Le Chevalier des Elfes
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Arthur le vampire empêcha Orunaé de priver les armées elfiques du précieux avantage que représentait la magie. Arthur le haut-roi apporta un répit salutaire aux elfes, il provoqua un décalage d’une invasion programmée par des armées de partisans de forces de la ruine. Le haut-roi profita du climat tendu causé par les activités des suivants des dieux de la destruction, pour obtenir les pleins-pouvoirs de la part du Haut-Parlement elfique.

Ainsi Arthur disposait entre autre chose de pouvoirs judiciaires considérables, il pouvait déclencher des enquêtes, organiser sans preuve des perquisitions chez quelqu’un, destituer un juge sans avoir à se justifier.

En outre il bénéficiait d’un droit de révocation de la plupart des politiques, y compris les haut-parlementaires. Seuls les rois elfes possédaient encore un minimum d’autorité face au vampire. Arthur avait aussi un droit de réquisition des mages, quand il l’ordonnait un magicien devait travailler pour l’armée que cela lui plaise ou non. Il abrogea aussi en partie la loi Torquémada qui interdisait aux haut-mages comme Merlin de participer à une bataille. Par contre le vampire dut accepter que certains sorts soient toujours interdits d’usage, pour éviter une dissension trop importante.

Quelques-uns critiquèrent l’idée d’accroître les prérogatives d’Arthur, dans le sens que cela risquait de transformer les démocraties elfiques en une dictature. Mais le vampire rétorqua qu’un pouvoir fort aidait à combattre les ennemis du peuple, lors des heures sombres. Toutefois Arthur représentait effectivement une option dangereuse pour la liberté des elfes, il appréciait hautement de posséder des pouvoirs politiques très étendus. Mais d’un autre côté il fallait admettre qu’il protégeait avec énergie les elfes des attaques des adorateurs des puissances de la désolation.

Les adeptes du Néant étaient sur tous les terrains, notamment la rue. Ils s’amusaient souvent à démoraliser la population, en jouant les prophètes de rue. Orunaé qui perdit son poste de haut-parlementaire à cause d’Arthur se vengea en endossant le rôle d’un oiseau de malheur. Et puis il aimait bien alimenter les malaises chez le haut-roi. Or quand le vampire apprendrait que des mages partisans de son règne se faisaient étriper à moins de dix minutes de marche de l’entrée d’un palais à lui, cela devrait produire un effet très négatif sur l’esprit d’Arthur. Ce dernier sombrerait plus facilement dans la déprime.

Surtout qu’Orunaé avait une sacrée efficacité, il en était déjà à son vingtième magicien dont il provoqua la mort en déchaînant une foule hostile au moyen de sermons et d’autres discours appelant à lutter contre les forces des ténèbres.

Merlin le haut-mage alors qu’il se promenait déguisé, surprit Orunaé qui appelait au lynchage d’un érudit connu pour ses activités de nécromancien, de personne qui jouait avec des énergies liées à la mort. Merlin remarqua qu’un des nombreux pommiers de la rue pavée risquait de servir à pendre un autre elfe, même si les branches de ce type d’arbre n’était pas très adapté pour une pendaison, à cause d’un risque important de cassure.

Merlin : Pourquoi demander à ce qu’un de vos semblables, meurt ?

Orunaé : Parce que les hérétiques qui souillent les âmes des innocents doivent périr. La fin des temps est proche, le jugement final de Jéhavah va bientôt avoir lieu.

Merlin : Quelles preuves possédez-vous pour appuyer vos dires ?

Orunaé : Les serviteurs des forces de la destruction se rapprochent chaque jour des royaumes elfiques, des fléaux comme la mort, la peste et la famine se répandent.

Merlin : Même si vous avez raison sur le fait que la fin du monde est imminente. Cela ne vous donne pas le droit de mettre en danger ceux qui ont des opinions différentes de vous.

Orunaé : Les nécromanciens, ces pratiquants de la magie noire commercent avec les démons.

Merlin : La nécromancie est une magie considérée comme légale. Le Haut-Parlement elfique a reconnu que les nécromanciens qui étudiaient avec prudence et application la magie de la mort, étaient à considérer comme des utilisateurs de magie harmonieuse.

Orunaé : Peuh, les membres elfes du Haut-Parlement se sont déshonorés, en permettant que des nains et des hobbits siègent dans cette noble assemblée.

Merlin : Je suppose que vous considérez aussi que le haut-roi Arthur est un souverain indigne.

Orunaé : Exactement, il a soutenu des lois dangereuses, notamment celle qui légalise le mariage entre elfes et nains.

Merlin : Celui qui fait le jeu des démons c’est vous, vos appels à la haine et à la sédition servent les intérêts des serviteurs des puissances de la déchéance. En outre vous êtes un lâche, vous voulez la mort d’un innocent, mais comme vous avez peur de vous salir les mains, vous haranguez la foule pour qu’elle fasse le sale travail à votre place.

Orunaé : Ceux qui défendent les malfaisants, ne méritent que la mort !

