«Êtes-vous sûr de pouvoir gagner? » répliqua Le Seigneur Cauchemar sans éviter son regard.
Ils se regardèrent pendant un long moment avant que Roland ne réponde, «Bien sûr que je peux gagner cette guerre. Donnez encore quelques décennies à la guerre et même les Diables se cachant au continent des Pierres Noires seront anéantis par les humains. Cependant, l’avertissement de l’Oracle indique qu’une crise est imminente, je dois arriver au Pays Sans Fond le plus tôt possible et j’ai besoin de votre aide pour le faire.
«Co… Comment ça? »
«Aidez-moi à vaincre les Diables plus rapidement, c’est-à-dire votre armée du Front de l’Ouest. Roland croisa une jambe sur l’autre. «Par exemple, dites-moi comment vous traitez les Pierres du Châtiment Divin, les capacités du Roi et des grands seigneurs, les points faibles des Diables Araignées. C’est aussi pourquoi je vous ai contacté personnellement. »
Bang! Valkries frappa du plat de ses mains sur la table et du café jaillit des tasses.
«Ne soyez pas trop arrogant, humain sans pouvoirs! » Dit-elle en réprimant de force sa voix. «Vous pouvez me tuer, mais ne vous attendez pas à ce que je me mette à genoux devant vous ou implore votre pitié, et encore plus. Je ne trahirais jamais ma race! Vous aider à vaincre notre armée du Front de l’Ouest ? Vous pouvez rêver ! »
«Insolente! »
«Comment peut-on faire d’une telle impolitesse devant Sa Majesté! »
Les sorcières hurlèrent presque à l’unisson et, en un instant, les deux parties se préparèrent à se battre.
«Que diable font-ils à cette table? »
On pouvait entendre le murmure des autres clients dans le restaurant.
«Une querelle de couple? »
«Euh … les chiffres ne correspondent clairement pas. »
«Mais les filles à côté de lui sont magnifiques! »
«Cette fille de la Péninsule est clairement plus belle, d’accord? »
«Je l’envie tellement…»
Dans son esprit, Roland soupira. Ces filles avaient clairement envie de s’entre-tuer et les clients y voyaient une romance! «Assez, contrôlons-nous tous». Il fit signe à Phyllis et aux autres de retenir leurs attaques puis il se pencha en arrière sur le banc et regarda le Seigneur Cauchemar. «Ne pensez-vous pas que rejeter la réalité vous fait trahir encore plus votre race?»
«La réalité? »
«Exactement! » La voix de Roland devint soudain sombre. «Si l’avertissement de l’Oracle n’est pas un mensonge, alors il n’y a que deux chemins qui se dressent devant toutes les races: le premier nous fait nous entre-tuer dans la Bataille de la Divine Volonté jusqu’à la fin. Le deuxième chemin nous fait cesser toutes ces guerres sans fin avant d’aller au Domaine de l’Esprit ! Et quant aux conséquences de votre choix, ne me dites pas que vous n’y avez pas réfléchi ! »
Sans lui donner le temps de répliquer, Roland haussa le ton «Après être resté si longtemps dans le Monde des Rêves, vous devriez savoir à quel point je peux augmenter la force globale des humains. Sans la découverte d’un autre fragment d’héritage, il est impossible pour votre race de faire face à la force de la nôtre. De plus, si notre guerre dure encore des dizaines d’années de plus, combien de personnes votre race vont être sacrifiées et quel prix devrez-vous payer? A moins que ce soit votre but depuis le début ! »
«Alors ils mourront honorablement sur le champ de bataille…»
«Non, ils vont mourir inutilement pour un mensonge ! » Corrigea Roland en la coupant. «Et à cause de l’existence de fragments d’héritage, cette guerre ne s’arrêtera jamais. La haine et la suspicion répandront les flammes de la guerre dans le continent des Pierre Noire jusqu’à ce que votre race cesse d’exister! Lorsque je partirai, l’éradication des Diables sera inévitable. En comparaison à la perte d’une armée se trouvant au front, il est facile à dire quelle décision sera la plus profitable à votre race. »
Valkries semblait atterrée, cependant elle ne dit rien.
«En réalité, le principal problème est que nous manquons de temps, si nous ne mettons pas fin à la guerre, nous n’aurons aucune échappatoire. » Il décroisa les jambes, se pencha légèrement en avant et dit: «Restez-vous toujours sur votre décision initiale? »
Après un long moment de silence, le Seigneur Cauchemar dit froidement: «Humain mâle, pourquoi devrais-je vous croire? Si je décide de croire aux mots de l’Oracle et que je vous aide, qui peut garantir que vous laisserez ma race survivre? Devrais-je trahir mon peuple seulement pour vos belles paroles ? »
«Vous n’avez pas d’autre choix. D’un côté, il y a une chance de voir votre race survivre, et de l’autre, il y a une extinction assurée, c’est tout. » Roland s’adoucit. «Le but de la guerre a déjà changé, ce qui était impossible autrefois est maintenant possible, tant que vous y pensez de ce point de vue, alors les deux races pourront survivre. »
Valkries se mordit les lèvres mais ne dit rien.
