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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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En dehors de l’aura et du mana, il existait dans ce monde des personnes qui possèdaient d’autres pouvoirs spéciaux, bien qu’ils soient rares. Parmi ces “pouvoirs spéciaux”, le pouvoir spirituel était le plus rare de tous.
Et les êtres qui contrôlent le pouvoir spirituel pouvaient être séparés en deux catégories.
Ceux qui étaient nés de Solderet, comme Murakan, et ceux qui avaient passé un contrat avec le dieu, comme Jin.
Dans la fleur de l’âge, Murakan pouvait utiliser le pouvoir spirituel pour repousser simultanément cinq magiciens 9 étoiles sans avoir à s’échapper. Jin ne pouvait même pas se représenter la pleine puissance du dragon.
En d’autres termes, maintenant que Solderet refusait de se montrer, Murakan était le professeur idéal pour Jin.
« Les gens comme toi et moi qui peuvent utiliser la puissance spirituelle peuvent libérer l’énergie spirituelle. C’est la première et la dernière technique que nous devons connaître. »
« Première et dernière ? »
« C’est une technique de base mais aussi un mouvement mortel. Le principe est simple. C’est similaire à la façon dont un magicien utilise le mana. »
Lorsque les magiciens atteignaient le stade 3 étoiles, ils pouvaient libérer du mana.
En d’autres termes, si quelqu’un pouvait libérer du mana, il avait atteint le stade 3 étoiles. Comme Jin était un magicien 5 étoiles dans sa vie passée, libérer du mana était un jeu d’enfant pour lui.
Cependant, si Murakan savait que Jin avait du mana en lui, il ne savait pas que l’enfant avait les “connaissances et les compétences d’un magicien 5 étoiles”.
Jin n’avait pas encore parlé au dragon de sa renaissance, et il n’avait pas l’intention de le dire à qui que ce soit à partir de maintenant.
« Mais pour autant que je sache, les magiciens n’utilisent pas la libération de mana comme un mouvement mortel… n’est-ce pas ? ».
« Ce n’est pas parce qu’ils utilisent tous les deux le mot ‘libération’ et que leur style est similaire que la libération de mana est au même niveau que la libération d’énergie spirituelle. »
« Hm. »
« Dans tous les cas, avant d’apprendre à libérer l’énergie spirituelle, tu dois d’abord apprendre à libérer le mana. »
« Comment ça se fait ? »
À la question de Jin, Murakan avait simplement haussé les épaules.
« Tu dois commencer par apprendre les techniques les plus faciles. Essaierais-tu d’apprendre à manier une épée en acier alors que tu ne peux même pas soulever une épée en bois ? »
« Aha. »
Jin hocha la tête en saisissant le sens, malgré sa réticence. Il avait déjà maîtrisé la façon de libérer le mana dans sa vie précédente, alors il se sentait impatient….
‘Oh, je devrais considérer cela comme une révision. Je n’ai pas non plus essayé de libérer du mana depuis ma régression, alors c’est une bonne occasion.’
Une fois que Murakan s’était assis droit devant Jin, il avait soudainement éclaté de rire.
« Pffft hahaha… Comme c’est amusant. Je n’aurais jamais pensé enseigner la magie à un enfant Runcandel. Si jamais ton père découvre ça, toi et moi, on est aussi bons que morts. »
Apprendre la magie en tant que Runcandel signifiait la trahison.
La plupart des clans martiaux n’aimaient pas la magie, mais peu d’entre eux méprisaient la pensée même de la magie autant que le clan Runcandel. Depuis la mort du premier patriarche, les Runcandels considéraient la magie et son utilisation comme un tabou au sein du clan.
Les membres du clan pensaient que si quelqu’un apprenait la magie, il ne serait pas capable d’atteindre le sommet de l’art à l’épée. En réalité, plusieurs épéistes magiques étaient apparus au cours de l’histoire, mais aucun d’entre eux n’avait réalisé d’exploits incroyables. Ils avaient lentement disparu et toutes les traces d’eux avaient disparu.
Il en était de même pour les clans magiques.
Si les clans magiques n’interdisaient pas les arts martiaux, ils méprisaient fortement l’utilisation de “l’aura”. Ils pensaient que l’aura salissait et troublait la pureté du mana.