Merlin : Flammus !

Merlin se contenta d’un sort de magie mineure, il invoqua une flamme cependant assez forte pour laisser une belle cicatrice sur la main d’Orunaé. Son ennemi était assez tenté de répliquer avec un pouvoir de manière cinglante, de matérialiser un peu d’essence de Néant afin de blesser à son tour. Mais il se retint d’exercer une revanche mystique, il préférait compter sur la foule pour mener à un déchaînement des centaines de gens les observant. Cependant Orunaé avait du mal à prononcer des paroles appelant au lynchage. Merlin en imposait tellement avec son aura surnaturelle qu’il ôtait l’envie d’en découdre à la plupart des elfes. Mais son adversaire n’abandonnait pas la partie, il s’arma de résolution afin de trouver les arguments susceptibles de provoquer un mouvement. Mais encore une fois il fut pris à défaut, il ne parvenait pas à formuler des propos machiavéliques, il avait bien quelques idées, mais rien de terriblement transcendant.

En effet Merlin émettait un tel niveau de puissance magique que cela perturbait durement la concentration de son ennemi. Donc Orunaé manquait de ressources verbales pour mener un plan destiné à amener la foule à s’occuper de son antagoniste.

Sa langue pourtant très habile d’habitude manquait de répondant, il était beaucoup moins bon manipulateur que d’habitude, toutefois il essaya quand même de se donner le bon rôle afin d’attirer de l’antipathie sur son ennemi. Il se dit aussi qu’il ne faudrait pas parler trop longtemps et fuir d’ici peu, pour ne pas craquer devant son interlocuteur. Les émanations magiques de Merlin menaçaient d’éroder la contenance d’Orunaé, de le faire pleurer à chaudes larmes et de confesser son allégeance aux forces des ténèbres.

Orunaé : Argh ma main, tu m’as brûlé la main !

Merlin : Tu ferais mieux de déguerpir si tu ne veux pas goûter à d’autres flammes.

Orunaé : Nous nous retrouverons sale hérétique, surveille bien tes arrières.

Merlin le haut-mage prit des dispositions pour organiser la traque d’Orunaé. Mais ce contestataire semblait connaître son affaire. Il échappa aux mailles du filet, il fut introuvable malgré les moyens magiques utilisés pour mettre la main dessus. Cela renforça la conviction de Merlin que son interlocuteur était un agent des puissances de la ruine.

Résultat le haut-mage se sentit angoissé. En effet les adorateurs des forces de la déchéance augmentaient constamment en nombre. Chaque jour qui passait apportait son lot d’arrestation d’adeptes des dieux de la destruction.

Cependant malgré les efforts considérables des autorités elfiques pour contenir les agissements des partisans du Néant et d’autres entités très dangereuses, l’ennemi intérieur se renforçait. Pour chaque elfe servant une divinité interdite neutralisé, deux autres prenaient le relais. Merlin éprouvait l’impression qu’il participait à une quête perdue d’avance, qu’il vaudrait mieux de capituler et de s’avouer vaincu. Puis il se ressaisit, s’il flanchait il aiderait les ennemis du royaume à triompher. Il fit le serment de faire le maximum qui était en son pouvoir pour préserver la stabilité des institutions politiques. Et puis se lamenter n’aidait pas à gagner une guerre.

Même si le haut-mage admettait que les tâches à accomplir se révélaient ardues, il se sentirait misérable s’il reconnaissait sa défaite avant d’être complètement acculé, d’avoir épuisé toutes les options possibles pour l’emporter.

D’ailleurs Merlin avait des idées à soumettre à Arthur. En effet le vampire réclamait des preuves avant d’engager des procédures de répression contre des ennemis de l’état. Il serait peut-être temps d’alléger la procédure judiciaire, d’autoriser que de minces indices permettent de susciter des procès dans le domaine de la lutte contre la vénération des dieux interdits. Merlin chercha à discuter avec Arthur dans la tente des complots.

Arthur : Alors Merlin comment s’est passé ta promenade ?

Merlin : J’ai failli assister à une pendaison illégale, la population est de plus en plus agitée par les adeptes du Néant et d’autres fauteurs de troubles. Il est temps de prendre des mesures fortes pour calmer le jeu.

Arthur : J’ai justement un projet particulier en tête. Je voudrais que la majorité des elfes se mette à faire le même rêve où elle me voit triompher du Néant. Cela devrait remonter le moral du peuple.

Merlin : Votre haute-majesté si les gens apprennent que vous manipulez le contenu de leurs songes, ils vous détesteront.

Arthur : Je sais mais je n’ai pas le choix, pour combattre efficacement des extrémistes, il faut parfois des méthodes de choc.

