Zhuge Zhongyang continua avec fierté : « De plus, j’ai déjà déterminé notre parcours ! Nous prendrons l’avion pour la grande île de la Mer de Chine Orientale, nous l’explorerons et nous nous amuserons pendant une journée. J’ai déjà réservé des places pour 5 jours de croisière de luxe. Allez, viens ! Laisse-nous nous amuser et passons un bon moment tous ensemble ! »
Allez ! Tu es censé y aller pour voir tes potentielles futures fiancées , pas pour t’ amuser… N’oublie pas tes priorités ! le critiqua intérieurement Gao Moumou.
Il leva les yeux vers le ciel. Même changer son numéro de téléphone n’avait pu lui permettre d’échapper aux griffes acérées de ces deux-là. Quel péché avait-il commis dans sa vie précédente pour rencontrer cette paire d’imbéciles ?
Comme le dit un dicton bouddhiste : Un regard échangé 500 ans plus tôt, un autre dans une nouvelle existence.
Alors, 500 ans en arrière, sa myopie avait-elle été si prononcée qu’il avait dû les regarder une bonne centaine de fois ? D’où leur relation malheureuse actuelle. Il ne voulait en aucun cas accompagner cette paire de crétins en Mer de Chine Orientale, sinon son projet de lune de miel avec sa petite amie, Yayi, serait complètement ruiné.
Il devait refuser avec véhémence ! Il ne pouvait pas se permettre de leur laisser une chance de reprendre la parole… Il devait les envoyer paître sans ménagement, sans leur offrir la moindre ouverture !
– « C’est impossible, je ne vous accompagnerai pas, » dit-il donc froidement. « Yayi et moi avons déjà nos plans. Quoi qu’il arrive, nous n’en changerons pas ! » Puis il abandonna sa voix sérieuse et déterminée pour immédiatement poignarder dans le dos ses camarades. « Par contre… Je peux vous aider à contacter Song Shuhang et Tubo pour qu’ils vous accompagnent. Vous les connaissez, ce sont mes colocataires. Ce sont de braves gars. »
– « Pas question ! Si tu ne m’accompagnes pas, je vais vraiment être anxieux, » rétorqua Zhuge Zhongyang. « Après tout, tu es mon seul ami en Chine ! Mon bonheur futur est en jeu, tu dois m’aider ! »
– « Si tu continues à te plaindre et à chouiner, je ne les appellerai même pas. Tu n’auras pas d’autre choix que d’accompagner Mlle Lu tout seul ! »
– « Allons, pas besoin de s’énerver. Nous avons grandi ensemble, pourquoi devrions-nous en arriver à de telles extrémités ? » Il soupira et claqua des doigts.
Zhuge Yue redressa son joli minois, leva son téléphone et lança un fichier audio.
Sa voix se fit entendre. « Laisse-moi t’embrasser à la française ! »
– « Je suis désolé, je dois refuser. Tu ne m’attires pas et j’ai déjà une petite amie. Trouve quelque chose d’autre… comme un coussin, ou un pilier, n’importe quoi ! » dit la voix de Gao Moumou.
Zhuge Yue arrêta le lecteur et sourit.
Après en avoir entendu autant, le visage de sa victime vira au blanc terne. « Comment… Cet enregistrement !? »
Il tendit la main pour saisir le téléphone.
Son propriétaire esquiva habilement et relança calmement la lecture un peu plus loin.
– « … Impossible, abandonne ! Eh, attends, qu’est-ce que tu fais ? Omph ! »
Une série de bruits de baisers se fit entendre.
Puis l’androgyne expliqua : « À l’origine, je voulais faire une vidéo pour pouvoir l’analyser et progresser… Je n’ai pas réalisé qu’il n’y avait que le son. Dommage. »
Quelle horreur , il voulait même prendre une vidéo ? Et si elle avait fui sur internet ? J’en mourrais !
– « Supprime moi ça, efface tout ! Réinitialise le contenu de ton téléphone ! » cracha Gao Moumou à voix basse.
