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Chapitre 228 – Monsieur Cao, vous aurez une fessée si vous mentez. Aïe…
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Heureusement, le peu de rationalité qu’il lui restait l’empêcha de commettre l’irréparable. Cao Delian ne retourna pas s’asseoir pour allumer la clim et prendre une bonne bouffée de gaz anesthésiant.

Il regarda le petit moine perplexe et força un rire : « Haha ! Je pensais que vous dormiez et j’ai voulu vous sortir de la voiture. »

… Cela étant dit, ce foutu gamin était sacrément costaud. Son poignet lui faisait terriblement mal.

– « Je vois, » acquiesça l’enfant avant d’ajouter joyeusement : « Merci Monsieur Cao, mais je ne faisais que réciter les Écritures, je ne dormais pas. Au temple, nous le faisons après le dîner, et c’est l’heure. Même si je suis parti, je refuse de prendre du retard sur mes devoirs de sutras. »

Cao Delian rit jaune, dépité. Ce petit moine était parfaitement réveillé, le gaz n’avait donc eu aucun effet !

Bah ! Si ça n’a pas marché, tant pis.

Ce n’est qu’un mioche de 6 ans. À son âge, il doit s’endormir facilement une fois la nuit tombée. Je n’ai qu’à attendre pour reprendre mes 4000 RMB !

– « Monsieur Cao, nous sommes arrivés à destination, n’est-ce pas ? » Il tourna la tête et regarda autour de lui. Puis il pensa soudain à quelque chose et toucha ses hanches avant de demander avec enthousiasme : « Est-ce que nous allons à l’hôpital tout de suite ? Vous avez dit qu’une fois sur place, vous trouveriez un bon hôpital pour mon opération des hémorroïdes, sans douleur ni rechute ! »

– « Pas de précipitation. Vous pouvez vous en occuper à tout moment. Venez d’abord avec tonton dans un endroit sympa. Il est déjà tard, reposons-nous pour la nuit, » dit-il en arborant un sourire inoffensif, du genre chaleureux et inspirant la confiance.

Pour arriver à un sourire de cet éclat, il avait traversé pas mal de difficultés !

– « Mais Monsieur Cao, vous aviez promis ! » Fronçant les sourcils, il parut soudain extrêmement sérieux.

Bon sang, ce môme est taré !

Héhé ! Nous sommes arrivés à Wenzhou, je n’ai plus à tenir compte de ce qu’il dit.

Il faisait dans le trafic d’enfant après tout. Non seulement il pouvait arborer un air parfaitement amical et réconfortant, mais aussi se rabattre parfois sur des tactiques plus… vicieuses. L’adage “la carotte et le bâton” décrivait parfaitement la situation.

Par conséquent, d’un air menaçant, féroce et effrayant, il grimaça : « Hémorroïdes, hémorroïdes, soigner vos hémorroïdes mon cul ! Vous feriez mieux d’être sage ! Il est tard, nous devons trouver un endroit où nous poser pour la nuit. Si vous ne m’écoutez pas, je vous jette dans la rivière et vous nourrirez les requins ! »

Le petit moine maintint sa posture sévère. Au bout d’un moment, il déclara d’une voix grave : « Monsieur Cao, vous avez dit qu’à notre arrivée, vous m’emmeneriez à l’hôpital pour me faire soigner. Était-ce un mensonge ? »

– « Ce n’était pas un mensonge, juste une tactique pour vous amadouer ! » éclata-t-il de rire en remontant ses manches. S’il refusait de l’écouter, il n’avait qu’à le cogner. Il connaissait son métier. Un gamin “corrigé” se montrait toujours bien plus docile.

– « Mentir, c’est mal ! Maître a dit un jour que les gens qui mentent ont besoin d’une bonne fessée ! » rétorqua-t-il en hachant étrangement ses derniers mots. Un soupçon de peur était visible dans ses yeux, traumatisme résultant d’un battage de fesses constant pendant deux ans.

– « Bon sang, qu’il est têtu ! Vous voulez me coller une fessée ? On verra une fois que je vous aurais cogné dans les règles ! » En colère, il tendit la main pour saisir le petit moine, bien décidé à frapper le premier.

L’enfant, le visage grave, ne bougea pas d’un pouce et le laissa l’attraper par ses vêtements.

Cao Delian tira.

Cependant… Il eut l’impression de tenter de soulever un gros bloc de métal plutôt qu’un gamin. Les jambes de ce dernier étaient comme les racines d’un arbre et restèrent parfaitement immobiles.

Qu’est-ce qu’il se passe ? Incrédule, le kidnappeur retenta en y mettant toute ses forces !

Mais le petit homme ne bougeait pas, stable comme une montagne.

– « Monsieur Cao, les menteurs ont besoin d’une fessée ! » Il saisit de sa main celle de Cao Delian. Il ne sembla pas faire le moindre effort, et pourtant l’adulte fut projeté en arrière avant de tomber lourdement sur le sol, la tête sur le bitume et les fesses en l’air.

Hein ? Que vient-il de se passer ? Sous le choc, son cerveau aux pensées tournoyantes était semblable à une Ferrari avec le moteur d’un tracteur : complètement bloqué.

Il ressentit une vive douleur dans son postérieur.

Paf !

Le petit moine s’était accroupi à côté de lui et avait violemment giflé son siège.

