« Dans ce cas, je vais repartir, je n’ai pas envie qu’on sache que je me suis absenté pendant trop longtemps. »
« Oui vas, ce serait dommage que l’on découvre que tu sois venu à ma recherche. »
Je me suis donc levé et je suis directement allé en direction de la porte.
Mais juste avant que je ne l’ouvre, elle m’interrompit.
« Pour demain, fais en sorte de me retrouver sur la place centrale à 14 heures pile. »
« Ça ne devrait pas poser trop de problèmes. À demain. »
« Et fait en sorte d’être seul et que personne ne te voit venir dans cette direction. »
« Oui, ça devrait aussi être possible. Bon à demain. » Lui ai-je répondu tout en sortant de la pièce.
J’ai ensuite refermé la porte derrière moi et partit vers la sortie de l’hôtel.
Lorsque je suis arrivé à l’entrée, un détail attira mon attention.
Pour je ne sais quelle raison, j’ai sentie comme une présence qui me regardait, mais je n’arrivais pas à distinguer l’endroit d’où elle provenait, et même en vérifiant rapidement autour de moi je n’ai vu aucune personne qui me regardait.
Pensant que ce n’était que mon imagination, je repartis sans plus tarder en direction de notre hôtel et cette fois seulement 10 minutes m’ont suffi pour le rejoindre.
Heureusement personne ne semblait à ma recherche, vu que je n’ai aperçu personne dans le hall et dans la grande pièce principale de la chambre d’hôtel.
J’ai également réussi à rejoindre la mienne sans croiser personne.
D’un air décontracté j’ai pu ouvrir la porte, mais une voix féminine me surprit au même moment.
« Eh ben, tu en as pris du temps. »
« Ah c’est toi Alia. Qu’est-ce que tu fais là ? »
« Rien de spécial, je voulais juste venir te voir un petit coup. »
« Tu te souviens que personne ne doit être au courant de ce qu’il se passe entre nous ? »
« Oui, mais le problème, c’est qu’en ce moment, il n’y a vraiment rien. »
« Je t’ai pourtant expliqué qu’il ne se passera rien tant que je n’aurais pas retrouvé ma mère. »
« Je sais bien, mais ça veut donc dire que maintenant il peut y avoir quelque chose. »
« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »
« La raison de ton absence, tout à l’heure. Tu es allé à la recherche de ta mère, avoue. »
« Quoi ? Comment est-ce que tu peux dire ça ? »
Je ne sais pas si elle est capable de lire dans mon esprit ou pas, mais à chaque fois que j’essaie de lui cacher quelque chose elle arrive immédiatement, sans que je ne dise rien, à le découvrir.
« Quand ton père à dit qu’il était sûr de la retrouver demain, ton air a subitement changé et même sur le chemin du retour, tu as passé ton temps à réfléchir sans dire le moindre mot. »
« Eh donc, comment peux-tu en déduire que je suis allé la voir ? »
« Tu n’es pas du genre à aller faire une petite promenade de fin d’après-midi alors que c’est l’heure de pointe dehors. »
« D’habitude, c’est vrai, mais cette fois, j’avais besoin d’être un peu tout seul, prendre l’air. »
« Ahh… Ce que tu peux être borné. Puisque tu le dis, je vais te croire et accepter le fait que tu n’ai fait qu’une simple petite promenade pour te changer les idées. »
« Je ne comprends pas, pourquoi tu cherches des trucs aussi complexes alors que je suis juste sorti m’aérer. »
« Je ne sais pas, je dois un peu trop stresser. »
« Oui, je pense que c’est à cause de ça. »
Elle semblait s’être résignée à obtenir la moindre réponse de ma part, car elle est allée en direction de la porte.
Mais juste au moment où elle arriva à ma hauteur, elle me regarda droit dans les yeux.
