Néo-Life
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Chapitre 15 – Métier et Monnaie
Chapitre 14 – Delia et Merveilles Menu Chapitre 16 – Arène de la douleur

Une fois sorti de la guilde des pêcheurs, Marlon s’adossa contre un mur et se lança dans une grande conversation intérieure avec l’IA. Luna lui tournait autour en miaulant, encore excitée par tous les poissons empaillés qu’elle avait vu dans la guilde.

« Loki, qu’est-ce que je devrais choisir selon toi ? »

« Uniquement ce qui pourrait t’être bénéfique et surtout utile directement. Ne choisis pas de professions qui dépendraient d’autres personnes. Et je pense que tu devrais te limiter également à celles qui sont faisables sans énormément d’outillage… »

« Je suis plutôt d’accord là-dessus. Pas d’apprentissage du métier de forgeron, donc. Allons voir ce qu’il y a exactement dans le quartier. »

Ainsi Marlon passa la majeure partie de la matinée à explorer le quartier des artisans et à découvrir les nombreuses, très nombreuses professions que tout à chacun pouvait apprendre.

Loki avait raison en disant qu’il ne pourrait jamais tout choisir. Il y avait littéralement tous les métiers nécessaires au fonctionnement d’une société disponibles dans le quartier.

L’on trouvait les métiers de la terre, comme agriculteur, horticulteur, paysagiste, ou bien même sylviculteur et bucheron ! Il y en avait d’autres, comme scribe, explorateur, tisserand ou bien encore prêtre.

Chaque domaine comptait son lot de professions et nombre d’entre elles étaient totalement inutiles pour un aventurier qui souhaitait s’élever socialement. Même si elles avaient toutes leurs avantages.

Marlon avait par exemple appris qu’être agriculteur pourrait lui permettre de faire pousser des denrées comestibles bien plus vite et efficacement que s’il tentait de le faire lui-même. Il s’était imaginé faire pousser des légumes jusqu’à pouvoir en cultiver qui soient légendaires, mais n’avait pu accepter cette vision des choses. Ce n’était en aucun cas le type d’aventure qu’il voulait vivre.

Non, les professions l’ayant attirées le plus étaient celles qui avaient le plus de praticité pour lui, et il y en avait quelques-unes.

Chasseur, tout d’abord, car il avait compris que c’était essentiel à sa survie.

Premièrement, cela lui permettrait de se nourrir régulièrement, en plus du job de pêcheur. Ensuite, il apprendrait énormément de choses sur les diverses créatures de ce monde et le meilleur moyen de les chasser, ce qui s’avérerait être un énorme avantage, même contre les autres joueurs. Appâter un troupeau et le diriger vers ses ennemis le faisait fantasmer au plus haut point, même s’il savait que ce ne serait sûrement pas aussi simple que ça.

Loki avait également approuvé ce choix, ce qui entérina la décision de Marlon.

« Je pense que, étrangement, cuisinier serait un choix adéquat également…j’ai l’impression que les niveaux élevés te permettront d’obtenir des effets très intéressants. »

Ils avaient en effet entendu un cuisinier se vanter devant le bâtiment de sa profession avec une personne qui semblait être une connaissance. Il avait parlé avec un volume sonore très élevé des différents effets que sa nourriture pouvait donner à ceux qui la consommait.

« C’est quand même drôle. On vous envoie dans un monde de magie en vous faisant faussement croire que c’est un jeu, mais finalement on s’en rapproche énormément ! Même la nourriture peut donner des buffs comme dans les jeux vidéo ! On n’avait pas du tout d’infos sur les professions et on s’en est totalement désintéressés en les croyant inutiles…quelle erreur magistrale ! Rien que pour avoir découvert tout cela, je ne regrette pas le choix que j’ai fait de me désincarner ! »

Marlon trouvait la situation quelque peu ironique également. Un mensonge se révélant bien plus proche de la vérité que prévu ! Risible, si seulement sa vie n’était pas en jeu ainsi que ses chances de vengeance !

