La Tour des Mondes
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Chapitre 169 – L’espoir disparaît comme le sang qui coule.
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[Réveille-toi.]

Je me redresse en entendant la voix de Yuu dans ma tête. J’ai un sacré mal de crâne et mon nez me fait souffrir, mais ce n’est qu’une information à ignorer de plus. Je regarde autour de moi. Je suis dans une salle qui ressemble à un faux dortoir. Je suis allongé dans une sorte de carré quadrillé par un damier de pierre. Je regarde autour de moi et je me rends compte que plusieurs autres grimpeurs sont dans la pièce. Je cherche Maliel du regard en me levant complètement en titubant. Ce n’est rien de grave, ce n’est rien d’important…

Elle est par terre de l’autre côté de la pièce. Seule, sur le sol froid. Je m’approche d’elle en criant à l’aide. Elle respire encore, mais ce sont des respirations trop lentes pour être normales. Son visage est complètement blanc. Je crie à nouveau plus fort cette fois-ci en lui attrapant la main.

La seule couleur sur elle vient de sa poitrine, où je vois du rouge. Même ce qui ressemble à de la mousse verte est à présent imbibée de sang et ne semble avoir servi à rien.

La mousse ne sert à rien, et moi non plus. Je tiens la main de Maliel alors que mes nerfs commencent à lâcher et que je peux sentir des larmes couler.

Un homme s’approche et s’agenouille à côté de moi en me demande ce qu’il y a.

– Trois balles dans la poitrine !!! Soignez-là !…

– Vous avez de l’argent ?

Sans même prendre la peine de lui répondre, je balance une centaine de pièces d’or que j’ai dans mon inventaire par terre. J’aimerais le secouer et lui dire de la soigner, mais je sais que ça ne servira à rien. J’attrape la main de Maliel en dévisageant l’homme qui est en train d’approcher ses mains d’elle. Un habit blanc qui ressemble à celui d’un prêtre. Ça devrait bien se passer, tout devrait bien se passer.

[Trois hommes derrière toi. Danger.]

Je balance une centaine de pièces d’or par terre à nouveau. Le cliquetis métallique retentit dans la pièce alors que certaines roulent au loin.

« Soignez-là et faites en sortes que rien ne lui arrive »

Je regarde le visage du prêtre qui n’a pas l’air de bien comprendre pourquoi je lui dis ça. Il semble déconcerté quelques instants avant de simplement acquiescer. Il demande cependant de l’aide à quelqu’un en dehors de mon champ de vision.

Je me relève en me tournant en direction du danger que m’a signalé Yuu.

Trois hommes ; un homme à la peau foncée qui tient un mousquet dans une main et un coutelas dans l’autre ; un homme armé d’une épée et vêtu d’une armure grise ; un dernier qui tient un sceptre et porte une robe.

« Tu vas venir avec nous, maintenant. »

Je me contente de me décaler sur l’allée centrale de la pièce en me déplaçant péniblement, alors qu’il continue de me fixer du regard. Pour l’instant aucune arme n’est braquée dans ma direction, mais c’est sans doute parce qu’il y a d’autres grimpeurs autour de nous qui se réveillent qu’ils n’en pointent pas dans ma direction.

Je vérifie rapidement mon état. Pas terrible. Pas suffisant pour affronter trois types qui ont l’air en parfaite santé. J’ai laissé mes stylets sur Lishnul dans le corps du roi, mon gantelet de félin est cassé et je n’ai rien pour me défendre à part un poignard, mon arbalète et l’épée du duelliste. Autant dire que je n’ai rien. Je ne peux probablement même pas activer mon boost sans finir de me tuer et je n’ai plus de potion de vigueur. Si je suis encore debout c’est grâce à Yuu, dont je peux sentir la présence dans mon esprit, mais c’est impossible de faire quoi que ce soit.

Ce combat est impossible.

– Pourquoi?

– Tu sais pourquoi le dresseur. Tout le monde te cherche, ta tête est mise à prix.

– C’est Charade c’est ça ?

– Tout juste. Maintenant tu nous laisses t’amener à lui ou on t’y emmène de force.

