Horizon, le Fou de Don de Capacités. En entendant ce surnom, il était évident qu’il n’en était pas à son coup d’essai. Transmettre de la puissance aux autres était devenu son passe-temps. D’où son surnom.
Mais à en juger par la réaction de Yu Jiaojiao… Ce charmant vieillard aux cheveux blancs qui apparaissait régulièrement dans les romans d’arts martiaux pour transmettre une partie de son pouvoir au personnage principal n’était pas vraiment digne de confiance. Sinon, elle ne lui aurait pas crié de fuir le plus vite possible.
– « Non, attendez. Ami Daoïste, c’est un malentendu ! Laissez-moi clarifier les choses ! » dit-il précipitamment.
Mais il n’avait pas fini sa phrase que le jeune ami Song Shuhang s’était déjà enfui à toute vitesse.
Dès que Yu Jiaojiao était montée dans les aigus, il avait compté sur le jeu de jambes de la Marche des 10.000 km de l’Homme Vertueux pour quitter les lieux.
Le Prêtre Daoïste Horizon se tenait là, la main tendue, l’air abasourdi. À ce moment-là, il avait envie de pleurer.
C’est un malentendu. C’est juste un gros malentendu !
Et d’où sortait ce surnom de Fou de Don de Capacités ? Même s’il donnait fréquemment de la force aux autres, ce n’était qu’après avoir obtenu leur consentement. Pourquoi donc le fuir ainsi ?!
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Pendant ce temps, alors que Song Shuhang courait à toute vitesse, Yu Jiaojiao lui raconta les exploits du Fou de Don de Capacités.
Horizon avait un passe-temps particulier, confier un peu de sa force aux autres. Cependant, ce n’était pas un tic avec lequel il était né, mais une habitude qui avait vu le jour en raison de circonstances particulières. Après tout, à moins d’avoir une bonne raison, pourquoi un pratiquant céderait-il aux autres son Vrai Qi ou son énergie spirituelle, minutieusement accumulés au travers d’une pratique régulière et éprouvante ? Autant travailler gratuitement pour un inconnu !
La principale raison au développement de ce comportement était la Tribulation Céleste.
Horizon était un Empereur Spirituel de Cinquième Rang depuis près de 300 ans. Cependant, il ne se pressait pas pour percer au Sixième ! Après une auto-évaluation minutieuse, il avait estimé n’avoir que 20% de chances de devenir un Véritable Monarque s’il essayait de progresser sans préparation appropriée. La probabilité d’échec atteignait donc 80 %. Ses chances de survie étaient basses, il était un grand cultivateur du Domaine du Noyau d’Or
et son espérance de vie était très longue. Pourquoi tout perdre en tentant de percer ?
Bref, il avait contenu sa puissance autant que possible et avait essayé de trouver un moyen d’augmenter ses chances de réussir.
Cependant, cela pouvait fonctionner un temps, mais pas éternellement… Le Prêtre Daoïste Horizon était déjà au sommet du Cinquième Rang. Même s’il arrêtait de s’exercer, l’énergie spirituelle à l’intérieur de son corps atteignait la limite maximale de ses capacités en une dizaine d’années. À chaque fois, son Noyau d’Or cherchait automatiquement à donner naissance à un Lac Spirituel, marque d’un Véritable Monarque.
Mais plus tard, il avait eu une excellente idée pour empêcher cette situation de se produire. Transmettre sa force à d’autres pratiquants, ou consommer son énergie spirituelle pour renforcer leurs muscles et leurs os. En procédant ainsi, il n’aurait pas à s’inquiéter de la Tribulation Céleste pendant un certain temps. Il s’était vraiment trouvé intelligent ! Non seulement il pouvait céder de la puissance à quelqu’un, mais aussi obtenir quelque chose de valeur égale en retour. Même après 300 ans, il ne s’en était jamais lassé, confiant sa force toutes les quelques années, voire dizaines d’années.
