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« C’est logique que vous choisissiez d’être un cultivateur indépendant. Mais vous aurez rapidement besoin de beaucoup de choses venant du monde des mortels. Dans l’avenir, il vous faudra investir dans du matériel pour entraîner votre corps, dans un lieu pour la cultivation, dans des ingrédients médicinaux… Tout cela vaut très cher. Après tout, dans l’expression “richesse, compagnon, chance, terre”, la richesse vient en premier. » Le Maître Praticien ricana. Bien sûr, la richesse à laquelle il faisait référence n’était pas de l’argent. Il s’agissait plutôt de trésors de la nature, d’herbes précieuses, de pilules médicinales de haute qualité et de ces armes divinement ouvragées couramment utilisées par les pratiquants.

« Je ne sais pas comment les autres membres du groupe gagnent de l’argent, mais je peux vous donner la mienne. De toute façon, les richesses du monde mortel ne sont pas indispensables pour moi » poursuivit-il avant de se mettre à rire. « Une fois que vous réussirez à constituer vos fondations, je vous apprendrai à créer des pilules très utiles pour les gens normaux, bien que sans intérêt pour les cultivateurs. Le moment venu, je vous montrerai comment agir d’une manière prétentieuse pour arna… euh non, je veux dire pour vous en mettre plein les poches. »

Les yeux de Song Shuhang brillèrent.

« Alors, Aîné, que dois-je faire pour vous ? » Shuhang connaissait les principes règnant au sein du groupe. Il fallait toujours renvoyer l’ascenseur. La veille, lorsque le Cultivateur Solitaire Rivière du Nord avait voulu lui offrir une technique de Constitution des Fondations, c’était également un investissement.

« Haha ! Le jeune ami Shuhang a compris si vite les règles du Groupe des Neuf Provinces #1 ? » s’esclaffa-t-il en réponse. « À ce propos, quand j’avais établi mon réseau pour gagner de l’argent, ce n’était pas pour m’enrichir, mais principalement pour obtenir vingt types d’herbes médicinales spéciales tous les ans. Quand ce sera votre tour, vous me les donnerez avec quarante pour cent de ce que vous obtiendrez. Les soixante pour cent restants seront considérés votre paiement. Je vous détaillerai tout cela après la constitution de vos fondations. »

Song Shuhang ne savait pas vraiment ce que représentait ces soixante pour cent. Il accepta volontiers la proposition de l’aîné.

Les deux discutèrent tout en marchant.

Ils arrivèrent bientôt à la petite ruelle du quartier de la rue Propice dans laquelle un certain héros avait sauvé une demoiselle en détresse la veille.

« Hmm ? » Le Maître Praticien s’arrêta soudainement.

Puis, il tourna rapidement la tête vers le bout de l’allée, derrière eux, son regard féroce comme une épée tranchante pouvant même percer l’esprit d’un homme !

« Quel est le problème ? » demanda Song Shuhang, perplexe.

Un instant plus tard, il se retourna et sourit. « Rien, juste quelques harceleurs agaçants. Chaque fois que je sors, il y a toujours quelqu’un pour envoyer un cadet me suivre. Ils cherchent parfois à entrer dans mes bonnes grâces, veulent mon aide pour raffiner des pilules médicinales, ou encore espèrent récupérer ce que je laisse derrière moi lorsque je cherche des herbes médicinales précieuses. C’est précisément à cause de ces idiots ennuyeux que chaque fois que je trouve un endroit où en cueillir, même la plus banale Herbe Mystérieuse de Rosée du Matin va disparaître… Je ne leur en laisserai pas une miette ! »

Le Maître Praticien était un détecteur de trésor de forme humaine ? Il semblait capable de toujours trouver où poussaient des herbes médicinales. Autrement, pourquoi y aurait-il eu des gens le suivant spécialement pour ramasser ses restes ?

Il semblait avoir une énorme rancune contre les harceleurs.

Dans les profondeurs de la petite allée, une ombre était appuyée contre un mur, les mains tremblantes alors qu’elle sortait une cigarette, l’allumant silencieusement.

Celle-ci n’était nul autre que le Maître d’Autel, qui aurait pu compiler ce qu’il avait vécu en une pièce tragique.

« Quelle présence effrayante. C’est la pression provoquée par la différence de qualité du Vrai Qi. »

À l’instant où le Maître Praticien lui avait lancé un regard noir, il s’était sentit comme s’il était sur le point de mourir.

Il avait suivi la piste de Song Shuhang pour arriver dans la région de Jiangnan. Il voulait l’esprit fantôme et Song Shuhang et Douce Plume en avaient chacun un.

Mais inutile de songer à celui que possédait la jeune femme.