« Je trouve que cuisinier pourrait être bien aussi. Des effets sur ma vitalité ou mes capacités physiques seraient incroyables en plus de ce que je pourrais faire avec les runes…mais je m’arrêterais là sur les métiers de bouche. Ne me parle pas de me spécialiser en pâtissier ou en boulanger ! Même moi, j’ai mes limites ! »

Loki rigola à cette boutade mais reprit rapidement son sérieux alors que les autres professions étaient moins claires.

« Tu vas peut-être rigoler ou bien trouver cela stupide, mais je pense à deux autres professions vitales pour la suite. Herboriste et Alchimiste… »

Un silence se fit mais le ton de l’IA lorsqu’elle répondit était très sérieux.

« Je crois voir où tu veux en venir avec ça, et je trouve ça plutôt…intéressant. Ça pourrait te faciliter la vie sur bien des points. »

« Si toutes les professions fonctionnent pareil, alors alchimiste est une obligation. Ne serait-ce que pour jouer de sales tours à mes adversaires. Je me fous de l’honneur, si je peux gagner en les empoisonnant, ça m’évitera bien des tracas. Et d’un autre côté, si je peux gagner des effets grâce à des concoctions, comme dans les jeux RPG de la Terre, tu imagines les possibilités ? L’herboristerie me servirait juste à avoir des matières premières… »

Ils discutèrent ainsi pendant un long moment, pesant le pour et le contre de nombreuses autres professions. Il y en avait tellement que cela leur prit plus longtemps que prévu, mais finalement ils arrivèrent à un consensus. Les métiers que Marlon avait déjà choisis suffisaient à leurs projets futurs, et s’ils ne savaient plus lequel prendre, c’est qu’ils n’en avaient pas besoin dans l’immédiat.

« Ok, ça sera donc pêcheur, chasseur, cuisinier, herboriste et alchimiste. »

Le fait de les annoncer à haute voix fit prendre conscience au jeune homme que progresser dans toutes ces professions en plus de ses compétences de combat et sa classe principale allait demander une masse d’efforts incroyables. Mais cela ne l’effrayait en aucun cas.

L’étape suivante était donc de se présenter à chaque comptoir de guilde et de se faire enregistrer comme pratiquant officiel en vue d’obtenir le tatouage.

Marlon commença par la Guilde des Chasseurs, et lorsqu’il pénétra dans l’édifice qui était surplombé par une enseigne composée d’un arc et d’un collet entremêlés, il tomba sur un personnage très taciturne, qui lui lança des regards sombres tout au long de leur entretien.

Dans la trentaine, les yeux enfoncés dans leurs orbites, l’homme avait une cicatrice profonde traversant son visage de droite à gauche en passant par son nez. Une partie de son crâne était dégarnie, mais cela semblait venir d’un évènement plus que d’une calvitie précoce, la peau semblant comme cloquée sur cet endroit de son corps. Son apparence était somme toute très intimidante et il en jouait énormément devant le jeune homme, lui jetant des regards intimidants et des sourires menaçants.

Sa chimère semblait échaudée par l’apparence de l’homme et feula deux ou trois fois à son intention, mais ce dernier ne lui jeta même pas un coup d’œil.

Mais dans l’ensemble, tout se passa bien, et il finit par apposer de la même manière que la pêcheuse le Sceau des Chasseurs sur l’avant-bras de Marlon, après que ce dernier lui ai fait part de son intérêt envers la profession dont il était le représentant. Le dessin d’un piège à ours désarmé et d’un collet se surmontaient dans un cercle où la frondaison d’une forêt se devinait. Le chiffre un était marqué sur la droite du tatouage, ce qui semblait représenter le niveau de la profession. Il remarqua que le même numéro était présent sur son tatouage de pêcheur.

Il ne s’attarda pas et sortit rapidement, non sans avoir vérifié la boutique de Guilde qui présentait des prix aussi astronomiques que ceux des Pêcheurs, l’empêchant d’acheter quoi que ce soit, mais le laissant apprécier la qualité non négligeable des articles présentés sur le catalogue.