Ainsi, son surnom de Fou de Don de Capacités s’était répandu. Si seul son nom était devenu célèbre, cela n’aurait pas été si mauvais. Avec suffisamment de renommée, il aurait pu ouvrir une grande entreprise ! Après tout, beaucoup dans le monde des pratiquants souhaitaient recevoir force et compétences. Particulièrement les débutants par rapport à un Empereur Spirituel de Cinquième Rang. Ils seraient ainsi capables de faire l’expérience de l’énergie spirituelle très tôt dans leur cultivation, augmentant ainsi leur puissance globale et la précision de leurs arts martiaux. De plus, leurs os et leurs muscles se renforceraient également et subiraient une transformation qualitative. C’était tout simplement génial !
Mais alors qu’il était un de ces adorables vieillards aux cheveux blancs qui transmettaient de la force aux autres, pourquoi la simple mention de son surnom effrayait-elle tellement les gens ? Ils le fuyaient dès qu’ils comprenaient qui il était !
Horizon avait-il secrètement altéré le processus de transmission et causé du tort à ses clients ?
Bien sûr que non !
Il était sérieux en parlant de céder sa force aux autres. Chaque fois qu’il le faisait, il tablait sur un service généreux et de qualité. Il avait une réputation à défendre !
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La situation dans son ensemble était plutôt inhabituelle. Chaque fois que le Prêtre Daoïste voulait confier un peu de sa puissance à quelqu’un, il faisait un pas en avant avec enthousiasme et interpellait quelqu’un.
Par exemple, il disait “Ami Daoïste, s’il vous plaît, attendez un instant !”, ou “Ami Daoïste, puis-je avoir un peu de votre temps ?”, ou encore “Le pauvre Daoïste que je suis a remarqué que votre talent est incroyablement élevé, et il se trouve que j’ai cinq ans de force ici avec moi que je peux vous transmettre grâce à une technique adaptée, seriez-vous intéressé ? Vous pouvez avoir ce pouvoir en échange d’une modique somme !”
Il était très doué pour vendre ses services. Chaque fois qu’il essayait de convaincre quelqu’un, il réussissait dans 80 à 90% des cas et il recevait son paiement en retour. Après avoir réalisé cette transaction, les deux côtés étaient gagnants.
En 300 ans, Horizon avait transmis sa force à 72 pratiquants. Mais c’était à ce moment-là que les ennuis avaient commencé !
Parmi eux, 29 étaient morts peu de temps après avoir accepté sa force, tués par la Tribulation Céleste, détruits corps et âmes. Beaucoup avaient supposé qu’ils avaient été trop avides et avaient accepté trop de force du Prêtre Daoïste. Ils n’avaient même pas eu le temps de se pavaner devant leurs pairs lorsqu’ils avaient été forcés de subir une Tribulation Céleste en raison de l’augmentation soudaine de leur puissance. Finalement, ils avaient été réduits en cendres, n’ayant pu se préparer correctement.
De plus, 23 autres avaient perdu leur corps peu de temps après avoir effectué la transaction. Ils n’avaient eu d’autre choix que d’en changer, possédant une marionnette ou quelque chose de similaire pour continuer à vivre.
Ensuite, 2 autres avaient offensé un puissant expert d’une Secte démoniaque et avaient été transformés en serviteurs morts-vivants.
Après cela, 11 autres avaient disparu, sans laisser d’adresse.
Seuls 7 pratiquants étaient sains et saufs.
On avait pas loin de 90% de chances de mourir après avoir reçu sa force !
Parmi les 7, il y en avait un qui avait reçu la force du Prêtre Daoïste Horizon douze ans plus tôt. Cet individu n’avait eu aucune idée d’à quel point le Fou de Don de Capacités était redoutable. Après avoir obtenu du pouvoir du charmant grand-père aux cheveux blancs, il était retourné dans sa Secte faire le beau devant ses condisciples. Mais après avoir appris la vérité sur ce pratiquant, il était presque mort de peur. Il avait rédigé un testament le soir même et avait vécu chaque jour dans la crainte et dans l’appréhension, se dévouant à sa cultivation. Heureusement, il avait finalement survécu.
Sur les 72, moins de 10 avaient réussi à s’en sortir.
