Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Mark était resté assis sans bouger pendant environ 20 minutes, endurant la douleur et les étourdissements en attendant que le médicament fasse effet.

Il respira profondément en se calmant. La douleur dans son corps, il ne s’en soucie pas trop puisqu’il y était habitué, bien qu’elle soit très forte cette fois-ci.

Je me suis vraiment surmené. se dit-il.

‘À quand remonte la dernière fois que je me suis senti comme ça ? Je ne m’en souviens même pas.’

Seule sa famille savait à quel point Mark était renfermé sur lui-même. Il ne sortait de chez lui que pour faire des achats dans les magasins ou lorsqu’il fallait faire quelque chose de vraiment important, comme payer les factures. De ce fait, il manquait d’exercice et son endurance et sa force étaient très inférieures à la moyenne.

Pourtant, pendant tout ce temps, depuis le début de l’épidémie, il était allé au-delà de ses capacités.

Comment cela se faisait-il ? Tout avait commencé lorsqu’il était en quatrième année du primaire. On lui avait diagnostiqué une infection rénale, mais elle avait été détectée très tôt et avait été guérie une semaine après son entrée à l’hôpital.

Une fois guéri de son infection rénale, il avait remarqué que son cœur se mettait à battre fortement jusqu’à devenir douloureux chaque fois qu’il était excité ou agité. Il pensait qu’il s’agissait d’un problème cardiaque récurrent, car il en avait eu un lorsqu’il était bébé, mais lorsqu’il avait été testé à l’hôpital, les résultats s’étaient révélés négatifs.

Il avait appris qu’il lui suffisait de se calmer, de respirer profondément et de contrôler ses émotions pour que son rythme cardiaque revienne à la normale. Il avait également cessé de ressentir des douleurs cardiaques lors des changements de rythme pendant cette longue période. Cependant, cela l’avait également amené à ne plus montrer trop d’émotions sur son visage.

C’est à l’université qu’il s’en était rendu compte.

Il n’était pas sportif et les seuls sports qui l’intéressaient étaient les arts martiaux, le football et le base-ball. Pourtant, il n’avait jamais eu l’occasion d’expérimenter tous ces sports jusqu’à l’université, où un club de football avait vu le jour. Il s’y était inscrit et avait réussi à faire de bons progrès et à jouer pendant les entraînements, bien qu’il n’ait pas pu participer à des matchs officiels pour diverses raisons.

Pendant les entraînements, il lui arrivait de se prendre au jeu et son rythme cardiaque devenait de plus en plus rapide et de plus en plus fort.

Mais un jour.

Lors d’un match d’entraînement, alors que son rythme cardiaque changeait et qu’il était trop concentré à suivre le ballon des yeux, un de ses coéquipiers avait mal botté le ballon qui s’était retrouvé en ligne droite devant lui.

Compte tenu de la force du coup de pied, de la direction et de la vitesse du ballon, il était raisonnable de penser que le ballon passerait à côté de lui sans qu’il puisse réagir ou faire quoi que ce soit.

Et pourtant, c’est ce qui s’était passé.

Alors que son cœur battait la chamade, il se concentra de plus en plus sur la balle, qui se déplaçait de plus en plus lentement à ses yeux, jusqu’à ce qu’elle s’arrête presque devant lui. Son sang sembla bouillir et il sentit une source d’énergie inconnue dans son corps qui le poussait à frapper le ballon. Son pied toucha le ballon avec beaucoup d’élan et celui-ci vola assez loin. Il se souvenait de ce coup de pied comme de son meilleur record en termes de vitesse et de distance. Il avait l’impression que tout s’était passé en plusieurs secondes, mais en réalité, il ne s’était pas écoulé une seule seconde.

Après avoir botté le ballon, il se tint au milieu du terrain, surpris. Les membres du club étaient également surpris, mais ce qu’il avait fait avait été considéré comme un coup de pied chanceux. Mais pour lui, il y avait plus que cela.

Il commença alors à s’entraîner, essayant de stimuler son rythme cardiaque en contrôlant volontairement ses émotions et ses impulsions. Mark réussit à obtenir quelques résultats, mais il était loin d’être capable de le faire avec contrôle. Très vite, pour terminer sa thèse et se concentrer sur ses études, il quitta le club.

Après quelques années de pratique, et même après avoir obtenu son diplôme, il avait atteint le point où il pouvait enfin le faire, contrôler son activation et l’utiliser quand il le souhaitait. Cependant, à ce stade, il ne l’utilisait que dans les jeux, lorsque les choses devenaient difficiles ou lorsqu’il était du côté des perdants.

Mark avait également appris ce qui lui arrivait.

Il s’agissait de la montée d’adrénaline et, grâce à des années de pratique, il avait pu la provoquer lui-même.

Cependant, elle n’était pas sans limites ni effets secondaires. Il se sentait bien pendant la durée de l’activation, mais selon la durée, l’activité ou la partie du corps sur laquelle il se concentrait, il recevait un contrecoup de la même intensité après la fin de la durée de l’activation.