Tout ce qui lui restait s’élevait à la somme ridicule de dix Amecareth de cuivre, seuls survivants du village de Takpes. Il se maudit intérieurement encore une fois de s’être fait avoir là-bas, mais le doux souvenir de sa vengeance lui apporta un sourire rafraichissant alors qu’il sortait de la Guilde des Chasseurs.

Il savait maintenant monter des pièges bien plus élaborés, comment chasser en se mettant sous le vent pour ne pas alerter ses proies ou bien encore comment dépecer efficacement ses proies une fois capturées, mais il ne s’habituait pas à la manière dont ce savoir lui était directement accessible, comme s’il l’avait toujours possédé.

L’inscription en tant que Cuisinier fut une simple formalité, une matrone bien en chair l’ayant accueilli et lui proposant un sandwich délicieux avant de valider son inscription en tant que Cuisinier Débutant. Elle fit son tatouage sur le bras gauche et ne vit donc pas les deux autres présents sur l’avant-bras de Marlon.

Le tatouage de cuisinier représentait un feu sur lequel cuisaient des broches de viandes. Plutôt iconique comme représentation, pensa le jeune homme.

Immédiatement, des recettes et des techniques de cuisson envahirent son esprit. Quelques-unes qu’il connaissait déjà, comme la cuisson à la broche, mais d’autres qu’il n’avait jamais vues ni dégustées, comme la manière de préparer des saucisses ou du boudin, par exemple. Il sentait également intuitivement que les manières de faire différaient de la Terre, peut-être à cause de ce fameux Mana dont la pêcheuse lui avait parlé.

Le processus d’apprentissage était toujours aussi étrange, et il avait vraiment l’impression qu’une force supérieure lui avait fourré pêle-mêle un fouillis d’informations dont il ne pourrait réellement saisir l’ampleur qu’une fois qu’il en aurait besoin.

Mais c’était juste une intuition, son niveau n’étant pas suffisamment élevé pour confirmer son instinct.

Il ne se donna pas la peine de visiter la boutique de Guilde cette fois-ci, sachant que seule une grande déception l’y attendait.

Une fois à l’extérieur du bâtiment, il mordit à pleines dents dans le sandwich et l’engouffra en moins de cinq minutes tellement il était délicieux.

Ding

Vous avez consommé Sandwich de la Matrone

+5 de force pendant les 6 prochaines heures

+50 pv pendant les 24 prochaines heures.

Le jeune homme rassasié jeta les dernières miettes du sandwich à Luna, qui se jeta dessus et goba le tout en moins de quelques secondes. Il sentit une force nouvelle l’envahir et une impression de puissance prit possession de lui, circulant dans ses veines, ses muscles et son esprit. Un bien-être incroyable fit son apparition et il écarquilla les yeux devant l’effet du sandwich.

« Haha, c’est exactement comme se vantait l’autre cuisinier ! Tu peux vraiment être buffé comme dans un jeu vidéo ! Incroyable ! Ils seraient tous fous, au Consortium, s’ils savaient ça ! Quoiqu’ils doivent nous observer, c’est presque certain. Haha, l’Impérator doit être vert de rage ! C’est tellement magnifique que si j’avais un corps, j’en danserais presque une gigue ! Hahaha ! »

L’hilarité de Loki confirma les doutes de Marlon comme quoi l’Impérator devait réellement être la cible de la vengeance de l’IA, même s’il en ignorait les raisons pour le moment.

Trois tatouages étaient maintenant incrustés sur les bras du jeune aventurier, et il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin.

Seulement, les choses commencèrent à se compliquer lorsqu’il demanda à être enregistré comme alchimiste.

La femme qui l’accueillit, semblant être dans la cinquantaine, de nombreux cheveux gris parsemant se chevelure noire, eut un mouvement de lèvre désapprobateur lorsqu’elle vit les autres tatouages de Marlon.