Depuis, de nombreux pratiquants qui connaissaient sa méthode de transmission avaient commencé à l’éviter.
La plupart des cultivateurs croyaient au Destin. Tous savaient que Horizon n’avait en aucun cas altéré la force transmise. En termes de quantité ou de qualité, il était juste et honnête. Cependant, ceux qui tentaient l’aventure manquaient inhabituellement de chance. Certains supposaient donc que le Prêtre Daoïste transmettait involontairement la fatalité à laquelle il devait faire face lors de sa Tribulation Céleste.
Peut-être était-ce pour cela que 90% des pratiquants qui avaient reçu son aide avaient mal fini.
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Song Shuhang hocha la tête. « En d’autres termes, sa transmission de force est super effrayante. »
De son côté, il ne manquait pas de puissance. Il y avait encore beaucoup de cristaux de bêtes spirituelles à consommer dans son sac à main réducteur de taille. C’était sa constitution qui ne suivait pas le rythme. Il risquait vraiment de mourir si sa force augmentait à nouveau !
Bref, le Vrai Maître continua à utiliser la Marche des 10.000 km de l’Homme Vertueux. Ses mouvements étaient fluides. À première vue, il ne semblait pas y avoir de différence entre lui et une personne ordinaire qui flânait simplement dans la rue. Mais en réalité, sa vitesse était extrêmement élevée.
Le Prêtre Daoïste Horizon ne prit pas la peine de le poursuivre. Sinon, il l’aurait rattrapé en une seconde, étant au sommet du Cinquième Rang.
Song Shuhang poussa un soupir de soulagement. « Prenons un taxi et rentrons, d’accord ? »
Mais lorsqu’il y réfléchit, il se rendit compte qu’il n’avait pas besoin de s’enfuir !
Après tout, Horizon avait simplement suggéré d’utiliser la transmission de force pour un échange, pas que seule cette méthode l’intéressait. Ils auraient pu simplement utiliser des pierres spirituelles…
S’il rencontrait à nouveau le Prêtre Daoïste, il irait droit au but et demanderait des pierres. Il en avait vraiment besoin.
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Le soleil brillait bien haut dans le ciel et il faisait chaud.
Néanmoins, la rue Leyuan de la région de Jiangnan était toujours pleine de monde et animée.
Song Shuhang tapota son ventre gargouillant. S’étant infligé un lavage gastrique, il avait vidé son estomac. Même s’il associait encore le goût de la saleté à la nourriture, il avait vraiment envie de manger.
– « Pouvons-nous d’abord casser la croûte ? » dit-il.
– « Pourquoi pas ? Après tout, le Prêtre Daoïste Horizon ne nous a pas suivi, » répondit Yu Jiaojiao. Mais pour une raison de sécurité, elle activa quand même un petit trésor magique qu’elle avait avec elle. Celui-ci pouvait cacher leur aura. Son père, le Véritable Monarque Tyran Jiaolong, l’avait personnellement fabriqué à son intention. Après l’avoir activé, leur présence disparut et ils n’avaient plus à craindre d’être pistés par Horizon.
L’instant d’après, l’étudiant jeta un coup d’œil aux magasins.
Il y avait toutes sortes d’étals de nourriture, rien ne manquait. La rue était presque comparable à celle jouxtant l’entrée de l’université de Jiangnan.
Puis… Song Shuhang aperçut rapidement un magasin assez spécial. Il vendait des têtes de poisson.
Étrangement, il y avait une très longue file d’attente, et ce malgré la chaleur. Depuis la devanture, elle s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres.
C’était vraiment impressionnant ! Il semblait que même les températures les plus extrêmes ne pouvaient étouffer la passion des gloutons !
Mais ce commerce de têtes de poisson était-il vraiment célèbre ? Pourquoi n’en avait-il pas entendu parler ?
Sur ce, il décida de faire la queue, curieux.
Devant lui, un jeune étudiant voyait sa sueur perler au bout de son nez à cause de la chaleur. Quand le Vrai Maître se tint derrière lui, il sentit une agréable fraîcheur venir dans son dos. Il avait l’impression d’être entré dans une pièce avec la climatisation allumée. Il ne put s’empêcher de tourner la tête pour regarder derrière lui. Il leva la tête, Song Shuhang étant devenu très grand.
