Meng Hao s’arrêta sur place et fixa d’un regard vide une vague illusion qui apparut soudainement devant lui. Il vit un homme d’âge moyen portant une longue robe blanche, assis les jambes croisées devant le puits.
Le mur entourant le puits était soudainement intact, et on pouvait voir une simple hutte attachée à celui-ci, dont les côtés étaient couverts de vignes de courge-bouteille.
L’homme d’âge moyen semblait regarder éternellement le puits, comme s’il était enfermé dans un seul moment pour l’éternité.
C’était une vision simple, presque ordinaire, mais Meng Hao se sentit trembler. La voix dans son oreille pénétra dans son esprit et résonna dans son âme.
Il pensa à beaucoup de choses, beaucoup de gens, beaucoup d’objets.
Il ne savait pas exactement quand, mais à un moment donné, il s’était approché, s’était assis devant le puits et avait commencé à le fixer. Son esprit était rempli de perplexité et de lutte, comme si la voix ancienne de tout à l’heure permettait à la ruine antique délabrée qui se trouvait ici d’interférer avec sa volonté et de le faire se perdre.
Au fond de lui, il luttait contre la pression, et grâce à l’intensité de sa volonté, il parvenait à maintenir une parcelle de conscience qui l’empêchait de se perdre.
Après deux heures, la perplexité dans les yeux de Meng Hao s’estompa lentement, et fut remplacée par une lumière brillante.
« Quelle incroyable Projection de Dao ! » pensa Meng Hao. La sueur coulant sur son front, il prit une profonde inspiration et repensa à l’étourdissement dans lequel il venait d’être plongé, et cela l’effraya. S’il y avait des forces mortelles dans cette zone au lieu de la chance et des opportunités d’illumination, alors Meng Hao aurait été en grand danger à l’instant même.
« Le sens divin me permettra de trouver plus de ces ruines immortelles, et ma volonté me permettra de lutter contre la pression. Quant à l’intuition, c’est ce dont j’ai besoin pour atteindre l’illumination. C’est… ce qui mène à la créativité. »
Après un moment de silence, Meng Hao continua à s’asseoir les jambes croisées, se remémorant tout ce qu’il venait de voir.
« Il doit y avoir un objet qui, lorsque je le verrai, me fera penser à quelqu’un », murmura-t-il. Il ouvrit son sac et le balaya avec son sens divin. Soudain, il s’arrêta et ses yeux clignotèrent maladroitement.
« Uh…. » Il hésita un instant, puis sortit une pile de papier de son sac.
« Chaque fois que je regarde ce billet à ordre, je pense à la resplendissante Taiyang Zi…..»
« Et ce papier me fait penser à Ji Xiaoxiao. »
« Celui-ci me fait penser à Song Luodan. »
« Et celui-ci… Li Ling’er. Celui-ci est Sun Hai. Dommage que je n’aie pas de billet à ordre de Fan Dong’er. Ji Yin n’en a pas écrit non plus. » Après avoir examiné les billets à ordre, il sourit ironiquement et réalisa que l’illumination qu’il avait connue ne semblait pas être la même que celle de l’homme d’âge moyen devant le puits.
L’homme avait manifestement perdu un vieil ami ou une connaissance, ou peut-être une personne importante. L’expérience de Meng Hao était tout à fait différente.
Soupirant, Meng Hao remit les billets à ordre dans son sac et se leva. Après avoir regardé les ruines une dernière fois, il disparut au loin.
« Je ne pense pas que l’illumination de cet endroit me convienne », pensa-t-il en secouant la tête. « Si c’était le cas, comment se fait-il que je pense à des billets à ordre dans un endroit qui a été clairement conçu pour faire penser à de vieux amis ? » Il se transforma en un rayon de lumière qui s’éloigna dans le lointain.
Bien sûr, son sens divin était soutenu par quatre-vingt pour cent de la puissance d’un véritable Immortel, alors quand il l’envoya à la recherche d’une autre ruine, il en trouva rapidement une, et s’envola dans cette direction.
Ce qu’il trouva était une vieille rivière asséchée.
La seule chose laissée derrière lui était un lit de rivière vide, et la pression rayonnait une fois de plus à l’approche de Meng Hao. Cette fois, il n’y avait pas de voix, seulement de la pression, et cette pression était plus forte que celle qu’il avait ressentie au puits.
Il s’assit les jambes croisées dans le lit de la rivière et lutta contre la pression pendant environ une heure. Lorsqu’il revint à son état normal, il haletait et la sueur coulait de plus en plus sur son front.
