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Chapitre 131 : Le dilemme de Rollan
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 5 – 8h02 – 2ème étage du bâtiment de 4ème année, École primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

À l’issue de leur réunion avec Mark, le capitaine Dela Rosa avait envoyé le sergent-chef Joey Cadunggan à la recherche des personnes figurant sur la liste que Mark leur avait remise. À ce moment-là, le capitaine Dela Rosa et le sergent-chef Irine McCarran conduisirent Mark et les trois membres de la famille Sakurano vers la maison du botaniste Chervil Sandoval.

Rosamie et ses enfants suivaient Mark et les deux soldats avec joie, car ils confirmaient à Mark que le jeune frère de Rosamie était bien un botaniste. Il ne faisait aucun doute que ce botaniste était le jeune frère qu’elle recherchait.

« Nee~ Oncle effrayant. C’est vraiment bien que nous soyons venus avec vous, n’est-ce pas ? Nous avons trouvé Oji sans problème. »

Emika dit soudainement après qu’ils aient monté les escaliers.

Mark acquiesça à ses paroles.

« Je ne le nierai pas.

– Cet oncle effrayant n’est pas du tout humble.

– Oui, je ne le suis pas. Alors arrête de parler.

– Booo~ ! »

En entendant l’échange des deux, les deux soldats les menant ne purent s’empêcher de sourire amèrement. Malgré la différence d’âge entre Mark et Emika, les deux se parlaient comme des amis proches. Tous deux essaient de se réprimander, de plaisanter et de se taquiner, mais aucun d’entre eux ne s’énervait contre l’autre. Même si Mark avait déjà empêché Emika de parler à plusieurs reprises, les deux n’avaient pas cessé leur échange jusqu’à maintenant.

Par contre, Rosamie était d’accord avec ce qu’Emika venait de dire. S’ils avaient décidé de ne pas rejoindre le groupe de Mark, ils chercheraient probablement son frère à l’aveuglette sans savoir où le trouver. Après tout, son adresse était en fait plus éloignée de cet endroit. S’ils n’avaient pas suivi Mark et son groupe, ils n’auraient peut-être jamais trouvé cet endroit. Après tout, ils s’étaient retrouvés ici après avoir trouvé leur chemin jusqu’à la maison de Rollan et y avoir rencontré sa partenaire.

Arrivé au bout du couloir de droite, le capitaine Dela Rosa frappa à la porte.

« Attendez une minute ! »

Une voix masculine se fit entendre et peu après, la porte s’ouvrit, révélant un homme qui ressemblait à Rosamie. Il avait l’air hagard et cela semblait compléter l’aura de chercheur qu’il dégageait. Il semblait avoir un an de moins que Mark.

« Capitaine, sergent-chef, vous avez besoin de quelque chose ? »

demanda Chervil qui savait qu’il n’était pas encore prévu que les militaires partent et l’escortent une fois de plus. Cependant, lorsque ses yeux tombèrent sur Rosamie qui se tenait derrière les deux soldats, ses yeux s’écarquillèrent d’incrédulité et de joie.

« Grande sœur ! »

s’exclama Chervil.

« Chervil… » Rosamie sourit avec des larmes au coin des yeux.

Après que les deux soldats aient ouvert la voie entre les deux, les frères et sœurs s’étaient serrés dans les bras l’un l’autre.

Observant les retrouvailles à côté, Mark commença à s’éloigner. Il n’avait pas besoin d’interrompre les retrouvailles dramatiques de cette famille.

« Oncle effrayant. Où vas-tu ? »

Mark essaya de s’éclipser sans que personne ne le remarque, mais il semblait qu’il n’ait pas pu échapper aux sens des deux enfants.

« Je n’ai rien à faire ici, alors je vais me promener.

– Mais…

– Passez votre temps avec votre famille, d’accord ? »

Mark tapota des deux mains les cheveux verts d’Emika et de Mikio.

« Oui. »

Les deux enfants sourirent et acquiescèrent. Ils se retournèrent et rejoignirent leur mère et leur oncle dans les bras.

