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Chapitre 165 : La source de l’hostilité
Chapitre 164 : Une hostilité profonde Menu Chapitre 166 : Renverser la situation en quelques gestes

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 14h15 – Club-house polyvalent, Citta Italia, Molino III, Ville de Bacoor, Cavite

Les bruits soudains de plusieurs véhicules quittant le convoi et l’agitation à l’extérieur avaient également alarmé les militaires et les représentants du gouvernement. Ils étaient tous entrés dans le club-house avec quelques-uns de leurs subordonnés pour discuter de choses que les réfugiés ne devraient pas entendre. Apparemment, il s’agissait des conditions et de l’accord que la députée Lanie et le chef Mallari avaient passé avec ce groupe de criminels.

Apparemment, outre les menaces proférées, ce groupe armé avait également des otages avec lui. De ce fait, même si les gens de la mairie disposaient d’une puissance de feu suffisante, ils ne pourraient pas agir contre ces criminels sans sacrifier ces otages. Pour cette raison, même le major au visage sévère ne pouvait qu’accepter, même s’il détestait faire cela. Ils avaient déjà perdu trop de monde au campement et ils pouvaient se permettre d’en perdre davantage s’ils parvenaient à les récupérer pacifiquement.

De plus, si une fusillade éclatait soudainement, ils ne feraient que subir des pertes. Les membres du syndicat étaient tous positionnés autour de la zone et aux points d’observation, tandis que leurs hommes se trouvaient tous dans la même zone. En termes simples, ils étaient encerclés.

En tout cas, ces criminels n’entreraient pas en conflit avec eux, car ils avaient eux aussi leurs objectifs à atteindre. Si un combat entre les deux groupes se produisait, il serait préjudiciable aux deux parties.

Se souvenant qu’ils avaient parlé de coopération, le major secoua la tête. Plutôt que de vouloir coopérer, ils étaient contraints de le faire.

Après les bruits alarmants de l’extérieur, Irène entra précipitamment dans le club-house et chuchota quelque chose à l’oreille du capitaine Dela Rosa, ce qui fit froncer les sourcils à ce dernier. Une autre personne entra, c’était un des hommes de Caméléon et comme Irène, il chuchota quelque chose à l’oreille de son supérieur.

Caméléon parut surpris de la nouvelle qu’il recevait mais ce fut bientôt suivi d’une jubilation. Il s’adressa alors aux autres chefs.

« Il semble que quelqu’un ait voulu défier nos capacités. Puisque c’est le cas, pourquoi ne vous inviterais-je pas tous à un spectacle ? »

Le major Lopez fronça les sourcils. Il trouvait vraiment irritante la façon dont cette personne astucieuse parlait. C’était comme si cette personne considérait que tout le monde, à part lui, avait un statut inférieur. C’est alors que le capitaine Dela Rosa lui transmit la nouvelle de ce qui se passait à l’extérieur. Au lieu d’être surpris, le major avait l’air plutôt excité.

Depuis son arrivée au campement hier soir, il n’avait vu Mark qu’une seule fois, mais ce n’était pas la première fois qu’il entendait parler de lui. Tout comme le capitaine Dela Rosa, il avait également reçu les mêmes informations sur Mark de la part du général. Il avait également entendu plusieurs récits de la bouche du capitaine Dela Rosa à son sujet.

Pourtant, il n’arrivait pas à comprendre comment un si petit groupe avait pu traverser le monde apocalyptique en toute sécurité alors que les membres de l’armée avaient du mal à s’en sortir. C’est pourquoi il voulait vraiment voir les capacités de Mark et de son groupe. Mais il fut surpris. D’après ce qu’avait dit le capitaine Dela Rosa, il n’y avait que trois personnes dans le groupe de Mark pour affronter ce groupe d’hommes armés. De plus, à part Mark, les deux autres membres étaient en fait une fillette de cinq ans et une femme.

Caméléon n’attendit pas leur réponse et sortit du club-house, les faisant suivre immédiatement.

Ce qu’ils virent à l’extérieur, c’est que Mark et ses deux membres étaient encerclés par plus d’une douzaine d’hommes. Tous pointaient leurs armes sur Mark. D’un autre côté, Mark regardait la camionnette derrière certains des hommes. La camionnette à l’extérieur ne servait qu’à transporter les otages. Il semblait que, pour une raison ou une autre, Mark ait voulu s’approcher de la camionnette et qu’il se soit retrouvé dans cette situation.

Madame Lanie et le chef Mallari furent également surpris de la situation. Les personnes entourées par ces hommes ne pouvaient après tout pas leur être plus familières. Le major, quant à lui, semblait remarquer quelque chose d’insondable. Malgré le fait qu’ils étaient entourés d’hommes armés, aucune des personnes, même l’enfant, n’avait l’air effrayé. C’est comme si rien ne leur arrivait.