Ce dernier lui sourit.
Il lui sourit en retour.
À première vue, il devrait faire la queue pendant un bon moment. Par conséquent, le Vrai Maître demanda : « Dites, les têtes de poissons de ce magasin sont-elles célèbres ? »
– « Les têtes de poissons ? Non. Elles sont moyennes. »
– « Oui ? » Le commerçant vendait de la nourriture qui n’était pas géniale ? Dans ce cas, que faisaient-ils tous là ?
À ce moment précis, une jeune fille dans son dos lui parla. « Est-ce que vous avez décidé de faire la queue parce que vous avez vu tous ces gens attendre ? En fait, nous faisons tous la queue pour le sandwich à la viande, non pour les têtes de poissons. »
– « … » Un sandwich à la viande ? S’ils font la queue devant un magasin de poisson pour manger de la viande, le propriétaire n’aura-t-il pas envie de pleurer ?
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En fait, le gérant avait effectivement envie de pleurer à ce moment-là.
Il jeta un coup d’œil à sa cuisine. Quelqu’un s’y était installé avec tous les ustensiles nécessaires à la préparation des sandwichs à la viande : une femme voilée avec une grande silhouette élancée. Ses mains fines manipulaient avec dextérité un outil qu’il n’avait jamais vu auparavant. Elle s’en servait pour découper rapidement n’importe quel morceau de viande. Ses gestes étaient si précis que même quelque chose d’aussi simple que de trancher la chair était une œuvre d’art quand elle était à la manœuvre.
Mais d’où sort-elle ? Que fait-elle dans ma boutique ? Il essaya de s’en souvenir.
Tout s’était passé le matin même. Accompagné d’un prêtre aux cheveux blancs, elle était venue prendre de quoi manger.
Même s’il avait trouvé le duo un peu étrange, un client était un client. Puisqu’il avait décidé d’ouvrir son commerce pour vendre, il ne les refoula pas à l’entrée.
La paire avait commandé nonchalamment sa spécialité.
Une fois le repas servi, le prêtre avait mangé avec beaucoup d’enthousiasme. Quant à la femme, elle avait écarté son voile et mangé une seule bouchée, puis posé ses baguettes.
Ce n’était absolument pas étrange. Après tout, il n’imaginait pas que les têtes de poissons pouvaient plaire à tout le monde. Il était tout à fait normal que certains n’aimassent pas.
Mais ce qui s’était passé ensuite l’avait stupéfié.
La femme voilée s’était levée et s’était rendue en cuisine. Elle avait déclaré au chef : « Ce que vous avez préparé est tout simplement immangeable. Je n’ai même pas pu en prendre plus d’une bouchée avant de devoir arrêter. Venez, je vais vous apprendre comment préparer du poisson ! »
Le cuisinier avait été abasourdi.
Ensuite, ne s’embarrassant pas avec la bienséance, elle avait pris les ustensiles de ses mains et avait commencé la préparation, une étape à la fois. Elle avait même pris le temps de lui fournir des explications détaillées.
“Si vous tranchez le poisson de cette façon, il sera plus savoureux.”
“L’assaisonnement doit être préparé de cette manière.”
“L’intensité du feu est également très importante. Il faut la contrôler correctement.”
Elle semblait être un professeur donnant un cours à un élève et elle n’avait pas pris de gants avec lui.
Le gérant du magasin avait été très en colère en la voyant faire. Il s’était demandé pour qui diable cette femme se prenait et si elle ne pouvait pas les laisser faire des affaires en paix. De plus, son chef cuisinier n’était pas un novice. Il s’était attendu à le voir exploser tandis qu’elle lui faisait la leçon comme à un petit enfant ?
Pourtant… Son employé ne s’était pas mis en colère. Il avait continué à l’écouter comme un étudiant studieux. Il avait même fini par trouver un petit carnet quelque part où il s’était mis à noter sérieusement chacune de ses explications.