Cependant, ces croyances étaient erronées.
La véritable raison pour laquelle les Runcandels avaient interdit la magie était due à un engagement humiliant et déshonorant pris avec les Zipfels il y a mille ans.
À l’époque où Temar était encore en vie, les Runcandels étaient un clan “d’épéistes magiques”.
À cette époque, le clan Runcandel n’était pas aussi célèbre qu’aujourd’hui, et l’histoire n’était pas aussi déformée et fabriquée.
Les seuls à être au courant de cette vérité étaient Jin — le régresseur et le contracteur de Solderet — et Murakan, ainsi que certains personnages clés des Clans Runcandel et Zipfel.
« Mon père nous tuera quand il réalisera que j’ai appris la magie avec toi ? Pas s’il me tue avant ça pour être venu secrètement ici sans autorisation. »
« En effet. Si ce que tu ne m’as dit sur ton père est vrai, alors je n’ai aucun doute qu’il te tuera. Puisque nous sommes complices, laisse-moi te confier un secret avant de commencer l’entraînement. Les gens du monde entier pensent que malgré leur rareté, les “épéistes magiques” ne peuvent jamais devenir vraiment puissants, n’est-ce pas ? »
« Ils le pensent certainement, bizarrement. »
Jin fit mine d’être ignorant, ce qui fit glousser Murakan.
« C’est n’importe quoi ! C’est un mensonge inventé par ces crétins de Zipfel qui sont bien plus maléfiques que les Runcandels. Bien qu’il faille une condition préalable pour y parvenir, les épéistes magiques sont les puissances ultimes. Ton clan était autrefois un clan vénérable et respecté d’épéistes magiques. »
« Vraiment ? C’est la première fois que j’entends cette histoire. »
« …Tu n’es pas surpris ? »
Murakan demanda d’une voix déçue. Bien que tardivement, Jin laissa échapper un souffle et fit un clin d’œil au dragon, qui se contenta de secouer la tête devant le terrible jeu d’acteur de l’enfant.
« Haha, rien ne pourra jamais dépasser la surprise que j’ai ressentie le jour où je t’ai rencontré. Bref, tu as parlé d’une condition préalable ? »
« Bon sang, tu n’es vraiment pas mignon du tout, petit. Donc, tu dois avoir une grande affinité avec le mana, une sensibilité à l’aura, et un excellent corps physique. Oh, et un contrat avec un dieu. »
« Donc j’ai déjà rempli les conditions. »
« Maintenant que tu as compris, il n’y a plus à avoir peur d’apprendre la magie à partir de maintenant. Mais promets-moi une chose, petit. Tu ne dois jamais révéler ta magie au clan jusqu’à ce que tu sois assez fort. »
« Il n’y a pas besoin de me faire promettre ça. Je connais déjà les conséquences potentielles. Je viens d’avoir huit ans, et je n’ai pas l’intention de mordre la poussière de sitôt. »
« Bien, bien. Alors à partir de maintenant, ton objectif dans la vie est de te tenir au sommet — plus fort que quiconque — afin de me laisser vivre confortablement et dans le luxe. Commençons l’entraînement maintenant. D’abord, essayons de stimuler et d’éveiller ton mana. Hm, pour ce faire, tu dois… »
Vwwooong.
Jin créa une sphère de mana de la taille d’une noix au sommet de sa paume, et Murakan ne put que le fixer avec incrédulité.
« Ce fou… Qu’est-ce que c’est que ça ? Comment as-tu pu faire ça en une seconde ? Tu ne m’as même pas laissé finir d’expliquer ! »
Jin ne pouvait pas non plus cacher sa surprise.
Il avait prévu de se retenir et de ne montrer au dragon que le strict minimum afin de le satisfaire, mais il avait créé la sphère de mana inconsciemment. Il était plus difficile de contrôler minutieusement le corps d’un enfant de 8 ans que celui d’un homme de 28 ans.
De plus, il n’avait pas utilisé la magie depuis longtemps, ce qui était une autre cause de cette erreur.
Avant que Jin ne puisse trouver une excuse, Murakan serra fortement les poings et se leva.
