Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
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Chapitre 1071 : Le planeur (Partie 2)
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Une fois tout le monde monté dans l’avion, Tilly s’approcha de Roland : 

– « Quelque chose ne va pas ? Vous semblez inquiet… »

– « Cela se voit donc tant que ça ? » répondit Roland.

– « Évidemment », fit la Princesse en haussant les épaules. « Nous ne partons qu’une journée et voilà que vous nous tenez des propos qui sonnent comme un adieu. Douteriez-vous de mes connaissances techniques ou des capacités d’Anna ? » 

Le sujet étant délicat, Roland eut un sourire amer. 

La structure du Goéland était extrêmement simple, beaucoup moins complexe que le modèle d’essai.  À l’exception de quelques leviers de commande et des surfaces de contrôle mobiles correspondantes, il s’agissait essentiellement d’un vaisseau humain. Étant donné les compétences de traitement d’Anna, il serait difficile de faire des erreurs.

Une fois terminé, il avait effectué plusieurs vols d’essai et même subi une simulation d’atterrissage d’urgence. Les résultats étaient plutôt satisfaisants. Outre la capacité de contrôle extrêmement puissante de Tilly, Wendy avait fait de grands progrès depuis ses premiers vols et pouvait désormais gérer la direction des flux d’air pour maintenir en permanence la stabilité de l’avion. 

Afin d’assurer la sécurité absolue de ce voyage, Shavi et Molly figuraient parmi les passagers.

Mais malgré toutes ces précautions, le Roi était nerveux car non seulement la moitié des sorcières de la ville embarquaient sur un tout nouvel avion, mais elles s’apprêtaient à se rendre seules dans les plaines sauvages situées à 500 km de là. S’il n’avait pas eu tant de travail, il aurait lui-aussi embarqué à bord du Goéland.  

Il expira doucement et regarda Tilly :

– « Je ne pense pas que cela ait quoi que ce soit à voir avec vos capacités. Mais je suis trop soucieux.  J’espère qu’une fois la Bataille de la Divine Volonté terminée, vous vivrez tous en paix. » 

Tous deux échangèrent un regard et Tilly détourna les yeux :

– « Je plaisantais voyez-vous…. À votre place, je serais tout aussi mal à l’aise. »

Avant que Roland n’ait pu réagir, elle était déjà sur la rampe.

– « Dans ce cas, je m’en vais, mon frère. »

Une fois la porte de la cabine fermée, un garde vint dire au Roi :

– « Votre Majesté, tout est prêt à l’extérieur. »

Roland prit une profonde inspiration et répondit : 

– « Alors commençons. » 

– « À vos ordres. » 

Une fois la consigne reçue, les procédures se déroulèrent de manière ordonnée.

« Cales de roues ouverte! » 

« Piste dégagée! Que tout le personnel quitte la piste! » 

« Ouvrez la porte du hangar! »

Les deux battants coulissèrent sur les côtés et l’éblouissante lumière du soleil envahit la salle, se réfléchissant en une sorte de trajectoire lumineuse sur le sol.  

Les guides levèrent leurs drapeaux verts.

« Le Goéland peut décoller! »

Au même moment, un sifflet à vapeur retentit dans l’aéroport et Roland sentit le vent se lever. 

C’était un sentiment merveilleux : il était supposé se trouver dans un endroit où il n’y avait pas de vent, mais il ressentait ce léger courant d’air sur ses joues. 

En fait, il était injuste de considérer le Goéland comme un simple planeur car ces machines ne disposaient pas de ses attributs innés. 

Le flux d’air, qui se manifestait avec précision sur l’aileron et, tel une main invisible, le poussait vers le haut, allait à l’encontre des lois de circulation de l’air. Ce pouvoir pouvait paraître insignifiant, mais Roland savait que c’était Wendy qui contrôlait le tout. Si ce vent pouvait paraître léger aux alentours des ailes, il était, en réalité suffisamment puissant pour entraver la mobilité des gens. 

En d’autres termes, la direction et la vitesse du vent dans les zones affectées par la capacité de Wendy étaient entièrement sous son contrôle, ce qui signifiait du même coup que le Goéland n’avait pas vraiment besoin de ses ailes pour maintenir son vol.

Il était donc capable d’effectuer des manœuvres impossibles à tout autre planeur, telles que le décollage et l’atterrissage à courte distance et presque à la verticale. La vitesse n’étant nécessaire que pour atteindre une plus grande puissance de levage, elle ne serait plus indispensable s’il pouvait se lever directement.  

Si cette manière de décoller pouvait être un exploit capable de dérouter les experts, aux yeux des profanes, elle manquait de bien fondé. 

Quoi de plus choquant, en effet, que de voir une machine de plusieurs tonnes hurler au-dessus de sa tête, puis monter lentement jusqu’à disparaître dans les nuages ?

