Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
13h51 – Toit du centre commercial Bacoor, aile sud
Ange se sentait mieux tandis que les membres du groupe essayaient de l’apaiser. Cependant, elle était encore loin d’être aussi turbulente qu’elle l’était. Il ne fallut pas longtemps aux autres pour comprendre que, peu importe que les Mordeurs soient vivants ou non, ils allaient devoir les combattre et les tuer pour survivre. Comme dans les films, personne ne savait s’il y aurait un remède ou non, et pour l’amour du ciel, ils ne savaient même pas s’il s’agissait vraiment d’une maladie ou non.
Pourtant, cela ne changeait rien au fait qu’Ange avait dû tuer ses amis lors de ce retournement et qu’elle se sentait déprimée à cause de cela. Paula s’assit à côté d’Ange et se contenta de lui caresser le dos sans rien dire d’autre. Il n’y avait plus grand-chose à dire et Paula pouvait comprendre les sentiments de son amie. Elle avait juste besoin de temps pour s’en remettre.
Les hommes étaient prêts à intervenir. Ils avaient déjà fini de sécuriser les endroits du toit qui avaient besoin d’être barricadés. Maintenant, ils ne faisaient que monter la garde au cas où quelque chose d’inattendu se produirait. Ces hommes avaient même préparé des armes de fortune avec les choses qu’ils pouvaient trouver ici. Avec des tuyaux de fer comme base, ils avaient attaché et soudé des lames découpées dans des feuilles de métal plus petites qu’ils avaient trouvées. Ils avaient ensuite aiguisé les bords et les parties pointues à l’aide d’une meuleuse d’angle.
Calvin tenait une lance, Fernan et Joseph avaient tous deux une machette et Bernard une hache. Ils avaient également fabriqué des armes pour les filles, qui étaient toutes des machettes plus petites. Ce n’est pas parce qu’elles étaient des femmes ou parce qu’il y avait une discrimination sexuelle, mais parce qu’ils n’avaient plus de matériel. Même Ange n’avait pas reçu d’arme de fortune et avait dû garder la batte de base-ball que Marc lui avait prêtée.
Ce n’était pas vraiment la meilleure des armes, mais c’était au moins mieux que de ne rien avoir.
Alors que tout le monde s’occupait de ses affaires, Mei se leva soudainement et se dirigea vers la zone centrale du toit pour une raison inconnue. Tous l’observèrent avec étonnement. Paula avait une idée de la raison pour laquelle elle s’était soudainement dirigée dans cette direction. C’était comme ce qui s’était passé plus tôt.
Avant même que Mei n’atteigne la zone centrale, un homme vêtu d’une armure de sport aux allures de science-fiction apparut. L’homme semblait surpris de voir Mei marcher dans sa direction. L’homme enleva son casque, révélant ses cheveux en bataille et son visage moyen. L’homme sourit à Mei.
« Mei’er, comment as-tu su que j’arrivais ?
– Je ne sais pas, Gege. Je le sens d’une manière ou d’une autre. »
Marc ne savait pas quoi répondre. Ce n’était pas comme s’il ne savait pas qu’elle marchait déjà vers lui.
« D’accord, rentrons.
– Oui. »
Les deux retournèrent vers le groupe mais bien sûr, Mei resta cachée derrière Mark car les hommes étaient également à proximité.
Le groupe fixa Marc qui venait de rentrer. Les pièces propres de l’armure de sport qu’il portait plus tôt étaient maintenant tachées de sang. Son visage avait l’air épuisé, car il semblait avoir dépensé beaucoup d’énergie. Il avait un autre sac de sport accroché à son dos et en plus de sa machette qu’il tenait dans sa main gauche, sa main droite portait une hache de feu.
Lorsqu’il arriva, Marc vit Ange qui était affalée sur sa chaise et Paula qui lui tapotait le dos.
‘C’est vraiment arrivé, hein ?’
Bernard s’avança devant Mark et lui tendit son carnet. Mark reçut le carnet et regarda le vieil homme.