… Sa mère ! Ce môme n’est pas humain ! Il eut l’impression qu’une barre de métal l’avait fouetté. La douleur était brûlante. Cette partie du corps humain était dotée d’une bonne couche de graisse, pour autant cette claque était si violente qu’il la sentit faire trembler ses os.

– « Haaa ! » Il laissa échapper malgré lui un cri misérable.

– « Menteur ! Menteur ! » scanda le petit moine en s’attaquant en rythme à chaque côté du postérieur rougeoyant.

Cao Delian pleurait continuellement, de la morve mêlée à de la salive coulant abondamment de son visage.

En rampant de toutes ses forces, il voulut échapper aux mains diaboliques de cet enfant.

Mais après avoir à peine avancé, il fut tiré en arrière par les jambes et ramené sans efforts à sa position d’origine, ses doigts laissant une paire de cinq marques sur le sol.

Paf paf paf paf !

– « Allez-vous continuer à mentir ? »

– « Non non non, je ne recommencerai plus ! » En larmes, l’homme aurait dit n’importe quoi pour lui faire plaisir et refusait de le contredire.

S’ils avaient été en guerre, il aurait certainement dit tout ce qu’il savait à l’ennemi une fois capturé et torturé.

Paf paf !

Le petit moine en colère continua : « Alors, allez-vous me conduire à l’hôpital pour mes hémorroïdes ? »

– « Tout de suite, tout de suite ! Arrêtez, si vous me frappez encore, je vais finir handicapé ! Allons à l’hôpital maintenant ! »

Le petit moine s’arrêta brusquement, joignit les paumes de ses mains et se redressa. Son expression irritée commença à se dissiper et il sourit chaleureusement. « Bien, bien. Si vous êtes prêt à vous repentir, Monsieur Cao, c’est parfait. J’espère que vous vous souviendrez de cette leçon et qu’à partir de maintenant, vous ne mentirez plus jamais. »

– « Oui ! Je vais changer, juré. Je ne mentirai plus jamais ! »

– « Alors, cet hôpital ? Je sens mes hémorroïdes m’élancer. »

– « Allons-y, allons-y. L’Hôpital Numéro Six n’est pas loin, on y soigne très bien les hémorroïdes. » Cao Delian retrouva peu à peu sa lucidité.

Putain, il s’est passé quoi ?

Où ce gamin sort une telle force ? Moi, un homme adulte, n’ai pas pu me défendre ?

Cet art martial, c’est de la triche ! Je n’avais absolument aucune chance de riposter.

Ce n’est quand même pas le kung-fu shaolin du folklore, non ?

Mais alors, s’il est si redoutable, pourquoi est-il venu me voir pour se vendre ?

C’est un piège ? Que dois-je faire ? Fuir ?

Je ne peux pas abandonner maintenant. Je l’ai amené jusqu’ici, je n’ai plus qu’à trouver un acheteur pour m’en débarrasser.

Et puis, c’est ma dernière fois. Après avoir terminé cette transaction, j’arrêterai ce sale boulot.

Il se frotta les fesses et se releva doucement, son esprit tournant à plein régime.

Mais oui ! Pourquoi craindre ses compétences en arts martiaux ? Je n’ai qu’à aller dans son sens jusqu’à m’en être débarrassé.

Même si je ne peux pas le gérer, ce ne sera plus mon problème, mais celui du client !

Tel était l’humain : face aux bénéfices, il perdait facilement toute rationalité. Les joueurs compulsifs savaient qu’il fallait arrêter, mais en pensant aux mises en jeu, une seule idée les saisissait : “ Encore un dernier tour, laissez-moi gagner juste une fois !” Puis ils finissaient sur la paille.

❄️❄️❄️

Cao Delian l’amena à l’Hôpital Numéro Six. Comme il faisait nuit, ils allèrent aux urgences.

La boutique tournait visiblement bien. Même à cette heure tardive, il y avait une longue file d’attente.

Ils rejoignirent l’arrière de la file qui avançait lentement. Une à une, les premiers remplirent les feuilles demandées et payèrent le nécessaire avant d’être conduits aux médecins désignés.

Quand le petit moine vit quelqu’un donner de l’argent, il devint pâle. « L’entrée aux urgences… est payante ? »

Il avait cherché combien coûtait une intervention pour ôter les hémorroïdes sur Internet. Il avait obtenu une somme entre 3000 et 5000 RMB, mais avait oublié ces frais imprévus !

– « Monsieur Cao, pouvez-vous me prêter de l’argent ? » demanda-t-il en lui faisant des yeux de chat botté.

Son interlocuteur le regarda et se frotta malgré lui son train souffrant. « Pas de problème, ce n’est pas grand chose, je peux payer pour vous. »

– « Monsieur Cao, vous êtes vraiment quelqu’un de bien. Je vous en suis extrêmement reconnaissant. » Ses yeux montraient qu’il était sincèrement touché par ce geste.

Cao Delian déglutit.

La file avançait peu à peu et bientôt, ce fut à leur tour.

– « Qui est le patient ? Vous êtes ici pour… ? » les interrogea l’infirmière à l’accueil en levant la tête.

– « C’est moi. J’ai des hémorroïdes, je veux les faire enlever ! » déclara le petit moine en levant la main.

– « Oh ! Qu’il est mignon ! » sourit-elle avant de regarder Cao Delian. « Vous êtes son père ? »

Et l’enfant répondit à sa place : « Mais non ! C’est quelqu’un qui m’a acheté. »

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