« Jeune homme, serais-tu en train de te moquer de moi ? »

D’un geste de sa main elle rabattit ses cheveux derrière sa nuque et sembla scruter Marlon intensément comme pour lire à travers lui.

« Tu ne peux pas sérieusement choisir plus de deux professions ! Et là tu me dis que tu veux devenir alchimiste également, une quatrième profession ! L’art de l’alchimie demande beaucoup de temps, d’investissement, et surtout du sérieux ! »

Le jeune homme décida de jouer la carte de la vérité.

« J’ai besoin des métiers que je choisis, madame. Je suis un aventurier qui affronte énormément de dangers, et nombreux sont les obstacles que je rencontrerais sur mon chemin à l’avenir. Vous pouvez voir que les trois professions précédentes sont des aides à la survie alimentaire ! Votre profession est bien entendu au-dessus, et je compte bien y dédier tous mes efforts ! L’alchimie me permettra d’empoisonner mes ennemis et de soigner mes alliés ! »

Il croisa mentalement les doigts pour que sa flatterie un peu trop évidente à son goût fonctionne. Et ce fut heureusement le cas. Son orgueil flatté, la femme lui fit un sourire charmeur alors qu’elle apposait son doigt au-dessus de son troisième tatouage, sur son bras gauche.

Une fiole bleu clair apparut là où elle avait posé le doigt, surmontée du chiffre un représentant le stade Débutant de la profession. Derrière la fiole se dessinaient un mortier et un pilon, symbole du métier d’alchimiste.

Le savoir fit irruption dans l’esprit de Marlon et il comprit bien des choses instantanément, comme la manière d’extraire l’essence d’une plante et de la concentrer pour en tirer tous les effets au maximum. Il sut également comment créer des antidotes et des potions, tout du moins la manière de les préparer. Aucune recette ne semblait liée au métier d’alchimiste et il posa la question avec curiosité à la femme qui lui répondit par un éclat de rire.

« Nous sommes tous très secrets sur nos recettes, jeune homme. Elles ont toutes demandées de la recherche et des expérimentations. De plus, elles représentent la source de revenus principale de notre métier, aussi ne partageons-nous pas nos découvertes aussi librement. Quand tu auras fait quelques découvertes par toi-même et que tu avanceras de grade, certaines recettes basiques seront accessibles. Mais ne t’attends pas à découvrir des trésors. Ceux-là pourront venir uniquement de tes connaissances et des nombreuses tentatives que tu auras faites… »

Marlon comprenait tout à fait, mais ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère déception alors que toutes les autres professions lui avaient révélé plus de…contenu.

Encore une fois, il ne prit pas la peine de s’arrêter à la boutique de guilde et sortit après avoir remercié la femme alchimiste pour l’avoir laissé s’inscrire en tant qu’alchimiste débutant. Il devrait obligatoirement revenir acheter du matériel pour cette profession, car il savait qu’il en aurait besoin, grâce au savoir implanté.

Pilons, mortier, alambic portable, tant d’instruments dont il ne pourrait pas se passer s’il voulait pouvoir progresser dans ce métier qui semblait bien plus exigeant que les autres.

Il décida de ne plus perdre de temps et se dirigea droit vers la Guilde des Herboristes, à quelques mètres à peine de celle des Alchimistes. Même ces guildes étaient disposées intelligemment et en fonction de leur interdépendance.

Quand il pénétra dans le hall principal, une forte odeur de fleurs envahit ses narines et le transporta instantanément dans un autre univers sensoriel. Le mélange des dizaines, des centaines de fleurs qui ornaient chaque centimètre carré du grand Hall étaient une ode à la sensibilité et à la beauté. Jamais Marlon n’avait senti arôme plus délectable, et s’il était mis en parfum et utilisé sur une personne, il dévorerait volontiers cette personne pour garder cette senteur un peu plus longtemps près de lui.

Il resta ainsi, les yeux fermés et la tête levée pour inspirer au mieux cette odeur, à l’entrée du Hall des Herboristes, pendant au moins quelques minutes avant qu’une voix ne vienne interrompre sa délectable méditation sensorielle.

