Après avoir entendu les paroles du Vénérable Blanc, l’humeur de Song Shuhang s’améliora. « Merci, Aîné. Je vais aller récupérer les herbes pour raffiner la pilule de Qi Sanguin ! »
Ils se rendirent ensuite dans la salle de préparation des pilules du Maître Praticien. Il s’y trouvait quelques herbes n’ayant pas été utilisées par leur propriétaire, ainsi que le carburant nécessaire pour le four. Ce dernier avait été abandonné en deux parties, posées sur le sol. La dernière fois qu’ils avaient mangé sur le toit, le Vénérable Spirituel l’avait démonté pour que Candy s’en servît pour cuisiner. Il n’avait pas été remonté et avait simplement fini ainsi.
– « Haha… Je vais réparer ça. » Le Vénérable sourit, gêné et dépêcha de reconstituer le chaudron à pilule. Ce modèle ayant été conçu pour être démontable, il n’y avait donc pas d’inquiétude à avoir sur son état suite aux manipulations de l’Aîné Blanc. « Au fait, Shuhang, vous connaissez bien l’art de manipulation du feu ? »
– « Non. » Song Shuhang secoua la tête. Le Maître Praticien lui avait assuré qu’après avoir terminé la Constitution de ses Fondations, il le lui enseignerait en même temps que l’utilisation du four à pilules, puis qu’ils passeraient à quelques méthodes pour raffiner des potions.
Une fois qu’il aurait appris à fabriquer des liquides médicinaux, il pourrait gagner pas mal d’argent.
Toutefois, après le départ du Maître Praticien pour aider un ami malade, il n’était pas revenu… Et par conséquent, il n’avait pas pu tenir sa promesse.
– « Ah bon ? J’ai pourtant lui des messages sur le groupe de discussion disant que vous avez aidé le Maître Praticien à perfectionner la nouvelle version de la potion de Trempe Corporelle simplifiée ! Et vous ne connaissez pas l’art de manipulation du feu ? »
Song Shuhang rit, embarrassé. « Aîné Blanc, vous n’êtes pas au courant ? Je n’ai pas utilisé de chaudron à pilules pour faire la potion. »
Et depuis leur rencontre, il n’en avait jamais refait !
– « Mais alors, comment avez-vous fait ? »
Le jeune homme pointa du doigt le fait-tout et la plaque à induction dans un coin. « J’ai utilisé ça. »
– « Ces trucs pour la cuisine ? » Le Vénérable Blanc, terriblement curieux, ajouta : « Intéressant. Après avoir fini la préparation, montrez-moi comment vous avez fait. »
– « Avec plaisir. »
– « Bref… C’est plutôt gênant que vous n’ayez pas maîtrisé l’art de manipulation du feu. Il est assez différent de la Paume Éclair, le saisir n’est pas aussi facile. »
– « Aîné, j’ai un artefact de manipulation du feu… » Il lui montra alors son Éventail de Feu Impérial Trois Étoiles rechargeable.
– « Vraiment ? Oh ! Je n’avais jamais vu une telle chose… » L’Aîné tendit la main, prit l’Éventail et l’examina sous tous les angles. « Comment s’en sert-on ? »
– « C’est très simple. Lorsque vous appuyez sur le bouton rouge, vous pouvez augmenter l’intensité des flammes. Il y a six niveaux. Le bouton bleu permet de les diminuer. Celui du milieu est le bouton marche arrêt. Et vous pouvez voir l’état de la réserve d’énergie en fonction de la brillance de lumière. »
– « Une réserve d’énergie ? Cette chose n’a pas besoin d’une pierre spirituelle ? »
– « Non, il fonctionne à l’électricité et peut être rechargé. J’ai entendu dire que le Maître Praticien l’a développé avec un associé. Comme les pierres spirituelles ne doivent pas être gaspillées, ils ont cherché un moyen de s’en passer. »
– « Je vois… Laissez-moi essayer. » L’Aîné Blanc pointa alors du doigt la partie inférieure du four.
Une substance noire s’y trouvait. Ce n’était pas du charbon, mais une forme de carburant utilisée par le Maître Praticien.
Une flamme apparut au bout de son ongle et alluma le carburant.
Puis il ouvrit l’Éventail de Feu Impérial Trois Étoiles, appuya sur le bouton rouge et donna un léger coup.
Aussitôt, les flammes enflèrent.
Plus il frappa de l’éventail, plus la température montait.
Après avoir répété l’opération pour la sixième fois, la couleur de la flamme sous le four à pilules approcha celle de l’or blanc, atteignant environ les 1400 degrés Celsius.
Puis il appuya sur le bouton bleu et battit six fois. Le brasier s’essouffla rapidement et revint à un niveau plus ordinaire.
– « Très pratique. Il a déjà fait beaucoup d’efforts pour combiner notre savoir à la technologie moderne. »
Et en effet, le Maître Praticien était un avant-gardiste.
Sauf que le fait qu’il ait besoin d’être rechargé, c’est nul, pensa Song Shuhang.
– « Aîné Blanc, pour la Pilule de Qi Sanguin, allons-nous… Ah ! » Le jeune homme se raidit.
Le Vénérable était en train de démonter l’Éventail de Feu Impérial Trois Étoiles… Dieu seul savait quand il avait commencé ! Il n’avait pas pu finir sa phrase que l’artefact était en plusieurs parties.
