Le Chevalier des Elfes
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Après son couronnement, Arthur le vampire songeait à se marier. Il était un célibataire heureux, cependant il sentait que le peuple pouvait fortement tiquer en gardant son statut de personne non mariée. Alors Arthur réfléchit sur le meilleur choix d’union possible. Pendant un temps, il songea à lier sa vie à celle de son amie Thérésa l’elfe. Il la trouvait très attirante physiquement, et il estimait que les gens ordinaires salueraient l’idée de prendre pour épouse, une elfe travailleuse et méritante.

Toutefois le vampire changea d’avis quand il se rappela le côté prude et surtout possessif de Thérésa. Arthur adorait les histoires érotiques, il prenait beaucoup de plaisir à lire des récits où il y a avait une description crue des rapports sexuels. Étant donné les préjugés de l’elfe sur la littérature sensuelle, le vampire risquait d’être contraint de renoncer à un de ses plaisirs préférés. En outre Thérésa avait des chances d’être lourde à supporter, si elle acquérait le statut d’épouse. Un pressentiment avertissait Arthur qu’elle voudrait régenter le plus de choix possibles, de la couleur des nappes lors des réceptions au choix des nominations qu’Arthur aurait à faire en tant que haut-roi.

Thérésa trouvait admirable sa mère, qui s’avérait certes un modèle de dévouement, dans le sens qu’elle travailla plus de dix-huit heures certains jours, pour permettre à ses descendants de pouvoir faire de longues études. Mais d’un autre côté elle développa la manie de surveiller et de dicter les actes de son mari. Quand Arthur interrogea son amie sur sa définition de l’épouse idéale, Thérésa présenta sa mère comme le modèle à suivre, un exemple pratiquement sans défaut.

Un accès de pessimisme traversa le vampire qui se dit que finalement il ferait mieux de rester célibataire, car il sentait qu’il provoquerait le malheur de son épouse. Puis il se ressaisit, la tradition du mariage du haut-roi des elfes serait difficile à ignorer. En outre Arthur perdrait une superbe occasion d’accroître ses richesses personnelles et son territoire, en refusant de s’unir avec quelqu’un. Alors il décida de consulter ses trois plus proches conseillers, Morgane, Merlin et Lancelot dans la tente des complots afin d’obtenir le meilleur parti possible.

Arthur : Chers conseillers, il y a un mois je vous ai parlé de ma volonté de prendre une épouse. Vous m’avez assuré qu’en trente jours vous auriez le temps de trouver des choix avantageux pour moi et le royaume, le délai est écoulé, j’attends vos suggestions.

Merlin : La princesse Alianor est un parti intéressant, ses parents sont prêts à donner comme dot la Vénécie, une région fertile, vaste, avec des écoles militaires et de magie réputées.

Lancelot : La duchesse Véliabor recherche un mari, ses richesses sont considérables grâce à l’exploitation de mines de diamant et de rubis. En vous unissant avec elle votre haute-majesté, vous aurez accès à un trésor de plusieurs tonnes de pierres précieuses.

Morgane : La reine Itanaé désire prendre un deuxième époux, elle n’apporte pas de terre en dot. Mais d’un autre côté Itanaé est une descendante de saint Lyrenaé, se marier avec elle augmentera considérablement votre prestige votre haute-majesté.

Lancelot : Si vous préférez les elfes masculins à ceux féminins, j’ai réfléchi à une solution. Ipanaé, le roi de Navarrie est disposé à se marier avec vous, votre haute-majesté. C’est l’occasion de réaliser un rêve caressé par vos prédécesseurs depuis plus de deux mille ans, réunir le royaume de Navarrie au domaine haut-royal.

Merlin : Votre majesté, vous n’allez pas vous marier avec un elfe de sexe masculin c’est contre-nature. En outre vous vous aliénerez plusieurs familles nobles si vous osez faire un tel choix.

Arthur : Je dois avouer que j’ai quelques réticences à l’idée de m’unir à un elfe de sexe masculin. Cependant je ne pense pas que l’homosexualité soit contre-nature, d’ailleurs il existe des exemples d’animaux homosexuels, chez les dauphins, les oliphants. Mais rassure toi Merlin je n’ai pas envie de m’unir à une personne de sexe masculin.

Morgane : J’allais oublier votre haute-majesté, j’ai une deuxième candidate à vous proposer la baronne Erinyanaé. Se marier avec cette elfe de haut lignage, est un moyen de calmer les familles nobles majeures qui voient d’un mauvais œil le fait qu’un vampire d’origine humaine règne sur les elfes. De plus en l’épousant vous devenez le possesseur d’une baronnie très intéressante, grâce à sa production de grimoires magiques.