Des centaines de mages se mirent à entamer un rituel de manipulation des songes. Ainsi de nombreux elfes vécurent le rêve suivant, une horde composée de créatures horribles, notamment des chiens infernaux avec une carrure digne d’un ours adulte, sans poil, et d’une gueule de la taille d’un tiers de leur corps menaçait une forêt de chênes. Les arbres se mettaient à dépérir au fur et à mesure que la horde se rapprochait, une sorte de lèpre végétale se développait sur les végétaux, leurs feuilles vertes se couvraient de blanc, des craquelures apparaissaient sur les troncs, certains pourrissaient à très grande vitesse.

Puis un guerrier nimbé de lumière se mit à apparaître, sa venue ne semblait pas émouvoir le moins du monde les monstres. Mais il se mit à décimer plusieurs créatures redoutables facilement à coup d’épée. Alors la horde réagit, ses plus grands champions décidèrent d’exterminer le sauveur de la forêt, de le tuer de manière douloureuse.

D’immenses dragons noirs passèrent à l’attaque, des géants d’une taille gigantesque de plus de cinquante mètres se joignirent à eux, ainsi que d’horribles démons qui se caractérisaient par un corps débordant de pus et d’autres manifestations de maladie. Mais à chaque seconde qui passait, la horde perdait des éléments d’élite.

Finalement elle recula, cependant il restait un très gros morceau. Un avatar majeur du Néant participa au combat, il prenait la forme d’une très grosse boule noire qui avalait tout et n’importe quoi sur son passage, y compris ses alliés. Il s’approcha avec la ferme intention d’avaler le sauveur.

Pourtant sa prestation fut de courte durée, au bout de cinq secondes il éclata comme un ballon de baudruche, il se retrouva battu. Finalement la forêt se remit de ses blessures, et l’identité du sauveur fut dévoilé, il s’agissait d’Arthur. Le coup du rêve remit du baume au cœur de la population elfique, mais ce n’était pas suffisant pour Arthur.

Le haut-roi avait une nouvelle idée, il allait inciter les elfes à vénérer davantage Proélium le dieu de la guerre. Certes à première vue il s’agissait d’un acte égoïste, d’une volonté de favoriser son culte préféré. Mais le monarque s’appuyait aussi sur des éléments pertinents pour justifier son désir. Une divinité de la guerre était un moyen adapté de remporter des victoires dans une ère de conflits armés majeurs. D’accord Arthur avait sans doute des motivations personnelles pour préférer Proélium, étant donné qu’il était un élu de ce dieu. Mais il se souciait véritablement des elfes, il avait une authentique volonté de les protéger. Or d’après ce qu’il comprit sa divinité était un moyen efficace d’apporter beaucoup aux elfes en matière de répondant face à des ennemis nombreux, sournois et très déterminés. Bien sûr le haut-roi ne s’avérait pas complètement désintéressé, il y avait aussi une recherche de prestige personnel, et de placer des agents à lui à des postes-clés au travers de la réforme religieuse projetée.

Toutefois il existait quand même un véritable désir de protection chez Arthur. Et d’après ce dernier les elfes avaient vraiment besoin d’appuis adaptés vu les nombreux adversaires cupides convoitant leurs richesses et leurs terres. Cependant même en faisant preuve d’un tact particulièrement poussé et d’une éloquence mémorable, le monarque avait du mal à penser que son projet passerait sans déclencher des dissensions importantes chez ses sujets.

Il devait vraiment préparer le terrain pour empêcher des troubles d’éclater, du genre une révolte de notables, ou un appel de certains religieux elfes conservateurs à lutter contre lui. Il estimait donc qu’il faudrait des manigances très élaborées afin d’empêcher que des heurts graves éclatent.

Toutefois le haut-roi demeurait attaché à sa réforme en lien avec Proélium, même si des difficultés importantes s’annonçaient probables. Il pensait tenir une piste très intéressante pour sauver de la mort ou des ravages une grande quantité de sujets.

Pour lui plus Proélium serait adoré, plus il étendrait sa bénédiction sur les elfes, plus de gens bénéficieraient de dons redoutables pour faire face aux innombrables troupes du Néant. Le vampire décida quand même de consulter dans la tente de complots ses conseillers les plus proches afin d’obtenir leur avis.

Arthur : Je veux renforcer considérablement l’intérêt pour Proélium, avez-vous des idées pour m’aider ?

Lancelot : Cela peut se faire mais très lentement, l’intérêt de nous les elfes pour Jéhavah surpasse largement celui de Proélium.

Morgane : D’ailleurs trop insister serait une belle bêtise, il vaut mieux faire lentement les choses en matière de foi.

Merlin : Vous vous engagez sur une pente dangereuse avec votre amour exacerbé de Proélium, j’ai peur que vous ne fassiez une bourde monumentale, digne d’un fou inconscient.

Arthur : Pardon ?

Merlin (bafouille un peu) : Excusez-moi j’ai mal choisi mes mots. Vous avez le droit d’avoir une préférence religieuse, mais si vous voulez que la majorité de vos sujets aient un intérêt égal au vôtre pour Proélium, il faut être prêt à attendre des siècles.

Arthur : Donc vous pensez tous les trois qu’une manigance pour étendre rapidement le culte de mon dieu préféré, serait inefficace ?

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