En se remémorant l’enthousiasme de Tilly lorsqu’elle lui avait suggéré cette idée, Roland ne put s’empêcher de secouer la tête, amusé. On aurait dit qu’elle considérait le Goéland comme son gros jouet et était impatiente de le montrer aux autres.

Au moment où le sifflet retentissait, Good, intrigué, vit les soldats se disperser rapidement au bout de la piste tandis que la porte de fer du hangar s’ouvrait. Un étrange et immense oiseau gris en sortit doucement, fit demi-tour et vint se placer sur la route où ils se trouvaient.

– « Hey, vous avez vu ça ? Qu’est-ce que c’est ? »

De toute évidence, il n’était pas le seul à avoir remarqué ce géant. 

– « Un train ? Ça n’y ressemble pas… et je ne vois pas de rails sur le sol. » 

– « Serait-ce une nouvelle invention de Sa Majesté ? »

– « Celle dont parlait Face d’Aigle ? » 

– « On dirait que ça vient vers nous. » 

– « Attendez une seconde! Il me semble avoir déjà vu ça! » Good réfléchit un instant et une lumière lui traversa l’esprit. « N’y avait-il pas une image semblable sur l’un des livres que nous a remis Son Altesse Tilly ? Cela ressemblait à un oiseau avec une paire de longues ailes comme celles-ci …mais ce n’est pas un oiseau ». 

Après réflexion, il réalisa que tous deux n’étaient pas exactement semblables. Ils n’avaient pas le même nombre d’ailes et celles-ci étaient différentes. De plus, sur la couverture, il pouvait au moins voir le pilote et se faire une idée de la manière dont cet engin semblait flotter dans les airs : une machine guère plus grande qu’un être humain et dotée de grandes ailes n’était, au fond, qu’un cerf-volant, mais en plus grand. Bien que le Roi et la Princesse ne l’aient certainement pas vu de façon aussi simple, cela semblait logique. 

Ils ne savaient dans quelle catégorie ranger l’objet qu’ils avaient devant eux. 

Sa “tête” était bien au-dessus des soldats et, outre ses ailes, son corps de forme oblongue, étroitement enveloppé, semblait pouvoir contenir beaucoup. De par sa morphologie, il lui serait sans doute difficile de voler et même de grimper sur le sol. 

Mais dans l’instant qui suivit, Good réalisa à quel point ses pensées étaient ridicules.

La machine se mit à accélérer jusqu’à très vite dépasser la vitesse d’un cheval au galop. Elle n’avait pas l’air de vouloir s’arrêter.

Si au départ, les équipes bavardaient et spéculaient, tous se turent. 

On entendit un puissant rugissement qui semblait à la fois loin et tout près. 

– « Oh mon Dieu… » S’écria Finkin en ravalant sa salive. « Il va nous heurter! » 

La plupart des stagiaires avaient la même impression. 

Rationnellement parlant, tant que l’on reste immobile, il n’y a pas de risque mais bien qu’il n’y ait aucune raison d’avoir peur, tous tremblaient de manière incontrôlable.

Tout le monde ne peut pas rester impassible devant un géant capable, d’un seul coup, de vous transformer en chair à pâté.  

Or c’était exactement ce à quoi ils avaient affaire. Même ses roues étaient plus hautes qu’eux! 

À mesure qu’il se rapprochait, le vent sifflait à la limite du hurlement et le sol tremblait légèrement sous leurs pieds. Une légende prétendait que lorsque les cavaliers chargeaient, le seul bruit de leurs sabots suffisait à effrayer l’ennemi mais comparés à ce monstre aussi grand qu’une montagne, Good réalisa que les cavaliers n’étaient somme toute pas si effrayants.  

Il se souvint soudain du rire insondable de Face d’Aigle.

« L’instructeur y aurait-il déjà assisté ? » Se demanda-t-il, mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage.  Une forte rafale de vent passa devant lui. 

En un court laps de temps, l’engin avait parcouru des centaines de mètres et dépassé les deux rangées de personnes de chaque côté de la piste. 

Sous la pression de l’air, Good, incapable de contrôler ses pieds, tomba doucement à genoux sur le sol. Peut-être avait-il inconsciemment décidé d’esquiver avant l’arrivée des rafales de vent.

Bien qu’il ne puisse pas se relever, il regarda en arrière et demeura stupéfait!

Il vit la bête relever la tête, ses deux “pieds” au-dessus du sol, et filer vers le ciel bleu.  Le soleil qui se reflétait sur ses ailes formait des cercles de taches colorées.

– « Est-ce là ce que l’on appelle un Chevalier Aérien ? » 

Good serra les poings : même s’il devait tout sacrifier pour cela, il voulait absolument piloter un monstre comme celui-ci. 

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