Le Chevalier des Elfes
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Pour éviter que les adeptes du Néant ne l’emportent, il fallait empêcher que leur alliance avec les elfes gargantuesques, dit les ventrus ne se mette en place. Les plus légers des ventrus adultes pesaient cent cinquante kilos, c’étaient des adeptes de la bouffe. Les plus modérés d’entre eux mangeaient seulement cinq heures par jour. Par contre les ventrus étaient des champions de la magie noire. Les négociateurs du Néant promirent une quantité monstrueuse de nourriture succulente.

Arthur le vampire malgré les risques vint voir en personne leur roi, Hyrkilnaé. Pourtant il reçut des mises en garde formelles de ses conseillers qui l’incitèrent à ne pas participer à une entrevue qui avait de très fortes raisons de s’annoncer funeste. En effet si les histoires sur les ventrus ne disaient qu’un dixième de la vérité, dans ce cas le vampire finirait très certainement comme composition d’un menu.

Arthur espérait de tout cœur que les rumeurs soient très déformées par rapport à la réalité. Sinon il craignait que sa vie cesse dans un intervalle court. En effet les ventrus respectaient parfois les esclaves très méritants, ou les individus qui leur rendaient de grands services ; toutefois la plupart du temps les gens de la race d’Hyrkilnaé étaient réputés pour voir les autres gens plus comme une source de nourriture que comme des personnes dignes d’attention ou de considération.

Les ventrus passaient pour des êtres prêts à tout pour les plaisirs de la table, ils s’empiffraient le jour comme la nuit. Mais surtout ils se comportaient de manière ignoble avec les gens qu’ils voyaient comme des êtres inférieurs ou énervants. Ils reculaient rarement devant les pires bassesses pour humilier les individus qu’ils n’aimaient pas. Or Arthur commit de nombreux outrages contre les ventrus, il coula plusieurs fois des flottes travaillant pour Hyrkilnaé chargées de ramener des esclaves, des richesses et des aliments.

Alors il jouait une partie franchement dangereuse en essayant de négocier avec le roi. Fait rare, Hyrkilnaé ne mangea pas pendant son entrevue avec Arthur, par contre il était très tenté d’inclure le vampire comme ingrédient culinaire. Sa salle du trône comportait un nombre impressionnant de marmites, de chaudrons et d’instruments de cuisine, notamment des cuillères de différentes tailles allant de petite à la hauteur d’un grand homme.

Hyrkilnaé : Que me veut le chien des elfes ?

Arthur : Votre soumission, je parie que je peux battre le plus goinfre des elfes gargantuesques.

Hyrkilnaé : Ho, ho tu es plein d’audace c’est d’accord, je suis impatient de voir un haut-roi des elfes atteint d’un profond désespoir. Si tu perds tu me donneras la moitié de ton royaume.

Arthur : Marché conclu.

Hyrkilnaé : Insignifiant vampire, pourquoi ne pas corser le pari ?

Arthur : Que proposez-vous votre majesté ?

Hyrkilnaé : Si mon camp l’emporte, tu deviens mon esclave roi pitoyable, tandis que si je suis perdant, toute ma fortune te revient.

Arthur : Est-il vrai qu’en ne tenant compte que les pièces de monnaie que vous possédez, que vos richesses s’élèvent à plus de cent milliards de zénis ?

Hyrkilnaé : Exact.

Arthur : J’accepte vos nouvelles conditions.

Hyrkilnaé : Bientôt tu maudiras ta hardiesse, roitelet ridicule.

Arthur : C’est plutôt vous, qui allez déchanter, je suis imbattable. Et bientôt vous serez contraint à une diète sévère tellement vous serez pauvre.

La confrontation entre les deux antagonistes se fit en plein air, près d’un port rempli de galions, et d’autres bateaux à voiles. Environ deux mille cuisiniers seront mobilisés pour le duel de nourriture.

Hyrkilnaé le plus gourmand des ventrus, salivait à l’idée d’avoir Arthur le vampire qui lui servirait de larbin. De toute façon même si le vampire utilisait des sorts puissants pour accroître son appétit, le ventru en ferait de même. En plus il s’estimait nettement supérieur à son adversaire en matière de puissance magique. Pour corser les choses Hyrkilnaé était un champion dans les enchantements qui coupaient l’appétit chez l’ennemi.

Voyant que son ennemi ne semblait avoir eu recours à aucun stratagème, l’elfe gargantuesque décida d’agir à la loyale. Il ne comprenait pas la démarche d’Arthur le haut-roi. Celui-ci n’avait absolument aucune chance de l’emporter contre une personne qui se goinfrait comme un porc depuis sa tendre enfance. Surtout que le haut-roi était réputé pour son faible appétit. Les vampires avaient besoin de sang pour survivre, mais ils devaient aussi manger des aliments solides. Arthur ingérait peu de nourriture, pour lui un repas consistant se composait d’un peu de salade, d’une pomme de terre, et de cents grammes de viande.

