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Après s’être approché de l’ancien palais de bronze, Song Shuhang ressentit un froid perçant. Cependant, ce n’était pas une question de température. L’énergie spirituelle entourant la zone lui causait cette sensation.

Le Qi Sanguin à l’intérieur de ses Acupoints commença à tourner de lui-même pour conjurer le froid. Il se sentit immédiatement plus à l’aise.

Neuf Lanternes fit un pas en avant et poussa la porte du palais. Aussitôt, une rafale de brume froide souffla sur leurs visages. Le Surhomme avait l’impression d’être entré dans un congélateur.

Son corps entier tremblait. Il poussa davantage son Qi Sanguin et essaya de résister. « Il fait très froid ici. »

L’Aîné à l’intérieur est-il spécialisé dans les techniques de glace ? Tout le palais est comme un immense frigo…

– « C’est toujours comme ça ici. Vous avez de la chance, il fait plus chaud que d’habitude. La dernière fois que je suis venue ici, toute la zone était recouverte d’une épaisse couche de glace. » Sur ses lotus dorés, elle se plaça devant l’étudiant, puis elle agita doucement la main et fendit la brume froide. « Venez, entrons. »

Avec elle à l’avant pour le protéger du froid, il alla bien mieux.

L’intérieur du palais était rempli de cette brume glacée rendant la visibilité extrêmement faible. Elle contenait une grande quantité d’énergie spirituelle et même Song Shuhang, qui avait ouvert son Acupoint de l’Oeil, ne pouvait pas voir plus loin que trois mètres devant lui. Par conséquent, il n’avait d’autre choix que de suivre de près son guide. S’il se perdait, il finirait en esquimaux, mort de froid.

– « Nous sommes arrivés, » dit-elle.

Elle s’était arrêtée devant une petite plate-forme.

Atchoum ! Atcha ! Song Shuhang éternua plusieurs fois et se serra dans ses propres bras pour tenir bon.

– « Ouvrez la bouche, » sourit Neuf Lanternes.

Il obéit docilement. Une pilule passa ses lèvres. Après l’avoir avalée, il se sentit se réchauffer et poussa un gémissement soulagé.

– « Quel genre de pilule était-ce ? »

– « C’est la pilule de résistance au froid. Ce n’est pas vraiment une pilule médicinale, mais elle peut être utile si vous explorez des endroits mystérieux ou des tombeaux. »

Il ne put s’empêcher de lui lancer un regard amer. « Mademoiselle Neuf Lanternes, si vous aviez cette incroyable pilule, pourquoi ne pas me l’avoir donnée dès le début ? J’ai failli mourir de froid ! »

– « Ahahah ! J’aime vraiment l’expression “mourir de froid” ! » Elle leva le pouce. « Si vous l’aviez eu plus tôt, vous l’auriez regretté. » Elle pointa la masse de brume froide et dit : « Cet environnement peut certes vous tuer, mais il est également excellent pour renforcer votre corps. L’énergie spirituelle est réellement bénéfique pour votre état physique. Jeune homme, ce n’est qu’au travers de grandes difficultés que vous pourrez atteindre le sommet ! »

Atchoum ! Atcha ! Il n’eut même pas le temps de répondre. Il se remit à éternuer. Même avec la pilule et après s’être un peu réchauffé, il devait tout de même affronter un froid capable de transpercer les os.

Il jeta un coup d’œil à l’endroit d’où venait l’air glacé. Sans prévenir, une silhouette vêtue d’une robe blanche était apparue sur la petite plate-forme à trois mètres de lui. La large tunique couvrait complètement son corps, tandis qu’un masque métallique divinement ouvragé couvrait son visage. Hormis deux mains, rien n’était visible.

Il regarda les mains. L’une était aussi blanche que le jade et l’autre d’un rouge cramoisi.

– « Jeune ami, j’espère que vous m’excuserez pour la fraîcheur de mon domaine, » retentit la voix digne d’un homme, celle de l’aîné mentionné par Neuf Lanternes.

