Mutagen
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Chapitre 164 : Une hostilité profonde
Chapitre 163 : Le chemin du retour vers Cita Italia Menu Chapitre 165 : La source de l’hostilité

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 14h01 – Club-house polyvalent, lotissement Citta Italia, Molino III, Ville de Bacoor, Cavite

Pendant que les représentants du convoi rencontraient ceux de cet endroit, les autres soldats avaient commencé à faire le tour du convoi pour vérifier ce qu’ils avaient perdu pour s’enfuir. En effet, outre les personnes et les véhicules censés transporter les réfugiés, plusieurs véhicules de ravitaillement avaient été laissés sur place. C’est parce que les personnes chargées de conduire ces véhicules faisaient partie de ceux qui étaient tombés après l’attaque de l’essaim de mouches.

Les soldats avaient également commencé à compter les personnes qui avaient réussi à s’échapper et le nombre de véhicules. Bien sûr, le groupe de Mark n’avait pas échappé à ce contrôle et les membres avaient dû sortir un peu de leurs véhicules. Néanmoins, en suivant les instructions de Mark, le temps qu’ils avaient passé à l’extérieur avait été court puisqu’ils étaient immédiatement retournés à l’intérieur des véhicules une fois la vérification terminée.

Toutes ces choses se passaient alors que Mark se tenait debout, appuyé sur l’un des camions militaires couverts en stationnement. Il mangeait également une barre de chocolat qu’il avait prise dans le congélateur à l’intérieur du véhicule. Le camion sur lequel il s’appuyait avait l’air délabré car on pouvait voir de nombreux trous sur la bâche du camion. Ces trous avaient probablement été faits par les mouches dans le campement. Les yeux de Mark ne quittaient pas le groupe de personnes étranges. Il les observait silencieusement, en particulier l’homme du milieu.

L’homme avait un nez haut, un menton pointu et une mâchoire acérée. Il avait une coiffure lisse et portait une paire de grosses lunettes de soleil sur les yeux. Il portait un costume d’affaires gris, un pantalon gris et des chaussures noires. Si l’on devait demander à Mark, ce n’était certainement pas la tenue idéale pour une apocalypse zombie. Madame Lanie portait même un gilet pare-balles.

Pour que cette personne porte quelque chose comme ça, il fallait soit qu’elle soit idiote, soit qu’elle ait vraiment confiance en elle. Mark pouvait dire que c’était ce dernier cas. Il en était sûr parce qu’en plus d’avoir de nombreux subordonnés armés et entraînés, dont cet homme, ils comptaient trois mutants dans leurs rangs. L’homme et deux de ses gardes du corps étaient certainement des Mutateurs d’après les fluctuations que Mark pouvait sentir en eux.

L’homme semblait avoir senti le regard de Mark car il regarda soudainement dans sa direction alors que les deux officiers militaires étaient déjà devant lui. Curieusement, même si l’homme gardait un visage calme, Mark sentit que la personne était plutôt surprise de le voir. Il y avait même une pointe d’allégresse, la majorité étant hostile.

Cela troubla Mark. L’homme le regardait comme s’il le connaissait. Mark était sûr que c’était la première fois qu’il voyait cette personne.

L’homme chuchota quelque chose à l’un de ses gardes Mutateur et le garde regarda Mark avec les mêmes sentiments. Mark sentit chez ce garde du corps une rancune profonde qui semblait s’être accumulée au fil des ans. Le garde du corps dégageait une telle soif de sang que même les autres personnes autour de lui ne pouvaient s’empêcher de froncer les sourcils. Le garde du corps ne s’était calmé qu’après avoir été réprimandé par son chef.

Mark fronça les sourcils et se sentit complètement désorienté. Il se doutait bien que ces gens étaient impliqués dans le gang qui avait attaqué Firenze, mais comme l’attaque avait eu lieu il y a seulement deux jours, ce n’était pas suffisant pour que cette personne accumule une telle soif de sang à son égard. Ce n’était pas comme s’il avait tué toute la famille de cette personne, n’est-ce pas ?

« Quelque chose ne va pas ? »

Mark entendit une voix à côté de lui. Il savait que deux personnes s’approchaient de lui, mais n’y prêta pas attention. En regardant à sa droite, il vit Irène et Keene qui semblaient être perplexes face à son expression actuelle.

« Ce n’est rien. »

répondit Mark. Les deux s’apprêtaient à parler encore une fois mais Mark continua avant qu’ils ne puissent le faire.

