Tang Wulin rebondissait joyeusement tout au long du voyage. Il était vraiment heureux.

Trois ans. Cela faisait trois années entières. Il avait minutieusement forgé du métal tous les jours. Tous ces balancements de marteau avaient été faits pour gagner assez d’argent afin d’acheter une âme spirituelle.

Maintenant qu’il avait réellement l’argent dans ses mains, il voulait juste le crier avec excitation.

Trente mille pièces de monnaie de la Fédération. Pour ces familles aisées de la classe supérieure, ce n’était rien. Cependant, pour un enfant qui avait à peine neuf ans, c’était le fruit de plus de mille jours de travail acharné et de sueur! Il ne pouvait même pas compter le nombre de fois où il avait levé son marteau pour gagner cette somme d’argent, et encore moins combien il avait sué pour cela.

Il avait finalement réussi! Plus il pensait à son accomplissement, plus il était exalté. Il lui était impossible d’exprimer les émotions qu’il ressentait!

Le moment où il réussira à franchir le goulot d’étranglement, il sera enfin en mesure d’obtenir une âme spirituelle. Et maintenant qu’il était si proche, il comptait juste le nombre de jours avant que cela n’arrive. Son pouvoir d’âme était sur le point de faire une percée et de plus, ce serait probablement avant l’obtention du diplôme! Passer au rang 10 signifierait le moment où il deviendrait un maître d’âme.

Bien que Tang Wulin ait pris goût à la forge, cela ne voulait pas dire qu’il voulait en faire sa profession. Son rêve était toujours de devenir un maître d’âme, et dans le futur, il rêvait même de devenir un maître d’armure de machine.

Tous les garçons avaient ce genre de rêve, mais combien de personnes pouvaient faire l’effort nécessaire pour le réaliser ?

La diligence compense l’ennui. Au cours des trois dernières années, Tang Wulin avait toujours gardé ces quatre mots dans son cœur et s’efforçait de suivre ces enseignements.

Il pourrait enfin voir maintenant cela se concrétiser.

– Maman, papa, j’ai assez d’argent maintenant! J’en ai assez! 

 Dès que Tang Wulin franchit la porte avec précipitation, il commença déjà à le dire haut et fort.

Na’er était assise dans le salon, suçant la sucette qu’il lui avait achetée.

– Grand Frère, tu as assez d’argent pour acheter une âme spirituelle ? 

Elle comprenait trop bien l’excitation du jeune garçon.

– Mn. Oui j’en ai assez. J’ai les trente milles 

 Il prit rapidement l’argent et le mis sur la table. Ensuite, il retourna vite dans sa chambre pour récupérer une boîte de fer sous son lit. Il courut vers le salon et versa tout l’argent qui était dans la boîte.

– Cent, deux cents, deux cent vingt… 

– Vingt-neuf mille six cents, vingt-neuf mille sept cents… Trente mille, trente mille deux cents. Il y en avait même deux cents de plus! Na’er, je vais te donner cent pour acheter de la bonne nourriture à manger. 

En regardant le gros tas de pièces de monnaie de la Fédération devant lui, le petit visage de Tang Wulin devint rouge d’excitation.

Lang Yue avait déjà fini de travailler et était rentrée avant eux. Même à la cuisine, elle pouvait entendre les cris de son fils. Tang Ziran avait aussi terminé son travail et passait la porte quand il entendit les acclamations de Wulin. Lorsqu’ils virent tout l’argent sur la table, ils ne purent s’empêcher de pleurer un peu.

Cet enfant, l’avait vraiment trop dur. Pendant que d’autres de son âge jouaient, il gagnait déjà de l’argent.

Lang Yue se dirigea vers son mari et frappa sur son épaule. Elle ne se retourna pas, craignant que les enfants ne voient ses larmes.

– Je sais de quoi tu es capable. Tu es un fils très capable , dit Tang Ziran en tapotant le dos de sa femme. Avec un sourire, il s’approcha de Tang Wulin et serra ses épaules pour le remercier en quelque sorte de l’avoir soutenu.

– Une fois que je serai au dixième rang, je pourrai acheter mon âme spirituelle, hein papa ?  Demanda Tang Wulin avec enthousiasme.

– Oui. Quand ce temps viendra, je t’accompagnerai. Non, toute notre famille ira. Tu es sur le point de devenir un maître d’âme, fils! Je suis très fier de toi. 

Il était vraiment en extase. Une fois la nuit venue, peu importe le nombre d’essai, Tang Wulin n’arrivait pas à entrer en état méditatif.

Na’er s’était déjà endormi. La lune et les étoiles étaient particulièrement brillantes cette nuit-là. Le jour suivant serait certainement une journée ensoleillée!

Tang Wulin sortit tranquillement de son lit. Son excitation était tout simplement trop forte pour qu’il puisse s’endormir. Il tira sur la couverture de Na’er et l’ajusta de façon à ce qu’elle recouvre son corps délicat. Comme d’habitude, elle ne restait pas immobile pendant son sommeil.

– Maman a dit que quand j’aurais 10 ans l’année prochaine, je ne pourrai plus dormir avec elle dans la même pièce. Quand ce moment arrivera, je lui donnerai ma chambre et j’irai dormir dans le salon. Mais pourquoi cela? 

En y pensant, Tang Wulin commença à se sentir mal à l’aise. Il aimait voir Na’er en se réveillant tous les jours.

Il ouvrit la porte avec précaution, puis doucement et discrètement sortit. Il voulait aller se promener et laisser son cœur se calmer. Ensuite, il pourrait méditer à son retour.

Ouvrant et fermant la porte, il ne fit pas le moindre bruit et partit tranquillement.

Un clair de lune brillait dans la chambre, tombant sur le corps de Na’er. Cette lune était particulièrement brillante. Les cheveux argentés de la petite fille luisaient et brillaient sous le manteau de lune.

Soudain, un anneau de lumière apparut silencieusement du corps de Na’er. Jaune, vert, rouge, bleu, violet, or et argent. Ces sept couleurs scintillaient les unes après les autres. 

Est-ce que Tang Wulin était encore dans la pièce, il aurait pu voir cette scène extraordinaire.

Na’er tremblait légèrement. Après avoir scintillé pendant un moment, l’anneau de lumière à sept couleurs fusionna entre ses yeux. Après un long moment, elle redevint paisible.

Le clair de lune était toujours aussi brillant, mais l’anneau avait déjà disparu. On aurait dit que son corps délicat avait un peu grandi. Bien qu’elle ne poussât pas trop au cours des trois dernières années, elle fit une percée ce soir-là.

Ses tremblements s’évanouirent, et une fois de plus, la respiration de Na’er revint à la normale. Cependant, ses sourcils étaient tricotés. Il semblait que le rêve qu’elle venait de faire n’était ni merveilleux ni magnifique.

L’air de cette nuit était particulièrement frais. Il y avait un petit jardin dans le coin des roturiers où habitait Tang Wulin. Il y amenait souvent Na’er pour jouer, chaque fois qu’il y avait des vacances scolaires.

Dès qu’il entra dans le jardin, il sentit une forte puissance d’attraction venant d’un brin d’Herbe Bleu Argent. Il respira le doux parfum de la plante ainsi que l’air frais, et un sourire satisfait le gagna peu à peu.

Machinalement, il s’assit jambes croisées.

Les oiseaux gazouillaient tranquillement, l’air était pur et froid et il se prélassait dans le léger rayonnement de la lune et des étoiles. Dans ces conditions, il put progressivement se calmer et entrer dans un état méditatif.