*Tchac !*
Tout à coup, l’homme aux longs bras sentit une douleur dans sa poitrine, comme si une arme acérée l’avait transpercé !
Il avait déjà terminé la constitution de ses fondations. Son corps était résistant et sa peau aussi dure que la pierre. Mais là, une épée était plantée dans son coeur comme un couteau dans du beurre.
Il fixa Song Shuhang, mais le jeune homme face à lui tenait une bouteille de potion de Trempe Corporelle dans ses deux mains, et rien d’autre.
Que s’est – il passé ? Que se passe -t- il ?
Du sang coula de sa poitrine, absorbé par l’épée invisible et teintant son fil de rouge. « Qu’est-ce que c’est que ce truc ? »
Il leva furieusement les bras, les yeux emplis de haine. Même si seule la mort l’attendait, il était déterminé à emmener l’étudiant en enfer dans sa chute.
Cependant, ses membres le lâchèrent à mi-parcours. Il sentit tout son corps s’affaiblir, tout son Qi Sanguin et toute sa force aspirés par l’arme indiscernable.
Dans le même temps, dans son esprit, des dizaines de milliers de moines chauves récitaient des versets en boucle : « La mer de l’amertume est infinie, tourne ta tête pour voir le rivage ; pose le couteau du boucher, et deviens un Bouddha sur son siège ! »
Song Shuhang prit une profonde inspiration et retira l’outil de mort du torse de son adversaire. « Une épée volante. »
L’épée volante du Grand Maître Profond Principe, qui, heureusement, n’avait pas encore été retournée à son propriétaire.
Seuls ceux qui avaient reçu la permission de ce dernier, le Maître Praticien et lui-même, pouvaient la voir de leurs yeux. Pour les autres, elle était invisible, un objet indétectable.
Bien sûr, si le pouvoir de l’ennemi avait été bien au-delà de celui du Grand Maître, alors cela aurait été une autre histoire.
Depuis le début de cette rencontre nocturne, Song Shuhang l’avait brandie devant lui. Il avait initialement prévu de trouver une opportunité pour poignarder l’homme lui faisant face lorsqu’il aurait été suffisamment près.
Cependant, il ne s’était pas attendu à être attaqué ainsi. Tout ce qu’il avait eu à faire avait donc été d’ajuster légèrement la position de l’épée et de viser le cœur.
Puis ce dernier avait vu son torse transpercé dans un bruit de giclement.
C’était si simple, presque trop facile.
Il s’était même épargné l’utilisation de la pilule puante !
L’homme aux longs bras ouvrit la bouche, luttant pour prononcer trois mots. « Vol de corps ? »
Ce “jeune homme” avait la vie d’un parfait mortel, avec le niveau de cultivation allant avec. Pourtant, quelqu’un possédant de la potion de Trempe Corporelle, une épée volante et le statut d’un aîné capable d’inquiéter le Maître d’Autel ne pouvait être qu’un terrifiant cultivateur légendaire, utilisant une technique de retour dans un nouveau corps à la fin de sa vie. Mais ces techniques n’étaient-elles pas que des légendes ?
Song Shuhang ne prêta pas attention à ce que disait l’inconnu. Il souleva l’épée volante qu’il voyait noire, et une légère odeur de sang se précipita dans son nez.
Même s’il s’était résolu à aller jusqu’au bout, l’odeur du sang le mit mal à l’aise. Après tout, il n’était pas un démon fauchant les gens comme du blé, mais un étudiant normal.
Une profonde respiration, et le Vrai Soi des Écrits d’introspection méditative apparut dans son esprit, lui apportant calme et stabilité.
« Un dernier mot ? » lança-t-il.
L’homme ouvrit la bouche. « Je… »
Alors qu’il commençait à s’exprimer, l’épée volante frappa à nouveau, lui coupant la tête en un coup.
Ainsi, il ne mourut pas en paix. Son corps et sa tête furent séparés, et ses restes tombèrent au sol, sans que la moindre goutte d’hémoglobine ne tombât à terre.
L’épée volante du Grand Maître Profond Principe n’était pas une épée normale, tuer des gens sans verser le sang était une de ses propriétés de base.
« Ouais, en fait, je n’avais pas vraiment l’intention d’écouter tes derniers mots. »
La main de Song Shuhang qui tenait l’épée tremblait légèrement. Il relâcha légèrement sa prise, avant de se calmer peu à peu.
C’était la première fois qu’il prenait une vie. Avant cela, il n’avait même jamais tué un poulet. « Voilà à quoi je me suis résolu. »
Une nécessité.
Cet individu était le premier à mourir de ses mains, et ne serait pas le dernier.
Si cela avait été possible, il aurait voulu le capturer vivant pour en tirer des informations sur la cachette du Maître d’Autel. Malheureusement, il n’en avait pas la force. Son adversaire avait été un cultivateur ayant ouvert ses Acupoints de l’Oeil et du Nez. Il n’avait pas suffisamment confiance en lui pour tenter de soumettre un tel ennemi.
Dans cette situation, le tuer était le bon choix.
Intérieurement, il répétait encore les Écrits d’introspection méditative, gardant ainsi son sang-froid même face à un corps sans tête.