« N’est-ce pas une senteur inoubliable ? »

Le fait d’être interrompu dans son moment d’oubli déclencha quelque chose dans la psyché de Marlon qui sentit la haine glaciale à laquelle il commençait à s’habituer enserrer à nouveau son cœur.

Il ouvrit les yeux et ne put s’empêcher de jeter un regard empli d’intention meurtrière vers la personne qui l’avait coupé de son délice sensoriel.

Luna avait le dos hérissé et feulait violemment envers la femme qui avait interrompu Marlon.

Seulement, cette vague se brisa aussitôt qu’elle s’était formée alors qu’il voyait la femme qui s’était adressé à lui.

Elle semblait tout droit sortie d’un fantasme masculin. Grande, plantureuse et avec des courbes à faire imaginer toute sortes de choses à n’importe qui. Son corps était couleur d’ébène, et son visage fin et doux à la fois frôlait la perfection. Une chevelure bouclée tombait dans son dos et ses yeux étaient deux braises ardentes semblant capables d’allumer le feu dans le cœur de n’importe quel être vivant.

Elle eut tout de même un mouvement de recul alors que le regard de Marlon lui annonçait une violence imminente, mais se reprit aussi vite que cette lueur disparut du regard du jeune homme.

« Houla, doucement, garçon. Désolé de t’avoir interrompu, mais tu aurais pu rester comme cela pendant des heures. C’est là l’accueil que nous réservons à nos chers visiteurs afin de montrer la beauté de notre profession et encourager les vocations. »

Même sa voix était chaude et engageante. Tout chez cette femme incitait à la séduction et au plaisir charnel. Marlon, qui pourtant n’était pas forcément très sensible à ce genre de charmes, trouvait compliqué le seul fait de devoir se concentrer pour lui adresser la parole.

« Je te rassure, ça a même un effet sur moi, alors que je ne suis qu’une intelligence artificielle. Je pense que nous avons encore affaire à une facette de la magie que je ne connais pas. »

Elle leva un sourcil alors qu’elle vit le jeune homme faire des efforts pour résister à ses charmes ravageurs.

« Haha, étonnant. Tu résistes plutôt bien ! Allez, on a suffisamment joué. »

Elle prit une fleur qui se trouvait devant elle et l’écrasa entre ses doigts, libérant une fragrance piquante qui brûlait légèrement les narines.

Aussitôt la pression exercée sur l’esprit de Marlon s’estompa et il ne dut plus s’appliquer pour ne pas sauter sur cette femme superbe. Elle était toujours aussi belle, mais il contrôlait de nouveau ses instincts.

« L’effet vient aussi de disparaitre sur moi. Tu dois savoir comment elle a fait ça ! Une simple odeur ne peut pas m’affecter, il y a bien plus derrière cette plante. Je parie que ça a encore à voir avec ce fameux mana. »

« Co…comment est-ce que vous avez fait ça ?!? »

« Haha, c’est intense comme effet, n’est-ce pas ? »

Marlon secoua la tête pour se débarrasser des dernières réminiscences de l’emprise qu’il avait subie.

« Non, je veux dire, comment avez-vous fait disparaitre l’emprise en écrasant simplement une feuille ? C’est incroyable ! »

La jeune femme aux formes généreuses se fit soudainement plus sérieuse et se redressa, l’aura qu’elle dégageait changeant instantanément pour devenir plus froide, plus impérieuse.

« Cela t’intéresse-t-il vraiment ? »

Voyant le jeune homme hocher la tête et patienter pour une réponse de sa part, elle acquiesça à son tour et lui répondit donc.

