Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 44 – 10h28 – San Jose, Antipolo, Rizal
Mark avait finalement appris la raison la plus probable de la contamination. Tous les avions volant autour du monde s’étaient écrasés après l’explosion des météorites dans l’atmosphère il y a quarante-trois jours. C’est parce que l’entrée soudaine d’une forte concentration de mutagène sur terre les avait frappés et avait transformé les personnes à bord de ces avions en monstres infectés et autres choses disgracieuses. Cependant, il y avait encore des choses qui n’allaient pas de soi.
Si les personnes à bord de l’avion en étaient vraiment la cause, pourquoi cela n’arrivait-il que maintenant ? De plus, les habitants de cette ville semblaient n’avoir jamais rencontré de personnes infectées.
Alors que Mark réfléchissait encore, ses yeux s’écarquillèrent.
« Est-ce que c’est peut-être… lié à cela ?
– Monsieur, quelque chose ne va pas ? »
demanda Imee en voyant l’expression de Mark.
À cette question, Mark se tourna vers elle.
« Ce n’est rien. Avez-vous vérifié la zone où l’avion s’est écrasé ?
– Non. Imee secoua la tête. Personne de notre ville n’oserait s’aventurer dans cette forêt. Nous ne connaissons pas non plus l’endroit exact où l’avion s’est écrasé. Tout ce que nous avons pu faire, c’est d’envoyer des gens informer les autorités. »
Imee se tut. Ces gens, sûrement, personne n’avait réussi à revenir. D’après son silence, il était probable que l’un de ses proches se trouvait parmi eux.
Bientôt, des pas se firent entendre de leur côté.
« Réussi à assimiler le tout ? »
Mark parla sans regarder. Il savait déjà qui était cette personne.
« C’est difficile… mais j’y arrive. »
répondit la personne. Sa voix était hésitante et semblait rauque.
« Mlle Jennivive, que s’est-il passé ? »
demanda Imee en regardant l’enseignante.
Ses yeux étaient rouges et elle semblait desséchée. Il était évident qu’elle venait de pleurer.
Voyant l’état de l’enseignante, Imee se tourna brusquement vers Mark.
« Qu’est-ce que tu as fait ?! »
Bien sûr qu’elle se méfie. À part sa maladie, Jennivive les avait bien accueillis. Maintenant, il s’était passé quelque chose, c’était sûr, vu l’état actuel de Jennivive.
« Imee, arrête. Ils n’ont rien fait de mal.
– Alors pourquoi ?
– Ils ont juste dit la vérité. La pire chose que l’on puisse entendre en ce moment. »
Jennivive essaya de sourire, mais elle n’y parvint pas.
« Quelle vérité… »
Imee était confuse.
« Vous feriez mieux de faire ça plus tard. »
Mark s’interposa entre les deux. Lorsqu’elles regardèrent le visage de Mark de côté, elles virent que son visage était trop sérieux alors qu’il fixait une certaine direction. Il sortit alors une radio de poche de sa ceinture.
« Karlene, Edzel. »
Depuis le deuxième étage, Mark vit Edzel et Karlene arrêter ce qu’elles faisaient en entendant la voix de Mark à la radio.
« Boss ?
– Mark ? Pourquoi utiliser la radio, il suffit de crier, n’est-ce pas ? »
Deux voix s’intercalaient dans la radio que tenait Mark.
« Faites évacuer les enfants. On a de la compagnie.
– Quoi ? »
Les deux furent surpris. L’une des raisons était qu’ils avaient soudainement des ennemis à un moment étrange. D’après ce qu’ils avaient appris à la base de Mark, les animaux sauvages évolués étaient plus susceptibles d’attaquer pendant la nuit, à moins que des proies n’errent près d’eux pendant la journée, ce qui était moins susceptible d’arriver dans des endroits habités par des gens. Même s’ils étaient agressifs, ils n’étaient pas totalement dénués d’esprit. Si les ennemis étaient des animaux sauvages, il était très inhabituel qu’ils attaquent si tôt dans la journée et qu’ils soient sur le point d’arriver à midi. D’après l’histoire de Jennivive, la seule menace qu’ils avaient ici était le nombre d’animaux qui se transformaient en monstres, ce qui signifiait certainement des animaux évolués.
Une autre chose qui les avait surpris, c’est le ton inhabituellement sérieux de Mark lorsqu’il leur avait parlé de la menace. Ils entendirent alors le ton de réprimande de Mark :
« Vous deux, arrêtez de regarder autour de vous ! Les ennemis de cette fois sont inhabituels et il vaut mieux battre en retraite ! »
En entendant ce cri, les deux enfants s’étaient immédiatement mis en route. Lorsque les enfants avaient appris que des ennemis arrivaient, ils avaient immédiatement évacué les lieux. Les plus jeunes coururent en premier vers l’école tandis que les plus âgés suivirent Edzel et Karlene.