Le propriétaire avait été stupéfait. Le chef cuisinier qu’il embauchait s’était-il trompé dans ses médicaments ? Il était si doux, comme un petit animal de compagnie !
Une fois que la femme avait terminé son discours, le cuisinier s’était comporté comme s’il avait trouvé un trésor. Il l’avait remerciée avec enthousiasme. Puis il était parti. Il s’était enfui en tenant fermement son carnet…
Il s’en était allé. Sans même le saluer.
Le gérant l’avait appelé cinq fois, sans réponse.
Il s’était senti au bord de l’explosion.
Lui avait-on fait une blague ? Le chef et la cliente voilée s’étaient-ils mis d’accord pour lui faire une farce ?
Il avait eu envie de la saisir par le col et de lui faire goûter à son rugissement guerrier de gérant.
Non, attendez… Il se souvint qu’il s’était réellement précipité dans sa direction et qu’il avait tenté de l’attraper. Mais… Que s’était-il passé ensuite ? Tout était devenu noir et il avait perdu connaissance.
À son réveil, il avait découvert que la femme occupait son magasin où il vendait des têtes de poissons pour préparer des sandwichs à la viande. Le plus effrayant était qu’elle était extrêmement douée pour faire des affaires. Il y avait déjà une très longue file d’attente à l’extérieur, il n’en voyait pas la fin.
Il se mit immédiatement à pleurer.
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À ce moment-là, sa cliente le regarda et dit avec indifférence : « Arrêtez de me fixer comme ça. Vous n’avez pas à vous inquiéter pour vos profits, tous sont pour vous. Si peu d’argent ne m’intéresse pas. »
Alors qu’elle avait préparé la tête de poisson plus tôt, un éclair de génie l’avait saisie. Plusieurs associations de viandes différentes avaient fait surface dans son esprit. Les ayant trouvées intéressantes, elle s’était dit que le Festin pourrait en bénéficier.
Là-dessus, elle s’était immédiatement mise à expérimenter.
Elle avait essayé plusieurs associations… Alors qu’elle cuisinait, le parfum de ses plats se répandit au loin, attirant plusieurs personnes. Rapidement, les clients avaient formé une longue file et ils la regardaient avec enthousiasme.
Réfléchissant un instant, elle avait conclu qu’elle pouvait tout à fait vendre ces produits expérimentaux. C’était beaucoup mieux que de les jeter. Bref, elle avait commencé à préparer des sandwichs à la viande.
Bien sûr, afin d’éviter de nuire aux mortels, elle avait retiré l’énergie spirituelle de la nourriture.
Voilà. Les clients qui attendaient dehors avaient beaucoup de chance. Non seulement parce que l’énergie spirituelle avait été ôtée, mais aussi parce que ces précieux ingrédients appartenaient au monde des pratiquants. Leurs corps en bénéficieraient grandement.
Parfois, être un fin gourmet était une bonne chose.
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La femme voilée ne cessait d’expérimenter différents assortiments.
Mais juste à ce moment-là, quelqu’un poussa la porte arrière de la cuisine. Un Prêtre Daoïste aux cheveux blancs entra, l’air gêné. Il affaiblissait considérablement son aura afin d’éviter d’influencer le gérant du magasin, qui n’était qu’un être humain ordinaire. Il utilisait même un trésor magique pour la diluer davantage.
Il s’agissait de Horizon, le Fou de Don de Capacités. C’était d’ailleurs lui qui était venu ce matin-là avec la cultivatrice pour manger une tête de poisson.
– « Fée Neige Élevée, je suis de retour. Que préparez-vous de bon ? » Il sentit le parfum dans la cuisine et déglutit.
Elle sourit. « Avez-vous fini de votre côté ? »
Il hocha la tête et dit via une transmission secrète : « L’objet a été expédié. Pendant que j’y étais, j’ai également demandé à une secte spécialisée si elle avait la Technique d’Apprivoisement des Cigales Dorées Noires quelque part. Cependant, c’est peu probable. Après tout, les Cigales Dorées Noires sont bien trop rares. »
– « Merci, cher ami Horizon. Je me souviendrai de votre aide. » Elle avait récemment obtenu plusieurs cigales de valeur et voulait voir si elle pouvait les dresser. Selon des archives anciennes, il s’agissait d’un délice culinaire. Elle désirait rendre ce plat à nouveau populaire.
