inconscient et qu’il ne l’avait pas remarqué non plus, car ils s’étaient terrés dans le centre commercial pour faire tous les préparatifs d’hier. La pluie avait continué à tomber jusqu’à minuit passé la nuit précédente. Il n’avait remarqué qu’il pleuvait que lorsque les équipes de secours militaires étaient entrées dans le parking du sous-sol avec des vêtements et des véhicules mouillés.

Au moment de leur départ du centre commercial, la tâche avait été facile car le nombre d’infectés qui bloquaient leur véhicule était nettement inférieur, la plupart des infectés qui s’étaient rassemblés autour du centre commercial s’en étant pris au convoi de secours militaire qui était parti avant eux.

Néanmoins, il n’avait pas été facile pour eux de s’éloigner de l’autoroute. Les embouteillages causés par le début de l’épidémie leur avaient donné bien des maux de tête. Ils avaient dû ralentir en poussant les véhicules sur le côté, car ils avaient dû traverser quatre voies de voitures alignées de toutes tailles. Certains véhicules plus imposants, comme les bus et les camions, bloquaient même les autres voitures et ils devaient manœuvrer pour les contourner.

Dans ces moments-là, ils avaient dû ralentir et, bien sûr, ils s’étaient retrouvés encerclés par plus d’une douzaine d’infectés. Même si ce nombre était inférieur à ce qu’il était censé être les jours précédents, il n’en restait pas moins important. À ce moment-là, Mark s’était entraîné avec l’un des fusils d’assaut M16 qu’on leur avait donnés et avec son nouveau partenaire, une machette plus grande et plus solide qu’il avait trouvée dans la réserve du centre commercial. La machette qu’il avait arrachée aux gangsters avait déjà rempli son office et avait été abandonnée dans le centre commercial, car elle était plus petite et les lames étaient déjà pleines d’entailles et de fissures dues à un usage excessif.

Les armes qu’ils avaient reçues du capitaine Theo étaient toutes équipées de silencieux, parfaits pour être utilisés pendant l’apocalypse. Mark aurait juste aimé qu’ils leur donnent un peu plus de variété d’armes ou au moins des modèles plus récents. Les fusils d’assaut M16 étaient l’arme standard de l’armée et avaient déjà été surutilisés au cours des dernières décennies. Alors que d’autres pays étaient en train de développer leurs propres armes et véhicules de guerre, leur pays utilisait toujours ces anciens modèles et se contentait de recevoir des livraisons de pays plus importants. Mark trouvait cela vraiment frustrant.

Mark espérait aussi que ces types en uniforme leur donneraient d’autres équipements militaires comme des lunettes de vision nocturne et des gilets en Kevlar. Même si les gilets en Kevlar n’étaient pas très efficaces contre les infectés, ils pouvaient au moins réduire la menace que représentaient les survivants mal intentionnés. Après tout, les seules choses qu’ils avaient obtenues de l’armée étaient des armes et des munitions. Il semblait que les militaires ne manquent pas seulement de personnel, mais aussi d’équipement. La seule chose qu’ils avaient en plus, c’était des armes.

Après quelques difficultés et une séance de tir, ils parvinrent enfin à quitter l’autoroute et s’engagèrent sur la route secondaire juste avant le bureau de distribution d’électricité où Mark s’était rendu l’autre jour. À l’époque, il y avait beaucoup de monde, mais maintenant, les murs et les portes en verre du bureau étaient brisés et on pouvait voir du sang et de la chair sur les bords du verre brisé.

Pour en revenir au paysage que le véhicule avait traversé, les signes laissés par le foyer étaient nombreux. Il y avait beaucoup de maisons abandonnées et celles dont les fenêtres étaient dépourvues de garde-corps étaient brisées. Des morceaux de corps démantelés et des cadavres décapités jonchaient les rues. Il y avait aussi beaucoup d’ordures éparpillées sur la route.

Pendant que Mark regardait par la fenêtre, il pouvait parfois apercevoir les habitants de certaines maisons qui passaient dans la rue. Certaines de ces personnes regardaient même à leur fenêtre du deuxième étage lorsqu’elles entendaient le passage d’un véhicule. Il semble que certains d’entre eux aient même eu l’idée d’appeler à l’aide, mais s’étaient retenus pour ne pas attirer l’attention des infectés.