« Sir Mark, que se passe-t-il ? »
demanda Jennivive. En entendant que des ennemis arrivaient, elle n’avait pas pu y croire tout de suite. Après tout, il n’y avait aucun danger en vue, même s’ils se trouvaient au deuxième étage.
« Monsieur, es-tu sûr de… »
Imee essaya également de demander, mais elle n’arriva pas à terminer ses mots. Du côté nord de la ville, plusieurs créatures horribles s’enfuyaient.
« Pas possible…
– Mon Dieu… »
Imee et Jennivive ne purent s’empêcher de sursauter en voyant ces créatures.
Mark leur jeta un coup d’œil. D’après leur expression, il semblait que ce n’était pas la première fois qu’elles voyaient de telles créatures. Elles semblaient plus surprises par la quantité que par les créatures elles-mêmes.
« Vous avez déjà rencontré ces créatures ?
– Oui… »
La voix de Jennivive tremblait à cause de ses émotions.
« Elles ressemblent aux animaux féroces qui nous ont attaqués l’autre jour… »
dit Imee.
Entre les maisons, les arbres et les buissons du nord, on pouvait voir de nombreuses silhouettes d’animaux courir. Même si Jennivive et Imee n’arrivaient pas à distinguer clairement les ennemis, elles connaissaient leurs caractéristiques familières.
Mark, quant à lui, fronça les sourcils en voyant ces silhouettes. Il était certain qu’il s’agissait d’animaux évolués. Cependant, il ne pouvait pas dire s’il s’agissait d’animaux sauvages ou non.
Il y avait plusieurs sortes d’animaux. Il y avait des sangliers, des cerfs, des civettes, des macaques et même des oiseaux. Il y avait même des insectes dans le groupe. D’après les estimations de Mark, ils devaient être plus ou moins soixante à soixante-dix. Le plus petit avait la taille d’un chien et le plus grand celle d’un cheval. Pourtant, même s’il y avait une grande variété d’animaux et d’insectes, tous couraient sur le sol. Mark ne pouvait pas dire si les insectes étaient les mêmes, mais tous les animaux étaient chauves. Ils étaient totalement dépourvus de fourrure ou de plumes.
Il y avait cependant une chose qui était commune à tous les animaux. Ils avaient tous des sortes de lichens rouges qui poussaient sur leur corps. Quant aux animaux et aux insectes dont le corps était plus mou, ils présentaient des gonflements importants. Il s’agissait des mêmes symptômes que ceux qui avaient été infectés par la contamination de la rivière, les mêmes symptômes que ceux des personnes malades dans ce bâtiment.
« Hmmm ? »
Mark remarqua alors que chacun des animaux et des insectes avait des sacs bombés sur différentes parties de leur corps qui semblaient dégager de la chaleur et de la fumée. Ces sacs gonflés semblaient même pulser. La seule différence entre les ennemis et les malades.
La question que la plupart des gens se posaient était de savoir pourquoi ces animaux attaquaient soudainement maintenant. Cependant, Mark avait une vague idée.
« Amihan, on dirait qu’ils sont là pour toi… »
Mark prononça soudain un nom que Jennivive n’avait jamais entendu auparavant, ce qui la fit se tourner vers lui, confuse. Elle se souvint que sa fille s’appelait Miracle et qu’il ne s’adressait donc pas à la petite fille.
C’est alors qu’Amihan sortit du sac de Mark et choqua les deux malades.
« Qu-Quoi ? »
Les deux femmes reculèrent, mais eurent des réactions différentes. Jennivive avait les yeux écarquillés par le choc, tandis qu’Imee s’agenouillait sur le sol en regardant Amihan avec révérence.
Mark et Amihan les ignorèrent tous les deux et fixèrent les ennemis qui arrivaient.
« Qu’en penses-tu ? »
demanda Mark.
« Mon Seigneur, il avait une présence similaire à celle d’un de mes semblables, mais il empeste le miasme. Probablement… Un de mes semblables qui s’est transformé en esprit maléfique ou quelque chose de similaire. Cette personne aurait dû sentir ma présence ici, mon seigneur. Je suis désolée. »
Le froncement de sourcils sur le front de Mark s’accentua encore. C’était une situation délicate. Alors qu’il voulait juste enquêter un peu, il semblait que leur groupe apparaissant dans cet endroit mettait les gens en danger.
Mark sentit alors une petite main redresser le froncement de ses sourcils.
« Papa, tante Aephi a dit qu’il ne fallait pas trop froncer les sourcils. »
En voyant cette scène chaleureuse, Jennivive et Imee auraient dû sourire si ce n’était de la situation actuelle. Avec les voix paniquées des enfants en bas, les deux ne pouvaient pas prêter trop d’attention à la scène et même Amihan fut négligée par Imee alors qu’elle se levait une fois de plus.
« Tout le monde ! Courez plus vite ! »
Jennivive cria vers Edzel, Karlene et les enfants qui s’enfuyaient. Même s’ils couraient tous aussi vite qu’ils le pouvaient, les petites jambes des enfants ne pouvaient pas les emmener plus vite. Les deux femmes du deuxième étage de l’école commencèrent à se sentir nerveuses.
