Auteur : Brother Ling

Traductrice : Moonkissed

Qiao Nian n’avait jamais vu la vendeuse de boissons auparavant et pensa qu’il s’agissait d’une tante. Elle pinça les lèvres et lui ébouriffa les cheveux. « Bon garçon ».

Les joues et les oreilles de Ye Qichen devinrent rouges, et il n’osa pas la regarder dans les yeux. Il tira sur ses vêtements avec ses petites mains avec une expression pure. En voyant ça, Jiang Li ne put s’empêcher de dire : « Nian Nian, pourquoi ai-je l’impression que Chen Chen est un de tes admirateurs secrets ? »

La façon dont il rougissait et paraissait si timide lorsqu’il parlait à cette grande sœur donnait l’impression qu’il s’adressait à un béguin ou à un amant.

Plus il y pensait, plus il sentait que c’était possible. Il regarda le visage fatalement attirant de Qiao Nian, puis l’expression gênée de Ye Qichen. Quelque chose d’étrange s’agita en lui, et il se pencha en avant comme pour recevoir une validation. « Maître Wang, regarde Chen Chen. Penses-tu qu’il pourrait être l’admirateur secret de Nian Nian ? »

Ye Wangchuan haussa un sourcil et regarda dans le rétroviseur l’enfant et l’adolescent qui parlaient sans arrêt. Il avait l’air heureux en disant : « Il ne l’admire pas en secret. »

« Oh, je dois penser trop de choses, alors. » Jiang Li faisait davantage confiance au jugement de Ye Wangchuan. Il se sentit plus à l’aise en entendant cette réponse.

C’était déjà assez grave que cet adulte veuille sa précieuse sœur. Si même l’enfant rivalisait pour elle, comment pourrait-il le prendre à la légère ?!

Mais la déclaration suivante de Ye Wangchuan lui glaça à nouveau le cœur.

« Il l’admire ouvertement ! »

Jiang Li resta sans voix.

Gu San avait attisé les flammes. Tout en conduisant, il ajouta : « C’est vrai, jeune maître Jiang. Le jeune maître a déjà dit qu’il épouserait Mlle Qiao quand il serait grand. Je pense que c’est bien plus explicite que ce que ferait un admirateur secret. »

Un admirateur secret n’avouerait pas son amour pour une fille tous les jours.

Mais à propos d’admirateurs secrets… il jeta un coup d’œil discret à l’homme à côté de lui. C’était un mouvement subtil, et il rétracta rapidement son regard.

S’ils parlaient des admirateurs secrets de Mlle Qiao, ce Maître Wang en était plutôt un !

Les muscles faciaux de Jiang Li se tendirent et il sourit un peu maladroitement. « L’épouser ? Il a encore 20 ans devant lui ! »

Ye Wangchuan haussa à nouveau le sourcil en souriant. Il croisa les bras et dit : « C’est ce que je lui ai dit aussi. »

Un silence s’ensuivit pendant un moment.

Jiang Li ne détecta rien d’étrange au départ et pensa que ce que Ye Wangchuan avait dit était tout à fait normal. Mais après y avoir réfléchi un moment, quelque chose lui sembla un peu bizarre.

Il était le frère biologique de Nian Nian, il était normal qu’il dise que quelqu’un pouvait rêver s’il pensait à se mettre avec sa sœur.

Mais qui était Maître Wang pour Nian Nian ? Pourquoi Jiang Li avait-il l’impression que Maître Wang suggérait que son rival amoureux était 20 ans trop jeune, alors qu’il avait justement l’âge qu’il fallait !

Peut-être pensait-il trop. Maître Wang ne serait pas aussi puéril pour suggérer une telle chose.

Alors qu’il réfléchissait, il entendit la voix grave de Ye Wangchuan. « Qu’est-ce que tu veux pour le déjeuner ? »

La question ne lui était évidemment pas destinée.

Qiao Nian buvait la limonade que Ye Qichen avait acheté pour elle. Elle était froide et rafraîchissante, avec de jolis morceaux d’aloe vera et de citron. Les saveurs aigre-douce se mélangeaient plutôt bien.

Elle s’appuya sur son siège et dit nonchalamment : « Une fondue chinoise ? ».

Elle pensa soudain à une marmite chaude.

« Alors, une fondue chinoise. » Ye Wangchuan n’eut aucune objection. Tous ceux qui connaissaient ses goûts et ses préférences savaient qu’il ne supportait pas bien les épices. Il ne s’intéressait pas non plus aux marmites chaudes et autres aliments ordinaires.

Qiao Nian leva les yeux au ciel et se souvint qu’elle lui devait une faveur. Elle prit les devants et dit : « Je vais déjeuner pour mon plaisir. Je connais un bon endroit pour manger une fondue chinoise, juste au centre de la ville. »

Ye Wangchuan se pencha en arrière, l’air insouciant comme d’habitude. « Donne l’adresse à Gu San et laisse-le naviguer. »

Qiao Nian sortit son téléphone portable et chercha l’adresse du magasin, puis la donna à Gu San.