– « Je vois. C’est une idée de génie. L’aspect technologique y est parfaitement intégré. Je dois absolument complimenter le petit Maître Praticien. »
Puis il sembla réaliser que Song Shuhang avait crié. Il leva la tête et le regarda, confus, puis sourit d’un air innocent. « Oh ! Hahaha… Réflexe. »
Son interlocuteur regarda en silence les pièces de l’Éventail de Feu Impérial Trois Étoiles.
– « N’ayez crainte ! Je vais lui rendre son ancienne gloire. Ce genre d’outil n’a rien à voir avec un appareil électrique. Puisqu’il a une composante magique, le remonter est l’affaire de quelques minutes ! Il n’y aura aucun problème ! »
❄️❄️❄️
Une minute plus tard.
Il leva joyeusement l’Éventail de Feu Impérial Trois Étoiles réassemblé. « Alors ? Pas mal, hein ? Je vous l’avais bien dit, aucun problème ! »
– « Impressionnant, Aîné ! » Song Shuhang eut l’air soulagé. « Pourquoi ne l’essayez-vous pas ? On ne sait jamais. »
– « Pourquoi pas ? » Il appuya sur le bouton rouge et secoua l’artefact devant le chaudron à pilule.
Au fur et à mesure qu’il éventait les flammes, leur couleur changeait. Après le 6ème coup, l’or blanc apparut.
Comment ? Se peut-il que quelque chose ayant été remonté par l’Aîné Blanc fonctionne réellement !?
– « Bien joué ! » Song Shuhang leva les pouces. Visiblement, la composante magique permettait une réparation parfaite entre ses mains !
– « Hahaha ! J’en étais sûr. » Il appuya ensuite sur le bouton bleu et tenta de faire baisser la température.
Un coup !
La flamme… était toujours aussi intense. La lueur était d’ailleurs plutôt éblouissante.
– « Hum ? » Il enfonça à nouveau le bouton bleu et recommença…
Le feu dansait toujours avec élégance, magnifiquement tendu vers le haut.
Il battit de l’éventail aussi fort qu’il le pouvait… Et rien ne se passa.
– « Haha, haha. » Il se gratta la tête avec embarras. « Il semble que j’aie cassé la fonction pour affaiblir les flammes. »
– « … »
– « Tout va bien. Je vais le réparer. Et si je n’y arrive pas, j’attendrai que le petit Maître Praticien revienne. Bon, je vais vous apprendre l’art de manipulation du feu. Il est bien plus utile qu’un artefact. Les flammes s’intensifieront ou diminueront en suivant votre volonté et d’une simple pensée. » Ses deux mains exécutèrent un sceau et le brasier sous le four à pilules s’affaiblit aussitôt, revenant à un niveau classique. Satisfait, il ajouta : « Alors ? L’art de manipulation du feu est bien plus pratique, n’est-ce pas ? Les objets de sont que des possessions bassement matérielles ! »
– « Vous avez raison, Aîné. »
Même si l’artefact était incroyable, un contrôle direct sur les flammes était bien plus attrayant. Autant comparer un pistolet et la capacité de lancer des boules de feu !
– « Bien ! Laissez-moi vous apprendre comment faire ! »
❄️❄️❄️
Le temps fila à toute vitesse. En un clin d’œil, il faisait déjà complètement nuit.
Le trafiquant d’êtres humains Cao Delian arriva finalement à sa destination : la ville de Wenzhou, à pas moins de 400 km de la région de Jiangnan.
Muahaha ! Après être arrivé jusqu’ici, même si les amis du petit moine sont des bourgeois blindés, ils n’ont plus aucune chance de le retrouver ! Il était très fier de lui.
Peu lui importait pourquoi ce petit moine voulait se vendre. Une fois la transaction conclue et une énorme somme d’argent en poche, il arrêterait pour de bon cette dangereuse activité.
Dans le rétroviseur, il remarqua que les paumes du petit moine étaient jointes. Il semblait psalmodier quelque chose. Ou simplement dormir.
– « Monsieur Cao, sommes-nous arrivés ? » demanda-t-il en ouvrant les yeux.
– « Presque, hehehe. » Ricanant étrangement, il remonta les vitres et mis le climatiseur en circulation interne. De l’air chaud jaillit… Mais ce n’était pas seulement de l’air. Un gaz spécial, avec une légère odeur étrange, y était mélangé.
Cao Delian avait modifié sa climatisation pour y injecter du gaz anesthésiant. Celui-ci était terriblement efficace.
Il plaça discrètement sa manche sur son nez. Une petite capsule le protégeait. Il avait déjà fait ses expériences. Un homme adulte n’avait que dix secondes devant lui avant de s’évanouir.
Un, deux… Neuf, dix ! Compta-t-il avant de tourner la tête pour observer le petit moine.
Sa tête pendait. Les deux paumes jointes, il semblait s’être endormi.
Et voilà.
Environ cinq minutes plus tard, il se rendit dans un parking souterrain désert et gara la voiture, éteignit le climatiseur et ouvrit les fenêtres.
– « Comme sur des roulettes, » marmonna-t-il.
Après cinq minutes, le petit moine dormait toujours comme un loir.
Oh ! Je dois récupérer mon argent. Je ne vais pas cracher sur 4000 RMB après tout.
Il descendit de la voiture, ouvrit la portière et mit sa main dans la poche de l’enfant. Il l’avait vu y mettre les billets.
Paf !
Une petite paume frappa le dos de sa main.
– « Monsieur Cao, qu’est-ce qui vous prend ? » demanda-t-il en ouvrant des yeux brillants.
Son cœur manqua un battement. Putain ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi est-il encore éveillé ? Est-ce qu’il y a un problème avec mon gaz anesthésiant ?
Il pensa allumer la clim pour voir si le gaz avait tourné…