« Je vois, Solderet ! Je comprends enfin pourquoi tu l’as choisi comme contracteur après mille ans ! Kuhaha, il est vraiment quelque chose. Il est vraiment incroyable ! Petit, tu fais battre mon cœur à toute allure ! »
L’erreur semblait avoir profité à Jin.
Afin de poursuivre son acte enfantin, Jin se gratta l’arrière de la tête et arbora un sourire gêné.
« Est-ce quelque chose d’aussi impressionnant ? »
« Est-ce même une question ? Je n’ai jamais vu que trois personnes réussir à créer une sphère de mana aussi tôt dans leur enfance ! La première fois, c’était avec le premier patriarche du clan Zipfel, la seconde avec le quatrième patriarche. Et enfin, toi ! »
Murakan commença à raconter comment le premier et le quatrième patriarche Zipfel avaient réalisé cet exploit à l’âge tendre de 5 et 7 ans, respectivement. Cependant, Jin n’était pas très inspiré par l’histoire.
Parce qu’il était pareil qu’eux.
Jin, ainsi que ces deux patriarches, étaient tous des “génies de la magie” au sens propre du terme.
Avant sa régression, Jin était devenu un magicien 5 étoiles en 3 ans. Et depuis qu’il avait réussi à passer un contrat avec Solderet, Jin était potentiellement encore plus talentueux que ces deux magiciens acclamés.
‘Si j’étais né dans le clan Zipfel lors de ma première vie, j’aurais atteint le stade 8 étoiles, au minimum, à 28 ans. Peut-être même le stade 9 étoiles.’
Murakan avait finalement mis fin à son rire maniaque.
« Gamin. Honnêtement, je pensais qu’il te faudrait au moins quelques années pour apprendre à libérer l’énergie spirituelle. Mais à ce rythme, tu pourrais réussir avant de quitter le Château de la Tempête. Passons immédiatement à la phase suivante ! »
La leçon suivante portait sur le transfert de mana. Il s’agissait d’une technique de base qui nécessitait d’éteindre le mana d’une main, et de le déplacer vers l’autre avec une précision extrême.
Apprendre cette technique fut une fois de plus un jeu d’enfant pour Jin, mais il dut se contrôler et se retenir cette fois.
Maintenant que Murakan avait de grandes attentes envers Jin, il n’était pas nécessaire de les augmenter encore plus. Sinon, les attentes écrasantes et insupportables de Murakan deviendraient un fardeau pour Jin, et pourraient revenir le hanter plus tard dans sa vie.
De plus, même si son erreur précédente avait profité à Jin cette fois-ci, le fait qu’il ait fait cette erreur était important et alarmant. Afin d’acquérir les compétences et les techniques pour contrôler le mana aussi bien que dans sa vie précédente, il devait s’entraîner à plusieurs reprises, même pour les techniques de base.
Jin écouta l’explication de Murakan et tenta de transférer le mana de sa main droite à sa main gauche.
‘Hm… Je devrais échouer volontairement pendant un moment avant de réussir. 10 minutes devraient suffire.’
10 minutes plus tard, Jin réussit à transférer le mana de sa main droite à sa main gauche avec précision. Murakan afficha alors un large sourire.
Des gouttes de sueur commencèrent à se former sur le front de Jin. Il était en fait plus difficile pour lui d’exécuter volontairement une technique facile beaucoup plus lentement, tout comme soulever un objet lourd lentement était plus éprouvant que de le soulever rapidement.
« Bien. Excellent travail. Si tu parviens à effectuer cette procédure en 5 secondes, tu devrais être en mesure de libérer du mana. En d’autres termes, tu seras devenu un magicien 3 étoiles. »
« Combien de temps penses-tu qu’il me faudra pour y parvenir ? »
Jin avait demandé en essuyant sa sueur.
« 2 ans. »
En entendant la réponse, Jin décida que l’atteindre en 1 an serait assez convaincant.
Ayant terminé les calculs dans son esprit, Jin fit un signe de tête au dragon.