Dans la cour de l’école, tout le monde pouvait déjà voir les ennemis surgir de l’autre côté de la rue en terre. Certains animaux traversaient déjà la rue et s’apprêtaient à pénétrer dans la cour de l’école.
TSST ! TSST ! TSST ! TSST ! TSST !
Edzel avait déjà préparé son fusil d’assaut silencieux et commença à tirer alors qu’ils reculaient tous. Certains enfants sursautèrent en entendant les coups de feu soudains qui résonnaient mal dans l’espace ouvert.
« Ignorez les coups de feu ! Courez ! »
Karlene avait immédiatement tiré les enfants de leur stupeur et les avait poussés en les exhortant à s’enfuir.
BAM ! SPURT ! BLAG !
Différents sons se firent entendre alors que l’avant-garde des animaux tombait après avoir été touchée par les coups de feu. Certains d’entre eux avaient été touchés directement à la tête, tandis que la plupart avaient été touchés sur différentes parties de leur corps.
De nombreux tirs d’Edzel manquèrent leur cible. Il n’était pas encore très expérimenté avec les armes à feu, avec seulement un ou deux jours et quelques heures d’entraînement. Cela s’était avéré fatal cette fois-ci.
Les animaux blessés reprirent lentement pied et, chose étrange, ceux qui avaient été touchés à la tête étaient aussi dans le même cas. Aucun des animaux ne resta immobile et continua à foncer vers l’école malgré leurs corps en sang.
Voyant ce qui se passait, Edzel tira encore plus fort avec son fusil. Mais il était évident qu’il avait déjà perdu son sang-froid. Ses tirs devenaient encore plus imprécis et, au lieu d’immobiliser les ennemis, le bruit qu’il faisait les poussait à foncer plus vite vers eux.
La situation devenait de plus en plus dangereuse.
« Montez vite ! »
cria Karlene en aidant les plus petits à grimper sur les échelles de secours. Mais leur vitesse n’était pas suffisante. Ignorant leur malaise, les deux femmes traînent leur corps en direction de l’échelle de secours. Il semble qu’ils aient au moins une parade à ce genre de situation. Les deux femmes attrapèrent un rouleau de corde de manille suspendu près des échelles et commencèrent à descendre la corde. Elles se couvraient les mains avec des chiffons épais qui semblaient avoir été utilisés pour nettoyer les vitres, afin de ne pas toucher directement la corde.
En voyant la corde, les enfants avaient commencé à attacher la corde descendue au corps des plus petits et les deux femmes les avaient tirés vers le haut. De cette façon, le temps nécessaire à tous les enfants pour grimper était réduit car ils étaient moins nombreux. Cependant, les corps des deux femmes étaient considérablement affaiblis par leur maladie. Les bras d’Imee semblaient souffrir énormément, elle fronçait les sourcils avec des larmes au coin des yeux, mais elle ne se laissait pas arrêter par la douleur.
C’est alors que les deux femmes furent surprises d’être tirées en arrière par la corde. Elles ne purent s’empêcher de regarder derrière eux et virent Miracle qui tirait sur la corde, ce qui donna un grand coup au bon sens des deux.
« Vous devriez vous reposer. Laissez-la faire. »
dit Mark avec une attitude nonchalante.
« Mais…
– Laissez-vous aller. Vous ne ferez que vous mettre en travers du chemin. »
Mark dit cela avec une teinte d’intimidation. Les deux lâchèrent finalement la corde et Miracle commença à tirer la corde toute seule, ce qui fit encore plus écarquiller les yeux des deux femmes. De plus, la petite fille tirait la corde avec très peu d’effort. Elle semblait même s’amuser à tirer la corde comme si elle jouait.
« Amihan, surveille cet endroit, surtout Miracle.
– Ouais ! Pas de problème ! Monseigneur, tu pars ?
– C’est notre faute si ces choses sont apparues ici, alors je dois agir. Si ce n’était pas le cas, nous pourrions simplement quitter cet endroit et trouver la source. »
Sur ce, Mark enleva son sac à dos, révélant le Set [Ombre des Ténèbres] sur son dos, et posa le sac à dos. Il sauta ensuite du deuxième étage, ce qui rendit les deux femmes nerveuses et elles se dépêchèrent d’aller voir Mark en bas. Voyant que Mark avait bien atterri après avoir sauté, elles se sentirent un peu soulagées. Cependant, les deux femmes se demandaient si elles rêvaient ou non.
Après tout, elles étaient assiégées par des créatures cauchemardesques et les personnes qu’elles venaient de rencontrer semblaient également cauchemardesques.
Bien sûr, la nervosité des deux femmes n’était qu’un début. Lorsqu’elles virent Mark affronter les créatures qui arrivaient, elles ne purent s’empêcher de trembler.