Avec l’épée dans une main, Song Shuhang avança prudemment, fouillant le corps du mort.
Il n’avait pas grand-chose sur lui.
Une potion à l’odeur âcre. Certainement le liquide pour dissou dre un cadavre .
Trois lames sans manche.
Et, un médaillon gravé avec trois marques de griffes et une tête de bête, qui devait représenter le statut de l’homme, ou l’organisation à laquelle il appartenait. Peut – être un indice à utiliser u ltérieurement .
Enfin, il y avait plusieurs milliers en liquide, et le téléphone de Zhao Yaya.
Pour un pratiquant à un tel niveau, il était vraiment fauché.
Song Shuhang ouvrit la bouteille de la potion suspecte et en versa sur le cadavre de l’homme aux longs bras.
Une odeur piquante s’éleva rapidement. Le corps et une partie de ses vêtements s’évaporèrent et disparurent de la surface de la terre.
« Est-ce un trésor ? » Il rangea le Liquide Dissolvant les Corps dans une de ses poches.
L’effet était surprenamment puissant. Même le corps d’un pratiquant du Premier Rang avait fondu en quelques instants, bien que n’étant alors plus qu’un simple cadavre incapable de rassembler du Qi Sanguin pour y résister.
Tant qu’il es t bien utilisé, il p eu t servir d’arme pour un meurtre, non ?
Finalement, il en versa un peu plus sur les frusques restantes, effaçant ainsi les dernières traces de l’existence du peu regretté individu.
Après s’être assuré qu’il ne laissait rien derrière lui, Song Shuhang prit Zhao Yaya dans ses bras et se précipita vers la résidence du Maître Praticien.
Elle était toujours inconsciente. Il s’inquiétait de la présence d’un poison quelconque dans le corps de sa cousine. Il valait mieux l’emmener voir l’Aîné pour qu’il vérifiât si tout allait bien.
Environ trois ou quatre minutes plus tard.
Zhao Yaya ressentit une vive douleur dans son cou, comme des raideurs après avoir dormi dans une mauvaise position.
Et puis, le lit tanguait. Elle gémit plusieurs fois en signe de protestation.
Mais les mouvements se firent plus intenses.
Enfoiré, ne puis – je pas dormir correctement ?
Elle ouvrit furieusement les yeux, puis elle se rendit compte qu’elle n’était pas dans son lit, mais sur le dos de quelqu’un courant dans une rue.
Oh mon Dieu, qu’est-ce qu’il se passe ?
Choquée, le dernier brin de somnolence s’envola à des milliers de kilomètres.
Est – ce que quelqu’un m ‘a enlevée ?
Par chance, elle découvrit que l’homme qui la portait était une personne familière. Elle connaissait trop bien Song Shuhang aussi, bien qu’à peine éveillée, elle était encore capable de le reconnaître.
« Shuhang, où sommes-nous ? » demanda-t-elle doucement en lui tapotant légèrement l’épaule.
« Eh ? Tu es réveillée ? » Il s’arrêta dans sa course pour la poser au sol. « Comment te sens-tu ? Tu as mal quelque part ? »
Zhao Yaya fronça les sourcils. « Je vais bien, j’ai juste un peu mal à la nuque. Au fait, qu’est-ce que je fais ici ? »
« Pourquoi tu me demandes ça ? N’est-ce pas toi qui m’as appelé pour venir te chercher ? Je suis venu le plus vite possible et je t’ai trouvée allongé sur un banc, profondément endormie. Je cherchais juste un endroit où te faire passer la nuit » répondit-il avec une expression sincère en la regardant dans les yeux.
Ce n’était pas un mensonge. Son numéro avait bien été utilisé pour le contacter, il l’avait trouvée inconsciente, et il se dirigeait vers un endroit où elle pouvait passer la nuit.
« … » Elle le regarda pendant un long moment. Il ne semblait pas mentir.
Elle essaya de rappeler son dernier souvenir, mais tout était flou. Elle se souvenait vaguement être allée boire avec trois proches amis. N’était-elle pas ensuite retournée chez elle ?
Se peut – il que j’ai trop bu ? Mais, je n’ai pris que quatre verres aujourd’hui, comment est-ce possible ?
Zhao Yaya se frotta les tempes, visiblement secouée.
« Tu veux aller faire un tour à l’hôpital pour un examen ? » demanda Song Shuhang, inquiet.
« Pas besoin. Si c’est juste un torticolis, je vais parfaitement bien. » Elle se massa la nuque, douloureuse comme si quelqu’un lui avait mis un coup de karaté. À part ça, elle n’avait mal nulle part.
Elle était étudiante en médecine après tout. Elle pouvait facilement déceler les signes de troubles physiques.
« Alors je te raccompagne » conclut-il en souriant.
Zhao Yaya sentit que ce sourire débordait de chaleur, lui procurant un fort sentiment de fiabilité. « Shuhang, cela fait seulement un jour depuis notre dernière rencontre, mais j’ai l’impression que tu as beaucoup mûri. »
« Vraiment ? Tu dois te faire des idées » répondit-il avec nonchalance. J’ai changé , hein ? À partir du moment où il avait balancé son épée et décapité un être humain, son esprit en avait été impacté.