Il Est à Moi Aucune Objection Autorisée |He’s Mine No Objections Allowed|他是我的不接受反驳
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Chapitre 9 : Pourquoi es-tu si froussarde
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Dès qu’elle se retourna, le look d’étudiante universitaire qu’elle voulait avoir était déjà à moitié effacé.

C’était ce qui rendait Su Yi spéciale : quand elle se maquillait, elle devenait éblouissante, mais même sans maquillage, elle était toujours attirante. Il lui suffisait de plisser ses lèvres et d’arrondir ses yeux pour qu’elle soit l’image même de la séduction.

— Non, dit Chu Ying tandis qu’il mettait le pied sur l’accélérateur. Je viens d’arriver.

Liu Xi resta là à fixer l’arrière de la rover, et ne réussit à formuler ceci qu’après un long moment :

 

— …Merde, c’est vraiment Su Yi !

Tu Jinglan dut faire de gros efforts pour dissimuler la haine sur son visage. Elle tira sur les bords de ses lèvres, en disant exagérément :

— Donc vous connaissez le directeur Chu, c’est vraiment impressionnant.

— Qu’est-ce qu’il y a d’impressionnant ?

La tentative de flatterie de Tu Jinglan fut loin de faire l’effet escompté, ce qui poussa Liu Xi à froncer les sourcils en lui jetant un regard mauvais.

Tu Jinglan se tut.

Quelques pas plus tard, Liu Xi s’arrêta.

— Bon, tu sais qui était dans sa voiture à l’instant ?

— Bien sûr, répondit Tu Jinglan en souriant avec force. Yi-jie.

— Tu la connais ? Demanda Liu Xi.

— Oui, acquiesça Tu Jinglan. Nous sommes assez proches.

Liu Xi n’était pas tout à fait d’accord.

— Alors pourquoi ne vous êtes-vous pas saluées à l’instant ?

— Ce n’était pas parce que vous étiez en train de parler et qu’il n’aurait pas été poli de vous interrompre ?

Tu Jinglan s’était assurée d’avoir l’air mignonne.

Liu Xi roula des yeux dans sa tête. C’était quoi le problème avec le QI de cette personne ?

Peu importe, quand les lumières sont éteintes, elles sont tous les mêmes, Liu Xi se retourna alors et demanda :

— Du coup, tu as son numéro de téléphone ?

— Hein ? Demanda Tu Jinglan.

— Oui ou non ? La coupa Liu Xi. T’as pas dit que vous étiez proches ?

Tu Jinglan s’efforçait toujours de trouver une excuse.

— Yi-jie n’aime pas vraiment donner son numéro personnel… 

— Qu’est-ce que t’en sais, dit Liu Xi. La voiture dans laquelle elle vient de monter était celle de mon meilleur pote, si je lui demandais son numéro, elle ne dirait rien.

Il retourna sa main, bougeant ses doigts de manière à réclamer quelque chose.

— Donne-le moi.

Tu Jinglan se mordit les dents.

— …Donnez-moi une seconde.

Elle était furieuse, et pourtant elle dut utiliser WeChat pour trouver son agent Lin-jie et lui demander le numéro de contact de Su Yi.

….

C’est après qu’ils aient quitté le parking que Chu Ying demanda :

— Où allons-nous ?

— Qu’est-ce que tu veux manger ?

Su Yi tenait son téléphone et faisait défiler les restaurants sur l’application.

— N’importe quoi fera l’affaire, répondit Chu Ying. La chaussure est à tes pieds.

Su Yi baissa la tête et la remarqua. Le talon rouge contrastait avec le tapis noir, donnant une sorte de charme persistant.

— Y a-t-il quelque chose que tu ne manges pas ?

Tout en parlant, elle jeta un coup d’œil au bras de Chu Ying, son cœur battant la chamade.

Les muscles du bras de Chu Ying avaient de belles lignes, pas du genre exagéré, mais les manches blanches contenaient à peine ses bras et il semblait infusé de puissance.

Chu Ying la regarda d’un air interrogateur.

— Non.

Su Yi avait déjà eu une idée au préalable. Se penchant en avant, elle entra l’adresse et le GPS commença immédiatement à chercher un itinéraire pour s’y rendre.

Elle était proche de lui, l’odeur de son gel douche couvrant l’odeur de savon de Chu Ying.

Le parfum lui vola dans le nez et Chu Ying ne put s’empêcher de se demander, est-ce que toutes les femmes vivent de façon aussi exquise ?

Su Yi choisit un commerce spécialisé dans la soupe Mala.