– « Eheheh ! Cette piste est importante pour mes recherches, comment pourrais-je m’en séparer aussi facilement ? »
– « Bâtards, vous méritez tous les deux d’aller en enfer ! »
– « Hehehe ! » sourit-il innocemment.
– « Passons un marché, » intervint Zhuge Zhongyang en faisant glisser sa main dans ses cheveux. Il prit une pose digne des meilleures publicités. « Tu m’accompagnes en Mer de Chine Orientale, et je m’assurerai que Zhuge Yue supprime cet enregistrement. Et les copies. Alors ? »
Gao Moumou voulait pleurer, mais ne put verser une seule larme. « Bon sang ! Pourquoi insistes-tu autant pour que je t’accompagne ? »
– « C’est parce que… Tu es mon conseiller bon à rien ! »
Il se sentit passer dans l’au-delà. 500 ans en arrière, il n’avait pas été myope, mais aveugle pour traîner avec le duo !
Zhuge Zhongyang prit une nouvelle posture de bande dessinée. « Fin de la réflexion. Alors ? »
– « D’accord ! » Il serra les dents.
Il se résigna à suivre la marche insensible du Destin et prit son téléphone. Victime d’une telle tragédie, il se sentirait mal s’il n’entraînait pas avec lui quelques camarades.
Song Shuhang, Tubo, ou même Yangde, peu importait qui, il devait définitivement en faire venir au moins deux autres pour mourir avec lui ! Ils étaient après tout des frères… Même s’ils n’étaient pas nés en même temps, cela ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient partager la même date sur leurs tombes !
Il commença par le numéro de Shuhang.
Celui-ci décrocha presque immédiatement. « Allô, qui est à l’appareil ? »
Gao Moumou avait changé de numéro et il ne le savait pas.
– « C’est moi, Gao Moumou ! »
– « Oh ! Quoi de neuf ? » Alors… le rire mélodieux d’une femme, semblable à une symphonie de cloches d’argent, put être entendu du côté de Song Shuhang.
S’il avait dû être décrit, on aurait expliqué qu’il soignait le corps et l’âme. L’humeur de Gao Moumou s’améliora instantanément. Il le garda dans son cœur. Deuxième place, juste après le rire de sa petite amie Yayi.
– « Je t’en ai parlé avant le début des vacances, ce bâtard Zhuge Zhongyang veut inviter la sœur aînée de Lu Fei à un voyage en Mer de Chine Orientale. Il a même déjà prévu l’itinéraire et fait les réservations pour la croisière et le parc d’attractions. Tu veux venir ? » Il essaya de paraître aussi sincère que possible, doux comme mamie loup, attirant patiemment le Petit Chaperon Rouge…
– « Euh… Je croyais que tu voulais passer du bon temps avec Yayi, juste tous les deux ? »
– « Ah ! Comment refuser pareille hospitalité ? Et puis, la Mer de Chine de Orientale est si belle, si enivrante, j’ai décidé d’y emmener Yayi. Et puis, pas la peine de s’inquiéter de la somme à payer, tout est compris ! La nourriture, les boissons, l’hébergement, les loisirs… » Un mensonge !
– « Quand partez-vous ? » demanda Song Shuhang. Après tout, il n’avait rien d’autre à faire.
Il regarda Douce Plume. Une gentille fille.
Puis son regard se posa sur l’Aîné Blanc, toujours allongé sur le lit. Il ne put s’empêcher de penser à Doudou qui s’était enfui avec le petit moine.
Évidemment… Les emmener était beaucoup plus prudent.
Gao Moumou demanda, joyeusement pressant : « Dans deux jours. Tu viens ? »
Dans d eux jours ? Parfait. L’Aîné sera réveillé d’ici là, et Doudou et Guoguo seront sans doute revenus .
