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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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Beradin Zipfel avait retourné la faveur comme Jin l’avait demandé.
Il n’avait pas prononcé un seul mot jusqu’à l’activation de la porte de transfert. Il avait jeté un coup d’œil à Jin de temps en temps pour vérifier ce que le garçon Runcandel faisait.
‘Jin Runcandel… Je suis certain qu’il va secouer le monde et répandre son nom dans quelques années. Ugh, je suis si curieux ! Je veux lui parler un peu plus, mais il ne le veut pas.’
Les yeux de Beradin brillaient de curiosité tandis qu’il ne cessait de jeter des coups d’œil à l’enfant de 10 ans. Ils n’avaient partagé qu’une courte conversation, mais leur rencontre avait été rafraîchissante et excitante.
Par conséquent, il y avait une certaine quantité de bonne volonté dans le regard curieux de Beradin.
‘S’il n’était pas un Runcandel, nous aurions pu être de bons amis… Oh, eh bien, contentons-nous du fait que j’ai découvert un ennemi digne de ce nom. En fait, il pourrait devenir mon rival pour la vie !’
Beradin gloussa tranquillement en laissant son imagination s’envoler dans les cieux. Pendant ce temps, Jin pensait aussi à lui-même.
‘Qu’il ait été une célébrité parmi les magiciens avant ma régression ou non, il est un peu casse-pieds.’
En fait, chaque fois que Beradin fixait Jin et qu’ils avaient un contact visuel, le garçon de Zipfel détournait la tête en rougissant.
‘Ce visage rouge et ce regard… C’est définitivement une sorte de lunatique. Soupir , dois-je vraiment lui couper quelques doigts pour lui remettre les idées en place ?’
Jin ne pouvait pas se concentrer quand un regard aussi inquiétant était dirigé vers lui. Finalement, il avait juste fermé son cahier et l’avait rangé. Alors qu’ils attendaient l’activation de la porte de transfert, Jin s’était contenté de caresser le chat Murakan.
« Je vous remercie de votre patience. Vous serez téléportés dans quelques instants. Il peut y avoir des effets secondaires de la téléportation, tels que des maux de tête ou des nausées, alors s’il vous plaît restez assis pendant que nous… »
Whirrrrr !
Le mana bleu avait commencé à teinter la salle d’attente spéciale. Il avait ensuite doucement recouvert les membres à l’intérieur.
« Je me suis amusé. Retrouvons-nous, Jin Runcandel ! »
Beradin cria d’une voix excitée. Comme leurs destinations étaient différentes, c’était la seule occasion qu’il avait de faire ses adieux à Jin.
« Ouais, peu importe. »
Mais Beradin n’avait pas pu entendre la réponse de Jin.
Il avait été envoyé à sa destination et devait s’occuper des formalités d’entrée dans le pays, tandis que Jin et ses compagnons étaient directement envoyés dans une autre salle d’attente de première classe.
Le clan Runcandel détenait un pouvoir absolu au sein de l’Alliance Huphester ainsi qu’une grande réputation. D’un autre côté, les Zipfels étaient absolument détestés, ce qui entraînait une certaine discrimination dans leur traitement.
La plupart des endroits dans le monde aimaient un clan et détestaient l’autre, et vice versa. Il n’y avait pas beaucoup de nations qui étaient exemptes de l’influence des deux clans.
« Blaargh, urrggh… ! »
Tapote, tapote.
Gilly tapotait maladroitement le dos de Murakan, incapable de faire autre chose pour l’aider.
« Bon sang, tu es un dragon pathétique… »
« Blargh, urgh, keuk ! Nous n’avions pas ce genre d’appareils à mon époque. Urgh, c’est comme si mes organes avaient été retournés. »
Cela ne faisait qu’une centaine d’années que les magiciens avaient développé des portes de transfert.
Mais comme les portes avaient été inventées en fonction des humains, elles n’étaient pas tout à fait adaptées aux dragons. Après avoir vomi pendant un moment, Murakan avait expiré profondément comme s’il pouvait enfin respirer correctement.
« Vous allez bien, Seigneur Murakan ? »
« Je vais bien. Cela fait un millier d’années que je n’ai pas vomi. Dans le passé, il y avait même des crétins qui utilisaient le vomi de dragon comme ingrédient pour le parfum. »
« Ils le font encore aujourd’hui. Si tu ramasses ce que tu viens de vomir et que tu l’apportes à des nobles, ils l’achèteront immédiatement avec des pièces d’or. »
« Oh, ils le font encore aujourd’hui ? Tu veux quelque chose, Tarte aux fraises ? Je pourrais aller vendre ça et… »
« Assez parlé. Jette-le dans l’incinérateur, là-bas. Les membres de notre clan attendent probablement dehors en ce moment. »
Une fois sortis de la salle d’attente, ils avaient été accueillis par le paysage calme de la porte de transfert de l’Alliance Huphester.
En général, il y aurait d’innombrables personnes dans la zone, mais comme le cadet des Runcandel venait aujourd’hui, l’administration avait mis en place un règlement sévère.
Clang, clang !