« Par contre si demain, c’est toi qui la retrouves, je veux que tu répondes à toutes les questions que je voudrais te poser en me promettant de dire la stricte vérité à chaque fois. Okay ? »
« Je ne sais pas du tout de quelle vérité tu parles. »
« Tu promets ? » Me redemanda-t-elle en me fixant de nouveau droit dans les yeux.
« Oui, je te le promets. » Lui ai-je répondu sans mentir, cette fois.
Je m’attendais à ce qu’elle parte en râlant ou en disant un simple “Au revoir”.
Mais elle ne m’a pas répondu le moindre mot, mais à la place elle m’embrassa avant de s’en aller en silence.
J’étais un peu surpris, car je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle le fasse de sa propre initiative.
Après cet heureux instant, j’ai décidé d’aller directement me coucher sans prendre le temps de manger quelque chose.
Je pense que c’est mon impatience qui m’empêche d’avoir faim. Ce n’est pour l’instant pas dérangeant du tout, puisque je viens seulement de louper un repas, mais je pense que plus tard cela pourrait devenir un problème, surtout si nous venions à manquer de nourriture.
Enfin bon, pour l’instant la nourriture est loin d’être notre problème principal est ne le sera pas pendant un certain temps.
[ 08/07/499 12 h 30 ]
Je ne sais plus trop depuis combien de temps est-ce que je suis réveillé, mais ce que je sais, c’est que cela fait déjà une bonne dizaine de minutes que je fixe mon plafond en pensant à tout et à rien.
La mort de Nath, le discours des 8 Grands Patriarches, ma rencontre avec Alia, avec Shanlen, la retrouvaille avec mon père, Shiro, Nomiko et ma mère, le futur entrainement que je vais faire.
En bref, beaucoup de choses en rapport avec la guerre.
Et j’en suis arrivé à la conclusion, que ma vie d’avant était vachement lente et que si cette guerre n’était pas apparue, je serais passé au milieu de plein de choses que j’ai pu découvrir en à peine quelques jours.
Malheureusement, pour moi, pendant ma longue pensée sur ma courte vie, j’ai été coupé par le son de la porte de ma chambre qui s’ouvre.
Je me retourne donc vers sa direction et j’aperçois Shiro, qui s’avance devant moi et me regarde avec ses yeux rouge vif.
« Papa, il veut savoir quand tu te réveilles pour nous aider. »
« Tu peux lui dire que j’arrive dans 5 minutes, d’accord ? »
« D’accord, mais dépêche-toi quand même. »
Et elle est repartie tout aussi vite qu’elle est venue.
Sans perdre plus de temps, j’ai commencé à me préparer et je suis parti les rejoindre une énième fois dans cette grande pièce principale.
Et une fois n’est pas coutume, je suis arrivé le dernier, alors forcément tous les regards étaient tournés vers moi.
Comme à son habitude maintenant, mon père à annoncer les endroits de recherches de chacun, qui n’ont pas changé de la première fois.
Lui et Sonia dans la rue commerçante, Shiro et Selstine dans la place du marché et Alia et moi sur la place centrale.
Nous sommes donc directement allés sur cette place que nous connaissions par cœur maintenant.
Et nous nous sommes arrêtés brièvement dans un petit magasin pour acheter de quoi se nourrir, car je sentais que la faim commençait à se faire sentir.
Nous avons cherché jusqu’à 13 heures 30 avant de commencer à légèrement s’écarter de la place pour fouiller dans les petites rues annexes.
J’ai proposé à Alia de se séparer et vu que nous l’avions fait la veille, je pense qu’elle n’a rien trouvé de suspect à ce qu’on le refasse aujourd’hui, puisqu’elle a accepté du premier coup sans rien me demander.
Bizarrement, les 15 minutes qui restaient avant d’atteindre 14 heures sont passées très lentement, j’ai plus passé mon temps à regarder ma montre qu’autour de moi.
Et à 14 heures 00 je suis retourné, seul, dans la direction de la place centrale.