Certains avaient même crié pour demander de l’aide, mais les personnes à l’intérieur de la camionnette n’avaient pas entendu leurs cris à cause de l’insonorisation. À l’intérieur de la voiture, seul Mark pouvait détecter leurs intentions. Bien sûr, il n’avait pas tenu compte de leurs appels. Il n’avait pas choisi de s’aventurer dans ce monde dangereux pour eux, mais pour retrouver ses amis. S’il commençait à aider une de ces personnes qu’il ne connaissait même pas, il y en aurait de plus en plus jusqu’à ce qu’ils soient submergés et ne puissent plus contrôler la situation

C’était ainsi que les gens étaient, après tout.

BAM !

Un visage apparut devant Mark avant d’être abandonné par le véhicule. Il ne s’agissait pas d’un humain ou d’une alerte délibérément planifiée. Il s’agissait d’un infecté qui avait été balayé sur le côté par le bélier en forme de V devant la voiture. L’infecté avait été frappé de plein fouet et son corps avait rebondi sur le véhicule qu’il avait heurté et qu’ils venaient de dépasser, et son visage avait été projeté devant Mark. Bien sûr, Mark, qui avait du mal à s’effrayer, n’avait même pas mis l’événement dans ses yeux. Ses paupières n’avaient même pas tressailli.

Comme le paysage des maisons devant lesquelles ils passaient était redondant, Mark se lassa de regarder par la fenêtre. Lorsqu’il reporta ses pensées sur le véhicule, il vit que tous, à l’exception d’Odelina, la conductrice, le regardaient fixement.

« Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? »

Ses yeux les balayèrent. Mei était assise à sa droite tandis qu’Abbygale ne voulait pas céder sa place qui était sur les genoux de Mark. Les enfants d’Odelina, Odette et Siegfried, étaient assis sur le canapé en face d’eux. Il s’agit de jumeaux âgés de 9 ans. Il n’était pas difficile de savoir où Odelina avait trouvé les noms de ces deux enfants.

« Gege, c’est parce que tu t’éloignes de la réalité.

– Non, ce n’est pas le cas. Je regarde juste le paysage à l’extérieur.

– Gege, ce n’est vraiment pas un beau paysage. »

Mei sourit ironiquement. Ce que Mark regardait n’était pas un beau paysage, mais des scènes de carnage.

Mark écarta ce qu’elle disait en lui tapotant la tête, ce qui l’empêcha de parler. Cette fille aimait vraiment qu’on lui tapote la tête en plus des câlins. Il regarda ensuite les enfants d’Odelina. Il sentait qu’ils hésitaient sur quelque chose.

« Qu’est-ce que vous voulez tous les deux ? Allez-y. »

Siegfried et Odette se regardèrent et acquiescèrent. Siegfried prit alors la parole.

« Nous avons demandé à maman tout à l’heure pourquoi elle t’appelait “Maître” et elle nous a dit que c’était toi, mon oncle, qui l’avais sauvée. Nous voulions te remercier mais tu ne vas pas faire faire de mauvaises choses à maman, n’est-ce pas ?

– Pfft. »

Mark avait failli rire. D’abord parce qu’on l’appelait “Oncle”. Mais il y avait réfléchi et avait trouvé cela raisonnable. La plupart de ses pairs avaient déjà commencé à fonder une famille et à avoir des enfants depuis plusieurs années. Leurs enfants avaient peut-être déjà l’âge de ces enfants. Il était le seul à rester célibataire et à vouloir devenir mage.

D’autre part, il ne voulait même pas accepter cette servante autoproclamée, mais elle continuait à se soumettre à lui. Pourquoi la forcerait-il à faire quelque chose de mal, à part tuer les infectés et les humains qui deviendraient une menace pour leur groupe à l’avenir ? Il finit par leur dire à tous les deux.

« Je ne le ferai pas.

– Alors, tu as notre gratitude. »

Les deux enfants baissèrent la tête, laissant Mark et Mei perplexes. Mark regarda Odelina qui conduisait et dit.

« Comment as-tu élevé ces deux-là ? »

Odelina, qui jetait un coup d’œil dans le rétroviseur, vit le spectacle pendant qu’elle conduisait le véhicule et se mit à rire.

« Je te l’ai déjà dit, Maître, c’est dans notre famille.

– Se comporter comme des domestiques ?

– Oui, nous nous comportons comme des domestiques. »

Mark et Mei ne savaient pas comment réagir. Les enfants d’Odelina étaient également confus. Il était normal qu’ils se comportent ainsi et ils ne comprenaient pas de quoi Mark parlait.

Abbygale, quant à elle, écoutait tranquillement leur conversation en se blottissant contre le corps de son papa. Mark la regarda, elle avait l’air de s’ennuyer.

Il la souleva et la fit s’asseoir sur son siège.