Un groupe de chevaliers s’était approché de Jin et de son équipe. C’étaient des chevaliers gardiens des Runcandels.
« Nous vous attendions, jeune maître. Enchanté de vous rencontrer. Je suis Petro, le second majordome de la maison. »
L’homme d’âge moyen au centre des chevaliers prit la parole.
Jin et les autres montèrent dans le chariot d’acier préparé à l’avance et se dirigèrent vers le Jardin des Épées.
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Le Jardin des Épées.
L’endroit qui symbolisait et représentait les Runcandels.
Comme son nom l’indique, ce vaste jardin avait plus d’épées plantées dans le sol que de fleurs ou d’arbres.
Les milliers d’épées appartenaient à des Runcandels et à des membres du clan décédés, mais pas n’importe lesquels. On n’obtenait pas le droit d’avoir son épée plantée dans le jardin simplement parce qu’on était membre du clan.
Il s’agissait d’un droit spécial accordé uniquement aux membres du clan qui avaient contribué à la croissance et à la prospérité du clan.
Une fois qu’ils étaient entrés dans le jardin des épées, le chariot en acier avait commencé à ralentir. Jin regardait les innombrables épées qui défilaient par la fenêtre, et repensait au passé.
‘C’était autrefois mon plus grand souhait dans la vie d’avoir mon épée plantée dans ce jardin.’
Pourquoi était-il si naïf et stupide à l’époque ?
S’il avait accepté plus tôt la réalité de sa situation, Jin aurait quitté le clan plus tôt que dans sa première vie. Le clan n’aurait jamais permis au “déshonneur du clan” — devenu chevalier 1 étoile à l’âge de 25 ans — de planter son épée dans le jardin.
‘Pourquoi… Pourquoi ai-je été si naïf et stupide ?’
Jin s’était demandé une seconde fois. Il connaissait déjà la réponse à sa question. Le garçon ne se la posait à nouveau que pour se rappeler de ses erreurs passées, et pour s’endurcir maintenant qu’il était revenu à la maison principale du clan.
‘J’étais faible. Une personne faible ne peut survivre et s’épanouir qu’en étant intelligente et rusée, mais ce n’était pas mon cas non plus.’
Jin avait souri et avait fermé les yeux.
Son don à l’épée qu’il avait retrouvé après avoir eu un contrat avec Solderet, son don à la magie qu’il avait toujours eu, les astuces qu’il avait apprises au cours de ses 38 ans de vie et de sa maturité, l’imprudence et le cran qu’on ne pouvait obtenir qu’en mourant une fois, la connaissance du futur que seul un régresseur pouvait acquérir.
Enfin, Gilly et Murakan. Des alliés puissants avec lesquels il pouvait partager ses secrets. De plus, l’un d’entre eux était le légendaire Dragon Noir.
‘C’est vrai. Cette fois, je vais survivre et prospérer dans cet enfer de merde.’
Ce n’était que le début.
Jin pensait qu’il serait nerveux sur le chemin du Jardin des Épées, mais c’était le contraire. En fait, la vue des épées plantées dans le jardin lui fit gagner en confiance et en force mentale.
« Salutations ! »
« Je vous salue ! »
La calèche s’était arrêtée au centre du jardin. Les chevaliers gardiens qui étaient de service levèrent leurs lames et firent un salut à l’épée.
Devant eux se tenaient les 12 frères et sœurs de Jin et… ses parents.
Les maîtres du clan Runcandel et tous les successeurs potentiels au trône étaient réunis en un seul endroit. Avoir tous les descendants directs de la lignée Runcandel ensemble était une occasion extrêmement rare.
Crac…
Le majordome Petro avait ouvert la porte du carrosse. Jin descendit doucement avec Gilly et Murakan dans ses bras. Dès qu’elle fut descendue, Gilly s’inclina profondément devant Cyron et Jin baissa la tête.
« Cela fait longtemps, mon enfant ».
La mère de Jin, Rosa Runcandel avait été la première à prendre la parole.
« Oui, mère. »
Tap, tap.
Jin marchait lentement vers ses parents. Alors qu’il avançait, Jin pouvait sentir les regards de ses frères et sœurs qui se tenaient en ligne des deux côtés.
Murakan en était la cause. Leur plus jeune frère, qui avait attiré l’attention de leur père, s’occupait avec amour d’un chat. Ils avaient montré un mélange de surprise, d’étonnement et de dérision.
Alors que Cyron fronçait les sourcils, il demanda à Jin.
« Tu l’as ramassé ? »
Encore une fois, il s’agissait de Murakan.
Jin s’était attendu à ce que son père pose d’abord cette question avant toute salutation. Et il savait aussi quoi répondre pour satisfaire cet homme tatillon, qui se trouvait être le plus fort du monde.
« Je l’ai acquis, père. »
« Tu ne l’as pas ramassé, mais acquis… ? »
Les coins de la bouche de Cyron s’étaient relevés pour former un léger sourire.