C’était le genre de boutique où les commerçants n’avaient qu’à faire glisser les portes métalliques pour ouvrir le commerce. Quelques grands ventilateurs fonctionnaient bruyamment sur les murs, la peinture s’écaillant. Le seul éloge que l’on pouvait faire de cet endroit était qu’il semblait assez propre.

Chu Ying était un peu surpris, il avait d’abord pensé que Su Yi allait choisir une sorte de restaurant français, ou au moins un endroit climatisé.

— J’ai trouvé cette boutique par hasard, elle a peut-être une très petite devanture mais la soupe servie a un goût incroyable.

Su Yi passa devant, se retournant pour lui sourire lorsqu’elle eut terminé de parler.

— Ça ne te dérange pas, si ?

— Non.

Lorsqu’il partait en mission, les nouilles instantanées pouvaient être considérées comme des mets délicats.

Su Yi avait avec elle une petite pochette, si petite qu’après y avoir mis son seul étui à lunettes, elle était pleine, elle devait ainsi tenir son téléphone dans sa main.

Chu Ying regarda la femme aux lunettes à monture noire, incapable de comprendre l’intérêt du sac.

Su Yi ramassa deux petits paniers et en tendit un à Chu Ying.

— Allons chercher les ingrédients.

La règle de la boutique était de payer avant qu’ils se mettent à cuisiner. La portion de Su Yi ne coûta que dix dollars.

— Alors, à propos de ce centre commercial, comment l’avez-vous réglé au final ?

Su Yi écarta les baguettes et les lui donna.

— On l’a laissée rendre les vêtements, expliqua Chu Ying.

— Oh.

Su Yi réfléchit un instant et continua :

— En fait, je suis vraiment lâche, quant à cet après-midi… C’était juste une impulsion, sur le moment, je le regrette vraiment maintenant.

Chu Ying se retint de rire et hocha la tête deux fois.

Su Yi regarda la courbe de ses lèvres et arrêta ses mains.

— Tu es en train de rire ?

— Quoi ?

Chu Ying releva la tête, la courbe étant encore plus évidente maintenant.

— Je n’ai pas le droit ?

— Ce n’est pas ça, dit Su Yi. C’est juste que c’est la première fois que je te vois sourire.

Chu Ying cessa de la regarder.

— Nous ne nous sommes pas rencontrés plus de quelques fois.

Su Yi avala le chou dans sa bouche.

— Tu travailles à la Chu Corporation ? Ton nom de famille est aussi Chu… Tu as un lien de parenté avec le patron ?

Chu Ying hocha la tête.

— C’est à peu près ça.

La conversation se déroulait si lentement que Su Yi se regardait presque de haut dans son cœur.

Pourquoi es-tu si froussarde ?

Vas-y et demande-lui s’il a une petite amie ou pas !!!

Si elle ratait cette chance, la prochaine fois, elle ne serait quand même pas obligée de trouver un nouveau moyen de perdre une autre chaussure ?! Elle n’était pas Cendrillon !

Chu Ying regarda son bol.

— C’est suffisant ?

— Non, avoua Su Yi honnêtement. Si je mange jusqu’à ce que je sois pleine, je devrais aller à la salle de sport et y rester pendant trois jours.

Chu Ying suivit ce qu’elle venait de dire et observa sa silhouette, avant de conclure :

— Tu n’es pas grosse.

Su Yi ouvrit la bouche, s’apprêtant à dire quelque chose quand le téléphone entre ses jambes sonna.

L’écran indiquait que l’appel entrant provenait de ‘Vieille Sorcière’. Su Yi se leva immédiatement et déclara :

— Je dois aller prendre cet appel.

En sortant, Chu Ying put entendre faiblement quelques phrases.

— Je suis à la maison… Liang Bo fait une fête, donc c’est un peu bruyant… Je ne suis pas en train de manger, je me contrôle, détends-toi… Sérieusement, je ne suis pas en train de manger.

Chu Ying se retrouva quelque peu sans voix.

— …

Su Yi raccrocha, laissant échapper un soupir de soulagement. Il y avait une séance photos pour un magazine la semaine prochaine et il y avait une section d’interview, en direct, donc ces quelques jours Wu Xue était très stricte sur le contrôle de son alimentation.

Au moment où elle rentra dans la boutique, elle entendit deux filles chuchoter entre elles.

Elles étaient assises sur la table juste à l’avant, l’une d’elles disant :

— Il est vraiment trop beau, si tu ne le crois pas, tu peux faire semblant de regarder le menu, il suffit d’aller à l’avant et de jeter un coup d’œil.