Arthur : Personnellement je pense que se marier avec Sierra Adelai serait une bonne idée.

Merlin : Le royaume de la reine Sierra, la Camarilla est de petite taille, et sa richesse peu importante, selon moi se marier avec elle n’est pas la meilleure option.

Lancelot : Votre haute-majesté votre union sera de courte durée, la maladie de Sierra ne lui laisse que quelques années à vivre, selon les médecins les plus optimistes qui l’ont examiné.

Arthur : Justement cela permettra au domaine de Sierra d’être rapidement rattaché au mien, et de pouvoir partir sans attendre trop longtemps en quête de nouveaux territoires à annexer par le mariage.

Lancelot : Votre haute-majesté vous pouvez actuellement prétendre à des partis prestigieux. En prenant Sierra pour épouse vos partis prestigieux risquent de devenir inaccessibles, s’ils sont relégués sous l’appellation «second choix ».

Arthur : En effet Lancelot tu as raison, épouser Sierra est un choix qui peut causer du tort. Je ferais sans doute mieux de renoncer à elle. Je vais réfléchir cette semaine sur vos propositions de mariage.

Après quelques jours de réflexion, Arthur le vampire décida de se marier avec l’elfe Erinyanaé. Le principal palais du haut-roi allait être le théâtre d’événements de haine et de ressentiment suite à cette décision. Arthur espérait une union qui déboucherait sur l’amour sur le long terme. Erinyanaé en chair et en os était d’une beauté impressionnante. Elle arbora lors de sa première entrevue avec le vampire, une superbe toilette, une robe verte truffée de rubans et d’autres parures, ainsi que divers bijoux, notamment des bracelets en diamant au niveau des poignets. Elle s’arrangea pour choisir une robe avec un décolleté franc afin d’exhiber une belle poitrine. La première discussion entre les deux promis commença dans une allée remplie de rosiers avec des fleurs rouges.

Arthur : Nous ne nous aimerons peut-être jamais.

Erinyanaé : Vous êtes pessimiste votre haute-majesté, moi-même je ressens déjà un début de tendresse à votre égard.

Arthur : Vous n’êtes pas dérangée, même un petit peu de vous lier avec un vampire qui fut un humain à l’origine ?

Erinyanaé : Non vous avez fait beaucoup fait pour les royaumes elfes. Votre mérite crève les yeux.

Erinyanaé enchaîna les propos rassurants dans le but de mettre en confiance le haut-roi, elle témoigna de nombreux égards, elle se montra bienveillante et compréhensive à première vue. Elle semblait une elfe idéale, une personne digne de confiance. Certes elle cherchait avec un intérêt un peu exagéré à préserver son intimité de l’espionnage au moyen de protections magiques, mais il y avait des préoccupations bien plus litigieuses.

La première rencontre avec la promise se déroula plutôt bien en apparence. Arthur reconnaissait que son interlocutrice était très belle. En plus elle disposait d’un bon sens de la répartie, elle savait jongler avec de bons mots. Elle maîtrisait bien les subtilités du langage, elle s’avérait capable de recourir à des propos subtilement tranchants, tout en ayant l’air de réciter une formule de politesse ou un compliment. Or le haut-roi appréciait les personnes avec la faculté de parler avec une grande éloquence. Il avait de grandes espérances à l’égard de sa promise, il projetait dans le futur de l’associer à certaines réalisations politiques.

Toutefois Arthur souffrait d’un sombre pressentiment, il avait l’impression qu’Erinyanaé cachait beaucoup de choses, que sous ses sourires et ses bonnes manières se dissimulaient quelque chose de laid du point de vue moral. Il se décida à vérifier la nature profonde de son épouse possible. Il demanda à Merlin de jeter un sort de vérité.

Des conseillers mirent en garde le haut-roi sur une démarche qui pourrait déboucher sur un affront diplomatique. Mais Arthur n’arrivait pas à de départir de son intuition que des investigations surnaturelles étaient nécessaires. Il pensait qu’il devait aller jusqu’au bout de sa volonté, quitte à heurter certaines susceptibilités, à mettre en colère des elfes puissants. Il jouait un choix important à l’égard de son avenir, ainsi il désirait limiter les risques de subir une déception grave.

Il décida donc de faire semblant d’emmener Erinyanaé faire une promenade romantique dans un labyrinthe de roses. Tous deux déambulèrent dans un lieu propice pour l’échange de propos intimes, l’endroit était une propriété d’Arthur où des sorts puissants empêchaient les gens sans un statut royal de pénétrer. Des roses très hautes de trois mètres de haut mais sans épines formaient de véritables haies. La promise s’imaginait échanger des mots doux, elle risquait d’être déçue.