Ce comportement économe avec les aliments venait du passé d’esclave du haut-roi, son organisme avait été habitué à tirer le maximum de profit de quantités restreintes de nourriture. Hyrkilnaé rigolait franchement, il estimait que sa victoire serait plus que facile, que son adversaire abandonnerait au bout de dix minutes, alors le ventru prit de gros encas avant de commencer le défi culinaire. Il avala cent kilos de bœuf, cinquante tomates, cent choux fleurs, et deux cents gigots. Lors du début du duel de nourriture il prit son temps pour humilier son adversaire. Mais il déchanta vite car le vampire mangeait à une vitesse folle une quantité astronomique de nourriture. Hyrkilnaé essayait de suivre, d’ingérer autant d’aliments que son ennemi, mais il peinait de plus en plus à avaler.

Alors il révisa sa stratégie, il était hors de question pour lui de se soumettre à un ennemi. Aussi il se mit à jeter discrètement des sorts pour brûler à une vitesse astronomique les calories, faire disparaître la nourriture à l’intérieur de son corps. Il se mit aussi à tracer des signes ésotériques avec ses mains tout en tenant un couteau et une cuillère. Entre deux bouchées il récitait à grande vitesse des formules magiques.

Le haut-roi s’amusait des réactions de son adversaire, mais il ne paraissait pas prendre au sérieux la compétition, vu qu’il ne cherchait pas à recourir à la magie à première vue afin de maximiser ses chances. Il se contentait de manger encore et encore, sans avoir l’air de jeter de sorts ou de s’appuyer sur des objets magiques pour accroître ses probabilités de victoire.

Hyrkilnaé voyait que malgré ses efforts il ne parvenait pas à causer d’indigestion chez son ennemi. Alors il modifia encore sa tactique, désormais en plus de renforcer son appétit, il s’occuperait d’affaiblir la faim de son adversaire. Il récita des sorts interdits en rapport avec la satiété. Il commettait une sacrée entrave aux lois de son royaume.

Les ventrus toléraient beaucoup d’abus, mais pour eux développer des pouvoirs magiques capables de diminuer le sentiment de faim était un outrage terrible du point de vue religieux, une hérésie monstrueuse à l’égard du dieu de la gourmandise qu’ils vénéraient. Ils considéraient fréquemment presque comme un crime de haute trahison le simple fait de consulter un livre renseignant sur des moyens de couper l’appétit.

Cependant Hyrkilnaé jugeait sa situation comme suffisamment préoccupante pour prendre des risques importants. Par contre il se heurta à une nouvelle reprise à ce qui ressemblait à un fameux échec. En effet Arthur prenait son repas avec toujours autant d’entrain, il ne marquait pas de pause pour dévorer, et il ne manifestait aucun signe de gêne lié à un déclin de la faim.

Ce constat commençait à énerver vraiment Hyrkilnaé, il décida alors à jouer son va-tout pour le défi culinaire. Il puisa dans sa vitalité afin de dépouiller des centaines de personnes de la sensation de faim pour se retrouver avec un appétit dévorant. Il misa sur son ultime espoir, si son ennemi parvenait à surpasser cette manœuvre, dans ce cas le roi des ventrus déclarera forfait. Il gagna un délai où l’espérance existait encore. Hyrkilnaé voyait sa manigance comme une tentative presque imparable dans un premier temps. Toutefois ses actions ne lui apportèrent pas au final le triomphe.

Arthur après avoir ingurgité un chameau entier, un éléphant, une baleine, quarante moutons, demanda qu’on arrête de lui servir des hors d’œuvres, et de lui donner des plats plus consistants. Hyrkilnaé malgré sa déception dut accepter de devenir un vassal du haut-roi des elfes.

Arthur : Votre majesté, j’ai une question à vous poser.

Hyrkilnaé : Que voulez-vous savoir votre haute-majesté ?

Arthur : D’après la rumeur seuls les elfes gargantuesques peuvent supporter la nourriture produite par la corne d’abondance, est-ce exact ?

Hyrkilnaé : En effet, les mets produits par la corne sont souillés par la magie noire qui l’habite. Par conséquent seuls des êtres habitués au contact de la magie noire, peuvent les ingérer sans tomber malades ou mourir. La corne d’abondance ne servira qu’à empoisonner les maigrelets.

Arthur : Qu’est-ce qu’un maigrelet ?

Hyrkilnaé : Une personne qui n’est pas un elfe gargantuesque. Autrement j’ai une question, votre haute-majesté. Quel moyen avez-vous utilisé pour l’emporter ?

Arthur : J’ai utilisé les couverts du Néant, ces artefacts dotent d’un appétit insatiable, et permettent de manger des quantités incroyables de nourriture sans grossir ou mettre en danger sa santé. Même un sorcier très doué, aura un mal fou à détecter avec ses sens magiques les propriétés de ma cuillère et de mon couteau spéciaux.

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