Un lapin blanc à poils longs arriva de derrière l’homme. Ce dernier s’accroupit et le ramassa avant de le caresser doucement de sa main blanche.

– « Bonjour, Aîné, » répondit Song Shuhang en regardant avec curiosité le masque métallique. Ce masque l’attirait. Il lui donnait envie de le soulever et pour regarder ce qu’il y avait en dessous.

Neuf Lanternes lui tapota doucement l’épaule. « Ne regardez pas ce masque trop longtemps. L’Aîné a déjà frôlé le secret de l’Immortalité. Si vous insistez, vous serez influencé malgré le masque. Cela pourrait avoir un impact négatif sur votre volonté en tant que pratiquant. »

Le secret de l’Immortalité ? Il savait, d’après l’explication de la cultivatrice, que le plus haut niveau qu’un cultivateur pouvait atteindre était l’Immortalité. Au-delà, on ne pouvait qu’atteindre la Volonté des Cieux et en être le Porteur éternel et infini !

Une seule personne à la fois pouvait devenir le Porteur de la Volonté, et à moins que l’ancien Porteur ne disparaisse, un nouveau ne pouvait surgir. Par conséquent, l’Immortalité était considérée comme étant le Domaine le plus élevé qu’un cultivateur ordinaire pouvait atteindre.

Cet Aîné puissant devant ses yeux était presque à ce niveau. Sa force était évidemment terrifiante.

Song Shuhang détourna rapidement son regard et ne regarda plus le visage masqué.

– « Jeune ami Shuhang, pardonnez-moi de ne pas vous montrer mon visage. » La voix digne tenta de paraître aussi douce que possible : « Est-ce que l’Estimé Ciel Écarlate va bien ? »

– « Aîné, seriez-vous une connaissance du Prêtre Daoïste Ciel Écarlate ? » Il était surpris.

– « Bien qu’il y ait une énorme différence d’âge entre nous, nous pouvons toujours être considérés comme de bons amis. J’ai vu que vous avez hérité de sa technique, le Sabre Enflammé. Est-il toujours actif dans le monde des mortels ? »

– « J’imagine… » Il savait par les souvenirs de Dame Oignon qu’il avait planté l’oignon vert 300 ans plus tôt et de ceux de Li Tiansu qu’il avait pris ce dernier comme disciple longtemps auparavant.

Le puissant Aîné hocha légèrement la tête et n’en demanda pas plus. Tant que son vieil ami était toujours en vie et qu’il allait bien, tout allait pour le mieux.

Ciel Écarlate avait choisi un chemin complètement différent du sien, mais il y en avait des myriades pour arpenter la Grande Voie. Qui pouvait dire lequel était le meilleur ?

❄️❄️❄️

L’homme s’assit sur le sol, jambes croisées, et plaça le lapin blanc sur ses genoux. « Jeune ami Shuhang, en venant ici, vous avez dû deviner que nous essayons de reconstruire la Cité Céleste, n’est-ce pas ? »

Il hocha la tête.

– « Dans ce cas, vous devez également vous demander pourquoi nous nous mettons en danger pour la reconstruire au nez et à la barbe du nouveau Porteur de la Volonté, n’est-ce pas ? »

Il secoua violemment la tête. La curiosité était un vilain défaut !

Par conséquent, il ne voulait pas en savoir plus. Il voulait juste sceller ses souvenirs et foutre le camp pour continuer à mener sa vie heureuse avec l’Aîné Blanc, Doudou et le petit moine.

Mais juste à ce moment-là, deux mains blanches comme neige attrapèrent sa tête et commencèrent à la faire bouger de haut en bas.

C’était Neuf Lanternes.

Non ! Je ne veux pas savoir ! Parfois, trop de connaissances peut être dangereux !

Il lutta de toutes ses forces, mais il était bien trop faible. Il ne put se libérer de l’emprise de cette femme.