« Une réponse audacieuse et confiante. Je l’aime bien. C’est vrai. C’est normal qu’un Runcandel ait une telle attitude lorsqu’il obtient quelque chose. »
L’expression de certains de ses frères et sœurs était devenue sinistre. Probablement parce qu’ils avaient déjà été sévèrement punis par leur père lorsqu’ils avaient ramassé un animal mignon.
Ou peut-être que certains d’entre eux n’aimaient tout simplement pas Jin.
L’enfant de 10 ans avait tourné la tête pour observer chacun de ses frères et sœurs.
‘Parmi eux… se trouve celui qui m’a maudit.’
Qui cela peut-il être ?
Depuis le jour où il avait vu la malédiction de ses propres yeux à l’intérieur de son berceau, il y a neuf ans, Jin se posait cette question tous les jours.
Et pourquoi l’avaient-ils maudit ?
Pourquoi maudire leur petit frère d’un an qui n’avait rien fait ? Pourquoi avaient-ils tenté de le maudire — une malédiction qui lui offrirait un sort bien pire que la mort en tant que Runcandel ?
‘Était-ce simplement parce que j’ai choisi Barisada dans mon rituel de sélection ? Ou bien essaient-ils de se débarrasser de tous les concurrents pour le trône, et il se trouve que j’étais une cible facile ?’
Jin voulait interroger tous ses frères et sœurs immédiatement, mais ce n’était pas le bon moment.
Aucun de ses 12 frères et sœurs n’était plus faible que le Jin actuel. Même les jumeaux Tona, les idiots qu’il avait l’habitude de commander au Château de la Tempête, s’étaient entraînés à l’épée pendant deux ans, ils étaient donc probablement plus forts que Jin.
‘De plus, aujourd’hui est un jour joyeux où toute la famille est enfin réunie, n’est-ce pas ?’
Les jours remplis d’effusions de sang étaient sur le point de commencer.
Alors qu’il souriait avec une intention quelque peu malicieuse, Jin posa Murakan.
« Miaou ».
Le chat avait sauté dans les bras de Rosa. Étonnamment, elle l’avait simplement attrapé et avait commencé à caresser calmement sa fourrure.
« Fils, quel est le nom de cet enfant ? »
« Son nom est Nabi Runcandel, mère. »
(NDT : “Nabi” signifie “papillon” en coréen.)
Pfft.
Rosa ne put retenir son rire, et la plupart de ses frères et sœurs arborèrent un regard sinistre. Cyron fixait Jin en silence.
« Père, mère ! Peu importe combien il est jeune, c’est inacceptable. »
« Comment ose-t-il donner le nom de la famille Runcandel à une bête aussi basse ! Je suis également d’accord avec l’opinion du quatrième frère. »
« Gilly ! Espèce de gueuse, comment diable as-tu éduqué le plus jeune ? Comment as-tu pu le laisser appeler un simple chat d’un tel nom… ! »
Il y eut un hurlement de plaintes. Mais dès que Cyron avait ouvert la bouche, tout le monde s’était immédiatement tu.
« Pourquoi lui as-tu donné le nom de la famille Runcandel ? »
Jin avait établi un contact visuel avec Cyron et avait répondu.
« C’était pour me donner le sens des responsabilités. C’est peut-être un simple chat, mais c’est le premier être vivant que j’ai acquis. J’ai pensé que je devais lui donner un nom qui ait du sens et du poids. »
Le regard de la fratrie silencieuse se teinta de choc, et Cyron acquiesça calmement.
« Comme c’est amusant. Mais mon fils… Est-ce que tu te rends vraiment compte de l’importance du nom Runcandel ? »
C’était une question délicate, mais Jin hocha la tête sans hésitation.
« Je suis conscient du poids qu’il a. Il signifie que si quelqu’un tentait de blesser Nabi, je devrais lui en faire payer le prix personnellement. »
Le regard de mort des jumeaux Tona s’était rapidement transformé en choc.
Ils pensaient qu’ils n’auraient plus à avoir peur de Jin, mais en voyant son attitude actuelle, leur traumatisme du Château de la Tempête avait refait surface.
« Tu sembles être doué pour te faire des ennemis, mon fils. Tes frères et sœurs te regardent si intensément, tu ne crois pas ? »
C’était un avertissement.
Non pas envers Jin — qui avait fait du grabuge dès son arrivée dans la maison principale — mais envers les autres. Un avertissement pour eux pour avoir osé montrer des intentions de tuer devant le patriarche.
Les frères et sœurs avaient immédiatement ajusté leurs expressions et leurs positions.
« Il semble que oui. Mais je crois que je suis aussi doué pour tuer mes ennemis, père. »
« Kuhaha… Alors vous devriez tous être attentifs à cela lorsque vous traitez avec votre petit frère au caractère bien trempé. »
Les enfants de Cyron, à l’exception de Jin, avaient tous baissé la tête en réponse à la déclaration de leur père.
Peu après, tous les Runcandels réunis aujourd’hui étaient entrés dans le manoir, et le banquet célébrant l’arrivée de Jin avait commencé.
Pendant tout le repas, la plupart des frères et sœurs fixaient leur jeune frère ridicule avec des sentiments complexes.
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