L’autre fille se leva immédiatement et fit le tour de l’avant, les yeux rivés sur Chu Ying.

— Aaah, il est vraiment beau !

— Exact ! Et la courbe de son nez est vraiment haute, et il est tellement musclé !

— Non, je dois faire un autre tour et voir si je peux prendre une photo en douce.

Su Yi prit de ce fait les devants, s’asseyant calmement en face de Chu Ying.

Ce type était bien trop attirant, elle se devait d’être la première.

— Chu Ying, tu… Commença à dire Su Yi.

Sale garce !

Une voix froide et sans cœur résonna de quelque part au-dessus, à gauche.

Prétendre être délicate et charmante tous les jours pour obtenir les faveurs du roi, tu m’imagines vraiment morte ?!

Cette phrase avait été dite en serrant les dents. Chu Ying regarda instinctivement sur le côté.

Sur l’étagère, dans la petite télé, cette femme à l’expression venimeuse et au maquillage particulièrement lourd était la Su Yi assise en face de lui en train de grignoter son chou.

Ce n’est qu’après la fin de la scène de Su Yi que Chu Ying se retourna.

— Tu joues plutôt bien, dit-il.

— Bon sang, on est juste en train de manger dehors et on voit Su Yi, c’est tellement agaçant.

À côté d’eux était assis un couple, la fille posant ses baguettes.

— Dès que je la vois, je me sens mal.

— Qu’est-ce qui ne va pas, dit le garçon, elle est plutôt belle, pourtant ?

— Belle ?

La fille lança un regard furieux.

— Si elle est si belle, t’as qu’à sortir avec elle !

Su Yi se retrouva sans voix, pensant dans sa tête “Non merci”.

Le garçon essaya immédiatement de la calmer.

— Ne te fâche pas, elle ne sera de toute façon plus que du fourrage à la fin, elle mourra.

— Même si elle meurt, je ne suis pas heureuse, dit la fille. On arrête de manger !

Ce couple partit en se disputant.

Su Yi se retourna à temps pour apercevoir le faible demi-sourire de Chu Ying. 

— Qu’est-ce que tu allais dire ? Demanda Chu Ying.

— …

Su Yi avala sauvagement la nourriture dans sa bouche.

— Rien, j’ai oublié.

Se retourner et demander si Chu Ying avait une petite amie après avoir entendu une attaque personnelle était tout simplement trop étrange ! Tant pis !

Après le repas de soupe Mala, sur le chemin du retour vers la résidence, Su Yi s’inquiétait.

Après ce repas, si elle souhaitait lui demander de sortir à nouveau, ce serait probablement encore plus difficile.

Elle s’appuya contre la vitre de la voiture, fixant effrontément Chu Ying.

— Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda Chu Ying.

— Comment as-tu réussi à attraper cet œuf si précisément la dernière fois ?

Su Yi demanda ce à quoi elle parvenait à penser.

— Je ne l’ai pas attrapé, expliqua Chu Ying. Il a frappé mon poignet et s’est cassé tout seul.

Su Yi ne put s’en empêcher et ria à gorge déployée. Elle n’était pas très bruyante, mais c’était plutôt aguichant.

Chu Ying trouva cela agréable aux oreilles et ne dit rien, mais il y avait du rire dans ses yeux aussi.

Ils arrivèrent bientôt à la résidence. Su Yi jeta un regard furtif à la personne à côté d’elle, se demandant quelle excuse elle pourrait utiliser pour l’inviter à sortir la prochaine fois.

La voiture entra dans le parking souterrain et quelque chose heurta doucement ses chaussures de sport blanches, la ramenant sur terre.

Les yeux de Su Yi s’illuminèrent instantanément.

Au moment où Chu Ying eut fini de se garer, la personne à côté de lui s’empressa de détacher sa ceinture de sécurité en disant :

— Je vais y aller du coup. 

— Ok, dit Chu Ying. Bonne-

Bang !

La porte passager fut brusquement refermée.

Su Yi était partie en toute hâte, les deux mains sur son sac, sans même se retourner une seule fois en entrant dans l’ascenseur.

Elle avait été si diligente pour lui demander de sortir avec elle et n’avait absolument pas hésité à partir.

Chu Ying cessa de la regarder, mais dans sa vision périphérique, il aperçut quelque chose sous le siège passager.

Sur le tapis noir, le bout du talon rouge était plutôt voyant.

Chu Ying fronça d’abord les sourcils, avant de retrousser les lèvres et de partir.



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