Auteur : Le Vent du Soir est Apaisant ()
Traductrice : Moonkissed
Cette annonce, dès qu’elle fut publiée, provoqua immédiatement une vague d’excitation incommensurable.
Bien que deux mois se soient écoulés depuis la grande compétition des peuples humains, les discussions autour de cet événement s’étaient peu à peu atténuées. Toutefois, les émotions enflammées du peuple n’étaient qu’en sommeil, attendant patiemment ce jour précis pour se libérer.
Le couronnement du roi incomparable était la consécration des exploits et des honneurs obtenus par Shi Yan durant cette compétition, un symbole du dévouement et des sacrifices qu’il avait faits pour la nation.
« C’est un titre que Shi Yan mérite pleinement. Il est digne d’être appelé Roi incomparable. »
« Désormais, je le suivrai, je l’acclamerai et je défendrai son nom ! »
« Haha, un vrai roi incomparable ! Shi Yan est l’espoir de notre grande Xia ! »
Les foules acclamaient Shi Yan avec un enthousiasme et un respect sans précédent.
Ce n’était pas un engouement né du jour au lendemain. Il était le fruit des épreuves et des exploits extraordinaires qu’avait accomplis Shi Yan, qui avaient profondément marqué les cœurs.
Dans la ville, une petite fille, les yeux grands ouverts, regardait un grand écran d’affichage et demanda innocemment : « Mamie, c’est quoi un roi incomparable ? »
La vieille dame sourit avec tendresse, caressant affectueusement la tête de la fillette avant de répondre :
« Après la chute de l’Empereur, le Conseil National a été établi. Cependant, en dehors de l’autorité du Conseil, il existe un poste unique. »
« On l’appelle Roi Incomparable. »
« Celui qui porte ce titre doit être un héros sur le champ de bataille, une personne profondément loyale au grand Xia, et aimé de son peuple. »
« Il n’obéit à aucun ordre, pas même à ceux du Conseil National. Et en cas de besoin, il a le pouvoir de mobiliser n’importe quelle unité militaire à sa guise. »
« Parce qu’il n’y a qu’un seul poste comme celui-ci, on l’appelle l’Incomparable. »
« En mille ans, Shi Yan est le seul à avoir mérité ce titre. »
Après cette explication, la petite fille cligna des yeux, les joues gonflées, avant de déclarer d’une voix émerveillée : « Waouh, il est vraiment incroyable… »
Pendant ce temps, sur une petite île au large des côtes de Xia, Lin Huaiyuan accueillait en secret les représentants des neuf nations, discutant avec eux d’un sombre complot.
« Ancien de Xia, dis-nous simplement, quand devons-nous frapper ? Et combien de renforts peuvent-ils déployer ? » demanda impatiemment l’ancien de Sakura.
Lin Huaiyuan fronça les sourcils, légèrement irrité, mais se força à sourire malgré tout.
« Demain matin, à neuf heures, Shi Yan sera à la place Yanhuang. Vous pourrez alors vous infiltrer. »
« Leur principale force de combat se résume à Ji Changhe et You Lan. Le reste ne sera pas un obstacle. »
Ces paroles firent hocher la tête d’approbation à ses interlocuteurs. Si c’était bien là leur seule résistance, alors leur puissante coalition n’aurait aucun mal à écraser Shi Yan et ses défenseurs.
« Les autres Anciens n’interviendront-ils pas ? » demanda avec prudence l’ancien du Reich.
Lin Huaiyuan sourit légèrement. « Ne vous en faites pas, j’ai un plan pour les tenir à l’écart. »
Les anciens se regardèrent avec des sourires entendus. Puisqu’on leur permettait de pénétrer Xia, ils n’allaient pas se contenter de tuer Shi Yan ; ils avaient l’intention de semer le chaos avant de repartir.
« Qui est là ?! »
Soudain, le septième ancien d’Eagle se redressa, fixant l’extérieur avec méfiance.
« Poursuivons-le ! »
En une fraction de seconde, ils disparurent tous de leur position. Lorsqu’ils réapparurent, ils avaient encerclé une vieille femme aux cheveux argentés.
« Jin Lan, tu me suis ? » lança Lin Huaiyuan avec une froideur glaciale dans le regard.
La personne en question n’était autre que Jin Lan, chef de la famille Jin et l’une des treize Anciens de Xia.
« Quelle honte, Lin Huaiyuan ! Tu oses conspirer avec des étrangers pour assassiner notre jeune héros de Xia. C’est de la trahison pure et simple ! » s’écria Jin Lan, furieuse.
Cela faisait un moment qu’elle suspectait les agissements de Lin Huaiyuan et de sa famille, et en les suivant, elle avait découvert un complot des plus révoltants.
« Trahison ? »
Lin Huaiyuan éclata de rire.
« Hahaha ! Mon amour pour Xia dépasse celui de n’importe qui ici ! »
Jin Lan, dégoûtée, lui cracha dessus.