« Vous avez des questions, n’est-ce pas ?
– Pas seulement moi, nous en avons tous. Mais d’abord, je dois dire que j’ai beaucoup appris en lisant tes notes. On dirait que tu te préparais depuis longtemps à une apocalypse zombie. »
Mark sourit amèrement.
« Pas vraiment. C’est juste un hobby. Qui savait si quelque chose comme ça allait vraiment arriver ?
– C’est vrai. »
Mark se dirigea alors vers l’un des sièges vacants et Mei lui tendit une bouteille de soda.
« Merci. »
Il posa les affaires qu’il transportait à côté de la chaise sur laquelle il s’assit avant de recevoir la bouteille de soda et d’en engloutir la moitié d’un seul coup.
Mark fit ensuite face aux personnes en face de lui qui arboraient des expressions curieuses.
« Allez-y, posez vos questions. Pourquoi est-ce que c’est toujours moi qui suis sur la sellette ? »
Il grommela, ce qui fit sourire le reste du groupe, à l’exception d’Ange, d’un air amer. Ils ne pouvaient pas s’en empêcher. Après tout, c’était la deuxième fois que cela arrivait.
Bernard demanda directement le sujet.
« C’est à propos de ce que tu as écrit sur les Mordeurs.
– Eh bien, je savais que ce serait ça. Vous voulez savoir s’ils sont vraiment vivants. C’est ça ? »
Tout le monde acquiesça. Ange leva également le visage et regarda Mark.
« Malheureusement, ils sont vraiment vivants.
– As-tu des preuves ? »
C’est Joseph qui posa la question. Mark commençait à penser que ce type aimait vraiment couper entre les conversations des autres. Il répondit tout de même.
« J’en ai. J’ai attrapé un Mordeur et un Mangeur et j’ai vérifié moi-même. C’était après avoir emprunté la sortie de secours de l’aile ouest, tout à l’heure.
– Qu’as-tu découvert ?
– C’est simple. Le Mordeur que j’ai attrapé a encore un cœur qui bat. J’ai aussi vérifié le Mangeur, mais il n’en a pas, il ne respire même pas. Je ne comprends pas comment fonctionnent les corps des Mangeurs. Quoi qu’il en soit, le Mordeur que j’ai attrapé est toujours en vie, donc les autres devraient l’être aussi. »
Les membres du groupe se mirent à réfléchir après avoir entendu les propos de Mark. Il vit également Ange baisser la tête. Elle avait vraiment l’air triste.
« Enfin, c’est quoi ces armes ? »
demanda Mark en remarquant les armes de fortune de chacun. S’il devait le dire, il était impressionné par l’idée. Les armes qu’ils avaient fabriquées n’étaient pas mal non plus.
« C’est une idée de Calvin. »
Bernard répondit à sa question.
« Toi ? »
Mark se tourna vers Calvin, surpris.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Même si je ressemble à ça, j’ai travaillé dans une usine métallurgique il y a plusieurs années. J’y ai appris pas mal de choses. »
L’homme d’âge moyen regarda le ciel en bombant le torse avec assurance. Encore une fois, c’était loin de son attitude silencieuse habituelle. Et cela n’arrivait que lorsqu’il parlait à Mark.
Calvin sursauta en regardant Mark. Il ne l’écoutait pas du tout ! Et Mark fixait Ange tout le temps qu’il parlait !
Les veines du front de Calvin étaient sur le point d’éclater, mais il s’était retenu et s’était assis en reprenant son attitude habituelle. Le père et le fils ne pouvaient s’empêcher de se gratter la tête en le regardant.
Sous les regards de tous, Mark se leva et s’approcha d’Ange. Paula ne savait pas ce qu’il allait faire, mais elle savait qu’il pourrait ramener son amie à la normale. Comme il l’avait fait à plusieurs reprises il y a plus d’une heure.