***

Debout au milieu des hommes armés, Mark ne ressentait rien d’autre que du calme. Pour une raison ou une autre, il ne se sentait pas effrayé par les armes pointées sur lui. Après tout, cela faisait partie de son plan. Plus il y aurait de monde autour d’eux, plus il serait facile pour lui de les abattre.

En fait, il n’était pas surprenant qu’ils soient encerclés. Vu la façon dont ils gardaient le van, les gens devaient être très importants. Par exemple, une monnaie d’échange pour obtenir l’accord des militaires pour coopérer avec eux. S’il ne s’agissait que de cela, il ne ferait pas ce geste, mais la sœur de Carlo était sûrement à l’intérieur de ce van et ces gens lui étaient hostiles depuis le début. Dès qu’il ferait un geste comme s’approcher de la camionnette, ils essaieraient sûrement de profiter de l’occasion pour l’éliminer.

Leurs actions actuelles ne le décevaient pas. Il souhaitait juste que plus de personnes entourent son groupe. Pourtant, ces gens n’avaient pas l’intention de tirer immédiatement. Il semblait qu’ils attendaient toujours leur chef.

En parlant du loup.

Caméléon, Black Devil, Jumper et deux autres gardes sortirent du club-house, suivis par les militaires et les représentants du gouvernement.

En voyant l’air suffisant de Caméléon, Mark avait envie de le frapper.

« Mark, Mark, Mark… Tu es bien pressé, n’est-ce pas ? J’avais prévu de m’occuper de toi un peu plus tard, mais tu es arrivé trop tôt au tribunal de la mort. Tu n’as pas peur de la mort ? »

Caméléon parlait avec ses yeux qui semblaient regarder un mort.

De son côté, Mark soupira. Comme un méchant typique, Caméléon commença à faire son discours. Mais c’était parfait. Après tout, il voulait obtenir des réponses de sa part. Il avait beau se creuser les méninges, il n’arrivait pas à trouver la raison pour laquelle les deux des trois chefs de ce syndicat se montraient si hostiles à son égard.

Avec un visage indifférent, Mark regarda directement Caméléon qui se tenait dans les escaliers du club-house.

« Pour connaître mon nom, tu as vraiment fait des recherches, hein. Pourtant, je ne sais pas trop où j’en suis. À part ta tentative ratée de conquérir Firenze, je ne crois pas me souvenir de quelque chose qui puisse susciter autant de colère de ta part et de celle du chauve à côté de toi. »

Mark désigna sans crainte Caméléon et celui qu’on appelait Black Devil.

« Toi ! »

Cette attitude de Mark semblait avoir rendu Black Devil furieux et il voulut se précipiter en avant mais il fut arrêté par la main droite tendue de Caméléon.

« Tu es très perspicace, n’est-ce pas ? »

Le caméléon prit la parole, l’air étonné.

« Je pense que ce n’est pas mal de raconter une histoire à un mort.

– Boss, c’est vraiment bien de faire ça ? »

demanda Jumper, l’homme maigre.

« De quoi as-tu peur ? Même les soldats ne peuvent plus rien contre nous. La majeure partie du gouvernement s’est déjà effondrée et ils n’ont plus beaucoup de pouvoir à rassembler. »

Répondit Caméléon en jetant un regard moqueur sur les militaires et les représentants du gouvernement qui se trouvaient non loin de lui.

Les gens vers qui il dirigeait ce regard le virent également. Presque tous, à l’exception du Major qui n’avait pas changé d’expression, semblaient désemparés et avaient honte, mais ce que Caméléon avait dit était vrai.

Le chef du syndicat s’avança alors et commença à raconter son histoire. Non, leur histoire qui avait échoué à cause d’un facteur imprévu.

Leur syndicat fonctionnait depuis des années et s’occupait d’affaires illégales. Il n’était pas nécessaire de préciser ce qu’étaient ces affaires. Grâce à leurs relations, à leurs espions au sein du gouvernement et de la police et à une planification minutieuse, ils avaient réussi à éviter de se faire prendre par le gouvernement.

Cependant, il y a trois ans, l’opération de répression du crime menée par le président en personne avait entraîné de lourdes pertes pour leur organisation. Comme l’opération était dirigée par la personne la plus haut placée, leurs appuis n’avaient plus d’importance et leurs espions avaient été éliminés. Plusieurs branches de leurs opérations illégales avaient été gelées et beaucoup de leurs hommes avaient été exécutés au motif qu’ils avaient résisté à l’arrestation, bien que l’allégation n’ait jamais eu lieu.