Roland n’attendit pas. «Je sais que c’est une décision difficile, alors je ne m’attends pas à ce que vous répondiez immédiatement. Vous pouvez y aller. »
Elle leva la tête, n’osant pas en croire ses oreilles. «C’est tout? »
«C’est tout. Pensiez-vous que j’allais vous ligoter et vous torturer ou que j’allais vous tuer à la fin de notre discussion? Je vous l’ai déjà dit: Vous êtes libre. » Roland sortit son téléphone. «Ah oui, donnez-moi votre numéro afin que je puisse vous informer de la guerre du front nord dès que possible. Cela pourrait vous aider à prendre votre décision. N’oubliez pas, l’avenir des Diables est entre vos mains. »
Bien que réticente, Valkries finit par donner son numéro de téléphone.
Au moment où elle allait se lever et partir, Roland l’interpella.
«Je veux encore vous poser une question: pensez-vous que Transformateur, il y a mille ans, a fait quelque chose de mal? »
La silhouette de Valkries s’arrêta un moment, puis quitta le restaurant sans se retourner.
«Votre Majesté, allez-vous vraiment laisser un Grand Seigneur Démon se déplacer librement dans le Monde des Rêves? »Demanda Phyllis, inquiète.
«Ce n’est pas le cas. » Roland secoua la tête. «Vous n’avez pas remarqué qu’elle n’est plus le Grand Seigneur Diable qu’elle était autrefois? » Un Diable qui a perdu ses pierres magiques sans mourir immédiatement, mais qui avait obtenu une identité correspondante ne pouvait signifier qu’une seule chose. «Elle fait maintenant partie du Monde des Rêves. »
Roland était certain que les humains allaient remporter la victoire, mais il y avait une différence entre remporter la guerre dans cent ans ou dans dix ans. Il avait besoin de vaincre les Diables le plus rapidement possible et de leur faire perdre toute volonté de résister, nettoyant un chemin vers la Terre Sans Fond. Le Seigneur Cauchemar n’était rien de plus qu’une carte dans sa main. Peu importe la décision qu’elle prendrait, cela ne changerait pas sa décision.
Mais personne ne se plaindrait d’avoir trop de cartes en main à un moment aussi critique. S’ils pouvaient rallier un ancien Grand Seigneur Démon à leur cause, la pression sur la Première Armée diminuerait indéniablement.
Après tout, ce qui lui manquait le plus était le temps.
…
«Et le vainqueur est… Fei Yuhan! »
Toute l’arène éclata en un tonnerre d’applaudissements.
Elle fit un signe de la main aux dizaines de milliers de personnes dans le public, descendit de l’arène au milieu des flashs sans fin et entra dans le salon des concurrents. C’était une compétition où le résultat avait été déjà décidé depuis longtemps. Même si ses adversaires n’avaient pas cherché à la ménager selon les ordres du Défenseur, elle les avait tous mis KO
en moins d’une minute.
Par le passé, monter sur scène comme ça ne lui donnait aucun plaisir. Mais cette fois, c’était différent, parce qu’elle avait vu Valkries, qui était parti depuis longtemps, retourner dans l’arène.
Quelques heures plus tôt, Valkries avait quitté l’arène presque en même temps que Roland.
Après avoir fini de se changer, Fei Yuhan monta dans l’autobus de l’Association et attendit tranquillement le retour de Valkries.
Elle ne s’était jamais sentie aussi fébrile qu’à ce moment précis .
Lorsque Valkries entra dans l’autobus, elle pouvait même entendre le battement de son propre cœur.
Comme Fei Yuhan l’avait prédit, Valkries s’assit à côté d’elle.
«J’ai gagné la compétition aujourd’hui. »
«Ah… félicitations. » Dit Valkries, un peu distraite. Pour Valkries, c’était un comportement rare.
«Dommage que vous ne vous soyez pas inscrit au concours, autrement, j’aurais pu apprécier la force d’un artiste martial exceptionnel de la péninsule de Cargarde. »
«Ce sera pour une prochaine fois», répondit Valkries.
«Bien sûr, une prochaine fois. » Fei Yuhan sourit légèrement.
Même sans observer attentivement son comportement, elle pouvait deviner que Valkries ne laisserait pas fuiter d’informations. Mais puisqu’elle savait que Valkries venait d’un autre monde, et que ce monde semblait être extrêmement pauvre en technologie, elle pouvait utiliser des méthodes plus directes pour obtenir des informations. »
Une fois que les personnes retournant au Sanatorium furent toutes montées dans l’autobus, son moteur se mit en marche.
Lorsque l’autobus entra dans la banlieue, Fei Yuhan tendit doucement son doigt vers le sac à main de Valkries. Elle avait acheté ce sac pour Valkries comme cadeau de sortie d’hôpital et avait observé attentivement le sac sous toutes ses coutures avant de le lui donner. Ainsi, elle connaissait la forme du sac comme le dos de sa main.
Il y avait une section inachevée entre la route principale et la nouvelle route de la ville, mais cela n’affectait pas la circulation. Au pire, il y avait de petits cahots qui soulevaient la poussière. À l’instant où les pneus roulèrent sur la surface bosselée du sol, une traînée de Force de la Nature condensée apparut au bout de ses doigts et caressa légèrement une partie spécifique du sac.
Elle agit comme si son geste était un recul naturel venant des cahots.
Un morceau d’une décoration banale tomba dans sa main.
Caché à l’intérieur se trouvait un minuscule appareil d’enregistrement.
“Très longue durée de vie de la pile, petit et discret, bruit de fond filtré, qualité garantie.” C’était la publicité faite par la boutique en ligne lorsqu’elle avait acheté l’enregistreur miniature sur Internet. Il était enfin temps de le tester.