Chervil parut stupéfait en voyant l’apparition de sa nièce et de son neveu, mais il ne lui fallut qu’une seconde pour se ressaisir et embrasser joyeusement les enfants de sa sœur aînée. Bien qu’il semble avoir quelques questions en tête, ce qui comptait le plus pour lui, c’étaient les visages souriants des deux enfants en le voyant.

Alors que Mark s’éloignait, le capitaine Dela Rosa envoya Irene l’accompagner et le guider dans le village en attendant les résultats de Joey qui avait été envoyé à la recherche des amis de Mark.

***

Dans la pièce qui servait de logement à Nikky et à son groupe, Dorothy, la jeune cousine de Rollan, était laissée seule. C’était une bonne chose puisque l’endroit était le même bâtiment que celui utilisé par la faction dirigée par les fonctionnaires du gouvernement local. Personne n’essaierait de rôder autour de cet endroit sans permission.

« Dorothy, viens, je vais te montrer quelque chose. »

Une femme familière s’approcha de Dorothy, âgée de dix ans, à l’intérieur de leur habitation. Tenant la main de la fillette, la femme la fit sortir de l’endroit.

« Où allons-nous ? »

demanda Dorothy sans se douter de la femme familière.

« Ne dis rien. C’est une surprise. »

***

Quittant la réunion de famille, Mark décida de se promener dans l’enceinte de l’école. C’est ici qu’il avait passé ses années d’école primaire. Après avoir obtenu son diplôme, à part les fois où il avait été amené à voter lors des élections, il n’avait jamais mis les pieds dans cette école pour explorer l’endroit. Depuis qu’il avait obtenu son diplôme, l’école avait connu de nombreux changements, bons et mauvais. C’était une bonne chose que plus de salles de classe et de bâtiments aient été construits, mais l’école paraissait exiguë et disproportionnée.

Mark décida de n’emmener personne en regardant autour de lui, en particulier Mei, car elle ne ferait qu’attirer inutilement l’attention. Quant à Abbygale, la scène de la souffrance des réfugiés n’était pas bonne à voir pour une enfant comme elle. Pour les autres, avec la menace de la faction que Dominador dirigeait, il valait mieux qu’ils restent dans le bâtiment où l’armée était basée. S’il était seul, il pourrait mieux se débrouiller et s’échapper librement si quelque chose risquait de dégénérer.

« Je t’ai dit que je voulais être seul, non ? »

Irène, cependant, qui avait été envoyée pour le guider, ne voulait pas s’en aller, comme elle en avait reçu l’ordre de son supérieur.

« J’ai reçu des ordres. Je ne peux pas désobéir. »

Le sergent-chef Irène McCarren répondit nonchalamment en le suivant comme un garde.

« Sérieusement. Je sais que les soldats immoraux sont les pires, mais c’est ce qui est ennuyeux avec ceux qui sont droits. »

Mark marmonna.

« Qu’est-ce qu’il y a de mal à cela ? C’est l’un de nos devoirs de suivre les ordres des supérieurs.

– Tous les ordres ? »

Mark s’arrêta de marcher et la regarda.

« Pas tous les ordres. Seulement les ordres qui ne vont pas à l’encontre de ma morale. »

Irène dit avec assurance en bombant le torse.

« Sérieusement, tu es une femme, alors ne fais pas ce genre de gestes. Cela n’a pas d’importance pour moi, mais ce sera une provocation pour les autres. Je te le conseille. »

Mark dit en la regardant avant de se retourner et de continuer à marcher.

Comprenant le sens de ses paroles nonchalantes, Irene se sentit découragée et son visage rougit par l’embarras. Elle était une “dure à cuire” dans son équipe, mais d’une manière ou d’une autre, elle ne pouvait pas supporter les yeux de ce type qui semblaient pénétrer dans son esprit. Cependant, elle ne se sentait pas repoussée par ces yeux, mais plutôt intéressée. Se remettant de son embarras, elle le rattrapa immédiatement.

« Tu ne vas vraiment pas me laisser tranquille, n’est-ce pas ? »

Mark s’emporta.

« Non, je ne fais qu’obéir aux ordres. »

Sur ce, Mark décida de l’ignorer et de faire le tour de l’enceinte.