– « De plus, j’ai également collecté des informations sur le Vénérable Blanc. Il a effectivement passé du temps ici, dans la région de Jiangnan. Il paraît qu’il a conduit un jour un… Un tracteur à manivelle dans le coin, dans la rue. » Il sortit son téléphone portable et le déverrouilla.
Un de ses amis avait déclaré avoir mis la main sur une photo où le Vénérable Blanc partait avec un tracteur. La photo avait été prise grâce à une caméra de surveillance et elle était donc un peu floue.
Il venait justement de la recevoir.
– « Je vois. » Elle hocha la tête. Le Vénérable avait organisé une compétition de tracteurs à manivelle qui a choqué le monde des cultivateurs et avait même été retransmise en direct. Malheureusement, elle avait été trop occupée et n’avait pu arriver à temps pour y assister.
– « Tenez, voici la photo. » Horizon toucha l’écran de son téléphone portable et zooma sur l’image.
On y voyait un tout nouveau tracteur à manivelle foncer sur la route en crachant un nuage de fumée noire. Celui qui le conduisait était un homme semblant sortir d’un tableau. Il était incroyablement beau. En le voyant, beaucoup souhaitaient réécrire les dictionnaires pour lui dédier les mots “joli”, “beau” et “magnifique” !
Ce bel homme qui semblait être surnaturel avait l’air excité. Il saisissait le volant à deux mains, vibrant avec son tracteur. Il paraissait bien s’amuser.
À côté de lui, il y avait une autre personne. Un étudiant au joli minois. Comme le tracteur à manivelle était étroit, il n’avait d’autre choix que de se serrer. Il était trop mignon.
– « Avant cet événement, on raconte qu’un trou est soudainement apparu quelque part dans la région de Jiangnan. Un creux demi-circulaire. Les deux événements étant espacés de plus d’un mois, on peut supposer que l’Aîné Blanc a vécu dans la région pendant plus d’un mois après être sorti de sa méditation. Notre seul indice pour le retrouver est de mettre la main sur ce jeune homme avec lui, sur le tracteur… Hein ?! » Le Prêtre Daoïste Horizon ouvrit de grands yeux.
Il zooma encore plus et regarda attentivement la photo.
Le visage de l’étudiant paraissait plus immature, néanmoins il n’y avait aucun doute. Il s’agissait du Vrai Maître qu’il avait rencontré plus tôt et à qui avait proposé de transmettre sa force !
Il en était absolument certain !
Neige Élevée le fixa de ses beaux yeux et demanda : « Cher Daoïste Horizon, avez-vous reconnu ce jeune homme ? »
Il hocha la tête. « Quelle coïncidence. Je viens de le rencontrer. C’est un pratiquant de Deuxième Rang encore très jeune. Il est donc apparenté au Vénérable Blanc… Pas étonnant que sa constitution soit déjà si solide pour son âge. Son Vrai Qi est également très riche, son énergie mentale a même atteint le Troisième Rang. »
Le visage féminin s’illumina immédiatement. « Où est-il ? »
400 ans plus tôt, elle avait jeté son dévolu sur Blanc et lui avait déclaré ouvertement sa flamme.
Cependant, il l’avait repoussée sans y réfléchir à deux fois.
En conséquence, elle ne l’avait plus invité au Festin des Immortels pendant les 400 années suivantes, dépitée.
Mais après y avoir réfléchi, elle avait décidé de donner une autre chance cette année-là. Elle avait voulu lui envoyer une invitation. Toutefois… Elle ne savait pas comment le contacter.
Elle ne savait pas où il se cachait. Il n’avait tout de même pas décidé de s’isoler à nouveau pour quelques centaines d’années, non ?
Horizon se força à sourire. « J’ai voulu faire un échange, mais il s’est enfui… »