« Reste ici un peu. »

Mei et les enfants le regardèrent se diriger vers l’arrière du véhicule et fouiller dans les affaires qu’il avait ramenées de la TechZone. Bientôt, il sortit un ordinateur portable et l’alluma. Il avait ensuite copié plusieurs fichiers sur cinq des téléphones qu’il avait apportés. Ensuite, il avait branché un routeur sans fil sur la prise où était branché le réfrigérateur et avait placé le routeur sur le dessus du réfrigérateur.

À son retour, il avait apporté les cinq téléphones et en avait remis quatre à Mei et aux enfants. Un seul jeu était installé sur le téléphone, un jeu sorti en 2009 et qui avait été mis à jour avant même l’épidémie.

Bientôt, des rires et des cris de panique se firent entendre à l’intérieur du véhicule alors que le groupe était plongé dans le jeu où ils devaient construire des objets en utilisant des blocs de ressources trouvés dans le jeu et en combattant des monstres pendant la nuit.

« Papa ! À l’aide ! »

cria Abbygale alors que son personnage se faisait tirer dessus par des squelettes à l’aide d’arcs et de flèches. En riant, les personnages de Siegfried et d’Odette étaient allés aider la petite fille pendant que Mark renvoyait les squelettes sur la base qu’ils venaient de construire.

Odelina jeta un coup d’œil envieux dans le rétroviseur. Elle voulait participer, mais en tant que conductrice, elle ne pouvait pas. Depuis l’épidémie, elle n’avait pas vu ses enfants rire comme ça, ce qui lui donnait encore plus envie de les rejoindre.

Mark, qui avait commencé le jeu, savait qu’il avait réussi son coup. C’était faire d’une pierre deux coups, non, quatre coups. La première était de soulager l’ennui causé par la lenteur du voyage. La deuxième était de dissiper la méfiance des enfants d’Odelina à leur égard. La troisième était de réduire le stress que l’apocalypse apportait à tout le monde et la dernière était de réunir le groupe.

Qui a dit que les jeux étaient une perte de temps ?

Pourtant, si les autres les voyaient ainsi, ils penseraient qu’ils avaient devant eux un groupe de fous. Ce groupe s’amusait en fait pendant que d’autres faisaient de leur mieux pour survivre.

***

Jour 3 – 6h30 – Route Niog, Mambog IV, Ville de Bacoor, Cavite

Le véhicule de Mark s’arrêta dans la rue.

Avant l’épidémie, il ne fallait qu’une quinzaine de minutes pour se rendre aussi loin du centre commercial. Aujourd’hui, il leur avait fallut environ une heure à cause des parties inondées de la route, des obstacles sur le chemin et des demi-tours pour trouver d’autres chemins à cause des routes fortement bloquées.

Mark descendit du véhicule et s’occupa des infectés aux alentours. Le nombre d’infectés dans cette partie de la route était beaucoup plus faible car la zone était entourée de terrains vagues utilisés pour l’agriculture et l’élevage d’animaux.

Après s’être occupé des infectés, il regarda enfin autour de lui. Il a pu constater à quel point le monde avait changé après l’épidémie. Comme l’avaient révélé les militaires, même les plantes avaient été affectées par le mutagène et évoluaient lentement. Les plantes vertes et luxuriantes des terrains vacants en étaient la preuve. Avant l’épidémie, il y avait tout juste deux jours, Mark avait vu ce terrain depuis la route située de l’autre côté du terrain, car les transports publics qu’il empruntait pour se rendre au bureau de distribution d’électricité passaient par cette route. Auparavant, les plantes de ces parcelles venaient d’être récoltées. Aujourd’hui, l’herbe et les plantes sauvages lui arrivaient à hauteur de genou.

Mark regarda au-delà de la parcelle de terre, en direction de la large route qui partait vers l’est. Au loin, sur cette route, on apercevait vaguement plusieurs grands bâtiments. C’était leur première destination, la mairie de Bacoor. La personne la plus proche de la liste de Mark devrait se trouver dans les environs.

Cependant, Mark pensait qu’il était dangereux d’entrer aveuglément dans cette zone. C’est la raison pour laquelle ils s’étaient arrêtés ici. Le périmètre de l’hôtel de ville était couvert de plantes et, à l’endroit même où se trouvait le bâtiment principal de l’hôtel de ville, un grand arbre surplombait les bâtiments. Les racines et les branches des trois arbres dépassaient même des murs du bâtiment.

L’hôtel de ville était un bâtiment de quatre étages et l’arbre était un ou deux étages plus haut.

« Ce n’est pas une mince affaire. J’espère seulement qu’elle est encore en vie là-dedans. »

marmonna Mark en observant l’endroit à l’aide d’une paire de jumelles.

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