« Si vous êtes ici pour me remercier, ce n’est pas la peine. Gardez l’autre côté du marché et tout ira bien. »

Il ne voulait pas accepter la gratitude de ces deux-là. Il ne les avait aidés que parce qu’ils avaient un marché et qu’il avait besoin de leur influence à Bay City. Si ce n’était pas le cas, ces deux-là ne pourraient que mourir avec les autres soldats de la colonie.

Les paroles de Mark plongèrent les deux dans une grande inquiétude. Ils voulaient exprimer leur gratitude pour les avoir sauvés, mais ils furent interrompus avant même d’avoir pu dire un seul mot. Que pouvaient-ils encore dire ?

Voyant l’expression amère des deux, Mark eut une idée.

« Si vous voulez toujours me remercier, je vais vous faire faire quelque chose. »

Ce que Mark voulait était simple. Il voulait que les deux posent des questions sur ces personnes inconnues. Il ne serait pas trop suspect que ce soit ces deux-là, qui étaient tous deux des soldats et avaient un lien étroit avec le capitaine Dela Rosa, qui se chargeait de la collecte d’informations. En entendant cela, les deux acceptèrent volontiers. S’il s’agissait d’une chose normale, ils n’auraient pas accepté facilement, mais ils sentaient aussi que ces hommes étaient dangereux.

Avant qu’ils ne rejoignent le capitaine Dela Rosa, Keene se présenta et remercia Mark de l’avoir aidé à se rétablir. Mais Mark le repoussa, car s’il avait aidé Keene, c’était en raison de l’accord qu’il avait passé avec le capitaine de l’escouade.

La réunion et l’accord entre les groupes n’avaient pas pris trop de temps. Plusieurs véhicules sortirent de la rue intérieure derrière le club-house et rejoignirent les rangs du convoi. Parmi ces véhicules, Mark pouvait sentir les fluctuations familières des gens qui venaient de Firenze. Il y avait aussi plusieurs véhicules contenant des personnes inconnues et dangereuses.

Irène revint bientôt avec les informations qu’elle et Keene avaient recueillies.

Mark avait confirmé que ces personnes étaient bien à l’origine de l’attaque de Firenze. Il s’agissait des hauts responsables d’un syndicat du crime qui utilisait les petits gangs comme des hommes de main pour leurs activités illégales. L’homme en tête était le chef et les deux gardes du corps à ses côtés étaient en fait ses bras droit et gauche.

La députée et les fonctionnaires de Firenze, en particulier le monstre de la justice, SP02 Agbayani, le mutateur de Firenze, ne voulaient pas s’associer à ces criminels, mais les circonstances les avaient poussés dans l’autre sens. Non seulement ces criminels avaient une plus grande puissance de feu, mais ils avaient aussi des Mutateurs avec eux. Il n’était pas bon pour les habitants de Firenze d’entrer en conflit avec eux.

Cependant, il semblait qu’ils savaient seulement que les deux hommes à côté du chef étaient des Mutateurs et qu’ils n’avaient aucune idée que le chef en était également un.

Quant aux noms, il semble qu’ils ne s’appellent pas autrement que par leurs pseudonymes. Le chef se faisait appeler Caméléon tandis que les deux hommes à ses côtés s’appelaient Jumper, un homme au corps maigre, et Black Devil, un homme costaud qui était aussi celui qui fixait Mark avec hostilité.

Outre les informations sur le groupe, il apprit également que la horde avait déjà atteint cet endroit avant la nuit dernière. Cependant, avec l’aide des armes du syndicat, ils avaient réussi à bombarder le pont à l’entrée ouest de Citta Italia. Normalement, même si la rivière qui passait sous ce pont était haute, elle ne devrait gêner que les infectés incapables de grimper, mais ils avaient découvert que la rivière était maintenant remplie de plantes carnivores qui se nourrissaient des infectés qui tombaient dans la rivière.

En revanche, les hommes du syndicat du crime s’étaient occupés des insectes volants. Ils n’avaient pas été attaqués par un grand essaim et c’est pourquoi ils avaient réussi à écraser les insectes avec leur puissance de feu.

En digérant les informations qu’il avait reçues, Mark n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi ces gens semblaient le prendre pour cible de leur haine. Ce n’était pas seulement les chefs du syndicat, mais aussi leurs subordonnés qui se promenaient en le regardant avec hostilité.

Ce n’est pas bon.

Mark sentait le danger autour de lui.