Cette situation leur avait valu revers sur revers. En fin de compte, ils avaient perdu leurs fonds, leurs hommes et leur territoire. Cette perte les avait poussés à chercher une autre source d’approvisionnement pendant un certain temps après la fin de la crise. Ils avaient commencé à planifier l’enlèvement de personnes riches et à demander une rançon. En utilisant leurs hommes d’élite pour faire le travail, ils ne laisseraient aucune trace qui les ramènerait à leur organisation.

« Cependant, dès notre première opération, une variable inattendue est apparue. Et c’est toi. »

Caméléon fixa Mark sans cacher sa haine. Black Devil et la plupart des hommes étaient les mêmes. Jumper semblait cependant différent, il semblait ne pas avoir la même hostilité envers Mark pour une raison ou une autre.

En entendant leur version de l’histoire, Mark comprit enfin.

Il y a trois ans… Enlèvement…

Il se souvenait avoir été témoin de quelque chose comme ça. C’était sa routine habituelle lorsqu’il rentrait tard chez lui. Il marchait dans des raccourcis non peuplés qui étaient généralement des routes non éclairées, remplies de terrains vagues et de bâtiments abandonnés. Un jour, cependant, il avait vu une camionnette noire escortée par des hommes armés forcer une jeune fille d’environ quatorze ou quinze ans, ligotée et bâillonnée, à entrer dans une maison abandonnée.

Ne voulant pas s’exposer au danger, il avait décidé de revenir sur ses pas, mais malheureusement, il avait été repéré par l’un des hommes armés qui lui avait crié de s’arrêter. Mais il ne s’était pas arrêté. Il savait quel genre de personnes étaient ces hommes et son destin serait incertain s’il les laissait l’attraper. Il tenta de s’enfuir, mais quatre des hommes s’acharnèrent à le poursuivre.

N’ayant pas le choix, il décida de se défendre en utilisant ses capacités d’empathe. Il se cacha derrière une autre maison abandonnée et utilisa les hautes herbes comme un leurre car il y avait un chemin entre ces hautes herbes que les gens utilisaient habituellement pendant la journée. En utilisant des attaques surprises, il réussit à abattre trois de ses poursuivants, mais le dernier lui tira dessus à découvert.

Après cela…

Il ne se souvenait plus de rien. C’était peut-être parce qu’il avait perdu connaissance ou quelque chose comme ça. Ce qu’il avait su ensuite, c’est que…

Il était déjà chez lui, seul, criblé de blessures. Il lui avait même fallu plusieurs semaines avant de pouvoir bouger sans ressentir de douleur dans son corps.

En tout cas, il n’avait aucun souvenir de ce qui s’était passé cette nuit-là.

La confusion qui se lisait sur son visage semblait avoir donné à Caméléon une impression différente. Black Devil semblait encore plus enragé.

« Ne me dis pas que tu ne te souviens toujours pas ?

– Oui, je ne m’en souviens pas. »

répondit Mark. C’était une demi-vérité.

En entendant sa réponse, Caméléon fut choqué intérieurement. Il savait lire sur le visage des gens et Mark ne mentait pas. Se trompaient-ils ? Il regarda Black Devil. Le visage de son bras droit était maintenant rouge comme une tomate à cause de la rage. Il ne faisait aucun doute qu’ils ne s’étaient pas trompés.

Black Devil était le seul survivant de cette nuit-là. Tous les autres participants à cette opération étaient morts.

« Tu ne peux pas nous tromper en feignant l’ignorance. Après tout, cette fille, non, elle n’est plus qu’un jouet usagé, est avec toi. Qui d’autre que son sauveur pourrait récupérer une poupée brisée comme elle après avoir été ravagée par un de mes hommes ? »

Les pupilles de Mark se contractèrent.

« Ohh, j’aime bien cette expression. »

Caméléon semblait ravi.

« Cette nuit-là, tu as tué presque tous mes hommes et sauvé cette fille. Tu pourrais peut-être te cacher de nos yeux, mais pas elle. Alors, au lieu d’enlever cette poupée une fois de plus, j’ai envoyé mes hommes la surveiller car il y a toujours une possibilité que tu aies un contact avec elle. Apparemment, ces nouveaux jeunes hommes que j’ai envoyés n’ont pas réussi à se retenir après l’avoir attrapée, une si belle fille. Mais dire qu’elle a été sauvée par toi une fois de plus. »

Caméléon laissa échapper un sourire des plus révoltants.

« Cette poupée brisée est toujours avec toi, n’est-ce pas ? Mes hommes l’ont vue tout à l’heure. La princesse des Industries Xiao, Mei Xiao. »

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