« Toi ? Tu oses parler d’amour pour Xia ? »
« Amener des loups dans la bergerie et comploter contre le possible fils de l’Empereur, ces deux crimes suffisent à te faire clouer au pilori de la honte, maudit par le peuple de Xia pour l’éternité ! »
Le sourire de Lin Huaiyuan s’effaça, laissant place à une expression froide et calculatrice.
Il plissa légèrement les yeux, parlant entre ses dents serrées :
« Le peuple ? Et qu’est-ce que ça changera ? Ils n’ont qu’à fermer les yeux et rester tranquilles sous notre protection. »
« Xia est très bien comme elle est. Nous n’avons pas besoin d’un nouvel Empereur pour bouleverser cet équilibre. »
Les représentants des neuf nations éclatèrent de rire.
« C’est vrai, l’Empereur est bien là où il est, dans les légendes. Surtout qu’il ne revienne jamais ! »
« Hahaha ! »
En voyant les visages hideux de ces individus, Jin Lan ressentit une profonde tristesse. Elle pleurait pour Xia, un pays dans lequel un homme comme Lin Huaiyuan, un traître déguisé en dignitaire, occupait une position de pouvoir.
Elle pleurait pour l’Empereur, qui avait protégé Xia et l’humanité entière pendant des millénaires, mais qui ne parvenait même pas à protéger son propre fils…
« Assez parler, tuons-la ! » Le grand ancien du Sakura fut le premier à attaquer.
Consciente qu’elle ne survivrait pas, Jin Lan décida de brûler sa propre essence vitale pour obtenir une ultime puissance, espérant au moins emporter un ennemi avec elle.
« Ne la tuez pas ! Enfermez-la et scellez son pouvoir, j’ai encore des questions à lui poser ! » s’écria Lin Huaiyuan avec précipitation.
Le lendemain matin.
Le ciel était couvert, d’un gris terne, présageant une journée agitée.
La place Yanhuang était déjà pleine à craquer. On estimait que plus d’un million de personnes s’étaient massées, chacune voulant être aux premières loges pour assister à la cérémonie. Certaines étaient même venues la veille pour réserver leur place.
Dans le reste de Xia, la population s’était levée tôt, se précipitant pour se préparer à suivre l’événement devant les écrans. Même à l’étranger, de nombreux spectateurs avaient allumé leurs chaînes internationales, impatients de voir Shi Yan à l’œuvre après la compétition qui les avait tant impressionnés.
Dans le grand hall de la famille Ji.
« En route. »
Ji Changhe fit signe à tout le monde et prit la tête. Shi Yan le suivit de près.
En sortant, ils furent rejoints par Qin Mo, Liu Cang, les frères et sœurs Ji, Xiao Lingxi, Mikaela, et d’autres amis de Shi Yan.
« Attendez ! »
Alors qu’ils allaient embarquer sur l’aéronef, une silhouette bleue descendit du ciel.
« Maître ! »
« Qu’y a-t-il, grande sœur Youlan ? » demanda Shi Yan en se retournant.
Youlan sourit doucement sans répondre. Elle s’approcha, sortit une armure d’un sac nanométrique et la présenta à Shi Yan.
L’armure était d’un argent étincelant, faite d’un matériau inconnu, dégageant une aura mystérieuse.
« C’était l’armure de l’Empereur quand il était jeune. Je l’ai toujours gardée précieusement. Aujourd’hui, c’est à toi de la porter, pour ton couronnement en tant que roi. »
Avec une tendresse infinie, elle l’aida à enfiler l’armure, ses gestes précautionneux reflétant une grande nostalgie.
Tout le monde, à part Shi Yan, resta figé en entendant cela, mais personne ne posa de questions. Ils savaient que Youlan avait partagé une relation particulière avec l’Empereur.
« Elle te va parfaitement. » dit-elle en tapotant son épaule. « Allons-y. »
« Merci, grande sœur Youlan. » répondit Shi Yan avec un sourire.
Au même moment, dans une zone interdite du peuple des Phénix.
Une femme, ressemblant légèrement à Tong Tong, arriva précipitamment au bord d’un lac.
« Cheffe, nous avons reçu une lettre de la jeune fille qui accompagnait autrefois l’Empereur. »
« Qui donc ? » demanda Yunxian, surprise.
« La mag e Youlan de Xia, disciple de l’Empereur. » répondit Liuli.
En entendant cela, Yunxian se leva brusquement, excitée : « Qu’a-t-elle dit ? Cela a-t-il un lien avec Yan’er ?! »
Liuli hocha la tête et tendit une lettre.
Yunxian l’ouvrit et lut :
« Maîtresse, à neuf heures aujourd’hui, Xiao Yan sera couronné roi incomparable. Cependant, je crains qu’il ne s’agisse d’un banquet meurtrier. Je vous implore de venir aux confins de Xia pour l’aider à fuir… »
Sans perdre une seconde, Yunxian se transforma en un éclair de lumière et disparut.
« Liuli, informe les trois autres grandes familles royales. Qu’ils viennent immédiatement aux confins de Xia ! »
Sa voix résonna depuis le néant.