Elle était venue de loin pour récupérer l’esprit fantôme, comme si elle avait juré l’obtenir. De plus, elle était forte et venait d’une famille aisée. Le Maître d’Autel pensait que, même s’il se mettait à genoux et lui offrait tout ce qu’il possédait, elle n’y jetterait pas un œil. Obtenir l’esprit entre ses mains était pratiquement impossible.

Quant à le voler directement ? Il ne l’envisageait même pas. Il pouvait sentir que même si dix hommes comme lui l’attaquaient en même temps, cela ne suffirait toujours pas pour lui faire face.

À l’inverse, ce mystérieux et insondable “Aîné Song” ne semblait pas porter un grand intérêt à l’esprit fantôme. C’était devant l’insistance de Douce Plume qu’il l’avait accepté. Peut-être qu’il était si puissant qu’il n’en avait pas l’utilité. Dans ce cas, peut-être était-il possible de le lui acheter !

Le Maître d’Autel conservait une lueur d’espoir, et envoya discrètement ses hommes après lui.

Il ordonna également à ses subordonnés de rassembler des informations sur cet Aîné Song, pour voir s’il avait besoin de quelque chose et d’être capable de le lui proposer en échange de l’esprit fantôme.

Un jour plus tard, ses informations personnelles furent envoyées par ses subordonnés au Maître d’Autel.

Song Shuhang, homme, dix – huit ans. Université de Jiangnan, section Génie Mécanique, École de Conception et de Fabrication de Machines , nouvel étudiant du 19ème Département et de la 43ème classe, diplômé du lycée Linluo.

Vit désormais dans la Cité U niversitaire de Jiangnan.

Un jeune homme très ordinaire. Le profil personnel notait également qu’il n’avait pas d’antécédents, et qu’il était un étudiant qui aimait aider les autres.

Lorsque le Maître d’Autel vit le profil du mystérieux Aîné Song, il fut complètement choqué.

Avait-il mal lu ? Peut-être qu’il avait bu ? Ce profil était-il vraiment celui d’un pratiquant, pas d’un étudiant normal ?

« Ces informations sont fausses ? » fut la première pensée qui lui vint à l’esprit.

Il les regarda pendant un long moment. La photo devant lui, celle d’un jeune homme avec un sourire chaleureux, était sans aucun doute celle de l’Aîné Song.

Le Maître d’Autel tenait le rapport entre ses mains, perdu dans ses pensées.

L’intérieur de son esprit était un désordre spectaculaire, des centaines de milliers de réflexions y tournoyaient.

Finalement, il choisit de le suivre personnellement.

Il voulait confirmer s’il y avait ou non une erreur dans les informations de ses subordonnés. Alors, Song Shuhang était-il un puissant pratiquant ou un simple mortel ?

S’il était vraiment un individu lambda, reprendre l’esprit fantôme serait aussi facile que de voler la sucette d’un bébé !

A cet instant, le Maître d’Autel fit un terrible vœu dans son cœur. Si cet étudiant n’était qu’une personne normale, il le viderait de son sang avant de l’écorcher, puis extrairait son âme et la transformerait en un fantôme vengeur ! Il ne voyait pas d’autre moment de dissoudre la haine qui le rongeait depuis plusieurs jours.

Il s’était donc personnellement précipité à Jiangnan…

Quand il arriva, il vit Song Shuhang marcher avec un homme au look branché.

Il les suivit soigneusement, dissimulant diligemment sa présence. Après tout, avant de savoir s’il était un aîné puissant, ou bien du commun des mortels, il devait être des plus consciencieux.

Il se sentait bien caché, car le jeune homme et son ami à la coupe Shamate ne semblaient pas du tout l’avoir remarqué.

D’abord, il souhaitait l’observer pendant quelques jours, puis trouver une chance de le tester et de déterminer sa vraie nature ! Du moins, c’était ce qu’il avait prévu.

Cependant, juste au moment où il se disait être bien caché, l’homme à côté de l’étudiant se retourna et lui lança un regard noir.

Ces yeux maquillés étaient aussi acérés qu’une épée ! Ce regard était comme celui d’un aigle au sommet des nuages qui regardait vers le bas un groupe de poussins dodus dans un nid d’herbe !

Ou, comme un démon de haut rang ricanant à la vue d’une fourmi au bout de son doigt !

Absolument terrifiant, d’où vient ce type ?

Le Maître d’Autel était à l’origine un homme lâche et prudent, et cela avait empiré avec les années.

Il était terrifié.

Après avoir fumé, les mains du Maître d’Autel cessèrent progressivement de trembler.

Peu importe à quel point il avait peur, il devait faire ce qu’il avait à faire.

Éteignant sa cigarette, il se força à se calmer : « Cette fois-ci, dès que j’aurai récupéré l’esprit fantôme, je retournerai chez moi dans le nord pour cultiver correctement. Cependant, je devrais d’abord attendre que ces deux-là se séparent, puis chercher une occasion de passer à l’action. »