Ils vont probablement juste m’assommer et me traîner jusqu’à lui de toute façon. Ils ne prendront pas le risque que je crie à l’aide devant les gardes du peuple de la tour.

– Je passe mon tour.

– Oho. Vu ton état tu seras mort dans cinq minutes, tu n’as pas le choix.

– Désolé de vous l’apprendre les gars, mais si j’ai une prime sur ma tête, c’est qu’il y a sans doute une raison.

– T’es juste un dresseur, fais pas le malin.

Je regarde Maliel sur le côté. Deux prêtres ont l’air de s’occuper d’elle. Je ne vais pas pouvoir faire quoi que ce soit de plus pour elle dans de telles circonstances.

Je décide de m’enfuir. La pièce a deux portes qui se font face et il y a beaucoup de grimpeurs qui pourront me servir de bouclier contre ce qu’ils peuvent me balancer.

Je fais quelques pas et je tombe en avant face contre terre. Impossible de me relever. J’ai oublié quelque chose depuis tout à l’heure, mais mon corps n’est même plus en état de courir. Bien sûr je ne suis pas en super forme. Pour être honnête je ne devrais même pas pouvoir bouger entre la fusion et l’utilisation de trop du boost d’agilité. Mon combat contre le mange-mots supérieur qui a laissé des traces, ou même le coup de poing de Cro’… mais s’il n’y avait que ça je pourrais peut-être faire au moins une vingtaine de mètres avant de m’effondrer.

J’ai pris deux balles, c’est maintenant que je m’en rappelle, mais c’est sans doute parce qu’au lieu d’avoir mal j’ai juste une sensation de chaleur venant de l’endroit où j’ai été touché.

Une balle au niveau de la clavicule et une dans le ventre près de ma hanche.

Je me retourne tant bien que mal en regardant mes blessures et je peux voir que je perds beaucoup de sang. Les grimpeurs n’ont même pas pris la peine de faire un pas dans ma direction. Ils se contentent de me regarder sans vraiment réagir ou sans être inquiet.

Je passe en revue les options que j’ai et il ne m’en reste pas beaucoup. Cyrus peut-être ? Si je pense à lui, il a tendance à venir non ? Mais qu’est-ce qu’il pourra bien faire contre eux… Les gardes ? Je n’en vois aucun autour de moi…

Les trois hommes s’approchent de moi et le mage sort de la corde pendant qu’un autre sort un flacon de ce qui doit probablement être un somnifère.

J’attrape mon poignard et le menace de ne pas s’approcher, mais je dois sans doute être encore moins menaçant qu’avant car il n’hésite même pas un instant. J’agite mon arme, mais cela ne change rien et il m’attrape par le poignet. D’un coup sec il me désarme et approche ses mains de ma bouche en tenant toujours la fiole.

Bientôt, je n’aurai vraiment plus d’options. Je réfléchis mais il ne me reste plus rien en stock. Cette fois-ci, c’est vraiment la fin pour moi.

Je pense à Micha, Yuu et Juliette qui sont avec moi. Yuu est mal en point, Juliette est inconsciente et Micha ne sait absolument pas quoi faire pour me sortir de là. J’aimerais leur dire de fuir, mais je ne crois pas un seul instant qu’ils en seront capables à part pour Micha, et elle ne peut physiquement pas porter les deux autres. Je n’ai plus de tour dans mon sac, plus de cartes à jouer qui pourraient me sortir de cette situation. Le grimpeur est là devant moi, il s’avance et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il n’hésitera pas à m’enlever publiquement parce que personne ici ne me défendra.

Impossible de crier à l’aide. Je n’ai plus de force alors que je continue de perdre du sang. Je n’arrive pas à trouver de solution et je suis à la limite de tomber inconscient. Il ne me reste plus rien.

Il force le contenu de la fiole dans ma bouche et m’oblige à avaler pendant que le gars en armure me tient la tête. C’est fini cette fois. Fin de la route.

Il ne me reste plus qu’une chose à faire que j’aurai préféré éviter à tout prix, et j’essaye de me concentrer dessus et non sur ce qu’ils sont en train de me faire.

Je me concentre quelques instants alors que je peux sentir que l’intérieur de ma bouche est comme anesthésié par le liquide que j’avale.

Micha…



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