Arthur : Quels sont tes objectifs véritables, Erinyanaé ?

Erinyanaé : Je veux taxer lourdement le peuple pour me payer des palais et donner des réceptions somptueuses.

Arthur : Tu es vraiment méprisable… hors de ma vue !

Erinyanaé ne comprenait pas pourquoi elle fut découverte aussi facilement. Elle prenait beaucoup de précautions pour camoufler ses intentions, elle s’entoura de plusieurs mages afin que ses projets narcissiques ne soient pas faciles à débusquer. Cependant Merlin était le meilleur des haut-mages elfes, passer outre ses investigations surnaturelles s’avérait extrêmement compliqué.

Erinyanaé n’appréciait de faire l’objet d’une enquête de la part de son mari potentiel. Mais elle encaissa le coup, même si elle n’espérait plus une relation idyllique, elle voulait quand même faire la paix. Elle désirait maintenir des rapports cordiaux avec son époux possible. Ainsi elle sélectionna sa plus belle robe, et elle partit le voir dans le but de provoquer une réconciliation.

Elle tomba sur le haut-roi qui se montra particulièrement énervé par une nouvelle vue comme affligeante. Il mena une enquête approfondie sur Erinyanaé, et il apprit des choses très désagréables. Son épouse possible ne subit pas de condamnations de la part d’un tribunal, et savait plutôt bien soigner les apparences, feindre l’innocence. Cependant elle agissait avec un niveau de fourberie qui faisait frissonner Arthur.

Le vampire ne rejetait pas les gens ayant une certaine duplicité. Il pouvait même leur offrir une position avantageuse dans la ligue des protecteurs. Savoir exploiter à son profit les mensonges était une compétence très utile pour nouer des alliances avantageuses.

Selon Arthur la vérité brute présentait des inconvénients quand la partie se jouait en situation de grande faiblesse pour son camp. Le haut-roi reconnaissait qu’adopter un comportement franc était utile avec les alliés proches, mais avec les rivaux ou des marchands il fallait se baser sur d’autres méthodes. Le vampire fit même de la ruse et de la tromperie une pierre angulaire de beaucoup de plans de protection des elfes. Donc il serait mal placé et très hypocrite de rejeter une personne qui usait souvent du mensonge, y compris si ses buts ne se révélaient pas très altruistes.

Par contre il existait un domaine où Arthur ne plaisantait pas, les serments formels. Il s’agissait d’une conséquence de son passé d’esclave. Il fut tellement bassiné par les fausses promesses des contremaîtres, qu’il développa une sorte de réticence carabinée pour les gens qui juraient et tournaient en ridicule leurs engagements. Or Erinyanaé commit à de multiples reprises le parjure sans raisons spécialement altruistes, juste pour augmenter sa fortune ou son prestige.

De plus Arthur adorait un dieu dont un des commandements les plus importants était que les serments tapissaient le chemin vers le paradis ou les enfers. Selon les préceptes religieux du vampire trahir ses promesses revenait à s’engager vers un chemin rempli de douleurs dans l’au-delà. Surtout que le haut-roi était une personne pieuse qui prenait très à cœur les préceptes majeures de sa foi. Et que la question des serments faisait partie des questions fondamentales, des points sur lesquels même les partisans les plus chicaneurs de Proélium n’osaient pas débattre.

Ainsi le vampire se sentait très motivé par l’idée de rompre avec sa promise. Cependant il lui manquait un prétexte valable pour empêcher un incident diplomatique. Donc il se creusait ardemment la cervelle pour dénicher un moyen de briser une union de préférence avant de se marier. Il pensa que se montrer odieux dans les moments d’intimité avec Erinyanaé, sans qu’il y ait de témoin extérieur pour le réprimander c’était une stratégie constructive.

Erinyanaé : Arthur nous sommes partis du mauvais pied, mais je suis prête à oublier nos griefs.

Arthur : Ce n’est pas mon cas. Que tu ais un mauvais fond s’avère une chose, mais que tu ais brisé des serments est une sacrée honte.

Erinyanaé : Ce sont des racontars, des rumeurs sans fondement qui vous obscurcissent le jugement.

Arthur : J’aimerais, mais j’ai eu des renseignements très précis.

Erinyanaé : Et comment ?

Arthur : Ta servante préférée a été très loquace par peur de sanctions lourdes.

Erinyanaé : Le passé c’est le passé, j’ai changé depuis.

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