Tout en marchant, Mark vit les habitations des réfugiés et leur état actuel. Même si les réfugiés n’étaient pas encore dans une mauvaise situation, il semblait que cela ne prendrait pas beaucoup de temps et que ces gens deviendraient désespérés. Les enfants, mais aussi les adultes, présentaient des symptômes de malnutrition. En outre, les espaces de vie étaient loin d’être hygiéniques. L’odeur était insupportable pour Mark, dont les sens étaient renforcés par son évolution. S’il n’était pas doté d’une forte résistance, il se serait probablement déjà enfui de cet endroit.

En pensant que ses amis pouvaient vivre dans ce genre d’endroit, Mark secoua la tête. C’était vraiment pitoyable.

Avec la nourriture et les provisions qu’ils avaient ramenées du centre commercial, ils pouvaient encore tenir une semaine, malgré le nombre de personnes dans son groupe. Ce qui se passerait ensuite n’était pas vraiment un souci puisqu’ils avaient la capacité de chercher de la nourriture eux-mêmes en tant que mutants et évolutifs. Leur situation contrastait totalement avec celle des gens normaux.

« Mark ? »

Quelqu’un l’appela alors qu’il s’approchait d’une certaine pièce.

Ce n’était pas un hasard. Mark se rendait vraiment dans cette partie du bâtiment des réfugiés, car il avait détecté des fluctuations émotionnelles familières.

La personne qui interpella Mark était un homme plus jeune que lui d’environ un an. Son visage était au-dessus de la moyenne, mais on ne pouvait pas dire qu’il était beau. Cependant, son visage était maintenant taché de crasse et les vêtements qu’il portait semblaient ne pas avoir été lavés depuis plusieurs semaines déjà.

Mark reconnut parfaitement cette personne. C’était l’un des hommes les plus proches de Mark et de Rollan et il faisait partie du cercle d’amis de Mark au lycée. Même si la communication entre eux s’était réduite après la fin du lycée, il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’un ami proche. Ce à quoi Mark ne s’attendait pas, c’était de le trouver à cet endroit, car sa maison se trouvait assez loin d’ici.

En y réfléchissant, Mark se dit que c’était possible. Il s’était probablement réfugié ici après que les infectés aient atteint leur maison.

« Mark ! C’est vraiment toi ! »

L’homme s’approcha de Mark qui le regardait en souriant. Incapable d’arrêter ses émotions, il tint les épaules de Mark et regarda son visage.

« Sérieusement Arvie, tu n’as pas à me tenir les épaules comme ça. Tu as les mains sales. »

Mark dit avec mépris mais il était évident qu’il taquinait l’homme en face de lui.

En entendant ce que Mark disait, l’homme fronça les sourcils avant de tendre sa main vers le visage de Mark en essayant d’étaler la saleté sur son visage. Mark esquiva bien sûr.

« N’esquive pas, bon sang. Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus et tu me regardes comme ça. Tu as déjà appris à regarder les gens de haut, hein ! »

Arvie parlait d’un ton agacé, mais un sourire éclatant était accroché à sa bouche.

Irène resta sans voix face à ces deux adultes qui se poursuivaient comme des enfants essayant de se salir l’un l’autre.

« Arrête ça, tu veux bien. »

souffla Mark.

Sachant qu’il avait probablement atteint la limite du tempérament de Mark, Arvie s’était finalement arrêté. Les deux hommes s’étaient serrés dans les bras l’un de l’autre. Mark n’était pas vraiment gêné par l’apparence sale d’Arvie. Il ne pouvait pas s’empêcher d’essayer de se venger de toutes les taquineries qu’il avait subies des années auparavant de la part de ce type.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

demanda Arvie.

« Eh bien, il s’est passé des choses et je suis ici avec mon groupe. Quoi qu’il en soit, comment vas-tu ? J’ai entendu dire que tu t’étais déjà marié.

– Eh bien, oui. Mais tu n’es pas venue.

– Il était déjà tard quand Rollan me l’a annoncé. D’ailleurs, je suis venue ici avec lui.


– Tu es venue ici avec Rollan ? Vraiment ? »

Les deux étaient sur le point de continuer leur conversation lorsqu’ils virent la personne en question marcher anxieusement tout en tournant la tête et le regard ici et là comme s’il cherchait quelque chose.

