Nessie se trouvait actuellement face à un homme d’âge avancé.

Celui-ci le dévisagea quelque peu avant de prendre un léger temps de réflexion.

Aux yeux de Nessie, ce léger temps se transforma rapidement en torture psychologique. Il fut très vite partagé entre le doute et la crainte.

“J’imagine que vous savez pourquoi je vous ai fait venir ici ?”

Cette simple question fait alors une résonance avec toute la perplexité et le doute de Nessie. Lui-même n’aurait su quoi répondre face à celle-ci.

***Savaient-ils pour les répliques illégales de livres ?! Non, attends, m’accusent-ils d’être trop suspect ? Ont-ils fouillé sous la peinture ?!***

Perdu dans les innombrables possibilités, le vieil homme continua son discours.

“En temps normal, je n’aurai jamais agi à l’encontre de la volonté d’un de mes collègues, mais la situation actuelle est devenue bien trop compliquée.”

Suite à ces paroles, Nessie expira un grand coup puis reprit son calme habituel en voyant qu’il ne fut pas question de ses plus grandes craintes. Tout à coup, il se rendit compte ne pas comprendre entièrement les paroles de ce vieillard. Face à cela, il n’hésita pas à lui exposer ses doutes.

“Comment ça ? Contre la volonté d’un collègue ?”

“Et bien, le vice-directeur Feng n’a-t-il pas demandé à la commission un passe spécial en échange d’une grande partie de son influence au sein de l’académie ?” Dit-il d’un temps septique.

“Hein, attendez, Vice-directeur Feng ? Mais qui êtes-vous à la fin ?!” Cria Nessie dû au stress que lui causait cette situation loufoque.

Face à ce comportement, le vieil homme resta calme et ne s’emporta point.

Il fait tourner à quelques reprises la cuillère dans sa tasse de café puis reprend la parole.

“Je suis le directeur de cette académie.
Êtes vous conscient du bordel que vous avez créé en son sein ?”

Suite à ces paroles, ses yeux se plissèrent.
Quelques instants plus tard, il continua sèchement.

“Par votre faute, j’ai presque frôlé la perte d’un de mes vices directeurs et j’ai actuellement un bon nombre d’actionnaires sur le dos dû à aux plaintes intempestives vous concernant des élèves universitaires académiques. Et après tout cela, vous pensiez franchement que je n’allais pas vous tomber sur le dos !”

À la suite de ses paroles, le proviseur s’attendant à y voir comme à son habitude un visage plein de larmes et rongé par le stress aigu. Il fut surpris de voir un calme débordant surgir sur le visage du jeune homme. Il ressentit même une pointe de mépris de sa part.

***Et dire que je me suis inquiété pour rien. Ce n’est finalement qu’un bouffon qui pense pouvoir profiter de sa position sans assumer les responsabilités qui lui sont incombées, ce n’est qu’un raté.***

À deux doigts de rire, Nessie prit enfin la parole “Je vais être franc avec vous, en quoi le fait que votre école ait des problèmes avec ses actionnaires me concerne-t-il ? Franchement, bien que je m’avère ignorant face à l’identité du vieux Feng et de ses actions passées, il n’en reste pas moins qu’il a déjà payé suffisamment de son prestige pour me permettre ces divers privilèges. De votre côté, grâce à cette action de sa part, l’influence que vous possédiez au sein de cet établissement ne s’est-elle pas largement renforcée ? Avec un vice -directeur de moins dans la course, votre position de directeur en chef ne s’est-elle pas mieux ancrée !? Pourquoi ne pas plutôt me récompenser messieurs le directeur ?”

Voyant l’arrogance et la peau dure du jeune homme, le directeur remit presque en doute son existence. Après quelques secondes de silence assourdissant, le directeur reprit la parole. “Certes, il y a du vrai dans tes paroles, mais tu oublies un certains détails dans cette affaire, tu n’as aucun droit face à moi ! Puisque tu souhaites tant être franc, alors vais parler franchement, tu ne sortiras pas de cette pièce tant que tu n’auras pas rattrapé ta merde. Signe sur cette feuille pour une participation à la fin de ce cycle dans l’examen de pseudo-élite et je te laisserai sortir sans problème.”

Suite à ses douces paroles, le directeur afficha une digne expression comparable à sa noble position au sein de la société.

Face à un pareil comportement, même notre héros vicieux fut lui aussi interloqué quelques secondes.

“Je suis effectivement d’accord pour rattraper ma ‘merde’ comme vous le dites si bien messieurs. Mais notez bien que mes services coûtent très cher, si j’échoue à cette épreuve, ma carrière ne sera-t-elle pas réduite à néant ? Je veux 50.000 euros dans les trois jours qui précèdent l’épreuve. Sûr ce, je vous laisse, messieurs le directeur.” Dit-il en se levant de sa chaise et en lui tournant le dos.

Face à cette arrogance, le directeur perdit enfin son calme. Il fit signe aux gardes de bloquer le chemin de Nessie quand celui-ci reprit la parole.

“Vous avez demandé à cinq surveillants de bloquer la sortie de chez moi et de m’attendre pour me récupérer tôt le matin, pourquoi ne pas avoir tout simplement attendu un cours pour venir me chercher, et ce de façon réglementaire. La réponse est à vrai dire relativement simple, ne pas agir à la vue de tous signifie que vous craignez que cette petite affaire s’ébruite et prenne de l’ampleur, jusqu’à même remettre en question votre position. Vous êtes vous-même conscient que vos actions actuelles dépassent déjà vos droits légaux. De grandes responsabilités impliquent certes de grands pouvoirs, mais à l’inverse, ne pouvons-nous pas dire aussi que de grands pouvoirs impliquent eux même une grande responsabilité. Je vais abréger de manière plus courte ma phrase. Je suis en train de vous dire de connaître votre place, sous-race. Je vous laisse trois jours pour réunir la somme messieurs le directeur, à bientôt je l’espère.”

Toujours le dos retourné, Nessie mit un terme à la conversion. Puis, il marcha calmement jusqu’à la porte de sortie et enfin, il arriva avec toujours un peu d’avance jusqu’à son premier cours de la matinée.