« Bien. Alors entraîne-toi encore un peu au transfert de mana, puis remonte pour aujourd’hui. Et juste au cas où, ne t’entraîne pas dans le château quand je ne suis pas avec toi. »
« Très bien. »
Après s’être entraîné une heure de plus, il était temps pour Jin de retourner à la surface. Alors qu’il rangeait ses cahiers et le panier, Murakan s’allongea à nouveau sur le sol, se grattant les aines.
« Oh aussi, petit. Quand tu passeras demain, assure-toi de remplir ce panier à ras bord de tartes aux fraises. Sinon, je m’assurerai que tu en connaisses les conséquences. »
Murakan avait averti Jin alors qu’il commençait à s’éloigner.
« La tarte aux fraises que tu as mangée tout à l’heure était la dernière. As-tu la moindre idée du nombre de fraises que tu as mangé au cours des 6 derniers mois ? »
« Bon sang, alors apporte-moi un autre type de tarte que ta nounou prépare ! »
« Alors pourquoi pas une tarte aux rats ? »
« Sale morveux, viens ici et goûte à mon poing… Hé, hé ! Hé ! »
Swoosh !
Jin s’était précipité hors du trou relié au couloir souterrain.
« Autre chose que des rats ! S’il te plaît ! Je t’en supplie ! »
Lorsque Jin revint le lendemain, son panier était rempli de tartes aux pommes à la place.
Murakan était satisfait et caressa la tête de l’enfant.
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Une année s’était écoulée. Aujourd’hui, c’était le 9 septembre 1789. Le neuvième anniversaire de Jin.
Passer leurs anniversaires au Château de la Tempête — qui était orageux et humide toute l’année — n’était pas bon pour le développement mental et émotionnel des enfants.
Alors qu’une douzaine de serviteurs et Gilly, ainsi que 5 chevaliers, déposaient les bougies sur le gâteau, le violent coup de vent à l’extérieur s’abattait sur les fenêtres du château.
« Joyeux anniversaire, Jeune Maître Jin. »
« Joyeux anniversaire ! »
« Merci à tous. »
Alors que le jeune homme de 9 ans soufflait sur les flammes des bougies, tout le monde se rassemblait autour de lui et applaudissait.
Clang, clang, clang, clang.
Comme les chevaliers portaient des gantelets, leurs puissants bruits de “claquement” écrasaient ceux de tous les autres. La fête d’anniversaire était morne et désolée, comme s’il s’agissait de simples roturiers qui ne pouvaient pas se permettre un repas somptueux.
Malgré cela, Jin était toujours ravi et se sentait béni. Dans sa vie précédente, il n’avait même pas reçu de salutations des personnes vivant au château pour son anniversaire, à part sa nounou.
Alors que Gilly coupait le gâteau et en donnait une part à tout le monde, le chevalier solitaire qui gardait l’entrée principale du château de la Tempête fit soudainement irruption dans la pièce.
« Jeune Maître Jin ! »
C’était le chevalier gardien appelé Khan.
« Khan ? »
Il n’y avait pas beaucoup de situations dans lesquelles Khan aurait osé courir dans les couloirs du château.
L’intuition de Jin lui disait que quelqu’un de la maison principale du clan était venu lui rendre visite.
« La dame aînée est venue nous rendre visite ! »
« Soeur aînée Luna… ? »
Jin s’était exclamé en se levant.
La sœur aînée de Jin, Luna Runcandel.
L’aînée des 13 enfants de Cyron Runcandel. C’était un fait bien établi qu’elle était la plus forte de toute la fratrie. À l’âge actuel de 28 ans, elle était devenue un chevalier 9 étoiles, ce qui prouvait l’hypothèse précédente.
Cependant, malgré sa force et sa renommée, elle n’avait jamais participé à la “Guerre de Succession” des Runcandels — une compétition hideuse et disgracieuse pour le trône — dans la première vie de Jin, et s’était toujours déplacée seule.
‘Elle n’est pas le genre de personne à venir féliciter son jeune frère ou sa jeune sœur pour son anniversaire. Pourquoi est-elle ici… ?’
Jin se précipita vers la fenêtre et regarda dehors. Luna faisait de grandes enjambées en montant les escaliers menant au château de la Tempête.
Sur son dos se trouvait son épée emblématique : l’énorme épée-hache ‘Crantel’.
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