« Rollan ! »

cria Arvie avec joie.

En voyant Arvie, Rollan semblait stupéfait, mais après avoir vu Mark, il avait l’air d’avoir vu la réponse à ses prières.

Tout en regardant Rollan, Mark fronçait les sourcils. Son état mental était assez erratique, comme s’il s’inquiétait de quelque chose. Sans attendre qu’Arvie reprenne la parole, Mark s’approcha de Rollan.

« Quelque chose ne va pas ?

– Dorothy a disparu. »

Rollan répondit d’un air inquiet. Il avait déjà perdu la plupart des membres de sa famille et il ne restait plus que son jeune frère et sa jeune cousine. Il était trop inquiet que sa famille restante ait disparu à cette période.

« Dorothy… Ta cousine ?

– Oui. Elle devrait être là où Nikky et ses amis séjournent, mais quand nous y sommes allés, elle n’était plus là. »

En entendant cela, non seulement Mark avait froncé les sourcils, mais aussi Irène et Arvie. Arvie savait que ce n’était pas le bon moment pour rattraper le temps perdu.

« D’après ce que tu as dit, cette Dorothy devrait être la fille du groupe de Mme Faja, n’est-ce pas ? »

Irène posa une question.

En voyant la femme soldat, Rollan fut un peu surpris mais acquiesça.

« C’est exact.

– Très bien, je vais y aller. Je transmettrai l’information à mon escouade et je les mobiliserai pour qu’ils participent à sa recherche. »

dit Irène avec une expression sérieuse.

« Il y a autre chose, n’est-ce pas ? »

demanda Mark en voyant son expression.

« Je ne sais pas si c’est lié, mais on nous a déjà signalé des disparitions de femmes et d’enfants. Les principaux suspects étaient les hommes de Dominador, mais nous n’avons pas assez de preuves.

– Les hommes de Dominador, c’est ça ? »

Mark se releva le menton. Il se tourna alors vers tout le monde.

« Arvie, y a-t-il quelqu’un avec toi en ce moment ? De la famille ou des proches ?

– Ma femme et Jason. Les autres sont partis. »

Arvie avait l’air dépité.

« Jason est ici aussi ? Où est-il ? »

Mark était surpris. C’est parce qu’il n’avait pas détecté la présence de Jason, le jeune frère d’Arvie.

« Ce type est parti avec sa propre équipe tout à l’heure. Qui sait ce qui s’est passé, il est devenu plus fort après être devenu fou furieux quand notre famille a été massacrée par les infectés.

– Je vois. »

Mark se tourna alors vers Irène.

« Madame McCarren, il n’est pas nécessaire de déplacer votre escouade. Je vous demanderai juste d’amener cet ami et sa femme dans vos quartiers.

– Mais…

– Ce sera plus efficace si c’est moi qui fais la fouille. »

Irène voulut le contredire mais voyant son regard, elle ne put qu’acquiescer.

Voyant que le sergent-chef était d’accord, Mark se tourna vers Rollan.

« Rollan, retrouve Nikky et son groupe. Je vais partir à la recherche de ta cousine.

– Peux-tu vraiment la retrouver ? »

demanda Rollan, inquiet.

« Ne me sous-estime pas. Nous avons une première piste, il y a donc un endroit où commencer les recherches. »

Sur ce, Rollan vit les yeux de Mark s’illuminer d’une légère couleur rouge.

« D’accord, mais sois prudent. »

Rollan ne savait pas comment Mark comptait chercher Dorothy, mais connaissant les capacités actuelles de son ami, il décida de lui faire confiance.

Mark salua tout le monde d’un signe de tête et se mit en route.

Comme le temps était compté, il ne s’était pas retenu. Activant son adrénaline, il sauta par-dessus les murs et les toits comme un ninja sous les yeux de tout le monde. Non seulement Arvie et Irène, mais aussi les passants et les réfugiés qui le voyaient étaient choqués. Après tout, chaque saut qu’il effectuait était juste quelques centimètres en dessous de trois mètres. Ce n’était pas un saut qu’un humain normal pouvait faire.

Sautant par-dessus les structures construites autour de l’école, l’une après l’autre, Mark se dirigea vers le côté est de l’école.



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