– « Très bien, pas de problème. Puis-je venir accompagné ? »
– « Pas de problème, plus on est de fous, plus on rit ! Tu peux même venir avec huit ou dix personnes si tu veux ! Même vingt, trente ou même quelques centaines, aucun problème ! » Il éclata de rire. Il aurait été heureux d’emmener un millier de personnes dans sa tombe. De plus, l’argent qu’ils dépenseraient était celui de cet idiot de Zhuge Zhongyang.
– « Haha ! Probablement pas autant, juste quelques personnes. Je dois d’abord leur demander. Une fois que ce sera bon, je te rappellerai pour te le confirmer. »
– « Tu es un frère. N’oublie pas, emmène autant de monde que possible. » Heureux, il raccrocha.
Il prit une profonde inspiration et prépara son discours dans sa tête avant de passer un autre coup de fil.
– « Allô, Tubo ? C’est moi, Gao Moumou. J’ai trouvé un endroit vraiment sympa pour toi ! L’immense complexe en Mer de Chine Orientale dont a parlé Zhuge Zhongyang. Prêt à t’éclater ? Eheh ! Une croisière de luxe pendant 5 jours, ça te parle ? Le vivre, c’est mieux que de l’imaginer ! Prépare ta valise, mon frère, on passe te prendre dans deux jours ! »
❄️❄️❄️
Song Shuhang rangea son téléphone.
Douce Plume, allongée à côté du lit, continuait à se fendre la poire.
Il en fut sans voix.
Elle rit trop facilement, c’est effrayant !
Il s’imagina que, s’il lui racontait quelques plaisanteries, elle rirait très fort sans pouvoir se redresser. Et que s’il continuait avec quelques histoires drôles, elle en aurait peut-être même des crampes à l’estomac.
– « Douce Plume, un ami m’a dit qu’il organisait un voyage de groupe en Mer de Chine Orientale, tu veux venir avec nous ? »
Tenant son ventre, elle cessa finalement de rire après beaucoup de difficultés.
– « Même si je veux vraiment venir, je ne peux pas. Je dois aller chez mon amie pour évaluer la situation et voir si je peux faire quelque chose… Aîné, donne-moi ton numéro ! Quand j’aurai terminé de mon côté, s’il en est encore temps, je viendrai te rejoindre ! » Puis elle lui tendit un bracelet argenté sorti tout droit de son sac à main. « Aîné, mets ça ! »
– « C’est quoi ? » Il le prit et la regarda avec une expression déconcertée. C’était un bracelet pour femme ! Comment pouvait-il le mettre à son poignet ?
– « Il sert de cible pour la Technique d’Évasion Aérienne de Dix Mille Lieues. Mon père l’a préparé pour moi. Je ne peux pas encore utiliser d’épées volantes, alors me déplacer rapidement sur de longues distances est compliqué. Avec ce bracelet, je peux contourner ce problème. Il y en a un autre sur l’Île au Papillon Spirituel, et mon père en a un aussi. Celui-ci est pour toi. Si je finis plus tôt que prévu, je peux directement utiliser la Technique d’Évasion Aérienne de Dix Mille Lieues pour te retrouver, » expliqua-t-elle joyeusement.
– « La Technique d’Évasion Aérienne de Dix Mille Lieues ? » Ce nom lui disait quelque chose.
Très vite, il se rappela où il l’avait entendu.
Sailor Moon… Pouvoir du prisme lunaire… Transforme-moi !
Je suis maudit, dire que je repense à cette scène embarrassante… Il s’agissait d’une technique que le Vénérable Blanc avait préparé à son intention pour lui sauver la vie.
Quand il avait été pourchassé par le Maître de Branche Jing Mo de la Secte Démons Sans Frontières, il avait utilisé la Technique d’Évasion Aérienne de Dix Mille Lieues pour retrouver le Vénérable Spirituel. En chemin, il avait même vu sa tête se coincer contre le bas du dos de l’Épée Flamme Froide de la Secte des Voleurs Sans le Sou, y tournoyant pendant un long moment.
Mais, n’ est- ce pas un sort de fuite quand une vie est en danger ?
À ses yeux, il sert juste à dépanner quelqu’un qui est pressé d’arriver quelque part…