« S’il y a 99 ensembles de ruines comme celui-ci, plus un pavillon immortel intact, alors cela signifie que plus je gagnerai en lumière, meilleurs seront mes résultats lorsque je créerai ma capacité divine. »
« Mais… Je n’en suis qu’à la deuxième ruine et c’est déjà si difficile. Je me demande dans combien de ruines les autres ont atteint l’illumination. » Meng Hao fronça les sourcils et regarda le lit de la rivière. Luttant contre la pression avec sa volonté, il commença à avoir une vision.
Il vit de l’eau s’écouler vers le ciel, et des vagues sans limites. Cette rivière semblait capable de faire trembler le ciel et la terre. En s’écoulant vers le haut, elle creusait une énorme brèche dans le ciel.
« Je parie que si je parviens à comprendre cette rivière » murmura-t-il en lui-même « je pourrai créer une capacité divine liée à l’écoulement de l’eau. Lorsque je la déclencherai, une rivière céleste apparaîtra tout autour de moi et balaiera tout. » Après y avoir réfléchi, il décida qu’une telle capacité divine serait définitivement puissante. Il continua donc à s’asseoir les jambes croisées, essayant silencieusement d’atteindre l’illumination.
Cependant, au bout de six heures, il ouvrit les yeux, frustré. Après tout ce temps, il n’était même pas capable d’organiser ses pensées.
« Quand je regarde la rivière, je sais qu’elle peut m’éclairer sur une capacité divine, mais je n’arrête pas de penser à la rivière sous le Mont Daqing, à la gourde que j’y ai jetée, et au bout de papier qu’elle contenait. » Se grattant la tête d’un air perplexe, il se souvint qu’il avait écrit sa grande aspiration sur ce billet, et qu’il n’avait toujours pas atteint son but. Il ne put s’empêcher de soupirer. [1. Dans le chapitre 1, Meng Hao a mis un morceau de papier dans une gourde, puis l’a jeté dans la rivière. Il n’a jamais été expliqué ce qui était spécifiquement écrit sur le morceau de papier, mais nous avons maintenant un indice….]
« Il semble que cet endroit ne me convienne pas non plus », pensa-t-il.
Debout, il envoya son sens divin à la recherche d’autres ruines.
Pendant ce temps, tout le monde dans la Neuvième Montagne et Mer regardait les différentes scènes se déroulant sur les Anciennes Routes. Bien sûr, tout était assez flou ; même les Patriarches des différentes sectes dans le palais du ciel étoilé ne pouvaient pas voir clairement ce qui se passait.
Après tout, ces ruines immortelles étaient remplies d’une puissance incroyable. Il faudrait attendre que les différents participants créent leur capacité divine pour que tout le monde puisse voir ce qui se passe.
Cependant, le public pouvait voir les trois Anciennes Routes, et savait que tous les participants essayaient d’obtenir l’illumination des ruines.
Dans le palais étoilé, les différents patriarches discutaient des scènes affichées à l’écran.
« Il semble que la plupart des concurrents soient encore plongés dans l’étude de leur première ruine immortelle. Je me demande quel type d’illumination obtiendra la personne qui étudiera le plus ! »
« Eh bien, qui que ce soit, il sera certainement capable de créer une capacité divine incroyablement puissante, c’est certain. »
« C’est exact, Sir Fan du Monde Divin des Neuf Mers a obtenu l’illumination de 91 des ruines immortelles. C’est ainsi qu’il est parvenu à créer la stupéfiante et inégalable Mer mortelle devient immortelle ! Au final, il a obtenu 19 stèles de pierre ! »
« La création de capacités divines a beaucoup à voir avec la disposition d’esprit de chacun. Les personnes grandioses et magnifiques créent des capacités divines qui correspondent à leur personnalité, tandis que les personnes à la pensée étroite ont tendance à créer des capacités divines extrêmes. Différentes personnalités, différentes capacités divines. »
C’est à ce moment que le Patriarche de la Société du Bâton d’Encens Brûlant regarda soudainement l’écran de Meng Hao. « Hein ? Fang Mu a déjà obtenu l’illumination de deux ruines immortelles ! »
De façon choquante, deux points lumineux pouvaient être vus sur l’écran de Meng Hao.
Pendant ce temps, sur l’Ancienne Route de l’Âme, Fatty était assis à côté d’un tas de bois, apparemment hébété. Le tas de bois semblait ancien, comme s’il existait depuis d’innombrables années, et mesurait plus de trois cents mètres de haut, surplombant les terres.