Marc s’accroupit devant Ange qui regardait fixement ses mains posées sur ses genoux. C’est alors qu’elle remarqua qu’il y avait quelqu’un devant elle. Elle leva la tête et…
« WAHHH ! »
Ange sursauta et recula précipitamment son visage. Elle recula trop vite et faillit tomber sur le dos !
« Q-Qu’est-ce que tu fais !!! »
cria-t-elle, le visage devenu rouge.
Tout le monde sourit. Paula ne put retenir son rire devant la réaction de son amie. Bon, Mei avait quand même fait une petite moue.
Tout le monde l’avait vu. Lorsque Mark s’était accroupi devant elle, il l’avait regardée attentivement. Au moment où Ange releva la tête, son visage était à deux doigts du sien.
« Eh bien, c’est bien que tu sois de retour. »
Mark ricana.
Ange le regarda et regarda autour d’elle. Maintenant que son esprit était plus clair, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer à quel point elle leur apportait de l’inquiétude. Elle entendit alors Mark parler.
« Ne pense pas trop à ce qui te rend mélancolique. Pense simplement que ce que tu as fait est juste.
– Mais ! Je…
– Tu as tué des personnes vivantes ? Qu’y a-t-il de mal à cela ? Tu n’as tué personne juste parce que tu le voulais. Tu as tué parce que tu voulais te protéger et protéger quelqu’un d’important pour toi.
– Mais…
– Toujours en train de discuter, hein ? »
Mark commençait à se sentir exaspéré et il éleva un peu la voix.
« Alors, je vais te poser une question avec deux choix. Choisis-en une ! Tu m’entends ?!
– D-D’accord. »
Ange fut surprise par son attitude soudaine.
« Paula et moi sommes encerclés par un groupe de Mordeurs. Lequel de nous deux vas-tu aider ?
– Bien sûr, c’est Paula !
– Alors c’est bien ! Je n’ai pas besoin de ton aide non plus ! Des rongeurs ? Mangeurs ? Vivants ? Morts ? Ces choses n’ont pas d’importance tant que tu as besoin de protéger quelqu’un. Pense simplement à te protéger et à protéger les personnes qui te sont chères. Rien d’autre n’a d’importance.
– Je sais ! Mais…
– Alors, tu vas te laisser manger, toi et Paula, parce que tu ne peux pas les tuer ?
– C’est…
– Si tu joues comme ça, alors… Ne tue pas à moins que ce ne soit nécessaire. Alors, continue à vivre. Vis pour ceux que tu devais tuer et que tu as déjà tués. Vis la vie qu’ils étaient censés passer. »
Ange devint silencieuse alors qu’elle réfléchissait à ce que Mark venait de dire.
« Je vais aussi te dire une chose. Je ne veux pas dire que nous devions tuer volontairement tous ces zombies, mais pour chaque zombie tué, il y en a moins qui peuvent potentiellement tuer d’autres personnes. »
Elle écarquilla les yeux. Cette idée lui avait échappé.
« Bon, tu as encore beaucoup de temps pour réfléchir à ce que j’ai dit, alors ce n’est pas la peine de te précipiter. »
Mark se leva, prit le nouveau sac de sport qu’il posa à côté de sa chaise. Il retourna ensuite vers Ange et posa le sac sur ses genoux.
« Et ça aussi. Alors, courage ! »
Mark retourna ensuite s’asseoir. Tout le monde le regardait, étonné.
Ils ne savaient pas comment il avait fouillé sa banque de références dans son cerveau pour pouvoir prononcer tous ces mots correctement !
« C’est !!! »
La voix excitée d’Ange leur parvint aux oreilles. Ils la regardèrent tous et la virent sortir le contenu du sac de sport. Dans le sac se trouvait une autre armure de sport identique à celle que portait Marc. La seule différence était que l’armure de sport devant Ange était conçue pour les femmes et était de couleur blanche avec des contours rouges.
Paula regarde Mark. Son cœur était rempli de gratitude envers lui pour avoir remonté le moral de sa précieuse amie. Même si ses méthodes étaient plutôt inhabituelles, elles étaient efficaces, totalement efficaces.