– « C’est donc un oui ! Très bien, je vais vous raconter en détail pourquoi nous avons pris un si gros risque ! » Le puissant Aîné avait l’air très content !

Eh, oh ! L’Aîné, vous êtes aveugle !? Vous ne voyez pas que quelqu’un me tient la tête et me force à la hocher ?! Song Shuhang se sentait ridicule. Mais il garda ses protestations pour lui. L’Aîné aurait probablement fait la sourde oreille, de toute façon. Il semblait être déterminé à lui donner un cours approfondi sur la reconstruction secrète de la Cité Céleste.

Il voulait transmettre ce savoir, par la force si nécessaire.

– « Cette partie de votre mémoire sera scellée dans un instant, alors autant écouter l’explication. Tous les ans, il ne peut expliquer tout cela qu’en quelques occasions, et si ses visiteurs refusent de l’écouter, il pourrait vraiment devenir fou, » rit Neuf Lanternes via une transmission sonore secrète. « Une fois que vous avez fini d’écouter son explication, vous pourrez peut-être recevoir quelque chose de bien. Et si vous pouvez même abandonner toute dignité en participant à la conversation et en applaudissant régulièrement, vous gagnerez encore plus. »

Après quoi, elle relâcha sa tête et s’assit en croisant les jambes sur un lotus doré, planant à droite de Shuhang.

Je recevrai des bénéfices si je coopère ? pensa-t-il. Elle ne pouvait pas évoquer des trucs inutiles, non ? S’il obtenait vraiment de bonnes choses, à quoi servait une vaine dignité !

De plus, il oublierait tout, et à son réveil il retrouverait son amour propre.

À ce moment-là, le puissant Aîné sur sa plate-forme s’éclaircit la gorge.

Cela rappela à Song Shuhang les individus qui montaient sur scène au début de leur année scolaire. Après avoir toussé deux fois, ils disaient quelque chose comme : “Je me contenterai de quelques mots.”

– « Je veux juste dire quelques mots. »

– « … »

– « Tout d’abord, je voudrais vous poser une question. Savez-vous pourquoi toutes les techniques de cultivation, quel que soit leur type, ne peuvent être pratiquées que jusqu’au Neuvième Rang, le Domaine de la Tribulation Immortelle, et jamais jusqu’au Domaine de l’Immortalité ? »

– « … » Song Shuhang resta silencieux. Après un court instant, il reconnut : « Aîné, vous posez cette question à la mauvaise personne. Je ne suis qu’un petit pratiquant de Premier Rang qui n’a qu’appris des techniques de Deuxième Rang… Je n’ai aucune idée de ce à quoi ressemble une technique de Neuvième Rang. »

Après avoir entendu cela, son interlocuteur fut troublé. Peu de temps après, il tendit la main et tourna… du vide ? C’était comme s’il jouait avec les pages d’un livre invisible.

– « Oh… C’est plutôt embarrassant. En fait, j’ai lu le texte de la mauvaise page. J’étais censé ne poser cette question qu’aux pratiquants de Sixième Rang et au-delà. » Le puissant Aîné toussa et tourna encore quelques pages.

Song Shuhang ouvrit grand les yeux. La mauvaise page ?

Aîné… Vous aviez l’air si digne, si mystérieux, mais vous lisiez un simple livre ? C’est vraiment si difficile d’utiliser vos propres mots ?!

– « Hum… » L’homme tenta de sauver la face. « Bref, que diriez-vous d’essayer de deviner la réponse ? »

– « Je dois deviner ? » Song Shuhang se tint le menton. Est-ce que tous les habitants de l’Île Céleste aimaient jouer aux devinettes ? Après avoir réfléchi un instant, il répondit : « D’accord. Est-il possible que l’on ne puisse pas simplement pousser une technique jusqu’à l’Immortalité parce qu’il faut “réaliser” quelque chose au lieu de simplement exécuter une série de mouvements? »

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