Au sommet du tas de bois se trouvait un champignon magique !
C’était un énorme champignon magique en forme de meule, de couleur violette et dégageant un arôme parfumé. Fatty déglutit, puis ses yeux se mirent à briller.
« Cette chose est un trésor…. Il suffit de le sentir pour savoir qu’il s’agit d’un matériau céleste ou d’un trésor terrestre. » Il sortit immédiatement une épée volante de son sac et l’envoya voler vers le champignon magique. L’épée trembla en s’approchant, puis fut frappée d’une secousse qui l’envoya voler en arrière. Le champignon ne bougea pas d’un iota.
Les yeux de Fatty brillaient de détermination, et il produisit d’autres objets magiques, puis poussa fort avec sa base de culture. Une heure plus tard, il n’avait même pas réussi à briser la peau du champignon magique.
« Je n’y crois pas ! » dit-il en se levant d’un bond. Serrant les dents, il vola jusqu’au champignon magique, puis ouvrit férocement la bouche et le mordit.
Lorsqu’il mordit, il ne put s’empêcher de crier de douleur et tomba à la renverse. Des étoiles se mirent à nager dans ses yeux, et ses dents semblèrent sur le point de se briser. Des larmes coulaient sur ses joues, et son expression était la même que cette année à la Secte du Destin Violet, quand Meng Hao lui avait concocté une pilule médicinale spéciale à manger.
« Je ne reculerai pas ! » rugit-il, volant à nouveau vers l’avant et utilisant toute la puissance qu’il pouvait invoquer de sa base de culture et la concentrant sur ses dents semblables à des trésors. Une fois de plus, il mordit vicieusement le champignon magique.
La douleur l’envahit, mais Fatty l’endura et redoubla d’énergie.
« Il n’y a rien que Papy Fatty ne puisse mordre ! » s’écria-t-il, les yeux injectés de sang alors qu’il mordait encore plus fort. Heureusement que personne n’était là pour assister à ce qui se passait, sinon ils auraient été abasourdis.
Si quelqu’un devait peindre cette scène, il représenterait Fatty, ressemblant à un chien-loup, en train de déchirer le champignon magique avec ses dents….
Après l’avoir mordu encore et encore pendant une heure, Fatty poussa un rugissement de rage et parvint enfin à arracher un petit morceau du champignon magique.
Ses yeux étaient rouge vif tandis qu’il mâchait méchamment le champignon magique avant de l’avaler. Il s’apprêtait à poursuivre ses efforts quand soudain, un tremblement le traversa et il tomba sur le dos, inconscient.
Après deux heures d’immobilité, il ouvrit enfin les yeux, qui restèrent vides.
« Quel rêve ! » pensa-t-il. « Je me suis vu en train de créer une capacité divine…. » Au bout d’un moment, ses yeux se mirent à briller d’une lumière éclatante et il recommença à déchirer le champignon magique jusqu’à ce qu’il en arrache un autre morceau, après quoi il s’évanouit à nouveau.
Le cycle se répéta encore et encore, si souvent que même Fatty n’était pas conscient du temps que cela avait duré. Finalement, il avait réussi à manger environ la moitié du champignon magique.
Chen Fan se trouvait également sur l’Ancienne Route de l’Âme naissante, et se tenait silencieusement à côté d’un énorme rocher. On pouvait voir un pinceau dans sa main, et son expression était vide, comme s’il était plongé dans une rêverie. Enfin, il tendit la main et commença à dessiner l’image d’une femme.
Ce n’était autre que son épouse, Shan Ling.
« Mon esprit s’est assombri», murmura-t-il, mais je n’oublierai pas l’amour, pas pour le reste de ma vie.
Dans un autre endroit se trouvait Wang Youcai, devant lequel se trouvait un énorme miroir de bronze qui avait l’air tout à fait ancien. Il était assis, les jambes croisées, et fixait son image dans le miroir.
On pouvait lire sur son visage une expression vicieuse, parfois remplacée par le vide, et d’autres fois, par une expression d’illumination. Il était assis là depuis longtemps déjà.
Il parlait d’une voix rauque : « Quand je regarde le monde, quand je regarde le ciel et la terre, je vois l’avenir, et je vois le passé…. Mais je sais que mes yeux peuvent voir plus que cela ! » Il semblait presque sur le point de devenir fou.
Lorsque Meng Hao, Dong Hu et Wang Youcai avaient rejoint la Secte de la Reliance cette année-là, Meng Hao pouvait être décrit comme vif d’esprit, Dong Hu comme sombre et Wang Youcai comme têtu !