« Le charme qui agissait sur toi est dû à plusieurs choses. Tout d’abord une Fleur de Désir intacte. Celle que je viens d’écraser, mais je pense que tu l’avais compris. Cette fleur influe sur le mana et corrompt les pensées de chaque chose, instillant le désir dans leurs cœurs. C’est incroyablement puissant et utilise l’essence même de la magie. Rajoutes-y un peu de manipulation magique comme seul un Grand Maître comme moi sait le faire, et tu obtiens un cocktail pouvant mettre à genoux devant toi presque n’importe qui sur cette planète. »

« Eu…je vais poser une question bête, mais pourquoi ne dominez-vous pas le monde, si c’est aussi puissant ? »

Elle éclata d’un rire bien plus profond et généreux que précédemment, la question du jeune homme l’ayant vraiment délectée par sa simplicité et sa sincérité.

« Je t’aime bien, toi ! Tout simplement parce que les effets ont des limites. Dans le temps, déjà. Au bout d’une heure ou deux, l’effet s’estompe. Et la même personne deviendra insensible à la Fleur de Désir pendant plusieurs semaines après cela. Sinon, crois-moi, je ne me serais pas gêné ! Tu veux devenir Herboriste, si je ne me trompe pas ? »

« En effet ! Et avant que vous ne me fassiez la morale, je sais que j’ai déjà choisi plusieurs métiers, mais je ne le ferais pas si je ne croyais pas dans mes capacités… »

Elle prit les bras de Marlon et n’eut qu’une réaction amusée lorsqu’elle vit les quatre autres tatouages incrustés dans sa peau.

« J’aime ton ambition, et tes choix sont plutôt singuliers. Bien pensés, mais singuliers tout de même. Il aurait surement été plus simple d’engager des aides que de progresser seul dans ces différentes voies, mais si telle est ton envie… »

Elle posa son doigt sur le bras gauche de Marlon et le tatouage accréditant son appartenance à la Guilde des Herboristes apparut immédiatement. Un bouquet de plantes médicinales surmonté d’une croix vert pâle se fit plus précis alors que la femme retirait son doigt du bras du jeune homme. Le chiffre un était également apparu, précisant le rang actuellement débutant de Marlon.

Aussitôt que cela fut fait, des connaissances s’insérèrent dans le cerveau du nouvel Herboriste comme si une entité les y poussait de force. Il connaissait maintenant des herbes permettant de ralentir des infections, comme d’autres engourdissant tous les membres pendant plusieurs heures. Il sentait encore une fois que ce savoir n’était que la couche supérieure de l’iceberg et qu’il lui faudrait beaucoup de travail pour transcender le niveau de base de cette profession.

« Je repasserais vous voir. Je n’ai pas les moyens pour le matériel d’herboriste pour le moment, mais ce n’est qu’une question de temps. »

« Avec plaisir, jeune aventurier. Appelle-moi Ivy. Puis-je savoir ton nom avant que tu ne t’éclipses ? »

« Mar…Revenge. Appelez-moi Revenge. Je reviendrais d’ici quelques jours si tout se passe bien. »

Ivy lui fit un clin d’œil appuyé alors qu’il sortait du grand Hall et que Loki ricanait dans son esprit.

« Je crois que tu as un ticket avec cette superbe femme ! Ne t’en prives pas, je suis sûr que j’apprécierais aussi le spectacle, hahaha ! »

L’image de Loki les observant en plein acte charnel laissa une impression désagréable à Marlon et il bougonna contre l’IA alors qu’il prenait la direction de l’arène en admirant ses différents tatouages. Il ne lui restait plus maintenant qu’à s’équiper correctement pour chacun de ces métiers et à progresser le plus rapidement possible pour obtenir les avantages liés à chacun d’entre eux.

« Je crois que nous n’avons plus grand-chose à faire ici pour le moment, on devrait se diriger vers l’arène et trouver un moyen de gagner de l’argent. »

« Tout à fait d’accord avec toi, gamin ! Tu as du boulot qui t’attends ! »

D’un pas vaillant, Marlon se mit en route vers l’Arène, n’ayant qu’à suivre le flot de piétons se dirigeant plus profondément dans le quartier Est, Luna sur ses pas avec la queue qui se balançait doucement de droite à gauche.

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