Selon l’usage qu’il faisait de cette capacité, il ressentait des étourdissements, des somnolences, des maux de tête, des douleurs musculaires et des spasmes musculaires sévères.

Lorsqu’il augmentait son taux d’adrénaline en jouant, ses yeux se fatiguaient et ses bras s’engourdissaient.

Et c’est ce qui lui arrivait. Depuis qu’il avait vu les zombies en bas, au deuxième étage du centre commercial, il était devenu très excité et avait inconsciemment activé sa capacité, qui était restée activée pendant que son subconscient et ses sens continuaient à détecter le danger autour de lui.

Maintenant qu’il avait réussi à atteindre une zone sûre, son taux d’adrénaline avait commencé à baisser de lui-même.

C’est alors que le contrecoup s’était déclenché.

Heureusement, depuis qu’il avait acquis cette capacité, il avait toujours des médicaments pour soulager les douleurs musculaires et les maux de tête.

Bien qu’elle soit accompagnée d’un contrecoup assez important, et qu’elle s’aggraverait sûrement à long terme, c’est l’une de ses rares capacités “anormales” dont il pouvait se vanter.

***

La douleur s’estompa, bien que loin de cesser, et Mark ouvrit enfin les yeux alors que le médicament atteignait le maximum de son effet.

Il regarda Mei qui était à côté de lui et ne savait pas quoi faire avec elle. Mark n’avait jamais eu l’occasion de recevoir autant d’inquiétude de la part d’une autre personne, il n’y était donc pas habitué. Mei avait vraiment l’air d’être sur le point de s’effondrer en le regardant se tordre de douleur.

Les deux regards se croisèrent, ce qui fit naître un faible sourire sur les lèvres du jeune homme.

Je ne peux pas abandonner un lapin aussi faible, n’est-ce pas ?

Sa main droite était toujours serrée, alors cette fois, de sa main gauche, il tapota la tête de Mei.

« Je vais bien maintenant. Nous devrions les rejoindre, d’accord ? »

Mei acquiesça, aida Mark à se relever et tous deux se dirigèrent vers le groupe.

Le groupe regarda Mark s’approcher d’eux. Même si son épuisement, sa douleur et sa faiblesse étaient visibles, il marchait calmement vers eux comme si de rien n’était.

Mais avant que Mark et Mei ne puissent atteindre les chaises encerclées, Ange avait déjà sauté de son siège et s’était approchée des deux.

« Hé ! Qu’est-ce qui t’est arrivé ? On est vraiment inquiets, tu sais ?

– Tu es trop près. »

Mark saisit le front d’Ange et la repoussa.

« Wah ! Ta main est sale !

– Qu’est-ce que tu racontes ? J’ai bien essuyé ma main sur ma chemise.


– Grrrr ! »

Même si Ange se plaignait, elle souriait.

Ensuite, à part Bernard, Joseph et Calvin qui ne connaissaient pas Mark, les autres suivirent l’exemple d’Ange et tournèrent autour de lui.

Fernan lui serra joyeusement le cou, mais se retira rapidement après que Mark se soit plaint de douleur.

Reyah, qui portait sa fille Sariya, se tenait à l’écart en souriant.

Puis Paula était allée au-devant de lui.

« Bon retour parmi nous ». dit-elle.

Mark s’était figé.

Il ne s’attendait pas à entendre une telle chose. Même dans sa famille, personne ne lui avait jamais dit une chose pareille, quel que soit le temps qu’il avait passé avant de revenir à la maison.

Se sentant chaud à l’intérieur, il décida de répondre.

« Oui, je suis de retour. »

Mark regarde alors les trois hommes derrière le groupe.

« Qui sont-ils ? »

Et comme s’il savait que c’était le signal pour eux, Bernard s’approcha.

« Bernard Macaraeg. Je suis ravi de te rencontrer. Ils nous ont dit beaucoup de choses sur ce que tu as fait. »

Il tendit alors son ancienne main droite vers Mark. Ce dernier accepta la présentation et serra la main du vieil homme.

Un autre tour de table suivit, mais ce n’était que le groupe qui se présentait à Mei et Mark.

« Nous nous sommes déjà présentés ! C’est à vous deux maintenant ! »

Ange, toujours impatiente, pressa les deux jeunes de dire leur nom.

Mark jetta un coup d’œil à Mei qui se cachait derrière lui avant de regarder à nouveau les personnes devant lui.

« Cette fille, c’est Xiao Mei. Non, c’est Mei Xiao. Quant à moi, c’est Mark, juste Mark.

– Tu ne vas pas nous dire ton nom de famille ? Ange était curieuse.

– Je n’ai pas vraiment besoin de le faire, n’est-ce pas ? C’est pas comme si c’était important.

– Wah, c’est injuste !

– Pourquoi es-tu si bruyante ? »