S’il était seul, il était sûr que ces gens se jetteraient sur lui pour lui déchirer la chair. Les militaires et les policiers les dissuadaient de passer à l’action.

Il valait mieux que ces gens ne soient pas autorisés à les rejoindre, sinon ce serait un désastre. Malheureusement, cela ne semblait pas être le cas. Qui sait ce que ces gens avaient fait comme marchandage pour que les militaires et les représentants du gouvernement acceptent que ces criminels se joignent à leur convoi. La raison de cette décision ne figurait pas parmi les informations qu’Irène lui avait données. Il semblait que la condition était confidentielle.

Alors qu’il pensait à tout cela, Mark fronça soudain les sourcils en fixant l’un des véhicules, une camionnette blanche qui venait de passer dans l’autre rue et s’était garée devant le club-house. Ce n’était pas parce que le véhicule était lourdement gardé, mais à cause de quelque chose d’autre.

Mark retourna précipitamment vers son véhicule.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

demanda Rollan qui était assis sur le plancher du véhicule en voyant le teint sombre de Mark.

« Il y a quelqu’un ici qui sait conduire ? »

Mark ne répondit pas à Rollan et posa la question aux autres.

Délia avait immédiatement levé la main. Dans le groupe de Nikky, c’était elle qui conduisait.

« Alors, prends la place d’Odel. Ensuite, suis mes instructions. »

Mark donna ses instructions à Délia tout en se préparant à sortir les armes qu’il utilisait principalement.

Il sortit ensuite du véhicule en compagnie d’Odelina, de Fein et d’Abbygale qui ne voulait pas être en reste. La petite fille semblait savoir qu’il allait y avoir de l’action. Si Mark ne connaissait pas ses capacités qui lui permettaient même d’esquiver les balles, il ne la laisserait sûrement pas venir.

Se dirigeant vers les autres véhicules, même le Multi-cab, il donna des instructions. Même Oscar, qui était un soldat de la 7ème équipe de sauvetage, ne pouvait que suivre les ordres de Mark.

Sous les regards confus des soldats et des gens autour du convoi, les véhicules du groupe de Mark étaient soudain partis les uns derrière les autres vers l’autre côté de la rue en faisant un demi-tour. Les véhicules s’étaient ensuite arrêtés assez loin, mais toujours à la vue de tous.

Ce qu’ils avaient fait a provoqué une certaine agitation qui avait inquiété même les chefs de file.

L’attention de tous se concentra sur le petit groupe de Mark qui restait et sur les membres inhabituels du groupe.

« Maître, qu’allons-nous faire ? »

Odelina, qui tenait également un fusil d’assaut avec un petit sac à dos à une seule bretelle sur le dos, demanda à Mark qui était équipé d’un fusil d’assaut et d’un lance-grenades.

« Sauver le fratrie de quelqu’un. »

Mark répondit en émettant un déclic alors qu’il retirait la sécurité de son fusil.

« La fratrie ? De qui ?

– Si je ne me trompe pas, c’est celle de Carlo.

– Celle ? Carlo… C’est vrai, Carlo a une sœur, n’est-ce pas ? Sa famille n’a-t-elle pas fui… Attends, Maître, c’est bien ce que je pense. »

La confusion d’Odelina fut soudain remplacée par une expression sinistre.

« Je crois que nous avons la même idée. La famille de Carlo n’a pas survécu. La possibilité qu’ils se fassent attraper par ces gens n’est pas faible non plus. Pourtant, je ne peux détecter que sa sœur et pas les autres membres de sa famille. »

dit Mark en regardant les soldats qui commençaient à s’approcher d’eux et qui voulaient leur demander ce qu’ils faisaient.

Néanmoins, il ignora ces soldats. Il fit s’accrocher Fein dans son dos une fois de plus et à grandes enjambées, il commença à se diriger vers la camionnette blanche lourdement gardée qui était garée devant le club-house.

Ces gens le regardaient de toute façon avec une hostilité non dissimulée. Il n’avait donc pas à s’inquiéter de se brouiller avec eux.

Si cela s’avérait nécessaire, il n’hésiterait pas à provoquer un bain de sang de manière directe.

Ce genre de personnes étaient des mégères, sinon elles auraient été éradiquées par le gouvernement depuis longtemps. Ils n’agiraient que s’ils avaient l’avantage total. Avec leur hostilité envers lui, ils ne manqueraient pas de manigancer des choses derrière eux. Être victime d’un complot n’était pas du tout une bonne sensation. Au lieu d’en faire les frais, il préférait prendre l’initiative.

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